samedi, 13 février 2021
Plombières-les-bains et Port-Saint-Rêve des morts
Tu disais des poèmes aux quatre saisons. Tu n'es plus. Il faut bien que quelqu'un te succède à cette valse de mots.
voici, Le vieux majordome, le poème de l'hiver 2017 ;
voici Fazil, le poème du printemps 2017 ;
voici Dans la chambrée, le poème de l'été 2017 ;
voici Silentium, le poème de l'automne 2017, ;
voici Héroïne, le poème de l'hiver 2018 ;
voici Tbilissi, le poème du printemps 2018 ;
voici Portrait d'été, le poème de l'été 2018,
voici Pluie d'étoiles, le poème de l'automne 2018 ;
voici Spectre, le poème de l'hiver 2019 ;
voici Les champs de persil, poème du printemps 2019 ;
voici Antigua, poème de l'été 2019,
Voici Humus, poème de l'automne 2019.
Voici Je descends l'escalier du temps, poème de l'hiver 2020
Voici قسنطينة, le poème du printemps 2020
Voici le poème de l'été 2020 :
Plombières-les-bains
Imprécations des vespérances,
évocation des sciences,
le feu crépite,
le cœur palpite,
il est vingt heures et des poussières.
Et des poussières d'étoiles de mer
déposées là il y a cent ans
par un vieillard, par un enfant
sur le marbre de la cuisine
s'étiolent.
S'étiolent nos corps qui n'ont vécu
qu'une longue attente,
banal quotidien des atalantes,
des femmes sans père,
des femmes sans homme, sans fils.
Aux espérances du soir,
aux vêpres de l'espoir,
s'accrochent les connaissances
d'une foi, d'un algèbre, d'une Histoire
que nul n'a jamais écrit :
la haute légende du monstre aux cent-mille seins.
Voici le poème de l'automne 2020 :
Port-Saint-Rêve des morts
Tu éteins la lumière
et la nuit revient sur la terre.
Toi seul pouvais sauver la nuit.
Ta fenêtre est ouverte
sur l'outre-monde antique.
Tu fumes un houka sémantique.
Et Port-Saint-Rêve des morts
se vide d'habitants.
Ville idéale, ville mystique.
La harpe aux accords celtes
égrène un chant d'éther ;
Le réel a changé d'horaire.
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mercredi, 10 février 2021
échafauder
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jeudi, 04 février 2021
Le retour des ordres ancestraux
La mélodie d'une petite antienne, fredonnée par le vieillard, berçait le cœur joyeux de Dylan en son berceau.
Jours de lueur pour la vie consacrée. Vies consacrées aux jours de lueur. La vieille dame rit et pleure : leurs lueurs leurrent le lierre du lien heureux.
Oulan Bator. Tu vivras là-bas. Toi qui n'a jamais tété ta mère, toi qui n'as jamais connu ton père, toi qui fut l'enfant des modes et des mœurs bizarroïdes, tu partiras fonder la dynastie de ceux qui marchent purs, loin des sentiers obliques.
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mercredi, 03 février 2021
Attestation du palais des rêves
L est atteinte moralement par son rêve, elle devait me faire un massage, et s'apprêtait à se déplacer pour cela, mais un nouvel arrêté gouvernemental interdisait ce type de déplacement et du coup elle se demandait comment faire mais ne trouvait pas de solution. Elle est horrifiée de ce rêve qui traduit ce que sont devenues nos vies depuis le début de la ridicule et tragique ère du coronavirus : des vies suspendues aux lèvres d'un gouvernement de gens médiocres et incapables qui régentent tout comme des petits gardes amers et jaloux de chacune de leurs onces de pouvoir.
(qui a lu le palais des rêves d'Ismaël Kadaré ? et Mein trauriges gesicht de Heinrich Böll ?)
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mardi, 02 février 2021
Le drôlatique effet des censures bienséantes
« Plus nos confrères s’enfoncent dans le politiquement correct et le refus du débat d’idées, plus les lecteurs – et accessoirement les intellectuels privés de tribune – nous rejoignent »
Une entrevue avec le directeur de la rédaction de la revue Eléments
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lundi, 01 février 2021
Tu connais
Toi qui as enfanté l'enfant anormal tu connais dans ta chair l'amour de la Vierge pour son Fils
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dimanche, 31 janvier 2021
Au centre
Rappelle-toi que tu ne souhaites pas que d'autres éprouvent face à toi les malaises que tu as éprouvés face aux autres. Et pour ne plus éprouver ni faire éprouver ces malaises, tu dois te tenir au centre de ton humilité. Il ne s'agit pas pour toi de devenir calife à la place du calife, mais bien de te situer hors du champ de bataille des califes et de ceux qui veulent devenir califes, dans les hauteurs où planent également les aigles et les colombes, où paissent en abondance les bons chamois végétariens.
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jeudi, 28 janvier 2021
La slack bleue des vosges
Ce matin, tout juste arrivée aux Sables, je pensais à Dylan-Sébastien, et à l'un de ses amis, Antoine, qui m'avait laissé un souvenir préoccupé.
Je me souviens d'une rencontre, une fois, dans la maisonnette portuaire. Il était déprimé, il répétait à Dylan-Sébastien, tu vis, moi je me fais chier... Tu vis, moi je me fais chier. Dylan-Sébastien n'était pas convaincu, mais Antoine persistait dans sa déprime. Je ne veux pas retourner à Gennevilliers, je ne veux pas retourner à Gennevilliers... C'était un paumé, comme avaient dit les sœurs D qui étaient passé en coup de vent au début de la soirée.
Un paumé, un tocard, un louseur, un type qui se fait chier pendant que les autres vivent.
Et j'ai croisé Dylan-Sébastien vers midi sur la route de Tanchet. Il a arrêté son scooter sur lequel vacillait un kite-surf impatient. Ton ami de Gennevilliers, tu sais ? Je pensais à lui ce matin.
Mon ami vosgien, a-t-il répondu. Antoine est parti à Remiremont.
Ainsi ai-je écouté DS me raconter la nouvelle vie d'Antoine. Une petite maison achetée 30 000 euros, un jardin avec trois arbres, un cerisier, un cognassier et un épicéa évidemment.
Slackline entre les falaises, parfois même de nuit et insomnies à trader des cryptomonnaies, parfois même de jour ! Sa vie s'est à la fois calmée et radicalisée, m'a dit DS. Eau de vie de griotte dans la camionnette des copains, bande dessinées pour hommes célibataires, apprentissage des constellations, un livre sous le ciel quand la nuit est claire.
Un travail d'employé dans un magasin de sports des environs, une activité de trader maniaque sur les sites d'achat de crypto-actifs et de longues heures en haut des collines, à marcher au-dessus du vide qui les sépare. Les mots qui dansent dans son existence et dans les nouvelles qu'il donne assez régulièrement : Slack, ack, hack, polkadot, dot, uniris, risque, étoiles, chute, bivouac, hack, slack...
Il parait que bientôt Antoine aura assez d'argent pour adopter un chiot d'une portée qui vient de naître. La mère est une husky, on soupçonne le père d'être un dogue de Bordeaux ayant passé trois jours dans le voisinage à la Noël dernier.
Sur les terres dylano-sébastistes d'AlmaSoror :
La vie tranquille de Marc-Alexis, frère de DS
Et n'oublions pas Siobhan Hollow
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vendredi, 08 janvier 2021
Coup de poing
Ô cœur, tu cognes quelque fois et me laisses groggy, quelques minutes. Le choc du coup s'estompe, les heures passent, le point de friction rétrécit, mais il demeure une sensation de trace dans ma poitrine à gauche.
Certaines phrases, certains traitement font l'effet d'un coup de poing psychique. L'oppression physique suit, une respiration un peu haletée, cette trace au cœur.
Il faudrait respirer différemment. Où sont les arbres de Vie ?
Ô corps, peux-tu inverser la marche du temps ?
Ô mort, peux-tu inverser la dynamique de l'âme ?
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mardi, 05 janvier 2021
Le matin Polkadot
Je me souviens de ce matin comme si c'était hier – mais c'était presque hier, de ce matin où tu nous as acheté des actifs polkadot. Il faisait trop froid dehors, trop chaud dedans, nous étions un tantinet désœuvrés, tu rêvais de millions et je rêvais de milliers. Un début de mois de janvier, comme celui-ci. Tout a tant changé depuis dans nos vies. Ces chiens n'étaient pas nés, cette maison pas construite, les trois enfants qui caressent les poneys dans le prés n'étaient pas conçus, tu n'avais pas encore rencontré Julie et je n'avais pas encore épousé Stanislas. Il n'y avait pas de feu parce qu'il n'y avait pas de cheminée. Il n'y avait pas de joie, mais il y avait de l'espoir, il y avait de la joie dans l'espoir !
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dimanche, 22 novembre 2020
La nuit augmente
Le jour décroît. Je suis assise, étonnée. C'est le troisième jour qu'au moyen de mon téléphone j'enregistre ma voix dire une tirade d'Andromaque (de Racine) apprise il y a fort longtemps, dans mon adolescence. Lycéenne, j'étais. J'ai 42 ans et je me demande si c'est un projet qui va tenir. J'essaie d'y opter pour une voix mécanique.
La mémoire veille ; le jour décroit.
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jeudi, 12 novembre 2020
L'éveil atlante
La ville atlantique débouche sur l'océan atlantique.
L'océan atlantique chavire sur la ville ensablée.
Les nœuds d'acier sont fragiles, ceux de l'âme incassables.
Les combats spirituels et matériels se suivent, se ressemblent, se confondent.
Les femmes peintes, les hommes en révolte contre la soumission de leurs corps aux diktats féministes.
Mourir, pour renaître.
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dimanche, 01 novembre 2020
De Bahia à Paris tous les saints
La Toussaint ouvre novembre et novembre est triste, mais beau. Novembrale, l’âme confinée qui tente de s’évader par le chant grégorien. L’offertoire et la communion se sont succédés dans les paysages sonores de la dernière insomnie d’octobre. Et qui es-tu, toi qui les chantais, dissimulée par ta capuche de bure ? Mon oncle ? Un ancêtre inconnu ? Ou cet ange gardien qui hante les halos de ma vie ?
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samedi, 24 octobre 2020
L'incertitude, comme maltraitance morale
Je ne parviens plus à penser, parce que les annonces contradictoires, sanitaires et politiques, me maintiennent en état de tension, d'autant qu'elles revêtent un caractère temporaire et sont remplacées régulièrement par d'autres annonces. La population se retrouve en état d'insécurité, ne sachant pas comment s'organiser, tentant toujours de deviner ce qui sera permis ou interdit le surlendemain.
Jamais je n'ai vécu un tel moment : de longs mois au cours desquels on entend régulièrement les gens, dans la rue, dans les magasins, parler de la même chose que nous : les événements. On commente, sans pouvoir penser. On suppute, sans pouvoir prévoir. On attend demain, mais demain devient aujourd'hui où l'on attend demain, qui demeure incertain.
Et peu à peu le nombre de gens qui pensent qu'hier reviendra rétrécit comme peau de chagrin. De plus en plus, nous sentons qu'une page s'est tournée, que nous avons pénétré dans une terre de méandres et de sables mouvants. Je n'ai plus de boussole, je n'ai plus d'aimant.
Il faudrait pouvoir fuir dans de gros bouquins passionnants, mais ma défaillante volonté et mon grégaire instinct me ramènent toujours à faire « clic clic » sur des claviers plus ou moins larges afin de lire des nouvelles inutiles et alarmantes, comme un alcoolique se ressert un verre, comme un fumeur invétéré rallume une clope, malgré la décision prise d'arrêter une demi-heure auparavant.
« Seigneur, reste avec nous car le soir tombe » et que les lumières artificielles n'éclairent que nos doutes.
Sur le blog de David Madore, un article parlant
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vendredi, 23 octobre 2020
Malo Quirvane : submersion littéraire
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