Substance : solitude (mercredi, 11 juin 2014)
De retour d'un grand et beau festival, je rentre dans ma chambre comme on retrouve sa cellule. Pas une cellule de prison ; celle d'un moine ou d'une moniale. Celle qui a été créée, non pas pour punir l'homme en le coupant du monde, mais pour délivrer l'âme en la retirant à l'écart du monde.
Les bruits, les paroles et les mouvements incessants se dissipent et s'échappent dans le passé ; l'instant présent redevient pur bruissement des secondes qui s'écoulent mystérieusement.
Mon souffle réapprend la lenteur et le calme. Mes gestes se font plus rares. Je reconnais la douceur étonnante du silence. Mon coeur cesse de commenter ; mon esprit cesse de réagir.
La sensation de perpétuelle urgence, qui primait lors de ces jours animés, éclate comme une bulle. L'urgence me paraît une folie incompréhensible, aujourd'hui que je suis de retour dans ma cellule.
Le point de rencontre entre moi et moi, celui où je suis Une et Réunie, correspond au point exact où j'épouse parfaitement l'instant qui vient. Cette présence intacte dans l'existence brute, née d'une solitude qui ressemble à une extase de calme.
La solitude est une sorte de drogue. J'essaie de retrouver la sensation d'être seule en présence de moi-même, comme on cherche une sensation psychotrope.
Je suis accroc à cette solitude-là.
(à lire sur AlmaSoror :
Souffle et drogues autogénérés : le psychédélisme au naturel
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Commentaires
Curieux sentiment que la solitude , qui n'est pas l'isolement. Derrière la solitude, il y a la rencontre , la vraie , celle qui remplira a jamais notre coeur. Difficile de risquer cette aventure la. Pourtant la plus essentielle.
Écrit par : sara | jeudi, 12 juin 2014
La solitude est vitale, l'isolement mortel. (Peut-être). La solitude : féconde ; l'isolement, blessant. Mais parfois l'on s'isole pour survivre, s'isoler des mondes cruels... ou pour cacher et panser ses blessures.
Oui, la solitude est le lieu de départ pour la rencontre, mais pourquoi ?
Écrit par : almasoror | jeudi, 12 juin 2014