Poésie
Séjour lunaire
Ton char aux cent rennes lunaires
Explore le mont Copernic
Lorsque mon fin mon vaisseau d’éther
Sur le lac des rêves panique
Rendez-vous dans la mer des pluies
Demain en fin d’après-midi
Pour un baiser mon amour bleu
Pour fêter notre ultime adieu.
Te souviens tu mon amour clair
Comme j’étais timide et sage
Avant-hier au clair de la terre
Au bord de la mer des nuages.
Vogue, mon vaisseau et traverse
La mer de la sérénité
Demain sous de sèches averses
Je caresserai l’être aimé.
Vogue mon vaisseau et transperce
La peur la peur de la quitter
La cosmonaute ivre et perverse
Et toute de sensualité
Comme la mer à marée basse
Où je me délectais fillette
Mer d’eaux lourdes libres et lasses
Qui sévissait sur ma planète
Elle roule contre ma peau
Me marque me lave et me laisse
Seule et salée dans ma faiblesse
Puis me réaggrippe à nouveau
Mais elle, elle reprend la route
Et demain dans la mer des pluies
Malgré mes baisers et mes doutes
Elle s’enfuira dans la nuit
Et lorsque avide je lui dis
Te souviens tu mon amour clair
De l’immensité de la nuit
Lunaire au grand clair de la terre ?
Elle répond qu’un amour bleu
Sans verser de larmes amères
Toujours s’en va toujours se meut
Vers de plus lointaines chimères
Elle répond qu’une terrienne
Echouée un soir sur Pétavius
Pour un cœur de reine lunaire
N’est qu’une trop pâle Vénus
Ainsi parlerons-nous demain
Quelque part sur la mer des pluies
Ainsi goûterai-je ses mains
Avant qu’elle ne me sourit
Et voyage vers d’autres rives
vers d’autres boules silencieuses
et se renvole à la dérive
vers d’autres errantes amoureuses
te souviens tu mon amour clair
comme j’étais timide et sage
avant hier au clair de la terre
lovée dans tes courbes volages
et pourtant dans la mer des pluies
rendez vous demain à la nuit
pour un baiser mon amour bleu
le baiser de l’ultime adieu
Edith de Cornulier-Lucinière