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mercredi, 15 août 2012

Soleil noir foncé

Patrick Biau, Graves de Viaud, Soleil noir foncé
Phot PhBetschart

 

 Un poème de Patrick Biau

 

L’astre orange est tapi derrière un châtaignier,

et le sous-bois compose une chapelle ouverte

à ce corps démoli, gisant nu, seul, saigné,

dans un vert écarlate incitant à l’alerte :

 

Les pieds brûlés au fer, les orteils emmêlés,

les os rompus, la peau déchirée par des ronces,

meurtrie par le bâton, du sang caramélé

en ruisseaux sur son torse, et les yeux sans une once

 

d’espoir. Sapiens n’est rien si la haine fait son

terrier au creux de son génie. La peste en somme

est revenue souiller le bleu du frais cresson

à coups de godillots ; malgré tout chez cet Homme

 

la main gauche a montré un cran inattendu :

les doigts serrés au poing sauf le majeur… tendu !

 

Patrick Biau

 

 

Patrick Biau est l'auteur d'un livre et d'un site sur le chansonnier Jules Jouy

... ainsi que d'un recueil de poèmes

Patrick Biau, graves de viaud, soleil noir foncé, doigt d'honneur

 

Commentaires

Ce presque sonnet évoque la guerre civile, non celle, élégante de Montherlant, mais l'affreuse, la vraie, celle où les vengeances particulières se déchaînent sous le masque des affrontements politiques. Justement pas la guerre qui a tué "Le dormeur du val". Beau et violent poème.

Écrit par : Patricia | jeudi, 16 août 2012

Merci Patricia pour votre visite rimbaldienne. Vous aviez reconnu le cresson... Les taches rouges. Mais l'un dort, l'autre enc...

Écrit par : AlmaSoror | jeudi, 16 août 2012

Je ne reconnais ni l'or du serf qui tombe, ni les vagues lointains qui descendent les fleurs. Mais quand j'arrive, j'y mets là où tu tombes, un bouquet de houle amère et de bières de houblon.

Écrit par : Avvakoum | jeudi, 16 août 2012

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