vendredi, 25 janvier 2019
Spectre
Tu disais des poèmes aux quatre saisons. Tu n'es plus. Il faut bien que quelqu'un te succède à cette valse de mots.
Alors voici, après Le vieux majordome, le poème de l'hiver 2017 ;
après Fazil, le poème du printemps 2017 ;
après Dans la chambrée, le poème de l'été 2017 ;
après Silentium, le poème de l'automne 2017, ;
après Héroïne, le poème de l'hiver 2018 ;
après Tbilissi, le poème du printemps 2018 ;
après Portrait d'été, le poème de l'été 2018,
après Pluie d'étoiles, le poème de l'automne 2018...
...voici le poème hivernal de 2019 :
Spectre
J'ai passé la nuit dans le jardin du mal avec des fantômes bien habillés
Sous une une mer d'étoiles d'apparat.
Au travers des fauteuils de velours nappés d'incarnat,
Des mains glacées, des carafes en cou de cygnes, des ruisselées d'Armagnac.
Il est loin le temps où les poèmes respectaient les vers,
Où les vers concordaient les temps.
Il est loin le temps où je dormais la nuit,
Où je souriais au temps.
Rue La Fayette à Paris, cinquième étage, immense appartement,
Ou villa d'Olonne, quand l'Atlantique trompe le vent.
En bas résille avec des diplomates et des contrôleurs financiers,
Ou en jean fatigué avec les garagistes et leurs amants.
Il s'approche, l'instant où elle viendra me chercher,
Gantée, parée de chaînes, sur sa moto aux dix cylindres,
Pour m'emporter sans un mot dans ses bras éternels
De l'autre côté du néant.
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