mercredi, 03 mars 2010
Loups des bois
Esther ne m'écrit plus beaucoup : sa vie ressemble à celle des soldats sans larmes qu'on avait habillés pour un destin moins tragique. Je republie aujourd'hui Loups des bois, qu'elle avait écrit au temps du journal mensuel d'AlmaSoror. Ce poème avait choqué ; j'avais reçu des messages de proches et d'inconnus me disant qu'il ne fallait pas publier des choses pareilles. Ils ne connaissaient pas Esther. Ils ne savaient pas.
A l’orée du bois
Dans un bruissement,
Une divinité m’est apparue, mi loup mi homme.
Je n’ai pu passer sans me dévêtir
Et suis arrivée trop tard pour la noël.
N’allez pas au bois petites filles
N’allez pas au bois ou toutes les aubes vous pleurerez
Le souvenir d’un concert de cris et de caresses.
A l’orée du bois
Au milieu des branches
Une divinité m’est apparue, mi louve, mi femme.
Je n’ai pu passer sans me dévêtir
Et suis arrivée trop tard pour la fête-dieu.
N’allez pas au bois petites filles
N’allez pas au bois ou toutes les nuits vous pleurerez
Le souvenir d’un concert de souffles et de baisers.
Esther Mar
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