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samedi, 18 septembre 2021

La bruyère

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Nous retournerons ensemble à Bakou. Nous retrouverons ce balcon de nos conversations. Les baisers sont derrière nous, mais le livre à écrire demeure et seuls nous deux sommes en mesure de le faire. Gardons nos mystères, délivrons nos secrets. Conservons nos souvenirs et distillons les dans des textes qui deviendront immortels aux yeux d'un monde qui nous ignore aujourd'hui.

Cafés en bords de mer caspienne, qui vous a connus reviendra à vous.

mercredi, 08 septembre 2021

Les profondes lueurs de la gratitude

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samedi, 04 septembre 2021

Maison de négoce et de rêve Malo Quirvane

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VERS LES PLAGES...

vendredi, 03 septembre 2021

...le désir inconnu...

... le désir inconnu...

 

dimanche, 22 août 2021

Liquidités

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Où es-tu ? Je suis perdue. La société liquide m'a noyée. J'ai laissé partir le train du souvenir. J'attends assise à côté de ma vie. Je regards les gens vieillir. Je regarde les enfants naître. Je m'appelle sans me reconnaître. J'ose espérer parfois qu'il y aura demain autre chose à contempler que le vide entre mes mains. Les gens qui dansent autour de nous tendent les doigts sans nous toucher. Un verre se boit, une toile se peint, dans l'appartement des voisins. Je souris à des inconnus qui passent en rendant les regards, je marche sans savoir pourquoi je n'ai plus de clé dans la poche, plus d'adresse au fond de mon cœur, plus de maître dans mon esprit. J'ose espérer parfois qu'il y aura un jour un rythme rassurant pour peupler mes journées, pour structurer mes nuits, pour piloter ma vie vers un destin en devenir.

samedi, 21 août 2021

Décalage

C'est l'été et j'ai envie d'hiver. J'écoute du piano et j'ai soif de violon. Le temps est sec et je songe à la pluie. Tout le monde rit et mon cœur voudrait pleurer. J'attends, mais je ne sais ce que j'attends. Il est midi mais je voudrais le soir. Je voudrais le soir, mais je pense aux aurores. Un chien passe ; je n'ai plus de chien. Des images défilent, paysages inaccessibles. Le mur me parle, par son grand silence. Une eau coule, dans un appartement de l'immeuble. La lumière semble belle, mais elle obscurcit mon regard. J'ai trop chaud, mais je me blottis dans un chandail. Je t'aime, mais je suis partie hier. Je chante pour des enfants, mais je ne connais pas d'enfant. C'est l'hiver d'un vieux rêve en plein cœur de l'été.

 

samedi, 14 août 2021

Toi qui communiques

Sur tous les réseaux sociaux possibles, tu postes des images de tes enfants qui t'entourent, d'un bout de ta maison, des paysages que tu traverses en vacances, du bel appartement qui t'attend dans la ville du quotidien. Tu racontes comme tes enfants sont sympathiques, après avoir montré comme ils sont beaux, tu démontres à quel point ils t'entourent, te donnent des nouvelles, te visitent, te confient leurs enfants. Tu es accompagnée, aimée, bien lotie.
De temps en temps, tu te révoltes contre les gens qui font du mal aux autres, toi qui ne supporte pas l'injustice, toi qui aime les migrants, les pauvres, l'art et le partage !
Et puis tu retournes à l'étalage plus ou moins bien dosé des bienfaits dont le dieu de la réussite ne cesse d'inonder ta vie. Les femmes stériles, les hommes sans femmes, les enfants cloués aux fauteuils roulants, les inssolvables sont assis devant leurs écrans et ils regardent défiler ta si belle vie. Ils cliquent « j'aime », « j'aime », disposent des cœurs sous tes images, puis ils boivent un second ricoré. Ils savent qu'il faudraient qu'ils passent l'aspirateur mais n'en ont pas l'énergie dans l'immédiat. Ils se souviennent de leurs rêves adolescents. Mais ils n'ont pas le temps de se souvenir trop longtemps car une notification les interpelle sur leur écran. C'est toi, tu viens de poster cette photo de ton amoureux et de tes fils qui rient ensemble sur la terrasse face à l'océan. Leurs corps sont gorgés de muscles et les ambroisies aux belles couleurs qu'ils sirotent ne créent jamais de bourrelets sur leur ventre.

lundi, 09 août 2021

L'hôtel de la désespérance, de Lau Bergey

... Nous reprîmes la route,

suivant la trace des êtres potentiels

qui nous suivaient peut-être.

 

 

 

(à tâtons)

samedi, 07 août 2021

Encore un extrait du journal de Kevin Motz-Loviet

(entrée du jeudi 7 août 2014)

Je tente de laisser un commentaire sous un blog et la page affiche : « Veuillez prouver que vous n'êtes pas un robot ». Injonction tout à fait idéale pour analyser notre société étonnante. Kilian se passionne pour les high-liners, ces funambules qui traversent un fil tendu entre deux sommets de montagnes, entre deux tours... Sublime art de l'équilibre au-dessus du vide. Il croit que cette activité s'élève comme un pied de nez à un monde balisé et sécuritaire sans place laissée à la liberté. Alors que je lui disais que les Gays, qui ont été un moteur de la culture avant-gardiste, s'embourgeoisent et même se débilisent avec la reconnaissance administrative et le « mariage gay », nous nous demandions quelles seraient les nouvelles avant-gardes, et il jetait son dévolu sur ces sports extrêmes qui impliquent le corps, les paysages grandioses, qu'ils soient naturels ou urbains, un mix entre danse avec la mort et esthétique du geste. Son idée me plaît, m'intéresse, il a peut-être raison.

Je suis dans l'appartement de Montreuil, chez Marc Ahocraf. Un opéra aux grands airs, que je ne reconnais pas, tonne dans le salon, tandis que Marc est endormi sur le Chesterton en cuir beige... Soleil sur Montreuil, pluies épisodiques. Anne-Pierre m'écrit par texto, depuis la salle à manger du Pont-Hus : « derrière le lisse de la vie apparente des gens, quelles tempêtes se déchaînent ? »

J'ai noté ce matin cette phrase piquée dans les souvenirs de Maurice Bardèche : « Nous avions appris, pendant cette somnolence du destin, le confort, qui est la triste récompense de ceux qui sont en marge de l'action ».

 

D'autres extraits du même journal :

Extrait

Extrait 2

Extrait 3

Extrait 4

jeudi, 05 août 2021

Guider les vaisseaux

Nous voudrions tous que notre être et notre vie soient baignés de vitalité, de santé, de joie ; de fécondité, de calme et de profondeur ; de beauté et de puissance.

Nous avons réfléchi ce matin à l'influence. Est-ce que nous désirons avoir de l'influence ? La réponse n'est pas facile. Il ne nous intéresse pas d'avoir une influence directe et précise, comme un politicien qui agit sur la société ou un artiste qui lance une mode. Mais plutôt de donner des directions, des caps ; de créer un univers dans lequel les gens baignent, qui les nourrit, les (re)vitalise, embellit leur destin et teinte leur propre inspiration. Nous voudrions influencer d'une manière qui rapproche les gens de leur propre cœur, non du nôtre.

Être un phare, que notre œuvre surtout soit un phare, qui guide les vaisseaux : vaisseaux-personnes, vaisseaux-pays, vaisseaux-langues... Un phare éclaire et guide par des signaux de lumière, par sa présence parfois imposante, parfois rassurante, altière ou pittoresque. Non pas par une emprise directe, mais par un langage clair, bienveillant, immuable et infiniment utile. Le phare fait la différence entre la vie et la mort, il indique les voies de survie, sans forcer personne.

mardi, 03 août 2021

Maison Quirvane

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Maison de négoce littéraire Malo Quirvane

dimanche, 01 août 2021

Extrait du magnifique "Au-dessus de la mêlée"

Au-dessus de la mêlée, publié dans le Journal de Genève alors que la guerre faisait rage depuis moins de deux mois, l'affreuse guerre de 14-18. Cela lui a valu bien des haines, mais peut-être aussi, le prix Nobel de littérature, ce texte qui dérangeait les partis mais ne pouvait qu'apaiser la souffrance psychique de ceux qui voyaient l'absurdité de ce grand assassinat de masse co-organisé par les États.

Voici un petit extrait de ce texte qui fut une lueur dans la nuit affreuse des boucheries humaines mais n'empêcha pas un mort...

"Osons dire la vérité aux aînés de ces jeunes gens, à leurs guides moraux, aux maîtres de l’opinion, à leurs chefs religieux où laïques, aux Églises, aux penseurs, aux tribuns socialistes.

Quoi ! vous aviez, dans les mains, de telles richesses vivantes, ces trésors d’héroïsme ! À quoi les dépensez-vous ? Cette jeunesse avide de se sacrifier, quel but avez-vous offert à son dévouement magnanime ? L’égorgement mutuel de ces jeunes héros ! La guerre européenne, cette mêlée sacrilège, qui offre le spectacle d’une Europe démente, montant sur le bûcher et se déchirant de ses mains, comme Hercule !

Ainsi, les trois plus grands peuples d’Occident, les gardiens de la civilisation, s’acharnent à leur ruine, et appellent à la rescousse les Cosaques, les Turcs, les Japonais, les Cinghalais, les Soudanais, les Sénégalais, les Marocains, les Égyptiens, les Sikhs et les Cipayes, les barbares du pôle et ceux de l’équateur, le âmes et les peaux de toutes les couleurs ! On dirait l’empire romain au temps de la Tétrarchie, faisant appel, pour s’entredévorer, aux hordes de tout l’univers !… Notre civilisation est-elle donc si solide que vous ne craigniez pas d’ébranler ses piliers ? Est-ce que vous ne voyez pas que si une seule colonne est ruinée, tout s’écroule sur vous ? Était-il impossible d’arriver, entre vous, sinon à vous aimer, du moins à supporter, chacun, les grandes vertus et les grands vices de l’autre ? Et n’auriez-vous pas dû vous appliquer à résoudre dans un esprit de paix (vous ne l’avez même pas, sincèrement, tenté), les questions qui vous divisaient, — celle des peuples annexés contre leur volonté, — et la répartition équitable entre vous du travail fécond et des richesses du monde ? Faut-il que le plus fort rêve perpétuellement de faire peser sur les autres son ombre orgueilleuse, et que les autres perpétuellement s’unissent pour l’abattre ? À ce jeu puéril et sanglant, où les partenaires changent de place tous les siècles, n’y aura-t-il jamais de fin, jusqu’à l’épuisement total de l’humanité ?

Ces guerres, je le sais, les chefs d’États qui en sont les auteurs criminels n’osent en accepter la responsabilité ; chacun s’efforce sournoisement d’en rejeter la charge sur l’adversaire. Et les peuples qui suivent, dociles, se résignent en disant qu’une puissance plus grande que les hommes a tout conduit. On entend, une fois de plus, le refrain séculaire : « Fatalité de la guerre, plus forte que toute volonté », — le vieux refrain des troupeaux, qui font de leur faiblesse un dieu, et qui l’adorent. Les hommes ont inventé le destin, afin de lui attribuer les désordres de l’univers, qu’ils ont pour devoir de gouverner. Point de fatalité ! La fatalité, c’est ce que nous voulons. Et c’est aussi, plus souvent, ce que nous ne voulons pas assez. Qu’en ce moment, chacun de nous fasse son mea culpa ! Cette élite intellectuelle, ces Églises, ces partis ouvriers, n’ont pas voulu la guerre… Soit !… Qu’ont-ils fait pour l’empêcher ? Que font-ils pour l’atténuer ? Ils attisent l’incendie. Chacun y porte son fagot.

Le trait le plus frappant de cette monstrueuse épopée, le fait sans précédent est, dans chacune des nations en guerre, l’unanimité pour la guerre."

Lisons ce texte entièrement par ici...

 

(Mais si Rolland s'élève avec sa révolte, il chute avec son espérance candide d'un comité de probité morale international. Nous savons bien, nous, en 2021, qu'un tel comité ne serait-qu'une tartufferie... Enfin, Au-dessus de la mêlée demeure une grande envolée de la conscience, loin au-dessus des polémiques et des accusations sempiternelles des camps opposés).

vendredi, 30 juillet 2021

La terre est orange comme l'océan

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mercredi, 28 juillet 2021

Oser faire ça !

"Le motif spécifique de licenciement a été supprimé pour les salariés travaillant dans des lieux où le pass sanitaire ou la vaccination sont obligatoires. Le texte prévoit cependant une suspension de contrat sans salaire tant que le salarié n'est pas en règle. Cela ne veut cependant pas dire que l'employeur ne pourra pas, à terme, licencier le salarié pour motif personnel s'il refuse de façon répétée de présenter un pass sanitaire, mais il devra le faire en se basant sur des motifs déjà existants".

(Lire l'article entier)

 

Nous n'avons plus qu'à prendre acte que notre société a basculé dans un tunnel de non-droits déguisé en démocratie. Restons calmes, trouvons mille manières d'être heureux, cultivons la joie de vivre et d'être et d'aimer, la joie de penser librement, et protégeons-nous des punitions étatiques et des lynchages de foules.

Cet article sur les dictatures douces se pare d'un léger voile de caducité. Mais celui qui évoque la traversée d'une époque troublée demeure tout à fait actuel.

Ma mère et moi avons lu l'année dernière l'un des gros tomes du journal de Sandor Maraï et l'on assiste avec pénibilité au passage de la seconde guerre mondiale sur la Hongrie. C'est intéressant de voir Maraï déjeuner au restaurant et, par la fenêtre, assister, médusé, à la déportation de Juifs. Le restaurant est plutôt chic, la nourriture bonne, le service agréable, mais par la fenêtre des malheureux sont conduits vers leur funeste destin. Quelques années plus tard, dans le même restaurant, il assiste à la même scène de déportation, mais ce ne sont plus des Juifs qui sont emmenés, ce sont des Sudètes, car les Allemands viennent de perdre la guerre.

Et après tout c'est sans doute cela, la vie d'un restaurant. Et c'est sans doute cela aussi, la vie d'un citoyen : manger et boire, voir ses amis, se réjouir d'un achat et souffrir d'une rupture ou d'un échec ; travailler ou subir le chômage ; aimer ou non les jours qui passent, et puis un jour, pourquoi pas, si on manque de chance, si le hasard des idéologies et des lois martiales l'exige, passer de l'autre côté : un matin, par la grâce d'une délation, d'une visite policière ou d'un contrôle administratif, n'être plus qu'un corps qu'on achemine vers son destin. Et soudain comprendre l'envers du décor, celui qui n’apparaissait pas à nos yeux la veille encore.

 

 

(Nota Bene : Sur l'intelligence forcenée du passe sanitaire quasi-obligatoire, on peut en sus lire cela : La vaccination Covid à l’épreuve des faits.)

lundi, 26 juillet 2021

Rompre (poème de l'été 2021)

Tu disais des poèmes aux quatre saisons. Tu n'es plus. Il faut bien que quelqu'un te succède à cette valse de mots.

voici, Le vieux majordome, le poème de l'hiver 2017 ;
voici Fazil, le poème du printemps 2017 ; 
voici Dans la chambrée, le poème de l'été 2017 ; 
voici Silentium, le poème de l'automne 2017, ; 
voici Héroïne, le poème de l'hiver 2018 ; 
voici Tbilissi, le poème du printemps 2018 ; 
voici Portrait d'été, le poème de l'été 2018
voici Pluie d'étoiles, le poème de l'automne 2018 ;
voici Spectre, le poème de l'hiver 2019 ;
voici Les champs de persil, poème du printemps 2019 ;
voici Antigua, poème de l'été 2019,
Voici Humus, poème de l'automne 2019.
Voici Je descends l'escalier du temps, poème de l'hiver 2020
Voic
قسنطينة, le poème du printemps 2020
Voici Plombières-les-bains et Port-Saint-Rêve des Morts, les poèmes de l'été et de l'automne 2020
Voici Sils, le poème de l'hiver 2021
Voici Stance, le poème du printemps 2021

 

ROMPRE

 

Rompre le silence des heures qui passent

 

évacuer mon cœur

à l'heure du dernier feu

 

éventrer les heures du silence immobile

pénétrer l'équanime bonheur du rien.

 

ainsi vont l'été et l'attente

dans la quête de la vérité d'être

 

Il faudra avant de partir

libérer les ânes dans le pré, détacher les chevaux.