jeudi, 11 août 2022
Un bout de pays
Je vous propose ce fragment d'un bel article de Pierre Cartier, UN PAYS DONT ON NE CONNAITRAIT QUE LE NOM
Pour Grothendieck, les conjectures de Weil ne sont pas tant intéressantes en elles-mêmes que comme test de la solidité de ses conceptions générales. Grothendieck opère une distinction entre les mathématiciens bâtisseurs et les mathématiciens explorateurs – tout en se pensant les deux à la fois. La méthode favorite de Grothendieck s’apparente à celle de Josué à la conquête de Jericho. Il faut emporter la place mais en construisant un système de sapes autour du problème ; et à un moment donné, sans qu’on ait vraiment à livrer bataille, tout tombe. Grothendieck, lui, est persuadé que si l’on arrive à une vision unificatrice suffisante des mathématiques, à pénétrer assez en profondeur l’essence mathématique et la stratégie des concepts, alors les problèmes particuliers ne représentent plus qu’un test que l’on n’a plus besoin de résoudre en soi.
Cette façon de concevoir les mathématiques a assez bien réussi à Grothendieck, même si parfois ses rêves l’entraînaient trop loin et que Dieudonné et Serre aient dû lui servir de garde-fou. Reste que Grothendieck n’ayant accompli que les trois quarts du chemin, il dut laisser l’élaboration de la conclusion à Deligne. Ce dernier connaît à fond tous les ressorts, tous les concepts, toutes les variantes de la méthode de son maître. Sa démonstration de 1974 est une merveille de précision, les étapes s’enchaînant les unes après les autres dans un ordre naturel, sans surprise. Si les auditeurs des exposés de Deligne avaient l’impression, jour après jour, que ceux-ci ne comportaient aucune nouveauté – tandis que les exposés de Grothendieck vous introduisaient dans un monde nouveau de concepts toujours plus généraux – le dernier jour, toutefois, tout était en place, et la victoire, acquise. Je pense que cette opposition de méthodes – ou plutôt de tempéraments – constitue la vraie raison du conflit personnel qui les a opposés. Tout comme je pense que le fait que Jean, le disciple préféré, ait écrit le dernier Évangile ne soit pas totalement étranger à la retraite farouche dans laquelle Grothendieck s’est enfermé.
Pierre Cartier, extrait de l'article Un pays dont on ne connaîtrait que le nom
Et puis, une pensée d'Alexander Grothendieck, extraite de Récoltes et semailles :
Mais revenons au rêve, et à l’interdit qui le frappe en mathématiques depuis des millénaires. C’est là le plus invétéré peut-être parmi tous les a-prioris, implicites souvent et enracinés dans les habitudes, décrétant que telle chose "c’est des maths" et telle autre, non. Il a fallu des millénaires avant que des choses aussi enfantines et omniprésentes que les groupes de symétries de certaines figures géométriques, les formes topologiques de certaines autres, le nombre zéro, les ensembles trouvent admission dans le sanctuaire !
Récoltes et semailles, 6.4. (8) Rêve et démonstration
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lundi, 08 août 2022
...à la folie passionnément à l'ammoniaque
(oua oua oua oua oua)
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Saint-Joseph à la Grostière
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samedi, 06 août 2022
Dans la haute sombreur d'une église paria
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mardi, 02 août 2022
" Ils ne manquaient pas de foi, mais de musique"
« Les catholiques ont accueilli sans même un soupir d’agacement quelques-unes des pires déformations de leur foi dans l’ordre de la musique, de l’art et de la littérature, parce qu’ils n’ont jamais entendu vraiment le Tantum ergo ou l’Ave maris Stella. Ils ne manquaient pas de foi, mais de musique : elle n’avait jamais eu chez eux la place qui aurait formé leur goût et leur tête. »
John Senior, IN La restauration de la culture chrétienne, DMM 2001, trouvé ici
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dimanche, 31 juillet 2022
Lectures d'Imenstrom
Installée dans le petit village perché d'Imenstrom, il me prend de lire le seul livre que j'ai trouvé dans le logis que j'habite : Le mont analogue de René Daumal :
"Pour qu'une montagne puisse jouer le rôle de Mont Analogue, concluais-je, il faut que son sommet soit inaccessible, mais sa base accessible aux êtres humains tels que la nature les a faits. Elle doit être unique et elle doit exister géographiquement. La porte de l'invisible doit être visible".
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samedi, 30 juillet 2022
Annonce autodatiste
Désormais, mes très richteriens autodatés, qui se lisent à l'endroit chronologique sur ce billet, pourront aussi, suite à diverses remarques, se lire du plus frais au plus ancien sur cette page là.
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mardi, 26 juillet 2022
Topologie d'un organe fantôme
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lundi, 25 juillet 2022
Saint Jean Bouche d'Or
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mercredi, 20 juillet 2022
L'Etat en phase de radicalisation
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vendredi, 15 juillet 2022
Voler
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jeudi, 14 juillet 2022
Le salut et le meurtre
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lundi, 27 juin 2022
La verveine du soir
(Tu disais des poèmes aux quatre saisons. Tu n'es plus. Il faut bien que quelqu'un te succède à cette valse de mots.)
La verveine du soir, poème de l'été 2022
Un homme s'avance et mon cœur flanche.
Un frère se lève ; mon amour renaît.
À l'heure des femmes vindicatives en abondance, je regarde vers ceux qui voient leur pouvoir s'effriter.
Je devrais apprendre à me taire, la parole trahit la pensée.
J'irai vivre au bord d'un étang. L'été, les crapauds chanteront dans l'arrière-cour.
Mes yeux retrouveront l'art du détail lointain, le chien m'indiquera l'heure de l'âme.
Et la verveine du soir, et le brame de l'aurore...
voici, Le vieux majordome, le poème de l'hiver 2016-17 ;
voici Fazil, le poème du printemps 2017 ;
voici Dans la chambrée, le poème de l'été 2017 ;
voici Silentium, le poème de l'automne 2017, ;
voici Héroïne, le poème de l'hiver 2017-18 ;
voici Tbilissi, le poème du printemps 2018 ;
voici Portrait d'été, le poème de l'été 2018,
voici Pluie d'étoiles, le poème de l'automne 2018 ;
voici Spectre, le poème de l'hiver 2018-19 ;
voici Les champs de persil, poème du printemps 2019 ;
voici Antigua, poème de l'été 2019,
Voici Humus, poème de l'automne 2019.
Voici Je descends l'escalier du temps, poème de l'hiver 2019-20
Voici قسنطينة, le poème du printemps 2020
Voici Plombières-les-bains et Port-Saint-Rêve des Morts, les poèmes de l'été et de l'automne 2020
Voici Sils, le poème de l'hiver 2020-21
Voici Stance, le poème du printemps 2021
Voici Rompre, le poème de l'été 2021
Voici Renouer, poème de l'automne 2021
Voici Aprnée vosgienne, poème de l'hiver 2021-22
Voici Odessa, poème du printemps 2022
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lundi, 13 juin 2022
Tous ces mariages d'amour...
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samedi, 04 juin 2022
Encore un peu de temps...
Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus ;
mais vous, vous me verrez, parce que je vis, et que vous vivez.
Evangile selon StJean
Morceau d'un commentaire de Saint Jean d'Avila, docteur de l'Eglise :
De même que Jésus Christ prêchait, le Saint Esprit prêche à présent ; de même qu'il enseignait, le Saint Esprit enseigne ; de même que le Christ consolait, le Saint Esprit console et réjouit. Que demandes-tu ? Que cherches-tu ? Que veux-tu de plus ? Avoir en toi un conseiller, un pédagogue, un gardien, quelqu'un qui te guide, qui te conseille, qui t'encourage, qui t'achemine, qui t'accompagne en tout et pour tout ! Finalement, si tu ne perds pas la grâce, il sera tellement à ton côté, que tu ne pourras rien faire, ni dire, ni penser qui ne passe par sa main et son saint conseil. Il sera pour toi un ami fidèle et véritable ; il ne t'abandonnera jamais si tu ne l'abandonnes pas.
De même que le Christ pendant sa vie mortelle opérait de grandes guérisons et répandait sa miséricorde dans le corps de ceux qui avaient besoin de lui et l'appelaient, de même ce Maître et Consolateur opère des œuvres spirituelles dans les âmes où il demeure. Il guérit les boiteux, il fait que les sourds entendent, il donne la vue aux aveugles, il ramène les égarés, il enseigne aux ignorants, il console les affligés, il encourage les faibles (cf Mt 15,31). Le Christ faisait ces œuvres si saintes parmi les hommes, et n'aurait pas pu les faire s'il n'avait pas été Dieu ; il les faisait avec la nature humaine qu'il avait assumée, et nous disons donc qu'elles ont été faites par un Dieu-homme. De même ces autres œuvres que fait ici-bas le Saint Esprit dans le cœur où il demeure, nous les appelons œuvres du Saint Esprit avec l'homme, considéré comme élément secondaire.
Ne peut-on considérer comme malheureux et infortuné celui qui ne possède pas cette union, celui qui ne possède pas un tel hôte dans sa maison ? Dites-moi, l'avez-vous reçu ? L'avez-vous appelé ? L'avez-vous importuné pour qu'il vienne ? Que Dieu soit avec nous ! Je ne sais pas comment vous pouvez vivre privés d'un si grand bien. Voyez tous les biens, toutes les grâces et les miséricordes que le Christ est venu faire aux hommes : ce Consolateur les répand toutes dans nos âmes.
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