jeudi, 11 octobre 2018
Duo pour ouvrir un exode
Il n'y a qu'Haendel pour vous aider à dire adieu aux maisons qu'il faut vendre, malgré la poussière intime des souvenirs qui nous ont constitué. Je ne le savais pas encore il y a cinq ou six ans, lorsqu'il fallait accomplir le deuil du lieu de vie. J'entrai dans l'ère des lieux de survie, où le cœur n'accroche pas aux particules de l'air. Who calls my parting soul from death ?
Cette question à double voix de ténor et de soprane transporte les fluides spirituels intangibles et permet aux organes vitaux de fonctionner à travers les dérélictions.
Ce duo habile comporte les trois strates de la majesté du passé accumulé, de la trahison frémissante du présent et de l'éveil ressuscité des horizons du lendemain. Si les antibiotiques écrasent sans soigner, si les plantes ne drainent plus, si les prières ne sont qu'appels sans réponse et que l'alcool tourne au vinaigre, le duo d'Haendel, comme un veilleur, marche avec son rythme baroque et sa lanterne de son dans les couloirs du désespoir pour guider l'être en exode.
Ici, ailleurs :
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