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mercredi, 12 décembre 2018

Ces féroces soldats

Surtout ne pas penser. Surtout ne pas se révolter. Surtout ne pas tirer de conclusion. 

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samedi, 08 décembre 2018

Triumvir

Alors que la foule demande la démission du président de la République, j’entendais discourir des cols blancs sur la fin de la Vème République et l’aménagement d’une VIème, et je me disais, en mon for intérieur fatigué, qu’il serait plus judicieux d’en terminer avec la « République » et de créer un triumvirat français, co-dirigé par le président du Sénat, le président de l’Assemblée nationale et le chef des Armées.

Pour l'heure, j'ai fini mon café et je veille sur celle qui s'est endormie sur le canapé. 

vendredi, 07 décembre 2018

Au fil des mois et des années

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(Décembre 2017)
Bilitis, quand tu reviens, c'est que l'ethanol permet à nouveau d'entrevoir la beauté d'un amour. Même au pays de solitude, même au bord du grand silence des mots, quelques gorgées prolongées te rappellent à mon existence. Je revois l'étrangeté d'un corps qu'entoure une serviette de bain, j'entends comme l'étouffé d'un vêtement qu'on pose et qui glisse de la chaise. Combien en avions-nous connu, de ces matins banals que je laissais passer comme des bateaux dans un lointain inexprimable.

Bilitis, tu me reviens...

 

(Novembre 2016)
Novembre, tu es revenu enterrer l’été. Tu es arrivé comme on t’attendait, tu t’es comporté à ton habitude, avec ta froideur implacable et ta pluie pénétrante. Je t’ai laissé me traverser sans réfléchir aux conséquences de mon inaction. Je t’ai laissé agir sur ma vie, sur tout ce qui m’environne. Puisqu’on me demande aujourd’hui ce qui me frappa en ce mois, je dirai que c’est avant tout la grande absence des morts.

La frappée de novembre

 

(Octobre 2015)
La honte financière ressemble à la honte sociale, à la honte sexuelle : elle est très répandue, et pourtant, on serait prêt à tout pour en cacher la réalité nue. 

Il s'agit d'une sorte d'indignité, d'infamie éprouvée à l'idée que l'autre sache

 

(Septembre 2014)
Une fois la maison vendue, les vieilleries dissipées aux quatre vents, que reste-t-il des silences ?

Combien de tombes

 

(Août 2013)
J'enseignais alors le hawaiien et l'allemand à l'université des Pierres Emmurées de Saint Jean en Ville. Je devais participer à des colloques et à des fêtes intellectuelles organisés par le comité spirituel de la ville, qui tenait à sa réputation mondiale de Paradis intellectuel. A mes heures libres, je traduisais les poèmes de Hanno Buddenbrook.

Une présence surannée

 

(Juillet 2012)
Les Sables d'Olonne, quelques minutes avant la fin du monde

La fin des temps

 

(Juin 2011)
En 1946, un an après sa sortie, le livre fit l’objet d’un retentissant procès qui se termina devant la cour suprême de la ville de Victoria. Robert Close, qui avait raconté l’histoire d’une femme-proie embarquée seule au milieu de marins déchaînés, sur une mer déchaînée, sur un bateau passif, fut condamné à trois mois de prison et une amende. 

Baise-moi, matelot

 

(Mai 2010)
Ils chercheront, avec l'appui des serveurs, moteurs de recherche, hébergeurs, gestionnaires de boites électroniques, à travers la grande toile électronique pour reconstituer tout ce que je n'aurai pas voulu rendre public.

La gloire orange et rouge

 

(Avril 2009)
Le corps a-t-il des limites externes ? Dans ce cas le père n’a aucun droit sur l’embryon, qui n’appartient pas à son propre corps, bien que d’une certaine façon il en soit un « prolongement ».
Le corps a-t-il des limites internes ? Dans ce cas, la mère n’a aucun droit sur le bébé qu’elle porte, et, même si elle ne le désire pas, doit cohabiter avec lui comme nous le faisons entre humains, malgré nos aversions.

La porte du crime

vendredi, 23 novembre 2018

"Les lignes que forment la bouteille et la pipe"

sara, photographie, edith de cornulier, joseph sudek

Sara s'amuse à photographier d'après Joseph Sudek :

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Joseph Sudek, sans titre,  années 20, prise au foyer des Anciens Combattants

 

Extrait de l'auto-interview de Sara (éditions du Sonneur) :

"On m'a récemment montré une photographie de Joseph Sudek. Un homme avec un chapeau, sous une voûte, observe une bouteille en fumant sa pipe. Les lignes que forment la bouteille et la pipe, et que l'on peut prolonger en pensée, les courbes de la voûte et du chapeau, la lumière oblique qui descend vers cet homme, comme si un ange l'observait, offrent tant d'interprétations !"

 

jeudi, 22 novembre 2018

La bande d'une ville désertée

FTP, Nietzsche
(L'église ND de Bon-Port aux Sables d'Olonne)

 

Rage ! Cris ! Huée dans les frimas ! Qui êtes-vous, jeunes garçons qui courez dans la ville triste ? Celle où habitent ceux qui n'ont pas de quoi payer les loyers des bords de mer et des centre-villes guillerets.

Vous avez lu quelques passages choisis de Nietzsche et vous écoutez FTP. Vous roulez en moto le long des lotissements, jusque dans les bois où vous chantez des chants bannis par vos pères et par vos mères, par vos maîtres et par vos concitoyens. Vous n'attendez pas le Grand Soir, vous attendez le Grand Retour. Lorsque je suis arrivée dans cette province, je n'étais pas sûre que vous existiez. On entendait parler de vous avec haine, dans les journaux, dans les dîners. La première chose que je vis de vous, ce fut vos sourires sympathiques, presque candides , malheureux mais pleins de vie. Je sais ce que vous votez tous les mois de mai. Je connais certains de vos prénoms maintenant. Et j'aimerais savoir que vous serez de vieux hommes un jour, apaisés, entourés d'amis et de jeunes gens moins désespérés que vous à leur âge.

"Je mourus sans qu’une arme quitte son fourreau".

FTP

"L'Europe ne se fera qu'au bord du tombeau".

Nietzsche

 

Sur AlmaSoror :

Vaincus en apparence

samedi, 17 novembre 2018

Aucun intérêt

La femme est aussi ignoble et insensible que l'homme, mais par en bas. L'un est pervers par domination, l'autre par fourberie, les deux tout aussi responsables et coupables, et chacun peut se libérer de cet atavisme et devenir un être libre, qui ne domine ni ne se soumet. Se soumettre est aussi inacceptable que dominer. Il n'y a pas de domination sans soumission ni de soumission sans domination.

vendredi, 16 novembre 2018

Aux portes du parc de loisirs

C’est parce que dans notre société, le bon sens mène en prison, que les soumis involontaires (qui savent qu’ils ont, à chaque instant, tout à perdre et rien à gagner), ne peuvent que s’exprimer par défaut : par des marches blanches, par des recroquevillements, par des minutes de silence. 

Citoyens sans armes (ni même l’arme démocratique qui a été évidée comme un poisson), nous pouvons encore pleurer ou rire, mais pour le reste, nous sommes eunuques. Ceux qui gagnent bien leur vie supportent cela aisément, car le parc des loisirs est grand comme le monde, le soleil et la bonne nourriture s’achètent. Pour les autres, il n’y a plus rien d’autre que la niaiserie ou le désespoir, parfois les deux ensemble.

Comme le disait le frère sur la colline, il y a quelques semaines, dans la Bourgogne froide, nous pouvons transformer notre impuissance en humour lucide, mais nous avons perdu l'espoir que notre voix porte en ce monde.

jeudi, 15 novembre 2018

Besoins sans cause

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Le salariat créée le besoin de vacances ; la vie de bureau crée le besoin de sport ; la raréfaction des chants en famille crée la nécessité des cours de musique ; l'absence de vie commune crée le recours à la vie de couple ; l'impossibilité de regarder le ciel étoilé détraque la sexualité. 

mercredi, 14 novembre 2018

Mon œil gauche tombe pour indiquer la fatigue

Imagine une mathématique qu'on pourrait entièrement dire avec des mots et des poèmes et prières, transcris précisément en langage formel. Un étang, des grenouilles, des libellules, des carpes, le croassement des corneilles dans la nuit. C'est le mois de septembre. Un garçon assis sur l'herbe haute attend qu'une idée lui vienne. Les idées sont des baumes sur ses souffrances mal-cicatricées. L'amour est le grand rêve et la grande déception des hommes. L'idée détourne du travail et du sommeil. L'idée cherche l'idéal qui la tue. 

Vivre, c'est abriter des peuples de bactéries ; il y a plus de molécules d'eau dans un verre à moitié vide que d'étoiles dans tout l'univers. La meilleure mère n'est pas celle qui a enfanté, c'est celle qui aide à vivre et multiplie la confiance. J'écris ce qu'une étrange sagesse me dicte, cette science n'est pas descendue sur la terre, elle est montée du corps des êtres. Même les pierres attendent, pensent. Qu'est-ce qu'une peau ? Peau de bête ou de pierre, l'être le plus léger peut nager dans la pierre comme le dauphin dans l'océan.

Le malade qui tousse se redresse ; ses rides récentes accentuent son angoisse. L'intuition de sa mort est un miroir réfléchissant. Plus personne n'est à ses côtés, les gens ont faim, les gens ont soif, les gens fuient le fils-amant de la misère. Et de vieilles chaussettes puantes, un mouchoir usé, un coussin abîmé, sont tout ce qui reste au paria abandonné. 

Ce qui reste est trésor. Or plus précieux que l'or, argent qu'on ne peut monnayer, viatique pour la route dernière.

mardi, 13 novembre 2018

Joies des intérieurs

Deux enfants nus dansent dans une cuisine, ce soir, en riant, au cœur d'un village du Vexin. 

Un autre soir, ces deux enfants bien habillés circulent éberlués au milieu des nombreux adultes, venus saluer leur grand-mère qui dessine des cerfs et des profils humanoïdes sur les livres qu'elle dédicace. 

C'est une semaine avec ses joies de bars (Le café latin, Le Corcoran) et de librairies (Les Originaux, rue Saint-André des Arts), de nourriture exquise (Le Pouzenc) et d'activités informatiques mi-amusantes, mi-crispantes. Cette semaine, ont coulé sous les poutres d'un studio les litanies de Sainte-Anne, récitées lentement, et le Sileant Zephyri de Vivaldi, par une voix de haute-contre. 

Le souffle de l'esprit s'immisce par les trous du destin. 

 

lundi, 12 novembre 2018

Tristesses de rue

C’est une semaine avec ses tristesses de rue : devant le jardin des Plantes, à l'orée de la rue Buffon, un homme accroupi, agrippé par deux petits garçons haletants qui l’enserrent de leurs bras, se collent à lui en émettant des sons de semi-sanglots retenus. À quelques mètres d’eux, une femme blonde, raide, debout, regarde. Les passants passent, cœur serré. La situation est limpide pour tous : un divorce, la haine, le déchirement. Puis les petits garçons dans un déchirement se lèvent et marchent vers la femme qui les attend, immobile, sans un mouvement vers eux. Le père se relève, regarde les enfants, fait un pas en avant, mais la femme ne le regarde pas. Elle part, suivie des garçonnets. Le père s’éloigne de son côté.
Ces gens se sont étreint… Ils se sont envoyés des textos amoureux. Ils ont joué le jeu amoureux et social devant les autres et même devant eux-mêmes. Ils ont eu deux enfants qui ont sans doute marché leurs premiers pas entre leurs quatre bras. Mais ils ne se parlent plus, au sens propre. Ils torturent leurs enfants d’une manière légale et banale.

Plus tard dans la journée, rue La Fayette, sous la porte du CIC (Crédit Industriel et Commercial), un corps humain enveloppé dans un sac de couchage. Le ciel est gris. La pluie tombe. L’homme dort, tandis que les passants marchent, tirent de l’argent, entrent dans des bistrots, s’engouffrent dans des immeubles ou dans la proche bouche de métro.

Et dimanche 11 novembre, pour finir en beauté, alors que j'arrive au croisement de l'avenue Daumesnil et de l'avenue Ledru-Rollin, un corps à terre au milieu de la chaussée. J'approche : trois personnes, sorties du bus 57, m'annoncent que l'homme vient de tomber du pont de la Coulée Verte. S'est-il jeté ? L'a-t-on poussé ? Il est face contre terre et du sang coule doucement autour de ses cheveux bruns. Au téléphone d'un passant, les Secours annoncent qu'ils arrivent bientôt. Je murmure un Notre-Père tout bas, une grande adolescente, les mains sur ses tresses africaines dit : Mon Dieu, mon Dieu. Personne ne cherche à le relever, à le toucher. Nous savons qu'il est mort.

vendredi, 26 octobre 2018

Peux-tu ?

Peux-tu couper avec la plainte romantique, rompre avec le regret mélancolique, cesser de toujours infuser le même mystère entre les lignes (ce mystère devient sirupeux).
Essaie de nouer avec l'étoffement du vocabulaire, la rudesse pure des phrases, les sujets inabordés.

Trop de nuits ont été passées à comparer les traductions d'un verset d'Esaïe. Pas assez d'air frais dans tes poumons, la montagne est si loin, la vraie montagne aux rivières restées vierges. 

Peux-tu faire lever un nouveau jour sur ta vie ? Un jour tout neuf, au bord du monde, étendue de lumière prête à subir tes pas de liberté. 

mercredi, 24 octobre 2018

Pluie d'étoiles

Tu disais des poèmes aux quatre saisons. Tu n'es plus. Il faut bien que quelqu'un te succède à cette valse de mots.

Alors voici,  après Le vieux majordome, le poème de l'hiver 2017 ; après Fazil, le poème du printemps 2017 ; après Dans la chambrée, le poème de l'été 2017 ; après Silentium, le poème de l'automne 2017, ; après Héroïne, le poème de l'hiver 2018 ; après Tbilissi, le poème du printemps 2018 ; après Portrait d'été, le poème de l'été 2018, voici le poème automnal de cette année :

 

Pluie d'étoiles, poème de l'automne 2018

 

Étoile filante

tu m'échappes chaque fois que tes yeux secrets

se troublent

 

étoile du berger

tu me guides

de ta voix de lait blanche et de ton cœur si bon

 

étoile du Nord

tu m'absous

par ta peau de soleil polaire, par ton hâle sans cesse changeant

mardi, 23 octobre 2018

...cette égalité remarquable constitue les vers

N'êtes-vous pas sensible comme moi, à l'acharnement amusé avec lequel Benoît de Cornulier harcèle la syllabe, surtout lorsqu'elle est piégée dans un vers ?

Voici un extrait - le début - de sa thèse d'Etat, soutenue le 29 juin 1979 à Aix-en-Provence.

Mieux vaut avoir jeté un œil (qu'on peut reprendre ensuite, bien sûr, inutile de laisser les vers pourrir votre œil) sur les Djinns de Victor Hugo, beau poème que du reste certains mirent en musique, tels Gabriel Fauré, César Franck ou Louis Vierne. 

« N’êtes-vous pas sensible comme moi, si vous avez lu attentivement ce poème d'août 1828, aux ravages que lui a fait subir l'usure du temps ? Victor Hugo avait primitivement écrit une série de strophes en vers de longueur croissante, puis décroissante, croyant rendre par cette bizarre onomatopée l'approche et l'éloignement des Djinns. Mais à l'intérieur de chaque strophe, les vers devaient être de longueur égale : c'étaient des 2-syllabes, puis des 3-syllabes, des 4-syllabes, des 5-syllabes, des 6-syllabes, des 7-syllabes, des 8-syllabes ; pas de 9-syllabes ; puis des 10-syllabes (malheureusement divisés en hémistiches de 4 et 6 syllabes!), puis retour des 8-syllabes jusqu’aux 2-syllabes. Or dans la présente édition des « Djinns boiteux », certes l'onomatopée (enfin, la tentative d’onomatopée) a été perfectionnée : ce sont des strophes de vers de 2 à 9 syllabes (les 9-syllabes n’étant pas divisibles en hémistiches à la manière des 10- syllabes primitifs) ; mais, et c’est le défaut de cette édition, dans chaque strophe, l'un des quatre derniers vers, trop long ou trop court d’une syllabe, rompt l’égalité de nombre syllabique.

J'ai fait lire ou entendre ce texte à plusieurs dizaines de personnes (à certaines, plusieurs fois), représentant des niveaux de culture très différents. Quelques-unes de ces personnes ont écrit sur la musique ou la poésie, d’autres ont elles-mêmes écrit des vers d’allure traditionnelle. Tout le monde a instinctivement repéré, comme évident, le vers inégal dans les strophes de vers de 2 syllabes. Personne n’a instinctivement, du premier coup et avec certitude, distingué le vers inégal dans les deux strophes de vers de 9 syllabes. Plusieurs personnes ont reconnu tous les vers inégaux jusqu’aux strophes de vers de 8 syllabes inclues, voire dans l’une ou l’autre des strophes de vers de 9 syllabes. Il se serait donc très bien pu que quelqu'un fasse un score parfait sur cet exercice de détection du vers « faux » (comme on dit) ; mais alors j’aurais fabriqué d’autres strophes de vers de 9 syllabes avec un vers faux, et on aurait vu. Je doute qu’il existe un seul français qui puisse reconnaître à coup sûr des vers faux dans toutes les strophes de vers 9-syllabiques imaginables ; au contraire, sans doute, les personnes les plus douées dans cet exercice idiot commencent à se sentir mal à l'aise, à hésiter, à perdre pied, dès qu'on leur a montré trois ou quatre 9-syllabes qui n’ont pas la même allure rythmique. Quant aux vers de 10 syllabes, c’est pire. Cette expérience naïve s’interprète grossièrement ainsi :

- Limite de la capacité métrique en français : En français, la reconnaissance instinctive et sûre de l’égalité en nombre syllabique de segments voisins rythmiquement quelconques est limitée, selon les gens, à 8 syllabes, ou moins.

Une expression familière aux lecteurs de poésie classique qui butent sur un "vers faux" est : « Mais ce n'est pas un vers, c’est de la prose ! » : un « vers faux » n’est pas vraiment un vers. Il suffit de changer d'une seule syllabe le nombre d’un vers d'une strophe des "Djinns" pour en faire de la prose, mais si on retire le vers faux de sa strophe originelle pour l'insérer dans une strophe de vers de même nombre que lui, il redevient vers. 

Un vers des Djinns n’est donc pas un vers en soi, et un vers faux des Djinns boiteux n’est pas de la prose en soi. Il n'existe dans les Djinns (de 2 à 8 syllabes) que des familles de suites de syllabes (suites successives) dont l’égalité mutuelle est remarquable ; cette égalité remarquable constitue les vers en tant que suites équivalentes ; on appelle mesure la propriété commune (avoir tant de syllabes) qui définit l’équivalence dans une famille de suites de syllabes, « vers ». Le choc - ou le charme - du vers faux naît quand l’équivalence à laquelle on s'était habitué, qu'on attendait comme régulière, échappe tout à coup dans une suite de syllabes qui devrait continuer l’équivalence, mais la rompt. »

 

La suite se lit agréablement par ici, sur ce pédéhaif.  On peut parcourir d'autres articles du même auteur en se baladant sur cette page.

mardi, 16 octobre 2018

Le remaniement de la voix

Estourbir le remord, le regret, tout ce qui maintient en état de mélancolie, à partir d'aujourd'hui. Renoncer aux voix trop chargées d'émotion, la voix pure a aussi ses charmes. La voix pure qui tranche le ciel comme un avion.

Cette voix doit naître au cœur de l'aurore, avant la pointe du jour. Avant que la pie-grièche ne lance ses premiers petits cris. Voyons comment cette voix changera nos siestes en actions, nos abattements en réactions.

La voix nouvelle, celle du nocher qui sait le fleuve, toujours plus forte que le doute et plus claire que l'espoir, nous mènera jusqu'à la vie réelle, au seuil de laquelle le rêve tire sa révérence définitive.