C'était le 9 janvier 2008, un hôtel aux Pays-Bas (vendredi, 13 juin 2014)

J'écoute un jazz du Nord et vous souriez. La nuit descend en lenteur, presque rose dans sa sombre douceur. Je vous regarde. Vous pensez à quelque chose. N'est-ce pas ? Je ne sais même pas comment vous vous appelez. Nous sommes bercés par le murmure d'une foule satinée, élégante. Quelques uns rient, quelques uns dansent. Une plante sépare votre regard de mes mains. Il est tard, déjà, derrière nous une longue journée de conférences. La joie des congrès : on s'y ennuie, mais qu'il est bon d'être loin de chez soi. Pourtant, ce soir, vous me demandez si j'ai déjà connu cette sorte d'atmosphère où tout bascule. Je ne vous réponds pas. Je détourne la tête. J'ai la tête qui tourne. Mon verre d'ambroisie bordelaise rouge, peut-être ? Dans cet instant où nos yeux se troublent, nul ne sait qui de la sagesse ou de l'aventure l'emportera. J'ignore votre nom, vous baissez les yeux, nos petits badges de participants au colloque, autour de nos cous parfumés, disent la banalité de nos vies. Et j'ai peur de cet appel d'une autre vie, qui flotte ce soir, à l'heure où les petits dorment dans le pays voisin.

2014.06.02.Edith2.jpg

| Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook |  Imprimer | | | |