vendredi, 30 juin 2017
Dans la chambrée
(Tu disais des poèmes aux quatre saisons. J'ai pris ta suite. Il y eut le poème de l'hiver 2017. Il y eut le poème du printemps 2017. Voici celui de l'été 2017).
Un salve regina coule dans la chambrée.
Le soleil catapulte la pierre blanche.
Dans les embrasures, les pigeons bâtissent des nids de brindilles.
La civilisation brûle sa dernière bougie.
Passe un homme au visage familier ;
Sa petite dame nomme une maladie.
Leurs silhouettes errent à travers les champs de gliales.
La crainte étend son ombre sur le mur de leur vie.
J’aurais voulu aimer cet homme qui me ressemble,
Sourire à ce sourire vieilli.
Nos enfances sont des peaux dont la brûlure craquelle,
Quand vient midi.
Une femme s'endort, nue sur un transat blanc ;
L’eau ne pétille plus dans la carafe ;
Je cherche un fils et une fille pour terminer ma route ;
Et ma sœur reviendra panser mon oreille droite.
Le salve regina de Porpora s’éteint.
Il faut attendre encore, dans la maison du vide,
Assise, de longues heures, sur la chaise de solitude
Jusqu’au jaillissement du crépuscule.
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