mercredi, 04 juillet 2012
Sur Alexandre Grothendiek
Il a disparu dans le Sud de la France. Mais disparaîtra-t-il un jour de la mémoire des hommes ?
Poussières et ruines recouvriront-elles les récoltes et les semailles ? Ce n'est pas certain...
Si nous demeurons fixés au fil de "l'actualité", si nous lisons les livres que chacun connait, si nous nous intéressons aux questions sociétales à la mode, alors nous sommes presque sûrs de rater l'essentiel de ce qui a lieu dans notre monde politique, intellectuel, scientifique.
Et pourtant, quitter les grandes voies pour se casser les pieds dans la solitude des sentiers pas encore dégagés, ce n'est pas une partie de plaisir. Ce peut être une nécessité intérieure, ce peut être la source d'exaltations qui donnent toute sa sève à la vie, mais il faut accepter de souffrir d'une souffrance qui existe parmi les hommes depuis la nuit des temps. Celle de l'isolement.
Isolé et incompris, seul homobizarroïde parmi les hommes de bien, parasite de la société, mauvaise tête, tel est le destin de celui qui marche où il veut.
Tel fut celui d'Alexandre Grothendieck, qui vit peut-être encore aujourd'hui - qui sait ? - et dont la disparition creuse le mystère.
Lire la promenade autobiographique d'Alexandre Grothendieck, Récoltes et semailles, c'est boire à la source pure, intacte, de la création mathématique indépendante. Il a voulu que toi, lecteur profane intimidé par les maths, tu puisses le lire aussi, et le comprendre, et te sentir aussi proche de lui que si tu étais toi-même un cerveau d'où jaillissent des théorèmes.
Alors le voilà, ce texte.
Bonne route sur l'escarpée route de Grothendieck, le mathématicien, le radical-écologiste, le frère et le salaud - parait-il. Nous qui ne l'avons pas connu, nous le reconnaissons pourtant, comme quelqu'un qui a essayé de vivre, et qui nous a offert ses efforts de création en partage.
Publié dans Fragments, La place, Paracelse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | Imprimer |
lundi, 12 mars 2012
Le menu de Pythagore
Sara nous envoie ce passage de la vie de Pythagore, par Porphyre. Nous y apprenons comment l'auguste mathématicien s'alimentait, cinq siècles environ avant notre ère. AlmaSoror engage ses visiteurs à s'alimenter comme le Maître pendant une semaine, et à nous envoyer le retour de leur expérience.
“Au déjeuner, des rayons de cire ou du miel ; au dîner, du pain de mil, de la galette, des légumes bouillis ou cru, rarement de la viande de victimes sacrificielles, et encore non pas de toutes les parties. Le plus souvent, quand il devait pénétrer dans un sanctuaire des dieux et passer là un certain temps, il usait de nourritures qui arrêtent la faim et la soif ; contre la faim, il faisait un mélange de graine de pavot, de sésame, d’écorce de scille lavée avec soin jusqu’à ce qu’elle eût perdu son suc, de tiges d’asphodèles, de feuilles de mauve, de farine, d’orge, de pois chiche, tous ingrédients qu’il coupait en portion égales et arrosait de miel de l’Hymette ; contre la soif, il mêlait graine de concombre, raisin gluant dont il avait enlevé les pépins, fleur de coriandre, mauve - la graine également -, pourpier, fromage râpé, fleur de farine de blé, crème de lait, le tout mélangé avec du miel des îles."
Porphyre, Vie de Pythagore
Traduction Ed. des Places, Les Belles Lettres, 1982
Nous avions déjà mentionné Pythagore dans un article sur la condition animale et les défenseurs de la vie des animaux...
Pythagore
Publié dans Le corps, Paracelse | Lien permanent | Commentaires (2) | | Facebook | Imprimer |
jeudi, 25 août 2011
La faculté de médecine au XIXème siècle
Léon Daudet, fils d'Alphonse, jeune étudiant républicain qui deviendra ardent Maurrassien, a écrit ses « souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux de 1880 à 1905 ».
La vie médicale de la fin du XIXème siècle apparaît dans sa double identité, splendide et horrible.
Photos Carvos Loup
« On se représente difficilement aujourd'hui le prestige dont jouissaient la médecine et les médecins dans la société matérialiste d'il y a trente ans. Le « bon docteur » remplaçait le prêtre, disait-on, et la haute influence morale et sociale appartenait aux maîtres des corps, aux dispensateurs des traitements et régimes. Il semblait entendu que les savants étaient des hommes à part, échappant aux passions et aux tares habituelles, toujours désintéressés, souvent héroïques, quelquefois sublimes. Piliers de la République, bénéficiant de toutes les décorations et hautes faveurs du régime, disposant des secrets de famille, de la vertu des femmes et suspendant la menace héréditaire sur la tête des enfants, ceux que j'ai appelés les morticoles régnaient à la fois par la ruse et par la terreur. Bientôt la vogue des chirurgiens et de leurs mirifiques opérations, fréquemment inutiles, vint compléter cette tyrannie des bourreaux de la chair malade. Trop gâtés, trop adulés, les uns et les autres, ceux de la drogue et ceux du bistouri, abusaient de la situation : financièrement, en exploitant leurs clients ou leurs dupes ; intellectuellement, en étendant jusqu'à la philosophie leur fatuité professionnelle, en prétendant réglementer les esprits. Or j'ai connu ce milieu à fond, car j'ai poursuivi pendant sept années, jusqu'à la thèse exclusivement, mes études à la Faculté de Médecine. J'ai été externe, puis interne provisoire des hôpitaux. J'ai vécu dans l'intimité des pontifes. Mon jugement, que l'on pourra trouver sévère, sera en tout cas fortement motivé. À la lumière des renseignements qui me sont parvenus depuis lors, je constate que les Morticoles, qui furent considérés comme un pamphlet, pèchent par leur indulgence. J'ai soulevé en 1894 un pas du voile. Je vais l'arracher cette fois.
Tout d’abord l'organisation de la Faculté, qui n'a pas changé depuis 1886, est centralisée, c'est-à-dire jacobine, et despotique, c'est-à-dire impériale. En bas, un véritable prolétariat médical, envahi maintenant par les étrangers et métèques, où sévit cruellement la concurrence. En haut, une série de mandarins, créés par les concours à échelons et jet continu, mandarins qui se haïssent au fond, mais s'entendent sur le dos des candidats perpétuels. Entre les deux, un peuple d'élèves, soumis et craintifs, sans volonté comme sans initiative, que le succès ou l'insuccès fera tantôt monter au mandarinat, tantôt rejettera dans la foule anonyme et misérable des court-la-visite et coupe-le-ventre. Ajoutez à cela les influences politiques et électorales, qui peuplent les chaires et les laboratoires de nullités alliées aux ministres et femmes de ministres et demandez-vous comment un jeune homme de valeur, mais sans appui, ni argent, ni bassesse, pourrait traverser ces rangs pressés de fonctionnaires et d'intrigants ?... Ainsi s'explique la déchéance extraordinairement rapide d'une science où nous avons jadis tenu la corde avec les Bichat, les Laënnec, les Duchenne de Boulogne, les Morel de Rouen, les Claude Bernard, les Charcot et les Potain ; sans compter le grand Pasteur, qui est à part, mais dont l'Institut est lui aussi, à l'heure qu'il est, en complète décomposition. Ce préambule était nécessaire pour vérifier une fois de plus la parole royale :
Les institutions corrompent les hommes ».
Léon Daudet
Publié dans Fragments, La place, Paracelse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | Imprimer |
vendredi, 12 mars 2010
L'intégrale de Riemann-Stieltjes
C'était l'instant mathématique estival 2008. AlmaSoror le réactualise en postant aujourd'hui le document pédéhaif de l'article.
Laurent Moonens poursuit sa fascinante exploration des fonctions à variation bornée. Chevauchons l'intégrale de R-S avec cœur au lieu de nous endormir sous le soleil d'août.
Et, vous les lecteurs qui vivez en hiver sous des latitudes lointaines, réchauffez-vous avec… l'intégrale des sieurs Riemann et Stjeltjes
Publié dans Paracelse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | Imprimer |
dimanche, 28 février 2010
Mouvement brownien et fonctions harmoniques
Laurent Moonens nous propose un voyage très romantique, aux confins mathématiques, là où se rencontrent les probabilités et l'analyse. Lui-même, pourtant souveraienement serein, s'exclame, bluffé, à la fin de son article : « Finalement, voici presque qu'une expérience de physique nous aiderait à résoudre un problème mathématique ! » Voilà qui nous coupe le souffle !
Mouvement et fonctions (brownien et harmoniques !)
(Cliquez sur le lien ci-dessus pour lire l'article en pédéhaif)
Publié dans Paracelse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | Imprimer |
lundi, 22 février 2010
Le Docteur Porstmann, la Reine d'Angleterre et racine carrée de 2
Laurent Moonens descend de son nuage abstrait, charmé par sa récente compréhension du format du papier. Il nous fait partager (mathématiquement quand même) sa récente découverte. Le mathématicien belge en profite abusivement pour blaguer le mariage royal du président français.
Le format A : hommage au docteur Porstmann, à la reine d'Angleterre et à racine carrée de 2
Publié dans Paracelse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | Imprimer |
vendredi, 12 février 2010
Un problème variationnel
Laurent Moonens, le plus sérieusement du monde, nous montre que le chemin le plus court est celui qu'on croyait déjà.
Lisez ceci dans ce document pédéhaif, que vous ouvrirez en cliquant sur le lien :
Publié dans Paracelse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | Imprimer |
mardi, 02 février 2010
L'escalier du Diable de Cantor
Salve Amici,
Ceux d'entre vous qui en ont le courage, la valeur et la folie peuvent tenter d'emprunter l'escalier du Diable. Notre accompagnateur, Laurent Moonens, nous y emmène par le document pédéhaif que voici :
Vade retro Cantor et ton escalier diabolique
Publié dans Paracelse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | Imprimer |
vendredi, 22 janvier 2010
Propriétés locales & Propriétés globales
Salve, amici !
Voici le document pédéhaif de la contribution mathématique que notre cher ami Laurent Moonens nous proposait au mois de novembre de l'année 2007 :
Propriétés, locales et globales
Publié dans Paracelse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | Imprimer |
mardi, 12 janvier 2010
Un nombre irrationnel : le nombre e
Au mois d'octobre 2007, telle était la contribution mathématique de Laurent Moonens :
Un autre exemple de nombre irrationnel : le nombre é
Et pour en savoir plus sur Laurent, c'est ICI
Publié dans Paracelse | Lien permanent | Commentaires (5) | | Facebook | Imprimer |
samedi, 02 janvier 2010
Une correspondance étonnante
Y a-t-il “plus de points” dans un carré que dans un segment de droite ? Nous allons voir qu’il n’en est rien.
Car nous sommes le 2 janvier et il est temps de relire cet article mathématique de Laurent Moonens.
Voici le document pédéhaif :
En savoir plus sur Laurent Moonens
Publié dans Paracelse | Lien permanent | Commentaires (2) | | Facebook | Imprimer |
mardi, 22 décembre 2009
Convergence(s) !
Publié dans Paracelse | Lien permanent | Commentaires (1) | | Facebook | Imprimer |
samedi, 12 décembre 2009
Nombres naturels et ordinaux
AlmaSoror, depuis quelques mois, remet au jour certains articles du temps où il (elle) était un journal mensuel. Et voici, ci-dessous, le document pédéhait d'une des contributions mathématiques du docteur Laurent Moonens, celle du numéro de Juillet 2007. Faut cliquer pour que ça charge - et pouvoir lire.
Pour en savoir plus sur le docteur Moonens... Osez cliquer ICI
Publié dans Paracelse | Lien permanent | Commentaires (3) | | Facebook | Imprimer |
mercredi, 02 décembre 2009
Un théorème d'Hermann Weil
Laurent Moonens, dans le numéro d'AlmaSoror du 20 juin 2007, nous avait proposé la contribution mathématique suivante, qui discutait
un théorème d'Hermann Weil :
Un théorème (quel joli et intense mot) d'Hermann Weil
(Faut cliquer sur le lien ci-dessus pour obtenir le téléchargement du pédéhaif de l'article)
Pour en savoir plus sur le docteur Moonens... Osez cliquer ICI
Publié dans Le corps, Paracelse | Lien permanent | Commentaires (4) | | Facebook | Imprimer |
dimanche, 22 novembre 2009
Du théorème de Bolzano au théorème de Brouwer
En mai de l'an 2007, Laurent Moonens nous proposait un article mathématique intitulé "du théorème de Bolzano au théorème de Brouwer". Le voici en pédéhaif ici :
Les amis Bolzano, Brouwer et leurs théorèmes
Pour en apprendre plus sur Laurent Moonens, voici sa page ; et quelques vidéos de lui sont visibles ici.
Publié dans Paracelse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | Imprimer |