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Poésie

Les fressures de l’aube

Les fressures de l’aube

Un crachat verbal de Venexiana Atlantica, sur une musique du groupe Revanche


J’ai besoin d’une femme qui me tende le sein
J’ai besoin d’un homme qui me tende la main
J’ai besoin d’un ami qui ne me donne rien
Que la douceur d’un regard sans attente

Toi qui as écouté dans l’aube blanche
Les cendres de mon amour crucifié
Tu m’as touché de ta voix franche
Loin des raisons, loin des frimas de la société

Comme la mer à marée basse où je me délectais fillette
Mer d’eaux lourdes, libres et lasses qui sévissait sur ma planète, Je vous réponds qu’un amour bleu sans verser de larmes amères
Toujours s’en va toujours se meut vers de plus lointaines chimères

La nuit est une église. La peur est une prière
J’aurais voulu te serrer contre moi avant l’aube
Maintenant tu marches sur le chemin de la mort
Loin de moi, loin de nous, loin de ceux qui t’ont connu

L’existence est un mystère que nul ne descellera
Ni les exégètes des cœurs ni les gardiens de l’âme ni les disséqueurs du corps
Seul l’amour peut toucher la magie de nos vies
L’amour et les rêves

Comme la mer à marée basse où je me délectais fillette
Mer d’eaux lourdes, libres et lasses qui sévissait sur ma planète, Je vous réponds qu’un amour bleu sans verser de larmes amères
Toujours s’en va toujours se meut vers de plus lointaines chimères

Si une porte peut s’ouvrir sur un monde neuf
Si une fenêtre peut aérer la chambre de mon cauchemar
Si un être peut créer un décor qui me relève
Je m’incline devant l’ange de la création

Nous avions des yeux pleins de rêve
Et des sourires pleins d’espoir
Des bouches pleines de promesses
Et des éclats de joie
Mais les êtres cassés par la honte et la soumission
Nous forcèrent à endosser leur uniforme

Comme la mer à marée basse où je me délectais fillette
Mer d’eaux lourdes, libres et lasses qui sévissait sur ma planète, Je vous réponds qu’un amour bleu sans verser de larmes amères
Toujours s’en va toujours se meut vers de plus lointaines chimères

Votre orgueil, vous l’appelez la raison
Votre ego vous l’appelez l’humanisme
Vos conquêtes sont de fer et de sang
Votre ruine vous l’appelez le progrès

Enfance enfuie, cendres du temps
Brouillard de mes quinze ans
Vestiges d’un vertige adolescent
Mépris pour un monde indécent
Clochards gisants, portes fermées,
Quartiers navrants, rues désolées,
Et vous voudriez que j’épouse vos failles,
Plutôt crever, je tiendrai seul vaille que vaille

Comme la mer à marée basse où je me délectais fillette
Mer d’eaux lourdes, libres et lasses qui sévissait sur ma planète, Je vous réponds qu’un amour bleu sans verser de larmes amères
Toujours s’en va toujours se meut vers de plus lointaines chimères

Tout frissonne, tout résonne, ne t’en fais pas, c’est la nuit qui s’ébat.
Tout frissonne, tout résonne, ne t’en fais pas, c’est l’amour qui s’en va.

Puisque celui que j’aimé a rejoint la grande foule
Des fantômes qui chantent de l’autre côté de nous,
Je n’ai plus de raison de danser dans la houle
Des vagues de l’amour, du partage entre les fous

Relève la tête à 130 degrés
Et ta vie va changer pour toujours
Tu peux rester planté là et rien ne bougera,
Tu peux tourner la tête à droite, à gauche, et rien ne bougera
Mais prends garde à ton choix car
Relève la tête à 130 degrés
Et ta vie va changer à jamais.

Comme la mer à marée basse où je me délectais fillette
Mer d’eaux lourdes, libres et lasses qui sévissait sur ma planète, Je vous réponds qu’un amour bleu sans verser de larmes amères
Toujours s’en va toujours se meut vers de plus lointaines chimères

Il pleut des regrets dans l’air de la ville
Il pleut des marrons dans la cour des grands
Il pleut des silences dans les coeurs tranquilles
Il pleut des enfants dans le cœur des grands

Nous sommes des plantes et nous bruissons dans le vent
Seuls les insensés ricanent le contraire
Nous sommes des feuilles murmurantes dans le vent
Et notre colonne vertébrale prend sa source dans la terre

Comme la mer à marée basse où je me délectais fillette
Mer d’eaux lourdes, libres et lasses qui sévissait sur ma planète, Je vous réponds qu’un amour bleu sans verser de larmes amères
Toujours s’en va toujours se meut vers de plus lointaines chimères

De temps en temps un ange traverse la vie
Alors se rehaussent les couleurs du monde
Quand un arc en ciel éclaire ma route d’orties
Je lève les bras vers le ciel et je prie et je ris

Tes caresses ont laissé mon corps en ruines
Tes baisers ont creusé ma morsure.
Et quand les hommes en noir ont trouvé ma vermine
Ils sont tombés en vomissure.
Le cœur est une tombe, l’âme est une route
Et la fraternité n’est jamais sûre.

Comme la mer à marée basse où je me délectais fillette
Mer d’eaux lourdes, libres et lasses qui sévissait sur ma planète, Je vous réponds qu’un amour bleu sans verser de larmes amères
Toujours s’en va toujours se meut vers de plus lointaines chimères

Vos rires faux m’ont blessée mais j’ai tenu encore
C’est quand j’ai compris que vous ne deviniez rien de mon cœur
Que je me suis tuée au fond d’un verre d’alcool de salamandre
Il ne me reste plus qu’à l’attendre
La Dame Mort
Elle viendra dans sa limousine aux armes du Serpent

Qui peut dire où va la nuit ?
Qui peut dire où le temps s’arrête
Les visages sont fermés,
Leur mystère meurt avec eux.

Comme la mer à marée basse où je me délectais fillette
Mer d’eaux lourdes, libres et lasses qui sévissait sur ma planète, Je vous réponds qu’un amour bleu sans verser de larmes amères
Toujours s’en va toujours se meut vers de plus lointaines chimères

Adieu, tu m’as donné du pain pour la route
Tes mots pour le doute
Ta robe pour mes rêves
Adieu tu m’as donné de l’eau pour ma soif
Tes mains pour mes mains
Tes rires pour mon cœur
Adieu nous n’aurons plus de lendemains

Vénéxiana Atlantica, 2068
Traduction d'Edith de Cornulier-Lucinière (2071), relue et revue par Monk David