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Sur l’océan le soir, quand le soleil se couche,
Quand le soleil s’estompe au creux de cent couleurs
Je glisse sur la mer dans des vagues farouches
Et la houle m’assaille et m’emplit de torpeur.
Je glisse avec délice et me noie et me sauve
Et quand la nuit se pose, éblouie, rassasiée,
Je lâche alors ma voile et me laisse échouer ;
En un lagon doux-tiède, apaisée je me love.
Le temps coule un moment, l’horizon s’obscurcit ;
Je ramasse ma planche et reviens lentement
Vers le village blanc, vidée de tout souci.
Dans un bar je commande une tarte au citron.
Mes amis rient beaucoup et demandent comment
On peut vivre de vagues et de tartes au citron.
Des journées de funboard et de tartes citron,
Des tonnes d’océan et de fruits jaunes acides,
La vie dont je rêvais dans la ville-prison,
Pleine d’humanité, de puanteur, de vide.
Sur l’océan le soir, quand le jour se dissipe,
Quand la nuit multiplie le danger des hauts flots,
Un terrible vertige apparaît et s’agrippe :
Je ne veux plus quitter la mer et ses sanglots.
Mais je rentre toujours dans un arrachement.
Au bar, on me sert deux ou trois tartes au citron,
Mes amis amusés se moquent gentiment.
A l’ivresse des vagues un jour je cèderai.
Pourquoi donc ne suis-je pas née petit poisson ?
Je veux être un poisson tout de science et de paix.
Un jour je cèderai à l’immense océan,
Je lâcherai ma planche et lâcherai ma voile,
Je plongerai dans un rouleau vert écumant
Au fond de l’océan, rejoindre les étoiles…
Au fond de l’océan, rejoindre les étoiles…