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jeudi, 20 février 2020

Les sirènes (du port) d'Alexandrie

Encore un extrait de Bonaparte en Egypte ou le rêve inassouvi, de Jacques Benoist-Méchin.

 

« Lorsque Bonaparte jeta les yeux autour de lui, ce qu'il aperçut le déçut profondément. Nourri de Suétone et de Plutarque, il s'attendait à trouver une cité gréco-romaine mirant dans la mer le marbre de ses palais. Or, ce qu'il voyait ne répondait en rien à son attente.

La ville dont Alexandre avait tracé le plan en répandant sur son sol des traînées de farine blanche que des nuées d'oiseaux étaient venus picorer, et où Antoine et Cléopâtre avaient mené, trois cents ans plus tard, leur « vie inimitable », avait, hélas ! beaucoup déchu depuis l'arrivée des Arabes et, plus encore, depuis 1518, date à laquelle le Sultan Sélim l'avait rattachée à l'Empire ottoman. Son phare célèbre s'était écroulé ; son port s'était ensablé ; ses palais avaient disparu. Le nombre de ses habitants, qui dépassait le million au temps des Ptolémées, était tombé à huit mille et la ville s'éait encore rétrécie à l'intérieur de ses remparts. Comparée à la métropole antique dont elle perpétuait le souvenir, l'Iskanderyeh des Turcs n'était plus qu'une misérable bourgade.

Bien que les descriptions de Volney et de Savary eussent mis Bonaparte en garde contre l'incurie musulmane et les ravages du temps, il ne s'attendait pas à une transformation aussi radicale. Pourtant, malgré son état de délabrement et d'abandon, Alexandrie dégageait encore un charme prenant. Ses rues étroites bordées de murs d'une blancheur éclatante, ses maisons à terrasses qui semblaient dépourvues de toits, les touffes de palmiers qui dressaient de loin en loin leurs panaches vers le ciel, les flêches grêles des minarets qui portaient une balustrade dans les airs, tout avertissait Bonaparte qu'il était dans un autre monde.

Cette impression était encore renforcée quand ses regards descendaient à terre pour contempler la foule qui animait les places et les marchés. À mesure qu'il avançait à travers les rues, il croisait une multitude d'êtres à la silhouette étrange. Leur langage chantant et guttural, leurs visages basanés, leurs longs vêtements flottants, leurs têtes coiffées de turbans et leurs cafetans multicolores formaient un tableau pittoresque dont les moindres détails se gravaient dans son esprit. Là, une file de chameaux s'avançaient, chargés de fardeaux énormes ; plus loin, un petit âne sellé et bridé transportait légèrement un cavalier en babouches ; ailleurs encore, un homme accroupi sur une natte faisait griller des brochettes sur un petit lit de braises. La ville entière semblait s'adonner à une turbulente oisiveté. Et sur le tout planait une odeur indéfinissable d'huile rance et de cuir, de menthe et d'aromates. Oui, c'était bien l'Orient, cet Orient dont il avait rêvé sur la jetée d'Ancône et dont Malte ne lui avait apporté qu'un simple avant-goût.

Mais dès qu'on quittait l'enceinte sarrasine on se trouvait devant un immense champ de ruines où reparaissait le visage de l'Antique Alexandrie. La colonne de Pompée et les obélisques de Cléopâtre témoignaient encore de sa grandeur passée. Mais ils n'étaient pas les seuls. Vers la porte de Rosette, cinq colonnes en marbre blanc signalaient l'emplacement d'un temple romain. Aux abords du môle, des fûts granitiques couverts d'hiéroglyphes servaient d'assises aux maisons consulaires et des mosquées arabes s'exhaussaient sur un péristyle égyptien. À chaque pas, l'on rencontrait des murailles pendantes, des chapiteaux mutilés, des statues tombées de leur piédestal et renversées dans le sable. Car le désert, dont rien ne retenait les envahissements, s'était jeté sur Alexandrie comme sur une proie. Il avait enterré les pilastres, recouvert les colonnades, rongé les chapiteaux, comblé les aqueducs et stérilisé la campagne, jadis si verdoyante. Ces débris grandioses d'une époque révolue dégageaient, nous dit Volney, une mélancolie si poignante que ceux qui les voyaient pour la première fois en éprouvaient une émotion qui passait souvent aux larmes ».

 

Jacques Benoist-Méchin, Bonaparte en Égypte ou le rêve inassouvi.

 

Sur AlmaSoror :
Mon frère, je contemple ton visage

mardi, 18 février 2020

Une longue mélopée

Un extrait de Bonaparte en Egypte ou le rêve inassouvi, de Jacques Benoist-Méchin.

« Le trajet était long, les journées monotones et il était difficile d'occuper constamment les équipages. Ceux-ci ne savaient toujours pas où on les conduisait. Entassés les uns sur les autres dans un espace trop restreint, ils se plaignaient de la chaleur suffocante qui régnait dans les entreponts, du manque de distractions, de la nourriture insuffisante et tuaient le temps en jouant aux cartes, mettant en jeu tout ce qu'ils possédaient, jusqu'à leurs montres et leurs chaussures. Il en résultait souvent des disputes et des rixes. La nuit seule apportait une trêve à ces violences. Alors, sur les vaisseaux les mieux partagés, la musique guerrière, si belle au milieu du calme des eaux, exécutait un hymne républicain que les soldats reprenaient en choeur. Sur les bâtiments privés de musique, un mousse, armé de son flageolet, montait gravement sur le cabestan et égrenait une longue mélopée.

Tous les soirs, sur le pont du vaisseau amiral, Bonaparte tenait ce qu'il appelait « un petit Institut ». Entouré de Monge, de Berthollet, de Caffarelli, de Brueys, il s'entretenait avec les savants et les artistes de sa suite. Il se faisait montrer par Quesnot les planètes et les constellations, parlait chimie avec Berthollet et physique avec Monge, surprenant ses interlocuteurs par l'étendue de son savoir. Ou encore, il se livrait devant eux à de longs monologues sur l'avenir des religions et l'immortalité de l'âme. Ses propos étaient entrecoupés de longs silences, pendant lesquels on n'entendait plus rien que le bruissement des flots déchirés par les étraves et le clapotis des vagues contre les flancs des navires. Alors Bonaparte, grisé par l'aventure et comme haussé au-dessus de lui-même par ses visions d'avenir, semblait suspendu entre une mer phosphorescente et un ciel fourmillant d'étoiles. »

 

Jacques Benoist-Méchin sur AlmaSoror :

Il est cité dans Le désillusionné

Il est mentionné et cité dans La fabuleuse plume de Jacques Benoist-Méchin

Il est cité et mentionné dans Le style immense et plein de pensée de Jacques Benoist-Méchin

Il est mentionné et cité dans Trois esthètes du XX°siècle : Rolland, Benoist-Méchin, Vaneigem

Il est cité dans Épuration.

Il est cité dans Fragment d'un printemps arabe

Il est cité dans Invasion de l'Europe - Année 700

Il est cité dans Isteamar de l'intérieur

Il est cité dans Plume d'or sous un manteau d'étoiles

lundi, 17 février 2020

Confidence de Napoléon au cours d'un voyage en traîneau

Voici, tirée des mémoires de Caulaincourt, une confidence de Napoléon Bonaparte à lui-même, au cours d'un célèbre voyage en traîneau.

Suite à une tentative de coup d'Etat parisienne, l'empereur Napoléon et son Grand Ecuyer quittèrent la campagne de Russie et des milliers de soldats pris par l'hiver, sans nourriture, sans vêtements, chauds, pour traverser l'Europe à vive allure et regagner Paris. Quatorze jours en traîneaux qui firent et font encore jaser : un abandon épouvantable que Tolstoï raconte avec majesté dans La guerre et la paix. Jusqu'ici l'empereur demeurait sûr et certain de son jugement, de sa bonne étoile, de sa grande armée.

C'est au cours du voyage en traîneau, dans le froid et une certaine privation, qu'il commence, vaguement, par instants, à douter.

« Cette guerre de Russie est une mauvaise affaire, me dit l'Empereur, en me cherchant amicalement l'oreille pour me la tirer. Je me suis trompé, M. le Grand Écuyer, non sur le but et l'opportunité politique de cette guerre, mais sur la manière de la faire. Il fallait rester à Witepsk. Alexandre serait aujourd'hui à mes genoux. La séparation de l'armée russe, après le passage du Niémen, m'a ébloui. Les Russes n'ayant pu nous vaincre nulle part, et Kutusof ayant été imposé à Alexandre à la place de Barclay, qui valait mieux que lui, j'ai cru que des gens qui ne savaient pas se battre et un souverain qui se laissait imposer un mauvais général se décideraient à faire la paix. Je suis resté quinze jours de trop à Moscou. Le résultat fera dire que les Russes sont invincibles chez eux, à cause de leur climat, et on se trompera car, avec plus de prévoyance, si j'avais suivi mon premier plan, ils étaient perdus ».

 

Napoléon sur AlmaSoror :

Napoléon

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dimanche, 16 février 2020

Rouge, rouge, rouge

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samedi, 15 février 2020

Où je m'achève, série culte II

Souviens-toi des anciens téléphones ! Souviens-toi des machines à écrire... Souviens-toi des cognacs au bord des fenêtres, quand les persiennes à demi ouvertes filtraient la suave couleur du couchant.

Souviens-toi du clavecin de Tante Martheline. Elle jouait chaque après-midi entre cinq et sept heures, seule, dans le salon de l'étage.

Souviens-toi des lettres oubliées, des lettres mortes, des lettres des amis de collège et des lettres des ancêtres, toutes lettres en vrac, sous la poussière du grenier.

 

Mais tu ne te souviens pas, tu ne pleures ni ne ris, tu marches. Tu attends. Concentré sur ton ordinateur, tu gobes les images et les mots de l'écran.

 

Lorsque Swann déserte la terrasse, que tu ne peux plus contempler ses mouvements gracieux, que tu baisses ton regard vers le flot de voitures qui s'écoule vers la banlieue, que le rock grégorien s'achève sur le bord du silence, alors tu éprouves, quelques instants, l'impression que tu pourrais recommencer à vivre ?

 

Mais tu sais, c'est juste que tu es un peu soul, un peu groggy.

Car tu viens d'avaler le deuxième épisode d'une série culte.

vendredi, 14 février 2020

L'immanence des vents chauds

L'immanence des vents chauds m'élève dans les hauteurs d'une transe de sensations extraterrestres.

Oui. L'immanence des vents chauds.

 

L'excellence des cognacs approfondit l'amour qui m'unit à la Terre.

Oui. L'excellence des cognacs.

 

L'insolence des enfants adoucit la sagesse des vieillards endormis.

Oui. L'insolence des enfants.

 

L'indolence des ramages amollit mon corps mince vers la fin des jeunesses.

Oui. L'indolence des ramages.

 

L'évidence des adages guide mon esprit sage vers la haute convention.

Non. L'évidence des carnages.

 

L'immanence des vents chauds descend dans les entrailles d'une transe infraterrestre.

Oui. L'immanence des vents chauds.

dimanche, 09 février 2020

Ma trompette fait la gueule

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« Ma trompette fait la gueule. Alors je la laisse tomber et je bois. C’est dur d’être un musicien. On est des poètes du sable, à la moindre vague notre œuvre est détruite, effacée à jamais. On balance du vent dans les oreilles des gens et ils nous remercient en ne comprenant pas le fond de notre âme. On zone, on boit, on crève jusqu’à l’aube, on se réveille avec une mélodie qui pince le cœur. Alors on attrape la trompette, on souffle nos douleurs dedans et y’a un voisin qui crie : «Ta gueule ! » Mais on continue quand même.

La rue est belle, les poubelles aussi sont belles, tout peut être beau quand on a les yeux remplis de ciel. Ma musique, mon amour, tu m’entraînes loin des hommes, alors parfois je te hais. Puis je me souviens que si tu m’entraînes si loin des hommes, c’est pour m’emmener plus près des étoiles ».

Dernière lettre de Miles Yufitran – 24 décembre 2002

vendredi, 07 février 2020

La tour de pierre

Je suis enfermée dans une tour de pierre, solide, certes, de la belle pierre brute,

enfermée.

je n'éprouve aucun chagrin ! C'est quelque chose qui n'éclot pas, qui macère quelque part à l'intérieur de ce qui s'apppelle moi et dont je suis responsable. Si je n'étais responsable que de moi je serai nue dans le ciel pieds posés sur la plus haute tour, libre comme le vent,

mais,

je suis liée à des gens qui ont mis sur moi des mots et qui comptent sur la sécurité juridique de leur amour et, donc, je suis esclave de ma responsabilité envers les autres.

Alors je n'éclos ni mon amour, ni ma joie, ni ma liberté totale et impérieuse,

j'avance sur les sentiers mi-sauvages, mi-battus, avec l'envie parfois de devenir quelqu'un que plus aucun de vous ne reconnaîtrait.

L'attachement des visages aimés m'empêche de chevaucher la licorne du devenir.

lundi, 27 janvier 2020

Port Saint-Rêve des Morts

Je me souviens de ta maisonnette à Port Saint-Rêve des Morts. De ta main autour de ta tasse de café, du soleil qui caressait ton visage et le mur.

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mardi, 07 janvier 2020

L'éternité

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dimanche, 05 janvier 2020

Où je m'achève, série culte I

Où je m'achève, série culte

Tu n'as pas besoin que l'image s'anime pour lui donner le mouvement de ton inspiration. Émotion perceptible. Comme la femme nommée Swann et qui danse, sans savoir que tu la regardes, sur la terrasse de sa maison perchée.

Les images animées ne te trompent pas. Sans illusion, tu constates l'immobilité réelle de leur sens et le piège de leur décence.

Et jamais tu ne pleures, et jamais tu ne ris. Fascinée, homme. Fascinée, femme. Fascinés par l'histoire sans forme que tu contemples sans vraiment regarder. Par les dialogues que tu entends au fond de ton ventre. Par la musique qui berce ton ouïe et ta psychée.

Car voici le premier épisode d'une série culte.

dimanche, 29 décembre 2019

Où je m'achève est une série culte.

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Où je m'achève est une série culte. Frustrante, dérangeante, ni belle, ni laide, ni ennuyeuse, ni prenante. Nous ne pourrions même pas dire qu'elle est intéressante. À moins que si.

Les auteurs, Siobhan Hollow, Axel Randers, Kevin Motzloviet et Édith de Cornulier-Lucinière, ont été réunis sous l'égide des producteurs Diego Quirvane et Valentine Morning. Budget serré réservé aux toutes petites productions numériques et totale liberté artistique « à l'exception de ce qui est interdit de dire par la loi du moment et par l'ambiance morale de l'époque », comme le précise le contrat. Il paraît que dès la première matinée de travail, une dispute éclata entre Axel Randers, qui estimait que cela réduisait considérablement le champ des possibles étant donné le caractère interdit d'un grand nombre d'idées, et Kevin Motzloviet que cette idée énervait, voire révoltait. Valentine Morning contint la dispute en organisant un cadre de travail approprié aux êtres suspicieux et indépendants : une rencontre mensuelle entre les quatre auteurs et les deux producteurs et des séances de travail hebdomadaires par téléconférence. D'après nos informations, Ces téléconférences sont difficiles à vivre et compliquées à diriger parce que Motzloviet y écoute des disques du groupe Frustration à plein régime sonore et que Randers y apparaît soit ivre, soit drogué. Quoi qu'il en soit, la première saison sera bientôt entièrement à disposition du consommateur numérique, tandis que la deuxième serait dans les tuyaux. On parle même d'une troisième saison qui serait mise en œuvre prochainement.

C'est donc une série qui s'ancre dans le temps et la durée, pour notre plus étrange plaisir. Sa fadeur, il faut l'avouer, nous procure un certain répit. Nous aimons ne pas la comprendre, nous éprouvons quelque chose comme une addiction extrêmement légère et subtile.


D.H.

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samedi, 28 décembre 2019

Pommes cuites et whisky

Un fond d'eau dans une casserole où l'on laissera tomber les morceaux de pommes non épluchées. Les laisser fondre peu à peu, à tout petit feu, durant au moins une demi-heure.

Et servir dans de jolies coupelles, en même temps qu'un verre de whisky.

Il se trouve que j'écoutais, en dégustant cette perfection, un rock inuit, mais cela aurait été aussi bien avec, par exemple, les membra Jesu Nostri de Buxtehude ou, tout simplement, le silence crépusculaire du quartier twinpixien de la petite ville.

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vendredi, 27 décembre 2019

The bathroom is clear

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Le 27 décembre 2017, tu quittais ce monde. En tout cas, tu mourais. Dans ta douche, en fin de matinée. Et c'est la première fois que je fais le lien entre ce lieu de décès et la chanson que tu préférais des Doors : Hycinth house.

Tu n'as jamais trouvé l'ami qui n'avait pas besoin de toi.

Et tous ceux qui t'aimaient te dérangeaient.

As-tu pu voir une forme s'approcher de toi dans la salle de bains, au dernier moment ? Un valet de coeur ou une femme ou peut-être quelqu'un que nous n'imaginons pas, cette petite fille avec qui tu aimais bien passer du temps, enfant. Un jour, des garçons sont passés et se sont moqués de vous parce que vous étiez assis à côté de l'autre, bienheureux, sur un banc. Alors tu t'es levé et a jeté des cailloux à la fillette, pour te défaire de la honte provoquée par ces moqueries.

Tu ne te souvenais plus du prénom de la fillette, ni de la manière dont tu l'avais rencontrée. Tu te souvenais que tu avais jeté des cailloux à celle que tu aimais bien et qui étais gentille avec toi. A cause de la moquerie des garçons.

Aujourd'hui, je regrette énormément d'avoir été une enfant et une femme, parce que ces deux choses m'ont empêchée de te comprendre. J'étais tellement blessée par tes couteaux pervers que je n'ai pas su surmonter ma rancoeur pour te regarder tel que tu étais, tel que tu aimais, tel que tu souffrais. C'est mon grand regret.

Le pardon est une belle chose, surtout quand il est intégral et profondément spirituel.

Tu nous as trahis. Tu nous as mal aimés. Tu nous as bafoués. Tu nous as regrettés. Homme brisé, père incapable, Paul de Cornulier, aujourd'hui c'est à moi de te demander de me pardonner.

Sur AlmaSoror :

Paul et Anne

Karamazov-Archivage I

Un chant pour toi qui dort ad infinitum

Le piéton sobre

Mascara

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mercredi, 25 décembre 2019

Je descends l'escalier du temps - Poème de l'hiver 2020

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Je descends l'escalier du temps.
Les secondes s'éloignent pour céder place aux siècles.
Et les siècles des siècles deviennent millénaires.

Je descends l'escalier du Bien.
De grandes guerres demeurent, des charités s'effacent.
Le visage du Bien ne lui ressemble pas.

Je descends l'escalier d'amour.
Ni anneaux de mariage, ni caresses dans les draps.
Quelques silhouettes se tiennent sur un chemin barré de pierres.

Je descends l'escalier du diable.
Il semble pensif.
Son cœur empli de componction guide son geste et sa parole.

Je descends l'escalier de Dieu.
C'est un enfant qui pleure.
Il tend la main pour que je l'aide à vivre.

Je descends l'escalier de ma vie.
La dernière marche prendra mon dernier souffle :
ma naissance.

 

C'était le poème de l'hiver 2020. Il s'intitule Je descends l'escalier du temps.

Tu disais des poèmes aux quatre saisons. Tu n'es plus. Il faut bien que quelqu'un te succède à cette valse de mots.

voici, Le vieux majordome, le poème de l'hiver 2017 ;
voici Fazil, le poème du printemps 2017 ; 
voici Dans la chambrée, le poème de l'été 2017 ; 
voici Silentium, le poème de l'automne 2017, ; 
voici Héroïne, le poème de l'hiver 2018 ; 
voici Tbilissi, le poème du printemps 2018 ; 
voici Portrait d'été, le poème de l'été 2018
voici Pluie d'étoiles, le poème de l'automne 2018 ;
voici Spectre, le poème de l'hiver 2019 ;
voici Les champs de persil, poème du printemps 2019
;
voici Antigua, poème de l'été 2019,
Voici Humus, poème de l'automne 2019.