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mercredi, 02 mai 2018

Maudit M

M (de l'index des noms de ce blog)

Pierre Mac Orlan

Il est cité dans Des inconvénients qui naissent de leur inconsistance

Amandine Maissiat

Elle est mentionnée dans Musique d'un exil provincial

Émile Mâle

Il est cité dans Saba

Il est cité dans Étoffes de pierre

Il est cité dans Naissance de saint Jean Baptiste à travers les arts

Hector Malot

Il est mentionné dans Une enfance littéraire française : Invitation au voyage II

Il est cité dans La tourelle du hibou

Thomas Mann

Il est cité en exergue de L'amour en trois volets

Il est mentionné dans à Venise après Giorgione

Il est cité dans Tadzio

Il est mentionné dans Puissance et décadence de la bourgeoisie

Il est mentionné dans Toi, le limnologue

Il est mentionné dans Jours étranges

Il est mentionné dans Jean-Christophe : expérience de lecture commune

Il est cité dans Etat-civil sans regard

Il est mentionné dans La ville des écrivains

Il est cité dans Cher Hanno

Esther Mar

Elle est l'auteur d'une Lettre d'amour de droite

Elle est l'auteur de Oh, zones...

Elle est l'auteur de Vendée, 1784 - Rwanda, 1994

Sandor Maraï

Il est mentionné dans La vie magique

Martin

Il est l'auteur de 1984

Frank Martin

Il est mentionné dans Musiques de notre monde

Monique Martin (voir à Gabrielle Vincent)

Thérèse Martin (voir à Thérèse de Lisieux)

Brice Matthieussent

Il est mentionné dans Mémoires de nos lectures

Guy de Maupassant

Il est cité dans Souviens-toi de l'été dernier

Charles Maurras

Il est mentionné dans 5 livres au hasard

Jazz Maynard

Il est mentionné dans Faits et foi

Allec Mellor

Il est cité dans 5 livres au hasard

Il est cité dans Le crime de lèse-majesté

Il est cité dans La torture des hérétiques

Catulle Mendès

Il est cité dans Catulle Mendès et Renée Vivien : quelques vers

Porfirio Meneses

Il est mentionné dans La ville de perdition

Marcia Alejandra Merino

Elle est mentionné dans Clair-obscur à Alma-Ata

Michel-Ange

Son esclave est photographié dans Les yeux, les tombeaux, l'esclave

Sa pieta est comparée dans Pleines de grâce

Il est mentionné dans J'ai replongé

Jean-Christian Michel

Il est mentionné dans Je crois vous reconnaître, homme bizarre qui m'évitez

Stanley Milgram

Il set mentionné dans La quête du courage

Henry Miller

Il est cité dans Si les murs étaient peints en noir

Hubert Mingarelli

Il est cité et mentionné dans Hommes sans mères, d'H Mingarelli

Christophe Miossec

Il est cité (sans que son nom soit mentionné) dans Deuil d'une illusion

Mocke

Il est mentionné dans Le règne de la pluie

Le Moine-Soldat

Il est cité à de nombreuses reprises

Mondkopf

Il est mentionné dans Un samedi soir dans un port en avril

Nils Petter Molvaer

Il est mentionné dans A jamais inconnus l'un à l'autre

Il est mentionné dans Quelle musique écouter dans sa salle de bains ?

Il est mentionné dans Lancement de la rubrique Vol Libre : hymnes au deltaplane

Il est mentionné dans Musiques d'un exil provincial

Il est mentionné dans A jamais inconnus l'un à l'autre

Jean Monnet

Il est mentionné et cité dans Hommage à Jean Monnet

Henry de Montherlant

Il est cité en exergue de Vers la lumière

Il est cité dans La guerre civile

Il est cité dans La guerre civile, scène 6

Il est cité dans ... comme il est facile de juger, et difficile de vivre

Il est mentionné dans Dans l'avenue Desbordes-Valmore

Le maréchal de Montluc

Il est cité dans Mélange de paternités

Pierre Mornet

Il est mentionné dans Hommes sans mères, d'H Mingarelli

Edith Morning

Elle est citée dans Souffle et drogues autogénérées : le psychédélisme au naturel

Ennio Morricone

Il est mentionné dans Musiques de notre monde

James Douglas, dit Jim Morrison

Il est cité dans An angel runs

Il est mentionné dans Carte d'identité, carte de fumée

Il est mentionné dans Villa Montsouris

Il est mentionné dans Souffle et drogues autogénérées : le psychédélisme au naturel

Il est cité dans Le sexe des anges

Il est cité dans Faking the Streets

Il est mentionné dans L'avenue Desbordes-Valmore

Il est mentionné dans Autobiographie (tentative sérieuse)

Moondog

Il est mentionné dans Le groove dans l'écriture et dans le blog

Laurent Moonens

Il est filmé dans Peut-on réaliser une carte géographique parfaite ?

Dylan-Sébastien Möse-Thierre

Il est mentionné dans La vie tranquille de Dylan-Sébastien Möse-Thierre

Il est mentionné dans La vie tranquille de Marc-Alexis

Edith Morning

Elle est citée en exergue d'Intemporalité

Romain Motier

Il est cité dans Traité de la délation

Kevin de Motz-Loviet

Il est l'auteur de Vers

Il est l'auteur d'un extrait de son Journal

Il est l'auteur d'un extrait II de son Journal

Il est l'auteur d'une lettre à L.N.

Il est l'auteur de Aide à vivre

Il est membre de la Confrérie de Baude Fastoul

Il est mentionné dans Kévin

Bob Mushran

Il est mentionné dans Les Basaltiques : critique d'un album musical

mardi, 01 mai 2018

Naissance de saint Jean Baptiste à travers les arts

Un fragment du livre d'Emile Mâle, Les Saints Compagnons du Christ, écrit en 1952 et publié à titre posthume en 1958.

 

« L'Annonciation de saint Jean Baptiste est suivie de sa Nativité. Elle se présente sous des formes qui ne varient guère. Élisabeth est dans son lit ; des servantes s'empressent autour d'elle et généralement deux d'entre elles lavent l'enfant dans un cuvier. Cette nativité de saint Jean Baptiste est donc conçue exactement comme celle de la Vierge telle que les artistes ont l'habitude de la représenter. On aurait de la peine à les distinguer l'une de l'autre sans deux particularités qui caractérisent celle de saint Jean.

La première est empruntée à l’Évangile de saint Luc : « Le temps, dit l’Évangéliste, où Élisabeth devait enfanter, arriva, et elle mit au monde un fils. Ses voisins et ses parents apprirent que le Seigneur avait fait éclater envers elle sa miséricorde et ils se réjouissaient avec elle. Le huitième jour ils vinrent pour circoncire l'enfant et ils l'appelaient Zacharie du même nom que son père. Mais sa mère prit la parole et dit : « Il sera appelé Jean ». Ils lui dirent : « Il n'y a dans la famille personne qui porte ce nom ». Et ils firent des signes à son père pour savoir comment il voulait qu'on l'appelât. Zacharie prit des tablettes et il écrivit : « Jean est son nom », et tous furent dans l'étonnement. Au même instant sa langue s'ouvrit, sa bouche se délia et il parla, bénissant le Seigneur. »

Zacharie écrivant le nom de son fils : telle est la première particularité qui fait reconnaître la nativité de saint Jean Baptiste. Et voici la seconde : la femme qui prend dans ses bras le petit enfant porte le nimbe qui indique la sainteté. Cette femme, en effet, est la Vierge.

Nous entrons ici dans le domaine de la légende. Saint Luc, dans son Évangile, nous dit simplement que la Visitation de la Vierge se prolongea et qu'elle resta trois mois auprès de sainte Élisabeth. Jacques de Voragine dans la Légende dorée et Ludolphe le Chartreux dans sa Vie de Jésus Christ partirent de là pour affirmer que la Vierge avait assisté à la naissance de saint Jean. On voulait que Jésus Christ, encore au sein de sa mère, et le Précurseur au moment de sa naissance, eussent été rapprochés.

(Note de la blogueuse : « au sein de sa mère » signifie ici, non sur son ventre entrain de téter, mais à l'intérieur du ventre, bien au chaud dans le placenta).

Ce n'est qu'à partir du XIVème siècle que l'art a représenté cette légende. L'exemple le plus ancien que j'en connaisse en France se voit dans un détail de l'église Saint-Père de Chartres qui est du XIVème siècle. C'est au XIVème siècle également que ce détail apocryphe apparaît en Italie. On le remarque dans la porte de bronze d'Andréa Pisano au Baptistère de Florence. On voit la Vierge nimbée présentant l'enfant à Zacharie écrivant sur ses tablettes. Il suffira de citer un exemple charmant, une page des Heures d’Étienne Chevalier enluminées par Jean Fouquet, un des chef d’œuvre du musée de Chantilly. L'accouchée, toute pâle, est dans son lit que la sage-femme est occupée à refaire : une commère boit un bol de bouillon qui était sans doute destiné à réconforter la mère exténuée. Une servante verse de l'eau dans un cuvier pour laver l'enfant et elle s'assure avec sa main qu'elle est assez chaude. Une autre, devant la cheminée, fait chauffer des langes. Ce mélange d'ironie, de tendresse et de vérité est le secret de ce charmant peintre. On se croirait, non en Palestine au premier siècle, mais en Touraine au XVème. Ce qui prouve bien qu'il s'agit ici, non d'une scène familière, mais d'un solennel chapitre de l’Évangile, c'est la présence, au premier plan, de Zacharie écrivant sur ses tablettes le nom de saint Jean Baptiste et de la Vierge nimbée portant l'enfant dans ses bras ».

 

On peut lire, d'Emile Mâle, sur AlmaSoror, d'autres fragments :

Sur la reine de Saba

Sur les étoffes de pierre

Et d'Albert-Pomme de Mirimonde, ce commentaire instructif sur une Vanité du musée du Louvre

lundi, 30 avril 2018

Annonciation

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(Le mystère est entrain de naître)

vendredi, 27 avril 2018

Détails

J'ai peur de devenir sourd à l'essence des détails, aux détails du désir. Dans le sein de la matrice, quelque chose qui grossit m'effraie. Les espaces de vie sont petits et mal meublés, l'argent est trop fluide pour pénétrer nos pores bouchées. Celle qui doit revenir fait mine de rebrousser chemin. L'Etat n'a plus mon matricule dans ses fichiers. Il y a la tristesse qui monte, le bonheur qui vacille, l'être chéri à qui l'on ne sait comment s'adresser quand la joie est absente du regard.

Je crois en l'espérance, l'espérance espère en nous.

J'ai des déprimes après chaque sortie dans le monde, de retour à mon silence qui ressemble au vide. Cela me donne l'impression de n'avoir rien construit, que les autres sont du roc et que je ne suis qu'un fantôme de sable.

Je crois en l'espérance, l'espérance espère en nous.

 

K ML

jeudi, 26 avril 2018

Récolte d'une promenade

« Le pire ennemi de la consommation, c'est la satisfaction. Le pire ennemi de la satisfaction, c'est la comparaison ».

Un inconnu qui parlait à son téléphone, rue Rochechouart, hier.

vendredi, 20 avril 2018

Nouvelles des jeunes loups devenus chiens de garde

Je connaissais ces jeunes garçons révoltés, panachés, libres, transgressifs, les voilà se proposant des « piqueniques entre couples avec les enfants », évinçant l'air de rien ceux de la bande qui n'ont pas souscrit au tandem obligatoire.

Le couple est un instrument de domestication exemplaire.

Le couple est le premier moyen que la société utilise pour attacher les adultes à ses lois, les aider à renoncer à leurs rêves, à leur pensée libre, à leur mode de vie propre.

Peu importe qu'un mariage ne dure que trois ou treize ans : mieux vaut plusieurs mises en couple intégrales qu'une longue histoire d'amour libre.

Peu importe qu'on s'allie à quelqu'un de l'autre sexe ou de son propre sexe. La règle est de s'allier, à deux, se comporter à deux, acheter à deux, revendre à deux, procréer ou adopter à deux, car deux est la première condition de la dissolution du Un.

Le mariage ouvert aux couples homosexuels a consacré l'atroce prédominance des « couples » et augmenté encore la traque mentale et psychologique de tous ceux qui vivent d'une manière autonome.

Il y a plus de points communs entre un couple catholique qui milite contre le mariage gay et un couple gay qu'entre ces gens et les individus autonomes. Les premiers ont commencé le grand renoncement de l'individualité et le grand commencement de l’égoïsme de l'entreprise affective et sociale qu'ils forment. Les seconds s'en tiennent écartés. C'est pourquoi on les harcèle de questions, de pitié, de désapprobation, de soupçons et encore de questions, jusqu'à ce qu'ils succombent à la norme du couple.

 

(Katharina F-B me fait remarquer ceci :

Un couple qui dure dans le temps, une famille qui persiste, devient, au fur et à mesure que les années passent, un pouvoir, donc un contre-pouvoir. Par contre, les incessants démariages et remariages permettent de diviser les loyautés affectives et d'anéantir les héritages.

Donc : la prédominance du couple alliée à la liberté de refaire couple et refaire famille plusieurs fois, est un double gage de domestication des esprits (par le couple) et d'anéantissement des patrimoines (par l'éclatement et la recomposition), soit du pain bénit pour la finance sans patrie).

mercredi, 18 avril 2018

Le plein et le vide

Des journées pleines de vide, il m'en faut pour t'aimer, éternité.

lundi, 16 avril 2018

Tbilissi

Tu disais des poèmes aux quatre saisons. Tu n'es plus. Il faut bien que quelqu'un te succède à cette valse de mots.

Alors voici,  après Le vieux majordome, le poème de l'hiver 2017 ; après Fazil, le poème du printemps 2017 ; après Dans la chambrée, le poème de l'été 2017 ; après Silentium, le poème de l'automne 2017, ; après Héroïne, le poème de l'hiver 2018...

Le poème du printemps 2018 :

 

Pavés trempés de Tbilissi et cette main dehors, froide et douce,

aux fraîcheurs tièdes du printemps, nous avancions,

nous devisions dans l'attente, chantant sans nous en rendre compte.

 

À des milliers de kilomètres de Tbilissi, le petit garçon attend les sauterelles.

Au bord du silence, patiente la nasse des deux étangs.

Des deux étangs émanent la tristesse de l'attente,

Dans l'attente, naissent les senteurs du printemps.

Du printemps frêle encore, après ce long hiver,

avant les torpeurs de l'été trop vert,

jaillissent les bulles du désir d'aimer, de partager ses sentiments.

Il ne connaît pas la méchanceté des villes, qui grondent leur impudeur jusqu'au ciel des éphémérides.

Ainsi finit le voyage d'hiver et ses chants de douceur obscurcis par le froid.

 

Dans dix ans, ce garçon sera l'homme qui s'éloigne,

au fond des rues qui partent de l'église Metekhi.

Les poings fermés, orphelin d'enfance et de parents,

Il sera le prince noir des coeurs des prostituées.

 

Pavés trempés de Tbilissi et cette main dehors, froide et douce,

aux fraîcheurs tièdes du printemps, nous avancerons,

nous deviserons dans l'attente, pleurant sans nous en rendre compte.

 

vendredi, 13 avril 2018

Le sexe, la mort, l'argent

Lorsque le sexe tient le haut du pavé et s'étale au su et au vu de tous, la mort disparaît. Elle s'efface de la pensée des enfants des hommes, qui se gardent bien de se souvenir de son existence. Et lorsque, comme une voleuse de vie, elle surgit, immédiatement on l'escamote. Il n'est pas question de veiller un mort, d'exposer le corps, les mots utilisés pour parler aux petits sont empruntés à l'irrationnel et à l'imaginaire, afin de détourner la réalité.

Lorsque la mort s'invite dans la culture et se vit au su et au vu de tous, le sexe disparaît. Il s'efface de la conscience collective des enfants des hommes, qui se gardent bien d'évoquer sa puissance. Et lorsque ses effets s'avèrent manifestes, immédiatement on l'escamote. Il n'est pas question de parler de sexe, de dévoiler la nudité, les mots utilisés pour parler aux petits sont empruntés aux contes de fées et à la religion, afin de répudier la réalité.

Entre le sexe et la mort, quel rôle tient ce maître-esclave, l'argent ? Entre le sexe et la mort, il erre comme une âme en peine. Il est cette âme en peine de sens, cette âme en quête de visibilité. Il a soif d'étancher les vrais soifs. Il a soif de redevenir enfin ce qu'il est : un auxiliaire de lien.

samedi, 31 mars 2018

Comme le silence du samedi saint, quand l'église se tait.

« Seul le silence est grand », aussi grand que la peur, aussi grand que la vie.

Comme le silence du samedi saint, quand l'église se tait. Après le procès, la cohue, le lynchage, l'assassinat, vient enfin le silence. Je te dis cela car nous sommes le samedi 31 mars 2018 quand j'écris ces lignes et que je rentre d'une promenade. J'ai enfin monté les marches de pierre en haut desquelles ton message m'attendait. C'était une lettre sans verbe, sans pain, sans vin. C'était notre rencontre, inachevée.

Dès ce jour, je veux consacrer ma vie à ta vie, tourner mon cœur de pierre vers ton cœur de chair. Dès ce jour, je veux pas à pas m'approcher de ta lumière.

La mort n'est jamais seule. Elle vient toujours pour quelqu'un. Elle vient toujours pour toi.

Ne t'inquiète pas. Je t'aime. Ton calvaire est très beau. Sur la colline du crâne, tu t'es agenouillé, tu as posé ton front contre la terre. Tu es entré en tentation. Comme c'était beau.

Tes amis n'ont pas su te veiller, mais tu leur as donné ton sourire en revenant vers eux. Partir, c'est revenir pour toujours.

jeudi, 29 mars 2018

Introspection - photos prises par Sara

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Photos d’Édith par Sara

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Ceci pour vous annoncer, réalisé par Labelwww, le nouveau site de Sara

mercredi, 28 mars 2018

Les miroirs fatigués d'un moi changeant

Dans un vent coulis

Se brisèrent

Nos antiroulis. Ainsi se poursuit le Trident dominical.

Au bord de la latitude du non-sens, loin de la latitude des sens.

 

lundi, 26 mars 2018

Propagande de rue. Avenue Daumesnil, 75012. Mars 2018

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Autres images vues dans la rue : Un monde parfait, l'intox au fil des jours

 

Il y a quelques années, c'était en 2009, dans la triste douceur de l'automne :

On peut lire aussi Les dictatures douces

samedi, 17 mars 2018

Requiem pour la personne que je n'ai pas rencontrée

Introït

Laisse-moi reposer dans la lumière de ce jour sans fin, comme je te laisse errer dans ta nuit incomplète.
Tes deux visages ressemblent au mien, féminin et masculin.
Nous aurions marché, main dans la main, aux cris des enfants et des mouettes,
aux abords des écoles et sur les plages océanes.

Kyrie

Le maître du temps nous domine ; ton ombre se réfléchit sur le mur. Au maître des lieux nous devons la dîme ; mon ombre approche la tienne. Le seigneur des apôtres illumine ; ta silhouette échappe à la mienne.

Graduel

Je me penche sur ton corps, comme une mère sur son enfant, comme la sage-femme stérile sur l'enfant qu'elle a tiré du marasme d'une autre. Je me penche sur ton cœur, telle l'exégète du papyrus des Esséniens.

Trait

De nos faims insatiables, veuille la mort nous absoudre ! De nos désirs de chair, dame à la faux, fais des plaisirs de pierre. Toutes nos soifs étanchées n'auront jamais de suite ni de partage dans ton lit clairsemé.

Séquence

Jour des jours, jour de gloire et de paix, jour de suspense et de mystère, que ce jour où j'ai senti ton existence. Jour de la première attente, chaque jour qui suivit fut jour d'attente. Jour de la deuxième attente, jour de la troisième attente. Au jour de la centième attente, le climat de mon cœur avait connu tous les orages et toutes les pluies, tous les soleils aussi. Jour de toujours et de jamais, éternel jour qui précède un lendemain de chimère.

Offertoire

Maîtres ès psychiatrie et neurologie, qui déambulez dans la chambre blanche de l'hospice en bordure de ville, accordez-moi la suprême délivrance de l'oubli. Daignez mettre un terme à mon obsession, afin que ni mon cortex, ni ma raison ne retiennent plus la flamme de la personne qui ne sait où je suis. Vous qui maniez les armes chimiques au fond des tranchées de gliales, sachez poser sur mon cerveau le baume intègre qui me délivrera de l'amour des spectres. Tenez vos promesses, sur mes douleurs posez vos compresses, maîtres ès neurologie et psychiatrie.

Sanctus

Vive, vive, vive la molécule qui sauve les esprits de leur prison de pensées noires. Vive, vive, vive la molécule dérisoire !

Agnus dei

Homme en blouse blanche, qui possèdes le diplôme, graphes les ordonnances et piques les veines, obtempère ! Donne-moi le repos. De ma frayeur, de ma souleur, de ma langueur, purifie-moi.

Communion

Le rayonnement d'une lumière douce évoque le premier repas des hommes. Le rayonnement d'une lumière douce convoque l'innocence du nourrisson.

Absoute

Au-delà de moi, pour tous les autres, amants de sirènes absentes, amantes de fantômes imprenables, au-delà de moi j'invoque la liberté, la délivrance et la fraternité.

Subvenite

Prenez cette image à laquelle j'ai tant rêvé, prenez ce corps imaginal, prenez ces lèvres qui ne m'ont point baisée, prenez cette caresse qui ne m'a jamais effleurée. Que le songe amoureux qui me hantait s'élève dans les éthers nomades et parcourt toutes les distances ineffables.

In paradisum

Écoutez ce chant qui descend sur le cimetière. Écoutez ces pas qui accompagnent nos pas. Écoutez ces antiennes d'un chœur lointain. Écoutez : l'inconnu surgit en chacun.

Pie jesu

Sempiternelle, notre valse avec celui que nous aurions dû être, sempiternelle. Blanche, l'étreinte avec celui qu'on aurait pu aimer, une étreinte blanche.

Edith de CL 14-15 mars 2018

 

 

vendredi, 16 mars 2018

Evasive idole

Avancer dans la vie, avancer vers le bonheur et vers la mort 

La musique d'Evasion me donne envie de vivre et de créer.

une vie heureuse, est-ce lorsque en mourant un homme se dit, j'ai accompli ce que je voulais, je pars en ayant fait, dit, donné, vécu ce que je voulais

ou bien

est lorsque voyant la mort s'approcher tout près de lui, il demande pardon et dit merci et sourit à Celui qui vient peut-être lui prendre la main...