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vendredi, 13 juin 2014

C'était le 9 janvier 2008, un hôtel aux Pays-Bas

J'écoute un jazz du Nord et vous souriez. La nuit descend en lenteur, presque rose dans sa sombre douceur. Je vous regarde. Vous pensez à quelque chose. N'est-ce pas ? Je ne sais même pas comment vous vous appelez. Nous sommes bercés par le murmure d'une foule satinée, élégante. Quelques uns rient, quelques uns dansent. Une plante sépare votre regard de mes mains. Il est tard, déjà, derrière nous une longue journée de conférences. La joie des congrès : on s'y ennuie, mais qu'il est bon d'être loin de chez soi. Pourtant, ce soir, vous me demandez si j'ai déjà connu cette sorte d'atmosphère où tout bascule. Je ne vous réponds pas. Je détourne la tête. J'ai la tête qui tourne. Mon verre d'ambroisie bordelaise rouge, peut-être ? Dans cet instant où nos yeux se troublent, nul ne sait qui de la sagesse ou de l'aventure l'emportera. J'ignore votre nom, vous baissez les yeux, nos petits badges de participants au colloque, autour de nos cous parfumés, disent la banalité de nos vies. Et j'ai peur de cet appel d'une autre vie, qui flotte ce soir, à l'heure où les petits dorment dans le pays voisin.

2014.06.02.Edith2.jpg

La préservation des dunes intérieures

 écrivain germanopratin, écrivain embastillé, Bastille,journaliste, public, vampire

La solitude ne doit pas être le lieu du ressac des ressassements ni celui de la consommation intime de rêveries psychotropes, mais un manoir consacré à la recherche constante sur le plan intellectuel, artistique, spirituel. La solitude - ou semi-solitude - est aussi ce qui permet d'être soi, loin du répandu égotique et de la compétition qui vous rendent méchant et amer.

Les écrivains français ne sont pas assez seuls. Germano-pratins ou embastillés, ils parcourent la ville en tous sens, stationnent dans de grands appartements, et boivent du champagne au milieu de trop de journalistes.

La façon dont les écrivains doivent être en représentation permanente est destructrice. Comment font-ils pour parler, parler sans cesse, devant des vidéos, des télévisions, dans des cafés, dans des bibliothèques, dans des facultés... ?

Dans la grande foire de la consommation artistique, on dissèque les écrivains comme des écrevisses dans les restaurants. On les fait cracher leur jus jusqu'au trognon.

La foule des consommateurs les aspire. 

On leur demande qui ils sont, où ils ont grandi, comment ils s'appellent en vrai, pourquoi ils pensent ceci, quelle est l'injustice qui les révolte le plus, quel âge ils ont, que signifie leur tatouage...

La foule du public est un aspirateur sans pitié.

Mais sans ce public, l'écrivain n'est plus qu'un individu sans intérêt, simple membre anonyme du public.

Il accepte sa propre dissection en échange d'un éclairage somptueux sur son visage soudainement mis en évidence... Souvent, il se laisse prendre par ce jeu de lumière et se met à croire qu'il émane de lui quelque chose d'intéressant.

Durant les premiers mois, les premières années, voire, s'il est très profond et rempli, les premières décennies, il crache un beau jus. Et puis au bout d'un moment, vidé, il sert sa bile aux gens qui continuent de l'entourer.

Pour éviter de sombrer dans ce piège, les ésotérismes choisissent l'anonymat depuis la nuit des temps.

L'anonymat est une belle idée ; pourtant, un auteur n'est-il pas justement un bel équilibre entre l'effacement derrière l’œuvre et la signature qui unit toutes les facettes de l’œuvre ?

L'anonymat est une démarche spirituelle dont il faut à tout le moins se souvenir, une démarche qui rappelle que ce n'est pas moi qui parle quand j'exprime quelque chose, et que c'est précisément parce que quelque chose de plus grand que moi parle à travers moi que ma voix paraît intéressante.

Vampire, le journaliste ou le public qui regardent le doigt qui montre la lune, et non la lune (qui s'intéresse à la personne, non à l’œuvre).

Quand on interroge un écrivain sur sa vie, c'est qu'on n'a pas encore contemplé son œuvre.

jeudi, 12 juin 2014

Le massage des mondes engloutis

Éveillée dans la ville de Montreuil-sous-bois accablée sous un soleil inattendu, je suis descendue sous la terre et les rails m'ont transportée de l'autre côté du périphérique parisien, au sixième étage d'un immeuble du XXème arrondissement où m'attendait Emily King, auteur de Watashi Tashi Nous au Japon et masseuse, dont j'avais déjà connu un premier massage efficace et profondément détendant.

Je ne savais pas alors que ce massage m'était offert par l'étoile qui descendit de l'immeuble peu après.

Je m'allongeai en disant à Emily King que j'avais besoin de détendre ma tête, surtout, et elle me proposa le stéthoscope.

Ainsi je connus le Massage des mondes engloutis.

Les mains de la masseuse effectuent leur lent travail le long de la tête et du corps, tandis que la pièce résonne des sons étranges de mon propre ventre. La symphonie préhistorique prend place. Le chant obscur du ventre laisse place à des plages d'attente silencieuse. Et lorsqu'elle masse le pied droit, une cascade ventriloque de sons chamaniques indique un lieu sacré où, peut-être, le danger guette.

Durant cette longue séance, je vis des lieux inconnus jusqu'alors, et lorsque j'ouvrais, l'espace d'une seconde, les yeux, le visage concentré d'Emily se superposait aux paysages induits par l'alliance de mon imaginaire et des sons intérieurs.

Comme des vagues, les nappes de détentes venaient s'échouer sur les rebords de ma conscience. Elles venaient de si loin que je me demandais si ce pays du corps invisible est réellement accessible.

Lorsque ce fut fini, je compris que j'avais été emportée là où les marins et les aventuriers ne vont jamais. Aux confins du monde, où l'enfance et la sagesse coulent comme de la lave volcanique au tréfonds du règne animal.

emily king, massage des mondes engloutis

Une vision des mondes engloutis...

Vers la lumière

"On frémit..... quand on sait comme il est facile de juger, et difficile de vivre, et comme c’est rapide, un jugement, et comme c’est long, une vie". 

Henry de Montherlant

cliché à la lune.JPG

Arrêter de gigoter...

J'ai longtemps cru avec rage que je pouvais devenir quelqu'un. Mais ce n'est que lorsque j'ai ressenti toute la poussière de mon être que j'ai commencé à respirer.

L'acceptation de n'être qu'une particule fondue dans le néant correspond au début du bonheur.

Je convoque ma toute-puissance dans cet instant présent. Toute-puissante, je renonce aux détails de mon passé et les envoie au vent qui les emporte pour toujours.

Je deviens la femme sans passé.

Il est temps d'arrêter d'attendre ou de chercher à comprendre. Car ce qui m'habite me dépasse. Je ne cherche qu'un hamac où lire des poèmes en détendant mes muscles, en déployant mon cœur.

Il y a une nuée autour du sanctuaire. Que l'Esprit souffle dessus et le bonheur se fera chair.

 

Arrêter de consommer...

Reconnaissons notre propre addiction, qu'elle concerne une substance physique (un produit) ou virtuelle (une habitude, une émotion).

 

(Observons les douze étapes du cheminement des AA (Alcooliques Anonymes) :

1. Nous avons admis que nous étions impuissants devant l’alcool - que nous avions perdu la maîtrise de notre vie.
2. Nous en sommes venus à croire qu’une Puissance supérieure à nous-mêmes pouvait nous rendre la raison.
3. Nous avons décidé de confier notre volonté et notre vie aux soins de Dieu tel que nous Le concevons.
4. Nous avons procédé sans crainte à un inventaire moral approfondi de nous-mêmes.
5. Nous avons avoué à Dieu, à nous-mêmes et à un autre être humain la nature exacte de nos torts.
6. Nous étions tout à fait prêts à ce que Dieu élimine tous ces défauts.
7. Nous Lui avons humblement demandé de faire disparaître nos défauts.
8. Nous avons dressé une liste de toutes les personnes que nous avions lésées et nous avons consenti à réparer nos torts envers chacune d’elles.
9. Nous avons réparé nos torts directement envers ces personnes dans la mesure du possible, sauf lorsqu’en ce faisant, nous risquions de leur nuire ou de nuire à d’autres.
10. Nous avons poursuivi notre inventaire personnel et promptement admis nos torts dès que nous nous en sommes aperçus.
11. Nous avons cherché par la prière et la méditation à améliorer notre contact conscient avec Dieu, tel que nous Le concevons, Lui demandant seulement de connaître Sa volonté à notre égard et de nous donner la force de l’exécuter.
12. Ayant connu un réveil spirituel comme résultat de ces étapes, nous avons alors essayé de transmettre ce message à d’autres alcooliques et de mettre en pratique ces principes dans tous les domaines de notre vie.

(Il y a aussi la Vie libre, où les addicts et leurs proches peuvent avancer ensemble).

Fondons la confrérie des addicts invisibles : ceux que les médecins trouvent en bonne santé et qui savent qu'ils pêchent quelque part - ne serait-ce que pour être eux aussi guéris ou sauvés. 

 

Arrêter de se détruire...

Dans notre société de kamikazes dissimulés en agents du quotidien, la cause la plus fréquente de mort chez les gens de trente à quarante ans, c'est le suicide - chez les adolescents il est la deuxième cause de mort.

Il peut valoir le coup parfois de soulever le téléphone et d'appeler SOS Amitié

Ou de se demander comment écouter l'être qui vient, qui ressemble à tout le monde, et qui a soif d'exister.

 

Entrer en soldat sans armes dans la ville libre...

Dans nulle autre ville, le soleil ne brille avec autant de diagonale. Tout reflet ne peut être qu'oblique. Aucune rue ne connaît l'affluence des avenues capitalistes et politiques, car c'est une ville qui lézarde, éloignée de nombreux kilomètres de toute institution. Personne ne sait si le cours d'eau qui la traverse en son centre est une fleuve qui se vide dans la mer ou un lac immense. Il est toujours tranquille, ses remous n'effraient ni les bêtes, ni les barques. Un sifflement retentit quelquefois dans la nuit, au hasard d'une rue, et réveille un enfant isolé dans sa chambre à l'étage ou surprend une vieille femme qui tricote au coin du poêle. C'est le clochard qui appelle son chien.

Dans cette ville, il n'y a qu'un seul clochard et un seul chien. C'est pourquoi c'est la ville où le mendiant est roi, et l'habitant, sujet dévoué.

C'est la ville où j'aimerais vivre quand j'aurai passé tous les stades de l'ouverture du cœur.

mercredi, 11 juin 2014

Substance : solitude

De retour d'un grand et beau festival, je rentre dans ma chambre comme on retrouve sa cellule. Pas une cellule de prison ; celle d'un moine ou d'une moniale. Celle qui a été créée, non pas pour punir l'homme en le coupant du monde, mais pour délivrer l'âme en la retirant à l'écart du monde.

Les bruits, les paroles et les mouvements incessants se dissipent et s'échappent dans le passé ; l'instant présent redevient pur bruissement des secondes qui s'écoulent mystérieusement.

Mon souffle réapprend la lenteur et le calme. Mes gestes se font plus rares. Je reconnais la douceur étonnante du silence. Mon coeur cesse de commenter ; mon esprit cesse de réagir.

La sensation de perpétuelle urgence, qui primait lors de ces jours animés, éclate comme une bulle. L'urgence me paraît une folie incompréhensible, aujourd'hui que je suis de retour dans ma cellule.

Le point de rencontre entre moi et moi, celui où je suis Une et Réunie, correspond au point exact où j'épouse parfaitement l'instant qui vient. Cette présence intacte dans l'existence brute, née d'une solitude qui ressemble à une extase de calme.

La solitude est une sorte de drogue. J'essaie de retrouver la sensation d'être seule en présence de moi-même, comme on cherche une sensation psychotrope.

Je suis accroc à cette solitude-là.

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(à lire sur AlmaSoror :

Souffle et drogues autogénérés : le psychédélisme au naturel

Âmes-soeurs et corps-frères

Dans la chambre à côté

Karamazov Archivage IV : Par des matins brisés)

Index nominum, : la lettre B

En huit ans d'existence, AlmaSoror a égrené de nombreux noms propres dans ses pages electro-poussiéreuses. Le chantier de l'index est entamé, mais bien loin d'être achevé. C'est donc une lettre B en construction que nous vous livrons ici et qui permettra à ceux qui viennent depuis longtemps de retrouver, peut-être, de vieux articles qu'ils avaient oubliés.

B

Babx

Il est cité (sans que son nom soit mentionné) dans Deuil d'une illusion

Jean-Sébastien Bach

Il est mentionné dans Auto(?)censure

Gaston Bachelard

Il est cité dans Sanctuaire

Normand Baillargeon

Il est cité dans Québec : l'accent d'une pensée

Honoré de Balzac

Il est mentionné dans Auto(?)censure

Arturo Bandini

Il est mentionné dans Mémoires de nos lectures

Alexina (Herculine Abel) Barbin

Alexina est mentionné(e) dans Vigny aux temps électros

Barynsflook

Il est l'auteur de Dangereuse beauté

Il est l'auteur de L'incompréhension notoire de l'homme

Charles Baudelaire

Il est mentionné dans Auto(?)censure

Il est mentionné dans Au confessionnal du cœur

Béja

Il est mentionné dans La musique de Nadège

Il est mentionné dans Moineville : la ville des écrivains

Il est mentionné dans Le sexe des anges

Ota Benga

Il est mentionné dans Ota Benga

Jacques Benoist-Méchin

Il est cité dans Le désillusionné

Il est mentionné et cité dans La fabuleuse plume de Jacques Benoist-Méchin

Il est cité et mentionné dans Le style immense et plein de pensée de Jacques Benoist-Méchin

Il est mentionné et cité dans Trois esthètes du XX°siècle : Rolland, Benoist-Méchin, Vaneigem

Il est cité dans Épuration.

Il est cité dans Fragment d'un printemps arabe

Il est cité dans Invasion de l'Europe - Année 700

Cyrano de Bergerac (personnage)

Il est mentionné dans Militants radicaux des deux extrémités du centre

Cyrano de Bergerac (auteur)

Ingmar Bergman

Il est cité en exergue d'Alcool, liberté, littérature

Il est cité dans Dialogues du septième sceau

Il est cité en exergue d'Intemporalité

Claude Bernard

Il est mentionné dans La faculté de médecine au XIX°siècle

Paul Bert

Il est cité dans Mélange de paternités

Aloysius Bertrand

Il est mentionné dans Au confessionnal du cœur

Pierre Bez(h)oukov

Il est cité dans Où il y a jugement, il y a injustice

Patrick Biau

Il est cité dans Paysage

Il est cité dans Soleil noir foncé

Black Agnès

Les deux noires Agnès sont mentionnées dans Black Agnès

William Blake

Il est mentionné dans Auto(?)censure

Marc Bloch

Il est cité dans La bibliothèque éparpillée : une histoire symbolique du moyen âge

Enid Blyton

Elle est mentionnée et citée dans Auto(?)censure

Jules Boissière (Voir à Khou Mi)

Laurence Bordenave

Elle est l'auteur de Eau de Coco

Elle est citée dans Palette

Elle est l'auteur de A tâtons N°2

Elle est citée dans La duplication de Mari

Elle est mentionnée dans Passage de Baude Fastoul (extrait des 29 et 30 mai)

Elle est citée dans Auto(?)censure

Saint Jean Bosco

Il est mentionné dans Ecclesia

Jean Bouchenoire

Il est dédicataire de Ignis Fatuus

Il est cité dans Le flot urbain

Il est cité dans La trace de l'archange

Il est cité dans Le soldat inconnu

Alain Bouissière

Il est mentionné dans Quatuor d'un monde en chantier

Nicolas Bourbaki

Il est mentionné dans Nécrologie de Nicolas Bourbaki (1968)

Anouar Brahem

Il est mentionné dans La vie tranquille de Dylan-Sébastien M-T

Tieri Briet

Il est cité dans Capitaine Corbeau Noir

Il est mentionné dans Te revoilà Tieri !

Il est mentionné dans La naissance des ours

Il est mentionné dans Réponse à une question de Tieri Briet

Il est mentionné dans Beauté des affiches des deux bouts de la politique

Il est mentionné dans La carte du Tendre

Il est mentionné dans Les commentaires de Tieri sur AlmaSoror

Il est cité dans Orso dort encore

Il est cité dans Malgré l'hiver des sentiments

Il est mentionné dans A quoi ressemblent tes amoureux ?

Il est mentionné dans Petite brouette de survie, album de route et de mer

Il est cité dans Sens et Mystique des Sens : épisode 9

Il est le photographe de Qui a peur des hamacs ?

Brunehaut

Elle est mentionnée dans Brunehaut, la perdante

Hanno Buddenbrook

Il est l'auteur d'Amour d'un homme pour son petit garçon

Luis Buñuel

Il est cité dans l’Éloge de la Mémoire

 

Index Nominum AlmaSororis

vendredi, 06 juin 2014

Le groove dans l'écriture – le groove dans le blog

 

Au menu :

Qu'est-ce que le groove
Chemins de l'Ostinato
O ! Tempo rubato
Blog & groove
Nerfs et mollesse
Destins
Quelques questions infiniment liées à la question du groove

groove, rythme, tempo, ostinato, tempo rubato, moondog,etienne marcel, charles perrault, rue saint-denis, blog, zing blogal, nan goldin, kino, victor tsoi, respectabilité, récupération, engagement,pascal lamorisse, zénon, l'oeuvre noire, yourcenar, grâce


C'est compliqué de trouver son style dans la vie comme dans l'écriture.
On peut tout au moins trouver le groove idéal, ou, s'il n'existe pas, un groove évolutif.

 

Qu'est-ce que le groove ?

C'est un mot de la langue anglaise d'Amérique. Groove, en nom commun, signifie sillon ; en verbe, s'amuser. Comme le fil d'un scénario nous aide à supporter le silence des images d'un film, le groove fait partie de notre vision moderne qui ne supporte pas ce qui ressemble à l'ennui (l'attente, la lenteur). Le groove est ce qui permet au public de ne pas s'ennuyer, de ressentir intérieurement le rythme propre à la musique et d'être porté par lui. Traditionnellement, lorsqu'on parlait du rythme (l'enchaînement des longueurs des notes), du tempo (l'allure) d'une musique, on parlait de la structure musicale du morceau ; tandis que le groove implique la sensation éprouvée tant par le musicien que par l'audience. Le groove d'une musique est lié au rythme qui unit, non pas les notes entre elles, mais les cœurs des participants à la musique, qu'elle soit « vivante » ou enregistrée. Le groove unit la musique à ceux qui l'écoutent.

(à cet instant, je fais une pause. Je me souviens d'une scène vécue dans une ville péruvienne ; je revis une traversée interminable du quartier Etienne Marcel à Paris ; j'entre en pensée dans ma jeunesse. Je revois des visages, des situations. Imaginez une histoire d'amour entre un chanteur agressif de métal et une fragile fleur de la chanson romantique. Il impressionne, voire, il fait peur, physiquement, par sa stature et son air patibulaire. Elle, fêle, ses grands yeux et sa toute petite bouche, elle inspire la tendresse protectrice à ceux qui la croisent dans la rue. Ils se connaissent. Ils se fréquentent. Ils s'aiment. Ils ne s'entendent pas. Elle le détruit avec dextérité et tout le monde la plaint. Forcément : les apparences lui donnent raison. Ou la fragilité n'a pas toujours le visage qu'on croît. Et tout cela, sous la forme d'un conte de Perrault, avec une morale finale. Mais cette parenthèse devrait être fermée depuis longtemps déjà).

Qu'est-ce qui restera dans les mémoires de ceux qui viennent après des musiques qu'on écoute sur les routes de la pluie, des musiques du doute, des musiques de l'oubli ? C'est ce que nous cherchons à découvrir. Le groove nous emporte, mais le groove n'est-il pas un piège ?

 

Chemins de l'Ostinato

Il faut savoir se perdre au tendre fil du tempo d'un autre âge, d'un autre pays. C'est le moyen le plus doux de connaître l'amour et de tromper l'ennui. Mais ce qui nous guette, qui est aussi ce par quoi nous désirerions être pris, c'est l'ostinato, la ritournelle lancinante, trop fascinante pour s'apparenter à l'un de ces virus auditifs qui hantent notre tête et l'agacent. Un ostinato hante et harcèle sans agacer, sans lasser, parce qu'il parle à quelque chose en nous que nous aimons et que nous voudrions mieux connaître.

 

O ! tempo rubato

Quand finalement l'ostinato s'en va, les mesures se suivent et ne se ressemblent plus. Le temps volé ne se fait plus répétitif, il altère la monotonie, il prend l'oreille par surprise, il varie les nuances et créée ce joli décalage entre la voix et la musique, entre l'instant qui passe et l'atmosphère du monde présent.

Le temps volé à la mesure confortable du monde, fait déraper le cœur prêt à se faire la belle, à la suivre dans une aventure à travers rues et jusqu'au dernier étage d'un miteux hôtel de la rue Saint-Denis – puisqu'il existe encore, rue Saint-Denis, des immeubles qui n'ont pas été rachetés par des entreprises ou des producteurs de cinéma.

 

Blog & Groove

Oui, peut-être que l'écriture d'un blog, peut-être que la tenue d'un zinc blogal, requiert quelque chose qui a trait au rythme, en cela il semble qu'on pourrait étendre la notion de groove, jusqu'ici purement réservé au domaine musical, à l'activité blogale (et à toutes celles qu'on voudra)

Le groove alors serait cette nervure qui relie le blog à ses visiteurs auteurs, qui parcourent la plateforme de maintenance éditoriale, et à ses visiteurs lecteurs, qui parcourent l'infime espace public que le blog occupe sur la grande toile.

Lorsqu'un blog a trouvé son groove, pourrait-on croire, il peut tenir la barre au long cours. Mais un groove se fatigue à force d'être répété. Et les blogs parfois meurent d'avoir tout donné.

 

Nerfs et mollesse

Engagement, respectabilité, récupération, sont trois notions qui gouvernent la création. L'engagement créatif du jeune artiste (quel que soit son âge, souvent, il est réellement d'âge tendre), la respectabilité qu'il arrache à force de combats à une société indifférente d'abord, puis méprisante, cruellement, puis flagorneuse et aplatie d'admiration. C'est alors que le groove ramollit. Ce peut-être l'artiste lui-même, qui perd la boule de nerfs à force de descendre dans des luxueux hôtels et d'écouter des louanges, telle Nan Goldin, photographe ravageuse et fulgurante des inframondes de la libération sexuelle new-yorkaise, qui, des décennies plus tard, pense que l'art photographique est mort, qu'il n'y a plus d'art et que les jeunes d'aujourd'hui font de la photo numérique industrielle sans intérêt. Pourtant, madame, lorsque vous fabriquiez vos diaporamas et que vous les diffusiez dans les salles arrières des bars faméliques, les vieux schnocks regardaient ces nouveautés et ne leur accordaient pas plus d'intérêt que vous n'en accordez à vos successeurs. Oh, l'étrange douleur anesthésique de la perte du groove. J'imagine qu'elle fait encore plus mal qu'une aiguille dans la chair, mais où donc se loge-t-elle, la douleur de n'être plus que l'héritier des droits d'auteur de son propre groove ? Dans d'autres circonstances, l'artiste fauché en plein vol meurt au milieu de son groove ; c'est la postérité qui se charge d'achever la respectabilité que l'artiste n'avait qu'entrevue, et de récupérer son œuvre pour la rendre officielle et par là, lui ôter de sa superbe révolutionnaire. C'est ainsi que le chanteur Victor Tsoï, rockeur magnifique du groupe russe Kino, figure sur les affiches électorales du président Poutine.

 

Destins

Nous choisissons quelques destins que nous vous présentons rapidement ici : Moondog ; Pascal Lamorisse ; Zénon. Oui, vous avez raison, nous avons perdu la raison. Nous mettons dans le même sac à groove deux humains du XX°siècle et un personnage romanesque ayant pris forme dans un roman de Yourcenar et ayant supposément vécu dans les années du règne de Charles Quint...

Mais aucune norme universitaire n'a cours ici, ou disons plutôt que c'est une norme universitaire parallèle qui régit les œuvres et les productions almasororiennes : celle de la FaTransLibDADat (Faculté Transatlantique Libre Dark Angel de Dallas et Tallin). J'en suis moi-même une brillante ancienne élève, comme l'indique la biographie impartiale et neutre que mon consacra, à l'époque où nous dansions ensemble le vendredi soir à Saint-Jean en Ville, la chère Katharina.

Donc, présentons Moondog en dévoilant les quelques miettes biographiques que nous avons pris la peine de recueillir : un homme, devenu aveugle à seize ans, portant les cheveux longs, adorant la musique classique et s'intéressant à toutes celles qui naissaient sous ses yeux. Un homme qui connut la rue, cette grande maison sans eau chaude ni électricité, démeublée, presque nue, au toit infini qui ne protège pas des intempéries. Des livres vous parleront de Moondog. Il est probable qu'il avait sa propre opinion sur ce mot qu'il avait dû entendre, groove.

Mais parlons de cet autre homme, Albert Lamorisse, cinéaste de l'enfance, pourrait-on dire, puisqu'il composa les films Crin Blanc et le ballon rouge, et le voyage en ballon, et ce qui frappe, c'est que Lamorisse voulut faire, enfin, un film pour les grandes personnes, mais il mourut avant de le terminer. C'était un film sur l'Iran, et on peut le voir, car un proche collaborateur l'acheva ; N'y a-t-il pas un mystère d'ordre grooveux dans cette interruption brutale d'une œuvre au moment d'un changement d'adresse ? Il s'adressait aux enfants, il tente de s'adresser aux adultes ; il faisait de la fiction, il se lance dans un documentaire... Et il meurt.

Révélons ensuite le groove qui berce la vie de Zénon. Dans l'Oeuvre au noir, Zénon de son enfance à sa mort par suicide pour éviter la peine qui l'attend (l'Inquisition vient de le livrer au bras séculier, autant dire : elle le condamne indirectement au bûcher), le long de cette vie solitaire traversée de rencontres amicales et intellectuelles, au cours de ses voyages comme de ses longues stations, Zénon, c'est son secret, suivait son groove intérieur. Et ceux qui l'entendaient sans en avoir trop peur le protégeait, tel un prince ici, une paysanne là, ou le doux prieur d'un couvent flamand.

 

Quelques questions infiniment liés à la question du groove :

Peut-on courir en prenant son temps ?

Que pourrait signifier l'expression : le tempo de la vie ?

Notre relation au monde n'est-elle qu'une question d'ajustement des rythmes, de travail sur les rythmiques ?

Une relation amoureuse peut-elle durer au long cours en suivant le lit d'un même fleuve, d'un même groove ?

Peut-on parler de groove mathématique ?

Passe-t-on d'un groove à un autre, ou bien n'y a-t-il que transformation du groove, qui est, ou n'est pas, mais ne peut se succéder ?

Ces questions ne doivent pas nous faire oublier le sens de notre quête. Nous débroussaillons parmi les ronces, les branches et les racines d'un monde obscur, qui nous appelle et que nous ne voyons pas. Par le blog ou par l'écriture hors blog, par le malaxage des jours et des idées, nous nous frayons un chemin vers ce qui viendra. Quelque chose, peut-être, qui tienne à la fois de la chanson, de l'écriture, du cinéma, et qui rappelle nos bons vieux rêves adolescents qu'en dépit de certaines apparences, nous n'avons pas abandonnés.

 

Le groove alors serait un versant de la grâce.

 

Ta vie d'oiseau

Qui suis-je, mon bel amour au bec brisé ?

Toi seul pouvais le dire, mais tu t'es envolé. Ton regard oiseau ne sait plus où me trouver.

aigrette blanche, sables d'olonne

Je connais les brumes claires
la neige rose des matins d'hivers
je pourrais te retrouver
le lièvre blanc qu'on ne voit jamais
mais l'oiseau l'oiseau s'est envolé
et moi jamais je ne le retrouverai
car j'ai vu, j'ai vu l'oiseau
j'ai vu l'oiseau je sais qu'il partait
je l'ai entendu pleurer
le bel oiseau que le vent chassait

je voudrais tout te donner
mais toi pourquoi ne me dis tu rien
quel est il ton grand secret
un secret d'homme
je le comprend bien
mais tu sais je peux te raconter
combien l'oiseau est parti à regret
si un jour tu m'écoutais
tu apprendrais tout ce que je sais
l'oiseau part et puis revient
tu le verras peut etre demain

c'est l'oiseau que tu aimais
l'oiseau jaloux je l'ai deviné
si jamais il revenait
je lui dirais que tu l'attendais

 

Chanson de Belle et Sébastien, romans et téléfilms de Cécile Aubry

Cécile Aubry - Eric de Marsan/D White

jeudi, 05 juin 2014

Le pouvoir de la Kora

 

Tu t'endormais au creux de cette musique mandingue et ton cœur battait le rythme du mouvement perpétuel du monde, dans ton berceau d'un bois verni trop vite dont les senteurs te rappelleront pour toujours les longues après-midi de Bamako. C'était à l'époque où il restait des arbres et aujourd'hui, homme en train de devenir vieux, tu plisses les yeux au fond d'un bar d'Europe. Quelques notes encore suffisent, quelques notes pincées sur une Kora, pour te transporter dans le vieux blues primordial. Tu as traîné tes guêtres dans les pays de l'Europe et tu as voyagé en Roumanie, accompagné par un camarade de faculté originaire de ce pays. C'était un cousin lointain du roi déchu Michel de Roumanie et tu as ressenti à nouveau cette violence d'être le fils du cadet, de ne pas appartenir à une longue lignée de griots. A un ou deux rangs de naissance près, tu aurais raconté, toi aussi, tes aïeux, tes alliances, tes traditions à ce jeune étudiant roumain qui te faisait parcourir les routes de ce pays.

Il te fit entrer dans un monastère au fond d'une forêt, sur les murs duquel d'immenses fresques représentaient différemment le dieu de la Mission des Pères Blancs où tes pères et oncles avaient étudié. Une ribambelle de moines en aubes marchaient au milieu des pierres et des fleurs presque sauvages en élevant les mains et en chantant un psaume lent venu des débuts du monde du langage, et tu reconnus sur le visage de l'ami roumain ton propre frisson, lorsque résonne au fond d'une rue, au fond d'une cour, quelques notes d'un vieil air du Mali.

(Ce roman, celui qui naîtrait de votre rencontre et de ce miroir humide des visages presque fermés, tu en as écris les soixante premières pages dans une chambre du dix-neuvième arrondissement de Paris, par laquelle pénétrait le pâle soleil des jours d'hiver. Mais, les années passent, et tu ne sais si tu parviendras un jour à le reprendre, à le terminer).

 

à lire, sur AlmaSoror : Insomnie bretonne à Paris

Ota Benga

Ota Benga, ton existence est la honte des nations. Ta souffrance est la honte des religions. Ton suicide est ta gloire.

mardi, 03 juin 2014

autour du périphe

 

Oh ma lune, entre ma tisane à la sauge et ses ailes d'ange, et mon rhum ambré et ses cornes rouges, je te regarde à travers le rectangle vertical de la fenêtre PVC. Sur un balcon abandonné, un olivier laissé là remue ses cheveux dans le soir frais qui tombe. Toi, petit croissant, ta blancheur est inaccessible et le ronron des voitures au loin te paraît si petit qu'il en est négligeable, moi il me berce, ce ronron sur le périphe, là-bas, c'est mon murmure océanique. Soule, mon âme s'emballe pour un vent de panique, pour un prince charmant qui passe dans un nuage, pour un air pop de la radio d'en bas.

En bas les femmes voilées, presque toutes, marchent loin derrière les hommes qui rient et qui haïssent le sol que leurs pas foulent depuis trop, trop longtemps, c'est ce qu'ils disent.

C'est ce que disent tous les exilés. C'était mieux là-bas mais je reste quand même, c'était plus beau et la musique chantait comme pas ailleurs, là-bas les olives, plus grosses, le miel, plus doux, les rires, plus chauds, mais là-bas n'est plus qu'un regret, un regret pathétique.

Un aimant angélique, voilà ce que tu es, lune de ce soir, et mon corps est aspiré vers ta blancheur infime, croissant si éloigné de moi que j'en pleure et j'en meurs en buvant, en buvant (de mes tasses devinez celle qui gagne la bataille du prince charmant ?).

Tandis que je m'envole, le bleu de nuit enserre la ville qui se fait toute petite. Vivante ? Vivante, oui, mais que font-ils, en bas ? Des enfants ! Tous les enfants viennent en courant sur le périphe et les voitures s'effacent.

Les voitures s'effacent et la couronne de béton devient champ où l'on danse. Momes, gosses, marmaille, tout cela envahit le terre-plein et danse, danse, danse. C'est comme si le monde était mort, c'est comme si l'enfance revenait.

Sauge, ta tisane, il faut croire, contenait le parfum des envolées ; rhum, encore toi, tu as encore débordé de ma coupe ! Ah mais vraiment, je découvre enfin cette vérité nue comme une image, que la ville n'était qu'un mirage, que l'on vole comme des enfants sages, à l'heure où l'esprit présage les amants irréels de la nuit.

Il faut que je prenne une photo avec mon téléphone portable, sinon personne ne me croira si je dis que je suis montée jusqu'à la lune cette nuit.

 

lundi, 02 juin 2014

Le vagabond des ruelles ouvertes

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Il est venu un soir, à l'heure où elle cuisine, et le petit garçon attendait devant la porte que passent les oies sauvages. Mais elles ne passaient plus depuis longtemps, depuis bien avant sa naissance, et ce qu'il vit, ce fut l'homme qui arrivait, un sac à dos sur son épaule, une bouteille de bière à la main.

C'était l'époque des grands oiseaux qui se battent sur la plage et des louves qui s'approchent de l'orée des forêts. Mais moi je n'aimais personne et je vivais au premier étage de la bicoque défoncée. Personne mieux que mon pauvre être déchiqueté n'avait vue plus limpide sur les voisins de la ruelle ouverte. Et j'ai vu l'enfant voir l'homme qui arrivait.

Il ignorait encore que cet homme avait des yeux créés pour que sa mère flanche, il ne comprit que bien tard que Vagabond resterait coucher pour toujours dans la chambre où sa mère jusqu'ici dormait seule. Et cet enfant sut qu'il faudrait attendre une délivrance inaccessible.

Mais les vagabonds partent, les vagabonds s'en vont un jour, au petit matin chagrin. Ils laissent quelques dettes et quelques plaies dans les cœurs où ils ont mangé ; ils s'en vont cœur léger oubliant soudain tout ce que les muets et les aimants leur donnaient.

Ils partent pour partir.

Il partent pour ne pas revenir.

Ils partent pour se revêtir d'un nouveau mystère qui fera pétiller les yeux d'une autre femme.

Ils partent pour se refaire une colère qui fera dégouliner les yeux énamourés.

Leur violence est leur blason.

 

Et j'ai vu le jour où l'enfant dépaysé restait debout auprès des larmes de sa mère, tandis que la vitre cassée et l'absence de la bourse étaient les seules traces de l'homme enfui.

Mais il est des hommes qui restent. Tel ce géant barbu qui hante le village et qui nous fait peur. Il ne ressemble plus à ses frères, cela fait trop longtemps qu'il n'a pas apprêté sa barque pour la pêche sur le lac.

Mais il est des enfants qui grandissent.

Et l'enfant si sage dont je vous parlait, le voilà qui gratte une guitare, l'air trop fier, à l'heure où passent les fantômes. Moi je ne sais même pas son nom, moi qui ne parle à personne, moi qui regarde tout de ma fenêtre ébréchée et qui n'écoute plus rien.

 

Il était une fois un petit garçon qui n'existe plus. Même l'adolescent à la guitare a rendu l'âme qu'il avait belle et douloureuse. Et c'est un homme silencieux qui regarde aujourd'hui les grands oiseaux se battre au bord des vagues. Son chien, Aydius, grande bête blanche égarée, contemple la mélodie visuelle du soir.

L'homme sans bagage finit ses frites et son eau minérale. Ensorcelé par une Étoile, il regarde le jour se dissoudre dans l'oubli.

Reviendra-t-il comme un voleur à l'heure où personne ne l'attendra ? Reviendra-t-il au coucher du soleil, quand les adolescents frappent sur leurs tambours ? Reviendra-t-il, quand flamboie l'horizon, ceindre d'un coup de lanière le vieil homme qui mange à la table de la maison où il a grandi ?

Car le vagabond est revenu et nul fils n'était plus là pour glisser sa menotte dans la main de sa mère épuisée.

Sortilèges, vous mourez lentement aux premiers jours du printemps, quand l'herbe devient verte au milieu des bidons et des vieilles carrosseries que les services de la ville n'enlèvent jamais.

Il est des ruelles malades, trop ouvertes, où les vies se fomentent comme des complots manqués.

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Poèmes à cueillir sur AlmaSoror

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Sur notre colonne de gauche se trouve l'entrée vers l'album Poésie. On y trouve des poèmes, de la barmaid de ce blog sans partage, mais aussi de poètes invités pour une page ou deux.

En voici la liste et le vers d'ouverture :

Le train rouge

Le train rouge a filé sur les brumes du ciel

Venise

A Venise qui choit dans la lagune

Miroir d'eau

Soleil brillant parmi les mille anges trop pâles

Rue Milton

Petit matin, soleil, vent tiède

L'étoile

Je poursuis une étoile aux quatre coins du monde

Grise du soir

Tes yeux gris mon amour embellissaient les lieux

Séjour lunaire

Ton char aux cent rennes lunaires

Véranda

Hier soir un ciel orange se vautrait sur la plage

The Stoned / Les défoncés

I am a light

La chanson des gisants

Gisez ! et ne parlez plus. Écoutez le vent du soir...

Atone

Ma voix coule dans le soir

L'abîme

Tes caresses ont laissé mon corps en ruines

L'horloge

L'horloge de la gare a sonné quelques coups

Brest

Donne-moi le Nord

Gange

Mais je sais que nous sommes un poisson

Zip & flip

Vodka au comptoir

Le rêve aux bulles

Comme dans la chanson d'enfant

La mer

La mer m'amène

Funboard

Sur l'océan le soir, quand le soleil se couche

Deltaplane

Ne plus jamais poser mes deux pieds sur la terre

Abattoir

C'est drôle et c'est bien de se revoir

Le van

Nous écoutons la radio dans le van

Ciao Baby

Mon bel ennemi dort

Les fressures de l'aube

J'ai besoin d'une femme qui me tende le sein

Autel

Le jour se lève et le café

Tango de nuit, chanson d'abandon

Dans la nuit opale, je t'ai rencontrée

Messe de la citadelle

Baignée dans ton rire éclatant, sous les vagues du ciel

Le malade

Les murs du cube sont bleus

Les sœurs douloureuses

Minuit dans le hangar ! et nos sœurs douloureuses

Dans un bar de nuit banal

Dans un bar de nuit banal

Lumières dans la ville morte

Lac de nuit, sur ta rive herbeuse je dansais

Jour de Sleipnir

Les oiseaux fantômes ont passé la frontière

Lau

J'ai trouvé un soir une étoile

Charade

Ballade, ballade...

dimanche, 01 juin 2014

L'Arcane sans Nom - 1