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jeudi, 13 février 2014

Pink n'est pas punk

 "Je me suis éveillée avec l'idée d'un article intitulé : valeurs chrétiennes et mariage gay, même combat d'arrière-garde, qui expliquerait à quelque point les expressions « mariage gay » et « valeurs chrétiennes » sont antinomiques, les deux termes de l'expression s'annihilant l'un l'autre. En effet, une religion de la transcendance s'élève au-dessus des valeurs et par essence un mariage ne peut être gay, de même que la liberté sexuelle ne sied pas au mariage. Dès lors ces expressions dénoncent à la fois une crise des valeurs républicaines, dévoyées par tous, une crise de la chrétienté, qui se trahit avec des notions qui ne lui correspondent pas, une crise du mariage, qui s'il devient gay nous démontre par là qu'il n'existe plus, et une crise de la vie gay, dont la liberté s'assassine désormais dans les mairies de notre beau pays".

Olympe Davidson

 

Comme me le fait remarquer un ennemi qui m'est sympathique, le mariage a été vidé en plusieurs temps ; au moment de son ouverture aux couples homosexuels (2013), il n'était déjà plus qu'un flonflon, une épée fleurie honorifique et n'engageant à rien. En effet, le premier but du mariage était d'assurer la filiation, c'est à dire la filiation légitime.

La reconnaissance des enfants illégitimes, qui les sortait d'une zone de non-droit insupportable, a vidé le mariage de son principal objet, de son unique objet depuis sa création : la filiation légitime. La permission du divorce et du remariage a accompagné ce mouvement, puisqu'un homme ou une femme n'était plus tenu par une famille légitime, mais pouvait en reconstituer à volonté au sein de plusieurs mariages, tout en faisant des enfants hors mariage à côté, sans que s'immisce une différence légale entre ces divers couples et les enfants qui en étaient issus. Cette polygamie dans le temps et dans l'espace n'étant plus réprimée, étant même validée, le mariage gardait son côté festif, mais perdait tout son sérieux puisqu'il n'engageait à rien d'inquiétant. On pouvait le trahir, le dissoudre, sans en payer aucune conséquence juridique. Enfin, la perte de vitesse du divorce pour faute et la jurisprudence laxiste ont achevé de vider le mariage de sa substance : concubines surgissant au moment du testament et reconnues comme égales à l'épouse, enfants cachés surgissant de même, l'homme marié (de même que la femme) n'avait plus aucun autre devoir vis-à-vis de son épou(x)se ou de son enfant, en dehors d'un devoir alimentaire et financier négociable devant notaire ou devant la justice.

Au début des années 2000, le mariage français n'était plus qu'un carnaval sympathique auquel de nombreuses personnes étaient très attachées, affectivement. Sur le plan légal il n'obligeait plus à rien, n'était plus le pilier de rien. Il n'était plus une institution, mais un semblant d'institution.

L'ouverture du mariage aux couples gays n'a pu se faire que parce que l'institution "mariage" était morte. Il ne restait plus que le mot "mariage" et son enregistrement administratif, aux implications administratives, aisément dissoluble.

Ce n'est donc pas un cadeau, mais une aumône pitoyable que le monde pink a reçu de la part de ses maîtres au pouvoir. La joie éprouvée par les récipiendaires du cadeau nous démontra que pink n'est pas punk.

Quant à l'étrange colère des opposants à cette ouverture du carnaval matrimonial aux couples gays, elle démontra qu'ils ne s'étaient pas rendus compte que leur mariage ne valait pas tripette, et manifestement ils n'ont toujours pas compris.

Olympe Davidson

 

AlmaSoror à propos du mariage :

Rémy de Gourmont à propos du célibat

Rémy de Gourmont à propos du célibat II

S'apprêter à soutenir vaillamment le combat...

Mariage et patronyme

Intelligence et conduite de l'amour

La réponse en mariage

Les mariages républicains de Carrier

Le docteur Porstmann, la Reine d'Angleterre et racine carrée de 2

Puissance et décadence de la bourgeoisie

Mademoiselle de Tournon frappée au coeur

Liberté, égalité : au-delà du pride et du phobe

L'amitié

Adélaïde

Brunehaut la perdante

Entrevue avec L Rasmussen-Luche, présidente de l'asso des Amoureux de M Dietrich

Hétérosapiens. Amour, sexe, filiation & liberté

 

lundi, 21 octobre 2013

L'absence de valeurs chrétiennes

sables d'olonne, la chaume, valeurs chrétiennes, transcendance, élite chrétienne, trisomique, pasteur, portes du ciel

Dans les années 1960, le Vatican a fait avec la liturgie ce que beaucoup de pays ont fait avec l'architecture et l'urbanisme : destruction d'une grande partie d'un patrimoine multiséculaire et construction hâtive de nouveautés fonctionnelles qui vieillissent mal.

Je ne parlerai pas de ces changements liturgiques : abandon d'une langue universelle, abrègement du rite de la messe, traduction de cette messe abrégée dans les langues vernaculaires. Je parlerai d'erreurs de langage que les catholiques (et autres chrétiens) font souvent, en montrant par ces erreurs inconscientes, mais pas innocentes, qu'ils commettent de grands écarts par rapport à la foi qui devrait être la leur.

En parlant de valeurs chrétiennes, les chrétiens démontrent qu'ils sont entièrement convertis à la pensée laïque. En effet, une valeur est quelque chose de fondé sur la raison et le concensus. Ainsi, les valeurs républicaines n'ont rien d'une vérité révélée par un Dieu ni d'une vérité scientifique déduite après une étude rigoureuse : c'est un consensus humain, né de la réflexion de la communauté des hommes libres qui forment la République. Contrairement à la révélation divine, aux vertus cardinales et théologales, aux commandements, les valeurs ont vocation à être discutées, remises en question, modifiées en fonction de l'avancée de la raison humaine. Or le christianisme est une religion de la transcendance, et ce que cette religion propose, n'a rien de discutable ou de modifiable. Transformer le dogme de la confession chrétienne catholique en valeurs, revient à le trahir.

En parlant de former des élites chrétiennes, les chrétiens démontrent encore qu'ils se sont éloignés du message christique pour adopter des sentiments laïcs et une vision du monde sans religion. L'élite chrétienne, selon la tradition, se compose des âmes sanctifiées, des saints et de ceux qui leur ressemblent, de ceux qui iront directement au paradis sans passer par le purgatoire. En aucun cas, une gent de hauts diplômés, de dirigeants ou de riches ne peut constituer une quelconque élite chrétienne. Tout au plus forment-ils des élites laïques pratiquant la religion chrétienne.

Des valeurs chrétiennes, portées par une élite chrétienne ? Ce serait une hérésie à l'état pur. Il n'y a pas de valeurs chrétiennes, il n'y a que des vertus inaliénables, que la raison peut comprendre, mais qu'elle n'a pas vocation à modifier. Ainsi la foi, l'espérance, la charité, ou encore la communion des saints, l'obligation de ne pas pêcher contre le saint-esprit. Personne, pas le moindre clerc, ne peut prétendre tirer d'une vertu ou d'un commandement, une valeur. Les vertus et commandements sont à pratiquer tels quels, dans leur essence sacrée et n'ont pas à être traduits en comportements laïcs.

Quant à l'élite chrétienne, elle existe certes, mais n'a strictement rien à voir avec l'élite d'une société. Nous verrons au jour du jugement si nous en avons fait partie ou non, de l'élite chrétienne, et ce, que nous soyons trisomiques ou diplômés de l'école polytechnique.

Si dans une église ou dans une revue estampillée catholique, un évêque, même sincère, vous recommande de suivre les valeurs chrétiennes qui portent l'église, vous pouvez être certain que ce pasteur n'a pas beaucoup de chances de vous entraîner vers les portes du ciel.

 

Edith de CL

 

Le catholicisme sur AlmaSoror :

L'indult "Agatha Christie"

Les litanies de la bonne mort

Salve regina

Si, au jour du jugement

Solstice d'été ou la Saint-Jean

Évangélisation et assimilation

Un dimanche à Avila

Adélaïde

La charité

Je suis solitaire

Ode à Saint Kevin

Et moi j'écoutais, crevant d'ennui

Lettre de loup

L'orgueil

Tous les métiers mènent au ciel

L'abbé Suger, maître de l'an 3000

Pub montréalais

Hildegarde, abbesse d'antan

Une taverne québecoise...

Pleines de grâce : pietas de Rome et du Poiré-sur-Vie

Extase

John Littleton, un Américain à Reims

Le benêt de saint-vivien

Moi, si j'avais commis...

Familles, fières de vos mensonges

Rythmica oratio & Buxtehude

Cœur de pierre, Pierre qui Vire

Rorate Caeli

Toute la poussière du monde

Esclaves français à Alger

Chefs de guerre et de religion

Amour d'un homme pour son petit garçon

Les origines de la liturgie

Attendant la Jérusalem céleste

Mourir au bout du chemin

Depuis le désert

La nouvelle religion

Depuis l'aube

Hymne de Saint Jean

Je vois les chevaliers traverser les mers

Commentaire de Mirimonde sur une vanité

Inspirations prophylactiques

Psaume

Ma rencontre avec Anne-Pierre Lallande, chrétien, anarchiste, antispéciste

Para ti

Lettre d'amour de droite

 

 

jeudi, 05 septembre 2013

Sans peur et sans remède

 

jeudi, 15 août 2013

Laurent Moonens

 Laurent Moonens par Sara.jpg

Deux éléments surgissent lorsqu'on ausculte le Docteur Moonens : la mathématique et le vibraphone, cet instrument merveilleux.
Musique de l'esprit et musique de l'âme, il les poursuit depuis longtemps.

 

Voici un reportage sur la soutenance de thèse de Laurent Moonens :

Relation de la foutenance de Laurent Moonens à l'Univerfité Catholique de Louvain-La-Neuve, le onze avril de l'an 2008, en l'Univerfité ci-deffus nommée catholique de Louvain La Neuve, sur le haut et docte thème "From Kurzweil-Henftock integration to charges in Euclidean fpace"

La Page du chercheur de l'Université catholique de Louvain La Neuve

Sa page à Orsay

Notre mathématicien attitré apparut furtivement dans certains romans de VillaBar, produits par AlmaSoror :

Les 7 péchés capitaux

Bal sordide

 

fragrance mathématique.jpg

 

Entre 2006 et 2008, dans chaque numéro de ce qui était encore le "journal culturel, intemporel, mensuel d'AlmaSoror", Laurent Moonens nous offrit la beauté d'une pensée mathématique.

Ecce opus (dans le désordre) :

L'intégrale de Riemann-Stieltjes

C'était l'instant mathématique estival 2008. AlmaSoror le réactualise en postant aujourd'hui le document pédéhaif de l'article.
Laurent Moonens poursuit sa fascinante exploration des fonctions à variation bornée. Chevauchons l'intégrale de R-S avec cœur au lieu de nous endormir sous le soleil d'août.
Et, vous les lecteurs qui vivez en hiver sous des latitudes lointaines, réchauffez-vous avec… l'intégrale des sieurs Riemann et Stjeltjes

 

Mouvement brownien et fonctions harmoniques

Laurent Moonens nous propose un voyage très romantique, aux confins mathématiques, là où se rencontrent les probabilités et l'analyse. Lui-même, pourtant souveraienement serein, s'exclame, bluffé, à la fin de son article : « Finalement, voici presque qu'une expérience de physique nous aiderait à résoudre un problème mathématique ! » Voilà qui nous coupe le souffle !

Mouvement et fonctions (brownien et harmoniques !)

Le Docteur Porstmann, la Reine d'Angleterre et racine carrée de 2

Une contribution mathématique à AlmaSoror datant du début de l'an 2008. à charger en pédéhaif ci-dessous...
Laurent Moonens descend de son nuage abstrait, charmé par sa récente compréhension du format du papier. Il nous fait partager (mathématiquement quand même) sa récente découverte. Le mathématicien belge en profite abusivement pour blaguer le mariage royal du président français.
Le format A : hommage au docteur Porstmann, à la reine d'Angleterre et à racine carrée de 2

 

Un problème variationnel

Laurent Moonens, le plus sérieusement du monde, nous montre que le chemin le plus court est celui qu'on croyait déjà.
 Un problème variationnel...

 

L'escalier du diable de Cantor

Ceux d'entre vous qui en ont le courage, la valeur et la folie peuvent tenter d'emprunter l'escalier du Diable. Notre accompagnateur, Laurent Moonens, nous y emmène par le document pédéhaif que voici :
Vade retro Cantor et ton escalier diabolique

 

Propriétés locales et propriétés globales 

Voici le document pédéhaif de la contribution mathématique que notre cher ami Laurent Moonens nous proposait au mois de novembre de l'année 2007 : Propriétés, locales et globales


Un nombre irrationnel : le nombre e

Au mois d'octobre 2007, telle était la contribution mathématique de Laurent Moonens :  Un autre exemple de nombre irrationnel : le nombre é


Une correspondance étonnante

Y a-t-il “plus de points” dans un carré que dans un segment de droite ? Nous allons voir qu’il n’en est rien.
Car nous sommes le 2 janvier et il est temps de relire cet article mathématique de Laurent Moonens.

Voici le document pédéhaif : Une correspondance étonnante

 

Convergence(s)! 

C'était en août, 2007 : Laurent Moonens nous proposait un petit article mathématique intitulé   Convergences

 

Nombres naturels et ordinaux

Et voici, ci-dessous, le document pédéhait d'une des contributions mathématiques du docteur Laurent Moonens, celle du numéro de Juillet 2007. Faut cliquer pour que ça charge - et pouvoir lire.
Nombres naturels et ordinaux

 

Un théorème d'Hermann Weil

Laurent Moonens, dans le numéro d'AlmaSoror du 20 juin 2007, nous avait proposé la contribution mathématique suivante, qui discutait  Un théorème (quel joli et intense mot) d'Hermann Weil


Du théorème de Bolzano au théorème de Brouwer

En mai de l'an 2007, Laurent Moonens nous proposait un article mathématique intitulé "du théorème de Bolzano au théorème de Brouwer".  Les amis Bolzano, Brouwer et leurs théorèmes


L'intégrale pour présenter quelques fonctions usuelles

C'est une contribution mathématique proposée par Laurent Moonens en avril de l'an 2007.  L'intégrale (pour présenter quelques fonctions usuelles, marrantes mais pas méchantes)

 

Autour des ensembles dénombrables

Relisons cette contribution mathématique de Laurent Moonens, qui parut dans le numéro d'AlmaSoror du mois de mars de l'an 2007 :  Danse autour des ensembles dénombrables

 

Bolzano et le théorème des valeurs intermédiaires

C'était une des premières contributions du mathématicien Laurent Moonens à AlmaSoror, elle date de 2006 et s'intitule : Bolzano et le théorème des valeurs intermédiaires. Voici le document pdf que vous pouvez télécharger en cliquant sur ce lien : Bolzano et son théorème valeureusement intermédiaire

 

Une théorie moderne de l'intégrale

Voici une contribution mathématique que Laurent Moonens avait proposé à AlmaSoror pour son numéro de janvier 2007 : Une théorie moderne de l'intégrale.

 

Des équations cubiques aux nombres complexes

C'était la troisième contribution mathématique de Laurent Moonens à AlmaSoror. Plongeons, plongeons, plongeons dans les méandres des équations cubiques et des nombres complexes.

 

Une fonction continue sans dérivée

Relisons la seconde contribution mathématique de Laurent Moonens à AlmaSoror, écrite en octobre de l'an 2006. Plongeons, plongeons, plongeons dans cette fonction continue sans dérivée.

 

Le théorème fondamental de l'analyse

Nous pouvons télécharger le document pdf avec lequel Laurent Moonens avait fait ses premiers pas dans le premier numéro d'AlmaSoror, en septembre de l'an 2006. Plongeons, plongeons, plongeons dans le théorème fondamental de l'analyse !

 

Poussière de Cantor


ERRATUM

"La raison qui pousse à faire la seconde étape décrite dans la vidéo, pour définir la longueur d'une courbe, n'est pas celle exposée. Comme l'auditeur attentif l'aura noté, il est possible de recouvrir un segmentde longueur 1 par deux disques de diamètres inférieurs à trois quarts, à savoir deux disques de diamètre 1/2, dont la somme des diamètres égale un.
La raison qui pousse à considérer la limite pour des échelles de plus en plus petites des longueurs à ces échelles, est exposée dans 'Un problème variationnel' (ci-dessous nommé "la ligne droite") et est d'une autre nature. Le nombre (très proche de zéro) d'heures de sommeil que nous avions eues la nuit précédent l'enregistrement de cette vidéo suscitera, j'espère, la clémence des lecteurs-internautes pour ce mensonge, désormais fixé à son support numérique".
Laurent Moonens.

 

Peut-on réaliser une carte géographique parfaite ?

Laurent Moonens nous explique pourquoi on ne peut pas réaliser une carte géographique parfaite.

 

"La vie n'est bonne qu'à étudier et à enseigner les mathématiques".
Blaise Pascal

 blaise pascal.jpg

 

mercredi, 07 août 2013

La duplication de Mari

 centre régional des lettres d'aquitaine,1999,les voyages extraordinaires,division cellulaire,mode de reproduction,biologie,microbiologie,laurence bordenave,broutille,microbe,bactérie,littérature scientifique,fiction scientifique,danse de saint-guy,alpinobacter,glucose,gélule,laboratoire de recherche,tube à essai,univers

Dans sa nouvelle intitulée Broutille, Laurence Bordenave met en scène des personnages minuscules : des microbes. Dans ce passage, qui constitue le chapitre 4, la bactérie Mari subit une duplication, mode traditionnel de reproduction de ces charmants petits êtres.

«La partie centrale de son corps se resserra. Elle discerna comme un dédoublement à l’intérieur. Puis tout s’accéléra. Elle sentit un pincement, puis un remodèlement et enfin comme une deuxième vie. Mari s’était divisée. A côté d’elle, la nouvelle se mit à gigoter dans tous les sens sans avoir dit un mot de remerciements. Son excitation agaça légèrement Mari qui attendait autre chose qu’une danse de Saint-Guy comme premiers échanges fraternels. Les présentations eurent tout de même lieu, l’excitée fut baptisée Speedybacter et une canette de glucose fut débouchée pour fêter l’événement.

   C’était le début d’une nombreuse descendance, une nouvelle lignée des alpinobacter. En quelques heures, à la suite de divisions régulières, on compta presque un millier de gélules à l’intérieur de ce qui semblait devoir devenir le nouveau site d’escalade de la famille : les parois de verre d’un tube à essai du laboratoire de recherche en Microbes de l’Univers».

Broutille, de Laurence Bordenave

IN Les voyages extraordinaires
Centre régional des Lettres d'Aquitaine, 1999

 

mercredi, 05 juin 2013

Semailles d'un fou

Alexandre Grothendieck, récoltes et semailles

Un des plus grands mathématiciens du XX°siècle vit caché dans le Vaucluse. Il s'appelle Alexandre Grothendieck et voici un extrait de ses imposants bizarroïdes mémoire, qui circulent sur Internet. 


Jusqu’en l’année 1970 : j’avais vis-à-vis de mes élèves une disponibilité pratiquement illimitée. (note 22).

Quand le temps était mûr et chaque fois alors que cela pouvait être utile, je passais avec l’un ou l’autre des journées entières s’il le fallait, à travailler telles questions qui n’étaient pas au point, ou à revoir ensemble les états successifs de la rédaction de leur travail. Tel que j’ai vécu ces séances de travail, il ne me semble pas que j’y aie jamais joué le rôle de"directeur" prenant des décisions, mais que c’était chaque fois une recherche commune, où les discussions se faisaient d’égal à égal, jusqu’à satisfaction complète de l’un comme de l’autre.

L’élève apportait un investissement d’énergie considérable, sans commune mesure bien-sûr à celui que j’étais appelé à apporter moi-même, qui avais par contre une plus grande expérience, et parfois un flair plus exercé. La chose cependant qui me paraît la plus essentielle pour la qualité de toute recherche, qu’elle soit intellectuelle ou autre, n’est aucunement question d’expérience. C’est l’exigence vis-à-vis de soi-même. L’exigence dont je veux parler est d’essence délicate, elle n’est pas de l’ordre d’une conformité scrupuleuse avec des normes quelles qu’elles soient, de rigueur ou autres. Elle consiste en une attention extrême à quelque chose de délicat à l’intérieur de nous-mêmes, qui échappe à toute norme et à toute mesure. Cette chose délicate, c’est l’absence ou la présence d’une compréhension de la chose examinée. Plus exactement, l’attention dont je veux parler est une attention à la qualité de compréhension présente à chaque moment, depuis la cacophonie d’un empilement hétéroclite de notions et d’énoncés (hypothétiques ou connus), jusqu’à la satisfaction totale, l’harmonie achevée d’une compréhension parfaite. La profondeur d’une recherche, que son aboutissement soit une compréhension fragmentaire ou totale, est dans la qualité de cette attention. Une telle attention n’apparaît pas comme résultat d’un précepte qu’on suivrait, d’une intention délibérée de "faire gaffe", d’être attentif – elle naît spontanément, il me semble, de la passion de connaître, elle est un des signes qui distinguent la pulsion de connaissance de ses contrefaçons égotiques. Cette attention est aussi parfois appelée "rigueur". C’est une rigueur intérieure, indépendante des canons de rigueur qui peuvent prévaloir à un moment déterminé dans une discipline (disons) déterminée.

Et si j’ai pu, peut-être, malgré tout, transmettre à mes élèves quelque chose d’un plus grand prix qu’un langage et un savoir-faire, c’est sans doute cette exigence, cette attention, cette rigueur - sinon dans la relation à autrui et à soi-mêmes (alors qu’à ce niveau elle me faisait défaut autant qu’à quiconque), du moins dans le travail mathématique (note 23). C’est là, certes, une chose bien modeste, mais peut-être, malgré tout, mieux que rien.

Alexandre Grothendieck

Extrait de son autobiographie psychomathématique de presque 1000 pages Récoltes et Semailles

 

NOTES

NOTE 22

Même après 1970, quand mon intérêt pour les maths est devenu sporadique et marginal dans ma vie, je ne crois pas qu’il y ait eu d’occasion où je me sois récusé, quand un élève faisait appel à moi pour travailler avec lui. Je peux même dire qu’à part deux ou trois cas, l’intérêt de mes élèves d’après 1970 pour le travail qu’ils faisaient était loin en deçà de mon propre intérêt pour leur sujet, même en les périodes où je ne me préoccupais guère de maths que les jours où je mettais les pieds à la Fac. Aussi le genre de disponibilité que j’avais à mes élèves d’avant 1970, et l’extrême exigence dans le travail qui en était un signe principal, n’auraient-ils eu aucun sens vis-à-vis de la plupart de mes élèves ultérieurs, qui faisaient des maths sans conviction, comme par un continuel effort qu’ils auraient dû faire sur eux-mêmes...

 

NOTE 23

L’Enfant et le maître

Le terme "transmettre" ici ne correspond pas vraiment à la réalité des choses, qui me rappelle à une attitude plus modeste.

Cette rigueur n’est pas une chose qu’on puisse transmettre, mais tout au plus réveiller ou encourager, alors qu’elle est ignorée ou découragée depuis le plus jeune âge, par l’entourage familial aussi bien que par l’école et l’université. Aussi loin que je puisse me rappeler, cette rigueur a été présente dans mes quêtes, celles de nature intellectuelle tout au moins, et je ne pense pas qu’elle m’ait été transmise par mes parents, et encore moins par des maîtres, à l’école ou parmi mes aînés mathématiciens. Elle me semble faire partie des attributs de l’innocence, et par là, des choses qui sont dévolues à chacun à la naissance. Cette innocence très tôt "en voit des vertes et des pas mûres", qui font qu’elle est obligée de plonger plus ou moins profond, et que souvent il n’en apparaît plus guère trace dans le restant de la vie. Chez moi, pour des raisons que je n’ai pas songé encore à sonder, une certaine innocence a survécu au niveau relativement anodin de la curiosité intellectuelle, alors que partout ailleurs elle a plongé profond, ni vu, ni connu! comme chez tout le monde. Peut-être le secret, ou plutôt le mystère, de "l’enseignement" au plein sens du terme, est de retrouver le contact avec cette innocence en apparence disparue. Mais il n’est pas question de retrouver ce contact en l’élève, s’il n’est déjà d’abord présent ou retrouvé dans la personne de l’enseignant lui-même. Et ce qui est"transmis" alors par l’enseignant à l’élève n’est nullement cette rigueur ou cette innocence (innées en l’un et l’autre), mais un respect, une revalorisation tacite pour cette chose communément rejetée.

Alexandre Grothendieck sur AlmaSoror

Sur Alexandre Grothendieck

 

 

 

vendredi, 19 avril 2013

Maryvonne, fille de la rêvolution

 , CNT, Sara, Révolution

Un jour, un peu avant l'an 2000.

J'étais chez toi, rue Boissonade, et au cours d'un dialogue que nous avons eu, en quelques phrases tu as ouvert de nombreuses portes en moi. Ces portes m'ont dévoilé des jardins luxuriants dans lesquels je flâne encore aujourd'hui, étonnée de l'étendue de ta liberté.

 Tu es partie, parait-il, en offrant un dernier sourire éblouissant aux gens qui t'aimaient. Tu as demandé à tes petites filles de vivre ta mort dans la joie et la paix. Tu es partie là-bas dans le Nord, dans cette maison que je ne connais pas.

Quelque temps après, tes amis, tes enfants t'ont fêtée une dernière fois tous ensemble.

Nous savions par ton exemple que la vie peut suivre la voie du rêve, se multiplier dans des baisers, tracer des routes pour la révolution. Tu nous as montré par ta mort que la mort peut être un rêve, un baiser, une révolution.

 Ton héritage, j'en prends ma part.

 Je vivrai de rêves, de baisers, de révolutions. Je mourrai dans un dernier rêve, dans un dernier baiser, en accomplissant mon ultime révolution.

 Merci de m'avoir appris à penser d'une certaine manière. Merci de nous avoir appris à mourir en offrant un radieux sourire à ceux qui restent encore quelque temps sur la terre.

 

Sur le site de la CNT, un salut à Maryvonne

On peut lire en ligne son Texte L'invention d'un zéro

 

vendredi, 01 février 2013

La minute hypocondriaque VIII

vendredi, 30 novembre 2012

Une minute hypocondriaque

vendredi, 16 novembre 2012

La minute hypocondriaque VII

vendredi, 09 novembre 2012

La minute hypocondriaque VI

La minute hypocondrique du vendredi : le rendez-vous préféré de tous les névrosés !

vendredi, 02 novembre 2012

La minute hypocondriaque V

Tous les vendredi, suivez la minute hypocondriaque, sitcom préférée de tous les névrosés !

Avec Francis Coffinet, docteur ès hypocondrie, et Jean-Pierre Bret, malade de la guitare

 

(On peut voir Francis Coffinet dans Jean Croque
On peut voir Jean-Pierre Bret dans John Peshran-Boor...)

vendredi, 19 octobre 2012

La minute hypocondriaque III

La minute hypocondriaque, sitcom préférée de tous les névrosés !

 

(On peut voir Francis Coffinet dans Jean Croque
On peut voir Jean-Pierre Bret dans John Peshran-Boor...)

vendredi, 12 octobre 2012

La minute hypocondriaque II

Chaque vendredi, chers lecteurs d'AlmaSoror, vous pourrez retrouver votre série préférée :

La minute hypocondriaque !

 

Avec Francis Coffinet, docteur es hypocondriaquie,

et Jean-Pierre Bret, malade de la guitare.

La minute hypocondriaque, sitcom préférée de tous les névrosés !

 

(On peut voir Francis Coffinet dans Jean Croque
On peut voir Jean-Pierre Bret dans John Peshran-Boor...)

vendredi, 05 octobre 2012

La minute hypocondriaque I

Chaque vendredi, chers lecteurs d'AlmaSoror, vous pourrez retrouver votre série préférée :

La minute hypocondriaque !

 

Avec Francis Coffinet, docteur es hypocondriaquie,

et Jean-Pierre Bret, malade de la guitare.

 

 

La minute hypocondriaque, sitcom préférée de tous les névrosés !

 

(On peut voir Francis Coffinet dans Mon cher voisin...
On peut voir Jean-Pierre Bret dans John Peshran-Boor...)