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samedi, 23 novembre 2019

L'ombre d'une foi

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Between the bars, le verre d'alcool s'exprime à travers la voix d'Elliott Smith, ce matin je vois le monde en noir et blanc. Le Christ s'est arrêté aux Sables d'Olonne, probablement à cause de la brume poussiéreuse qui balaye les plages et les vagues. Mousse d'écume, musique douce, silhouettes passantes, ordinateurs statiques. Moi intérieur stoïque, sans frontière précise, sans identité définie. Quelque chose de soluble nous mélange ce matin, le monde et moi. Le manque de café, l'amour du rien, l'appel du vide, la voix lointaine des êtres aimés, perdus, s'efface. Comme sont complexes les inextricables liens de la famille et du compagnonnage amical, professionnel. Chaque mouvement du moindre être serre les cordes et blesse les encordés. Au fond des salles de shoot, d'ailleurs, somnolent les souffrances des étouffés. Dans la nuit noire et glaciale de la ville, sous les ponts, demeurent ceux dont les liens ont été tranchés. Délivrés, et, par la même occasion, assassinés. La lenteur de nos morts contraste avec celle de ceux que le destin a frappé plus clairement. Sachons toutefois, sachons-le sans l'ombre d'un doute, qu'à l'intérieur de l'âme, inextinguible, brille une joie.

Commentaires

Le christ s'est arrêté à Eboli. Je ne pense pas qu'il soit allé plus loin.

Écrit par : Psalmo | samedi, 23 novembre 2019

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Peut-être. Mais peut-être vous trompez-vous.

Écrit par : Edith | samedi, 23 novembre 2019

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Chère, si chère Édith,
Ce billet fait écho à un commentaire que tu fis en 2012 sur une de mes publications de 2005 et que je "remets" aujourd'hui.
Rien n'a changé, tes mots enchantent les brumes de l'âme et, pour un peu, on aimerait son inaptitude au bonheur.
Je t'embrasse fort

Écrit par : Henri-Pierre | mercredi, 04 décembre 2019

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Cher Henri-Pierre, après une ou deux longues heures à naviguer sur ton beau blog, je viens de retrouver ce commentaire que tu évoques :
Les anges de l'hiver ont des visages trop aimés. Ils ont des corps enfuis, des âmes qu'on ne veut pas abandonner. Ils ont des secrets au creux des ailes, leur chanson brame encore au milieu de nos nuits hagardes, leur piano tinte un peu dans nos oreilles qui oublient sans vouloir oublier. Leur absence est bleue, comme une note de jazz noyée dans un air trop classique. Et leur souvenir est cuisant.
Mais nous les rejoindrons. Nous passerons chacun notre tour la porte qu'ils ont déjà franchie. Ils seront là, nous tendant leurs bras lumineux pour l'étreinte des retrouvailles. Ainsi va la vie, si proche de son ennemie mortelle.

Écrit par : AlmaSoror | dimanche, 26 avril 2020

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