jeudi, 28 juin 2012
In Tlicuilitl, poème nahuatl
Ce poème nahuatl, intitulé le foyer, est beau dans sa grande simplicité. Il a été traduit en français par Michel Launey, dans un numéro spécial de la revue Amérindia qui réunissait tous les textes nahuatl compilés par le Mexicain nahua (aztèque) Carlos Lopez Avila, qui passa sa vie à recueillir les éléments de sa propre culture avant qu'ils ne soient recouverts par la cendre, le sang et le coca-cola.
On doit la composition de ce poème à Nezahualcoyotl, grand homme d'Etat du Mexique mort en 1472, c'est à dire peu de temps avant que l'arrivée des Européens ne provoque la mort d'environ 90% des habitants autochtones du Mexique.
Il faut savoir que le foyer, situé au centre de la maison mexicaine (indienne) est le lieu du feu et de la cuisson des aliments. C'est le domaine de la femme et la source de chaleur et de nourriture.
In Tlicuilitl (Le foyer)
No nantzi icuac ni miquiz
Xi nech toca mo tlicuilpa
Ihuan icuac ti tlaxcalmanas
Ompa nopampa xi choca
O ma mère, quand je mourrai
Enterre-moi sous ton foyer
Quand tu iras faire des galettes
Pleures-y pour moi
Ihuan tla aca mitz tlahtlania
No nantzi ! Tlica zenca huel coza ti choca ?
Xi tlananquili, catca xoxoque cuahuitl
Ihuan in poctle te chochoctia
Et si quelqu'un te demande
« Ma mère, pourquoi pleures-tu tant ? »
Réponds-lui que le bois est vert
Et que la fumée pique les yeux
Nezahualcoyotl
Tlacuatzo tlatecutl Tetzcoco
Nezahualcoyotl (Dernier roi de Texcoco)
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