Cayola
La frontière qui sépare violemment la littérature et la pensée s'est accrue aux XIX et XXèmes siècle, ce qui fait souffrir les errants libres. Retrouver le chemin des pas perdus, voilà ce que nous essayons de faire avec ce roman bizarre, qui raconte l'histoire des cerveaux planeurs qui flottent au milieu des paradis intellectuels.
Edith de CL et Katharina FB
Sommaire du roman Cayola, qui défile ci-dessous :
Chapitre I : Chants de poussières
Auteur : Esther Mar
Chapitre II : Labrador dans la ville-océan
Auteur : La Confrérie labradore
Chapitre I
Chants de poussières
par Esther Mar
Olympe Davidson dévoile ici des extraits de son film Chants de poussière, adaptation du roman d'Esther Mar. Nous ne pouvons hélas le donner en visionnage complet, du fait de l'opposition de la maison de production Stonehenge, qui a produit le film et qui refuse sa diffusion gratuite.
Chants de poussière - Ouverture :
Début du premier acte
La scène du délire :
La scène du rêve éveillé dans l'après-midi d'avril
Acte II
L'apocalypse va avoir lieu dans quelques secondes. Fanch' Hélios-Dupuis erre aux Sables d'Olonne...
L'apocalypse a eu lieu. Le monde se lève sur ses propres ruines :
Nous proposons ici des fragments de Chants de poussière au zénith, le roman noir d'Esther Mar dont Olympe a tiré son film.
Extrait 1 : Noire est la nuit dépsychisée
Noire est la nuit. Je m’enfonce dans l’imaginaire, loin des psychoflics, de l’armée grise des fonctionnaires de la société mentale : professeurs, médecins de la tête et du cœur, juges, penseurs agréés par des diplômes. Leur psychoflicage ne passe pas la frontière du rêve. Qu’il est bon de désexister, et de commencer, enfin, à vivre !
Je sais que les nuages descendent à pas mousseux nous chuchoter des limbes de ciel et des crachats de pluie. Je vivais dans une acropole ; je l’ai perdue. Alors, de ma fenêtre et le long de la nuit, je l’attends.
Je pense qu’elle passe parfois au-dessus des hautes tours de fer, l’acropole des enfances emprisonnées, la ville de verre aux cœurs meurtris, et je sais qu’en son sein les animaux et les enfants suçotent leurs rêves, paisibles et soulagés.
Ne donnez pas trop vite leurs nécropoles aux choses que vous croyez oubliées. Car les nuits sont longues, et les pensées vagabondes.
En savoir plus sur Esther Mar, muse obscure d'AlmaSoror et auteur du chapitre que vous venez de lire :
Être heureux en ayant tout raté, par Esther Mar
Lettre d'Edith de Cornulier à Esther Mar
Le bel ange du Mal, poème d'Esther Mar
Tropique triste, poème d'Esther Mar
Les mannequins de Ciudad, par Esther Mar
La gloire orange et rouge, par Esther Mar
Sur le septième chapitre de Chants de Poussière, par Edith de Cornulier-Lucinière
La nouvelle religion, par Axel Randers, Esther Mar, Edith de CL
Une illustration filmique de la liberté selon Bergson, par Esther Mar
Fragment de Moréas, suivi d'un commentaire d'Esther Mar
Sur la dernière auberge, étrange texte d'Esther Mar
A travers Paris, par Esther Mar
Une lettre d'amour de droite, par Esther Mar
Mélange de paternités, par Axel Randers, Edith de CL, Esther Mar
Chapitre II
Labrador dans la ville-océan
par La Confrérie labradore
Labrador ! Tu as couru après le ballon sur la plage. Tu vas rentrer t'allonger sur la pierre devant la maison. Tu espéreras quelque chose, comme chaque soir.
Labrador ! Tu as bu et mangé dans la cour. Tu sors avec tes maîtres, quel bonheur. Dans la nuit de la ville, les odeurs ont changé. Leurs nuances s'exhalent et t'exaltent. Le restaurant se rapproche de vos pas.
Labrador ! La nuit fut longue, l'aube froide. La première promenade te trouva engourdi et heureux. Voilà qu'au fond du coeur bat le rythme des chiens de mer, ceux qui nagent, et qui sauvent, et qui aboient sous l'eau.
Roman canin écrit par la confrérie labradore
Écrit par Note Lien permanent | Commentaires (10)
Commentaires
Faut-il vous aider à l'écrire ?
Écrit par : L.N. la blanche | samedi, 07 avril 2012
Répondre à ce commentaireOui, Hélène la blanche.
Écrit par : AlmaSoror | samedi, 07 avril 2012
Répondre à ce commentaireBon, c'était une impasse, une voie sans issue. De loin, on aurait pu penser qu'il y avait quelque chose au bout, là-bas, derrière le mur, après l'angle, mais non, il n'y avait rien et, sottement, on cherchait quand même face à l'évidence.
Écrit par : raskol | mercredi, 13 juin 2012
Répondre à ce commentaireC'est justement face au mur sans issue, que le mental, face à l'atroce évidence du réel bloqué, que le mental éclate, se dissout et que l'infini surgit, immense, infiniment fécond.
Écrit par : Katharina | mercredi, 13 juin 2012
Répondre à ce commentaireLes impasses sont des pièges. Elles font semblant. Elles cachent la porte qui glisse les corps vers la mer incertaine.
Écrit par : AlmaSoror | mercredi, 13 juin 2012
Répondre à ce commentaireSur le mur, une affiche attire mon attention. Je la regarde mais sans la voir; je note qu'une partie manque, déchirée. Puis, des couleurs, des lignes forment des images, et les images entrent en ma conscience, ouvrent une porte... Un clown, un tigre et une écuyère annoncent le passage d'un cirque sans nom. Katharina avait raison, mes perceptions semblent se préciser, soudain je vois!
J'avais atteint le centre du labyrinthe et le tenais, oui je tenais la clé de l'énigme, qui m'avait été révélée, message chiffré dans cette affiche savamment découpée... quelle choc et surtout quelle beauté, quelle parfaite mise en scène! qui pourra jamais les partager avec moi? comment transmettre toute cette aventure , ce trésor, cette conquête inouïe de l'intelligence sur l'ignorance?...
Ces trois personnages réunis par la main de l'artiste représentaient, c'était une certitude, les trois aspects de la trinité divine, aussi stupéfiant que cette affirmation peut paraître. Et cette vérité spirituelle, normalement interdite à tout mortel était transmise à un corps périssable aux sens naturellement bornés, en route vers une mer certes incertaine mais noire et inéluctable.
Écrit par : raskol | vendredi, 15 juin 2012
Répondre à ce commentaireToutes les trinités sont une seule et même trinité, la trinité.
J'aimerais à mon tout être "en route vers une mer certes incertaine mais noire et inéluctable." Sauf qu'elle serait blanche, presque transparente, et inéluctable.
Écrit par : Clé de l'énigme | dimanche, 17 juin 2012
Répondre à ce commentaireLa révélation était passée, comme un orage, laissant des larges miroirs d'eau boueuse dans lesquels le ciel immense s'était abaissé jusqu'à nous, humble et maltraité. Comme toujours, les gens cherchaient le pouvoir, l'argent, l'éclat des ors et les conflits bruyants et enfantins .Les femmes, coquilles vides, cherchaient un homme qui comblerait cet effrayante absence!...Et moi, j'avais eu la vision du clown, le père, du tigre, le fils et du saint esprit, la légère écuyère évaporée, fantôme glissant vers l'oubli ,dédaignée des créatures de ce monde...
ay! Clé de l'ènigme! ... tout n'était pas vain, mais cette nuit-là, j'ai desespéré de trouver un vivant dans la multitude mécanique qui s'était emparé de l'amour et nous l'avait confisqué, faute de pouvoir l'acheter ou le vendre.
Écrit par : raskol | mardi, 19 juin 2012
Répondre à ce commentaireRaskol, ton schisme m'interpelle. A quoi ressemblent tes signes de Croix ? Es-tu mon fils, toi qui erres dans la nuit vide en quête de vivants à mordre ? La confiscation de l'amour n'est que temporaire. Quand les coquilles vides seront emplies de Dieu, tous les hommes seront moines et l'amour renaîtra. Pas celui de la chair, mais celui de la lumière.
Écrit par : Avvakoum | mardi, 19 juin 2012
Répondre à ce commentaireRaskol, étiez-vous au bar des âmes éparses, à Saint-Jean en Ville, le 23 ventôse de l'an 2087 ? Et si oui, avez-vous reçu mon clin d’œil un peu après la troisième chanson ?
Écrit par : Hélène L | lundi, 02 juillet 2012
Répondre à ce commentaireLes commentaires sont fermés.