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vendredi, 09 juillet 2021

Ma voix et ta pensée

Dans Paris inondé de soleil, le sommeil fuit, paradoxal.

(Je partirai l'hiver à Gerardmer.)

Trois mois nous attendent de soleil intense et de poèmes de rue !

(J'aurai la neige et l'eau de vie de griottes sauvages.)

Ma mère peint à l'huile un paysage, les fils de ses frères chantent des mélismes en l'église Saint-Eugène.

(Les épicéas m'enseigneront de neuves lignes d'horizon.)

Dans les hôtels particuliers, dans les HLM, on danse sur les mêmes musiques, avec les mêmes chaussures de sport.

(Nous nous enfoncerons toi et moi dans l'hiver).

Les nuits sont plus belles que le jour sous les lustres des villes.

(Nous nous enfoncerons plus avant dans le noir profond).

La tiédeur de l'alcool, les glaçons fondus, réchauffés, la sueur et les légères étoffes, les épaules nues.

(Nous écouterons K.626 et Jesus bleibet meine Freunde).

Ces vélos fendent la ville et les draps inutiles sentent les absinthes actuelles.

(Il y aura la route entre les pins palpite, entre les caveaux du doute).

C'est l'été infini qui se prolonge au-delà de septembre et qui nous hantera au-delà de la vie.

(Tu me diras nous ne connaîtrons jamais Rome et je te dirai nous avons Gerardmer).

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lundi, 05 juillet 2021

Extrait d'un article de droit administratif

Ceci est un extrait de l'article de Philippe Ségur, "Sur la licéité de l'obligation vaccinale anti-covid", signé Philippe Ségur, sur La revue des droits et libertés fondamentaux, lisible ici

« C’est un médecin français, Pierre-Charles Bongrand, qui émet le premier l’idée moderne selon laquelle le sujet humain – et non le médecin – est au centre du dispositif expérimental. En 1905, dans sa thèse pour le doctorat en médecine, il constate que, tout en étant indispensables au progrès médical, les expériences sur l’être humain sont immorales, car elles sacrifient l’individu à la collectivité. C’est pourquoi il propose d’instaurer entre l’expérimentateur et le sujet un accord fondé sur le « consentement préalable »[22]. Cette conception ne se traduira pas immédiatement dans le droit[23]. Le principe du consentement éclairé du patient sera d’abord consacré pour la seule relation thérapeutique par la Cour de Cassation le 28 janvier 1942[24]. Quant à la recherche médicale, on continuera de présupposer qu’elle est humaniste du seul fait qu’elle vise à l’amélioration du sort de la collectivité. « Le labeur des hommes de génie, même orienté dans une direction erronée, finit presque toujours par tourner au plein avantage de l’humanité », écrivait ainsi Mary Shelley dans Frankenstein en 1818.

Le XXe siècle a pourtant largement démenti le présupposé des finalités humanistes de toute recherche médicale. Ainsi l’Unité 731, créé par le Japon impérial en 1932 aurait fait périr plus de dix mille prisonniers servant de cobayes humains en laboratoire[25]. En août 1944, le médecin en chef de l’armée japonaise, Nakamura Hirosato, a provoqué la mort de neuf cents Indonésiens après avoir ordonné l’injection expérimentale d’un vaccin contenant de la toxine tétanique chimiquement modifiée[26]. En Allemagne, ni le serment d’Hippocrate, ni les directives du gouvernement sur les thérapeutiques nouvelles et l’expérimentation scientifique du 28 février 1931 qui prévoyait que l’expérimentation était interdite « dans tous les cas où le consentement fait défaut » n’auront été suffisants pour empêcher les dérives médicales les plus tragiques. Le IIIe Reich a procédé à des expériences à vaste échelle sur des juifs déportés. À Auschwitz, à Buchenwald, à Dachau, à Natzwzeiler, les médecins nazis ont utilisé des cobayes humains auxquels ont été inoculés des pathogènes tels que le typhus, la fièvre jaune, la variole, la typhoïde, le choléra et la diphtérie afin de chercher des vaccins ou de mettre au point des traitements permettant l’immunité[27]. »

 

C'était un simple extrait d'un long article fouillé lisible par ici

jeudi, 24 juin 2021

Magnitude

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Le jour est neuf, peu importe que le soleil ou la pluie lui donne un lustre estival ou automnal, ce jour est fou comme un jeune chien entre la charmille et l'étang. Vivaldi remixé par un adolescent imberbe éclate sa joie malgré les sœurs Bigottes, Peur-Louise et Marie-Mort, qui se promènent à proximité.

Mon cœur est neuf, peu importe que la peine ou le ravissement l'habite à cet instant, ce cœur est jeune comme un chien fou entre la gamelle et la porte.

Dans ta haute tour noire et blanche, magnitudinale, tu joues aux dames avec toi-même. 

vendredi, 18 juin 2021

La lettre de Noyon

Il y a des souffrances muettes. Il y a des amours muets. Des silences criants, des absences folles. Il y a des insuffisances dans le jugement commun, des monstruosités dans le bon sens admis de tous. Il y a des femmes qui pleurent pour gagner et des hommes dévorés qui restent droits, détruits. Il y a des hommes qui s'écroulent en façade et calculent en eux-mêmes et des femmes drapées dans leur digne incompréhension qui ne montrent pas la déchirure qui les assassine. Il y a des meurtres au sein de l'humanité, et celui qui le commet s'éveille effrayé d'être devenu celui qu'il ne connaissait pas.

Il y a cette lettre que tu écrivis depuis ta chambre, dont la fenêtre s'ouvrait sur une cour intérieure, dont la porte s'ouvrait sur la cathédrale de Noyon.

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vendredi, 28 mai 2021

Le serviteur muet

Le serviteur muet s'avançait vers nos nappes armoriées. Son habit noir et blanc lui donnait l'air inférieur et serait aujourd'hui du plus bel effet, avec ses étoffes fines et ses coupes élégantes, à nos tables industrielles vers lesquelles nous acheminons nos corps couverts de sapes made in China.

(Décantation ! Qui se souvient de la dernière décantation ?)

 

Le serviteur muet au bouton de porcelaine à trois plateaux d'argent demeurait sur la nappe brodée. Ses pétales de pensées et de cœur-de-Marie dégringolaient des cascades de fruits et des collines de gâteaux. Et ce fleuve de pensées et d'amour nous est mort à jamais ! Enchaînés que nous sommes à nos neuves libertés, nous avons perdu le fil du temps et le do de nos clarinettes familiales.

(Carafage ! Qui a gardé le goût du Pommard de l'an III ?)

 

Le serviteur muet reviendra au dernier soir du monde. Ce sera le dernier repas, au dernier jour du tout dernier été. Sous le geste auguste d'un Dieu réinventé, tout se figera dans la beauté majestueuse du dernier service. Penché sur le serviteur muet, le serviteur timide prononcera le dernier mot avant la fixation des rires et des poses du banquet final, sur le marbre de l'éternité.

(Incantation ! qui devine la dernière incantation ?)

vendredi, 21 mai 2021

Le charme désuet de l'intelligence

jeudi, 20 mai 2021

Rue d'Assas

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Comme on ne remontera jamais le fil du temps, jouons aux cartes, disais-tu. C'était rue d'Assas, les soirs printaniers, après le dîner. Il y avait la promenade aux jardins Gaston Monnerville et Marco Polo, la pause assise sur la fontaine des Quatre-Parties-du-Monde de Carpeaux, le retour par la rue Michelet. Les crapettes succédaient aux crapettes, c'était le seul jeu de cartes accepté entre ces murs. Les verres d'eaux-de-vie de baies de houx succédaient aux verres d'eaux-de-vie de baies de houx, c'était la seule eau de vie bue à cette table de bridge à battants. 

C'était l'enclos du temps, le temps suspendu, j'ose même quelquefois penser que c'était tout simplement l'enclos du temps suspendu. On ne s'y sentait pas enfermé à cause des senteurs des vieux livres, des bougies, du bois ciré et des plantes qui passaient les feuilles par les deux fenêtres entrouvertes. On ne s'y sentait pas immobile grâce au pétillement de l'esprit et au charme immanent de la sérénité.

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mercredi, 19 mai 2021

Passe passe le temps...

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Londres, avril 1971. Venexiana rentrait de trois années au Venezuela. Elle n'était pas encore enceinte de Barth. Elle avait arrêté l'héroïne et repris la guitare. Nous écoutions George Moustaki à Londres et Cats Stevens à Paris ; la musique nous berçait et nous pensions que nous tenions l'avenir dans nos mains, alors qu'il coulait entre nos doigts comme le sable. Vous nous enviez notre jeunesse, cette jeunesse, vous nos enfants enfermés dans des vies au passé morne, au présent cadré, sans avenir. Mais peut-être que vos enfants à vous seront joyeux à vingt ans. 

lundi, 17 mai 2021

La ville argentée

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C'était sa névrose, sa douleur, son martyre, il entendait sans cesse la Symphonie No 2 de Rachmaninov. Il avait peur de la mort car il croyait possible qu'au-delà de ce monde, au-delà de cette vie, il continue à subir l'audition involontaire et permanente de cet opus beau mais angoissant. C'était venu un soir, il avait souri en se rendant compte que cette symphonie, qu'il venait d'écouter, se rejouait intégralement et de manière très réaliste en son esprit, mais cela avait duré toute la nuit, puis le lendemain, le surlendemain, des semaines, des mois, des années. Dix ans plus tard, il disait qu'il aurait préféré n'importe quel autre acouphène, ce dont je doutais. La symphonie No 2 de Rachmaninov est intelligente et il était donc baigné d'intelligence à chaque instant, et même si c'était toujours la même intelligence sonore, la même universelle angoisse, la même douceur déchirante, la même grinçante plainte, l'intelligence l'emportera toujours à mes yeux et à mes oreilles sur la bêtise. 

Pourtant je ne nie pas sa souffrance, son calvaire incompris, son crâne hanté. 

C'est la précision même de ce mirage auditif qui l'effrayait, le fait qu'il n'y avait jamais d'improvisation, de variation ni même d'erreur.

Oui, bien sûr, il avait essayé d'écouter des versions enregistrées, en décalé avec sa version intérieure, mais alors c'était pire : les deux versions cohabitaient et il voulait se tuer. Il s'était rendu à des concerts, pour obtenir ce même résultat tragique. Rien, rien, rien ne pouvait plus empêcher ces notes complexes, pures, cette recette musicale parfaite, de détruire toute forme de vie, d'absence, de silence et de ce vide dont nous avons tous besoin et qu'il ne connaissait plus depuis tant de décennies. 

dimanche, 16 mai 2021

Lettre à l'Homme

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Nos veuves aussi souffrent. Nos orphelins survivent peu. La vie est un combat, l'amour est un combat, la mort est un combat. Seul le ciel qui nous domine est douceur, quand il donne l'eau pour la langue et la lumière pour les yeux.
Le Cerf

samedi, 15 mai 2021

Le cours du cardano

Le cours du cardano suit son cours sans se soucier des vaguelettes qui le traversent. Cryptomonnaie plus élégante que toutes, le cardano décline ses références sans se soucier des ignorances ou des snobismes. Ada Lovelace, un prénom de femme pour l'unité de la monnaie. Jérôme Cardan en figure tutélaire inconsciente et immuable. Père et fille de fortune, Cardano et Ada, suivent leur cours sans livre blanc, leurs ères errant comme des crypto-hères numériques sous la guidance d'Atala, avatar du héros romantique de François-René. Oui, c'est une chaîne, une chaîne de nœuds, de nœuds gordiens en source libre.

Et mon frère, tes yeux rivés sur la monnaie que d'autres décrient, tu pilotes nos vies en t'en rendant à moitié compte. 

vendredi, 14 mai 2021

La reddition n'aura pas lieu

- Ne faudrait-il pas que cela cesse ?

- Non.

- Ne faudrait-il pas que nous tentions de converser d'une manière aimable ?

- Non.

- Ne conviendrait-il pas alors de nous séparer ?

- Non.

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dimanche, 02 mai 2021

En embuscade

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Il a fallu lire à voix haute Palme, de Paul Valéry. 

Il a fallu prendre le violon alto et rejouer la sonate pour alto seul, de Hindesmith.

Il a fallu chanter le psaume du jour :  psaume 130, psaume de la paix. 

Il a fallu charger la carabine. 

Il a fallu viser la bonne fenêtre. 

Il a fallu imposer le silence. 

Il a fallu descendre l'escalier. 

Il a fallu sourire à la gardienne. 

Il a fallu saluer le cafetier. 

Il a fallu passer devant les les gardiens du ministère. 

Il a fallu traverser la ville. 

Il a fallu embrasser les enfants. 

Il a fallu relire La ballade de la mer salée. 

Il a fallu mixer un pisco sour. 

Il a fallu éteindre la lumière. 

Il a fallu oublier. 

Il a fallu recommencer.

 

samedi, 01 mai 2021

Stance (poème du printemps 2021)

Une cigarette d'enfance, stance ;

(et ta peau sur mes os).

Un jardin d'hiver au printemps, un taon ;

(Je ris, je perds mes eaux).

Les deux dalmatiens de la rue de Bellechasse, bonne chasse ;

(Et les chiens du passé).

L'allegretto de la septième symphonie de Beethoven, sonore mangrove ;

(Et les sons trépassés).

Une fenêtre à bouton de crémone, senteur d'acétone

(Le bois racle la pierre).

Un frère de trente-six ans et son fils de quatre ans, Bertrand ;

(Oui, Bertrand, fils de Pierre).

Un désir trouble qui s'enfuit, tout fuit ;

(J'aurais peur d'éprouver).

La beauté d'un visage inconnu, regard nu ;

(Nos pensées réprouvées).

Le chant de la merlette tout le jour, contrejour ;

(L'aiglonne la jalouse).

La porte d'un immeuble majestueux, songe halitueux.

(Une guitare andalouse).

 

C'était le poème du printemps 2021 !

Tu disais des poèmes aux quatre saisons. Tu n'es plus. Il faut bien que quelqu'un te succède à cette valse de mots.

voici, Le vieux majordome, le poème de l'hiver 2017 ;
voici Fazil, le poème du printemps 2017 ; 
voici Dans la chambrée, le poème de l'été 2017 ; 
voici Silentium, le poème de l'automne 2017, ; 
voici Héroïne, le poème de l'hiver 2018 ; 
voici Tbilissi, le poème du printemps 2018 ; 
voici Portrait d'été, le poème de l'été 2018
voici Pluie d'étoiles, le poème de l'automne 2018 ;
voici Spectre, le poème de l'hiver 2019 ;
voici Les champs de persil, poème du printemps 2019 ;
voici Antigua, poème de l'été 2019,
Voici Humus, poème de l'automne 2019.
Voici Je descends l'escalier du temps, poème de l'hiver 2020
Voic
قسنطينة, le poème du printemps 2020
Voici Plombières-les-bains et Port-Saint-Rêve des Morts, les poèmes de l'été et de l'automne 2020
Voici Sils, le poème de l'hiver 2021

vendredi, 30 avril 2021

"Sur fond de sidération mondiale suscitée par la psychose généralisée"

Désormais, toute la planète, depuis le simple village jusqu’à la grande mégalopole, en passant par toutes les «maisons», sont soumis aux lois d’exception, à l’état de siège, au couvre-feu, à la surveillance technologique. A la dictature du confinement. Au confinement de la démocratie.

Un article efficace du journal Algérie Patriotique, signé Mesloub Khider