vendredi, 08 juin 2018
"J'ai trempé ma foi dans l'enfer" Vassili Grossman
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samedi, 02 juin 2018
Des désirs secrets
Une purification, malgré la lourdeur des mots, la banalité des intentions. Un voyage qui se créée malgré l'absence d'harmonie. Des halages, des pauses, la chanson de Johnny Guitar qui rappelle des étés, des bières dans des bars, des attentes trop chaudes. Des halages, des pauses, des désirs secrets. Des non-dits, des impensés, des tentatives de voir clair. J'entends quelquefois mon autre voix surgir du temps passé, revenir un instant, au creux du temps présent.
Et les nuages, par le vasistas, dans les ciel très haut. Des halages, des pauses, des éphémérides. Une femme rousse à qui je n'ai jamais, jamais osé dire la vérité. Une guitare et un garçon qui ne s'appelle pas Johnny. Plutôt Kévin. Je le trouve beau. Nous nous regardons à peine. Comme une rencontre manquée.
C'était avant mes premiers cheveux blancs. C'était quand il restait encore le temps. Le temps de choisir d'autres voies. Le temps d'aimer par d'autres moyens. C'était encore le temps du processus biologique, c'était le temps des insouciances (courses, nuits blanches à la montagne Sainte-Victoire puis grasses matinées jusqu'au zénith, bouteilles du Var et de la Catalogne, nectars ensoleillés). Je regarde cette femme qui a cinquante-quatre ans je crois et qui semble sûre d'elle, mais l'est-elle ? Je ne sais si je l'aime ou la crains, je ne m'en détache pas encore. Elle ressemble un peu à ce que je voudrais être et pense tout ce que je déteste. Et des halages, des pauses, des plaisirs discrets. Avant d'ouvrir le portail à la Mort, cette beauté fatale qui exige un baiser rouge pour vous prendre avec elle pour toujours.
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jeudi, 31 mai 2018
Banale exctraction du jour
J'ai descendu dans mon jardin pour y cueillir du romarin et une vague de tristesse est montée dans mon cœur, sans doute à cause d'un vent venu d'ailleurs. Je me suis allongée au divan des nuages et j'ai laissé venir l'intrication des tristesses, ma tristesse musicale, ma tristesse universitaire et ma tristesse cinématographique. Un paysage sonore défilait devant mes yeux, c'était comme une pensée qui naît au bord d'un monde à demi-dévoilé.
Je suis restée longtemps autour des herbes folles et médicinales, sans accorder d'attention aux grenouilles de la mare ni au choucas des tours qui traçait des cercles au-dessus du chêne rouge d'Amérique (quercus rubra).
Il ne me reste plus qu'à rentrer préparer la ratatouille, sous le signe de la quatrième tristesse, celle qui me sépare des hommes, à cause de leur voix grave, de leur carrure et de leur étrangeté.
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mercredi, 30 mai 2018
Lecture par un après-midi trop chaud
Torpeur sur l'appartement plein de lumière dans lequel je viens de lire un article de Cécile Rastoin/Soeur Cécile de J-A
« La pensée moderne se caractérise par une conscience aiguë de l’historicité des normes et leur remise en cause, la difficulté à penser des frontières et la fascination de l’hybridité, une exigence d’égalité universelle et le refus de la violence exercée au nom de normes. Ces caractéristiques ont paradoxalement leurs racines dans la tradition biblique, comme nous l’avons constaté : l’interprétation des normes au-delà de la lettre à chaque génération, le refus du modèle païen d’humanité à étages (ou castes) et la mission d’une fraternité universelle, au nom d’un père unique. Mais ces caractéristiques ont peu à peu subverti nos réalités les plus familières jusqu’à la racine, elles ont rongé de l’intérieur nos certitudes faciles et nous ont extraits de tout confort de pensée. Notre société de confort est devenue la plus inconfortable intellectuellement qui soit ! La difficulté à penser les frontières et la fascination de l’hybridité semblent, nous l’avons vu, causées par les progrès de l’observation scientifique et les analyses déconstructionnistes. Peut-on y répondre en les intégrant ? »
L'article est lisible ici : What's the trouble ?
... et me change de ma relecture d'hier, dans un autre genre, tout aussi troublant, d'un vieil article d'Yves Bonnardel sur les Cahiers antispécistes : Pour un monde sans respect
Ailleurs sur AlmaSoror : Adélaïde
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lundi, 28 mai 2018
Gwerzioù
Je cherche une langue pour exprimer mes peurs et que la sonorité de leurs mots les dissolve dans la lumière. Je marche sur une route sans panneaux indicateurs et à chaque carrefour, je vais où sont les fleurs. Il y avait un château dans mon enfance lointaine, et près des écuries, les crapauds croassaient quand le serein tombait. Il y avait un château de famille qui dort encore au bord de la rivière rapide, si loin de nous.
Par les persiennes fermées de ce matin tiède, m'apparaissent des éclats d'un avenir incertain. Je n'ai pas encore trouvé le lieu où poser mes valises, où adopter un chien.
Ceux qui sont nés sans patrie, ceux qui ont quitté la leur, ajoutent à nos vieilles antiennes des sons venus d'un dissonnant ailleurs. Ils écrivent sur les murs pour oublier qu'ils n'entendent pas leur voix.
Emmurée dans la mémoire d'un mur de pierre jaune claire, où croassent les crapauds et volètent les libellules, je cherche une langue ancienne où réfugier mon cœur, que la musique des mots le berce sous les étoiles.
K M-L
Sur AlmaSoror :
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dimanche, 20 mai 2018
Au seuil du deuil crépusculaire
Ce jour là, je m'en souviens. Il y avait cette lumière, ma lecture de Jan Zabrana et la chanson Kukushka de Kino (Кино). Je m'étais photographiée au téléphone, on voyait ma tête dans la glace et l'ombre de ma silhouette sur le mur.
Sur AlmaSoror : Deuil d'une illusion
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dimanche, 13 mai 2018
Geminae
Derrière ma politesse, cette sempiternelle gentillesse qu'on ne m'envie pas, tu n'as pas deviné à quel point je suis sans pitié. Je te regarde tomber avec un sourire intérieur. Toi, tu me méprises parce que tu te crois ferme et tu me trouves trop douce, trop faible, trop affectueuse. Tu ne sais pas que chacun de tes coups de canifs a creusé ma puissante indifférence à ton sort. Sûre de ta force, sûre de ton droit, sûre de ta raison, tu agis avec la croyance que tu marches droit sur un chemin rationnel. Je t'observe et, sans rien dire, j'évalue ton approche inconsciente du gouffre. Tu m'envoies des signaux de dédain, soudain tu me tends une main que tu retires aussitôt, tu souris d'une manière fausse, tes reproches sont ineptes, tes solutions bancales, tes idées patraques. Tu penses que je suis à demi-incapable et cela t'agace. Tu as décidé de te détacher de moi, croyant te délester d'un poids. Tu marches à ta perte. Je ne te pousserai jamais dans le vide, je t'ai trop aimée. Mais suis-je encore capable de te crier : attention ! Au moment où tu percutes la falaise ?
Sur AlmaSoror :
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1999
Tu jouais des ondes Martinot, Luc critiquait le remembrement de la France et nous nous adonnions à des jeux noirs et blancs au fond d'une maison de Montreuil-sous-Bois, sans bois ni abeilles, que du béton et des chansons qui depuis sont mortes.
Amour, jeunesse, joie et tristesse, je trônais au centre des étoiles, lune en l'air au milieu du ciel, lune en vierge d'un soir, lune mollement offerte au hamac suspendu entre ciel pollué et pots de coquelicots.
Digitales, deviennent nos caresses depuis que le vent du progrès a chassé la vieillesse.
Et nous prenions parfois la voiture jusqu'à Guitrancourt. Goûters d'anniversaires des enfants des copains : pornographie de décorations roses, de princesses, de dinosaures, de cadeaux en plastique et de bonbons acidulés. Papas buvant des bières, mamans s'observant par en dessous tout en se souriant d'un air complice. Petites filles roses corsetées dans leurs obligations d'être amoureuses et de colorier sans déborder, garçonnets en quête de prairies et de ballons qu'on leur interdisait pour cause de pluie.
Le soir, retour à Montreuil-sous-Bois, vodka Belvédère pour moi et vodka zubrowka « herbe de bison » pour Luc et toi. Tu jouais des ondes Martinot, Luc déchiffrait des algorithmes pour le développement économique de la diagonale du vide et nous nous adonnions à des jeux indicibles dans la chambre noire et blanche d'une maison construite en 1920, retapée en 1960, rafraîchie en 1982 par tes parents un an avant leur mort sur le Périphérique.
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mardi, 08 mai 2018
Ce qui pourrait avoir lieu
Ce qui pourrait avoir lieu est né au bord de tes lèvres hier quelques secondes avant midi. Ce que tu pourrais devenir s'inscrit quelquefois entre tes deux sourcils. Ce que je pourrais vivre m'appelle du tréfonds de mes profondeurs et crie dans la nuit. Ce que nous pourrions partager glisse sur une vague qui ne nous rejoindra jamais.
Sur AlmaSoror : Désir de mort
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mercredi, 02 mai 2018
Maudit M
M (de l'index des noms de ce blog)
Pierre Mac Orlan
Il est cité dans Des inconvénients qui naissent de leur inconsistance
Amandine Maissiat
Elle est mentionnée dans Musique d'un exil provincial
Émile Mâle
Il est cité dans Saba
Il est cité dans Étoffes de pierre
Il est cité dans Naissance de saint Jean Baptiste à travers les arts
Hector Malot
Il est mentionné dans Une enfance littéraire française : Invitation au voyage II
Il est cité dans La tourelle du hibou
Thomas Mann
Il est cité en exergue de L'amour en trois volets
Il est mentionné dans à Venise après Giorgione
Il est cité dans Tadzio
Il est mentionné dans Puissance et décadence de la bourgeoisie
Il est mentionné dans Toi, le limnologue
Il est mentionné dans Jours étranges
Il est mentionné dans Jean-Christophe : expérience de lecture commune
Il est cité dans Etat-civil sans regard
Il est mentionné dans La ville des écrivains
Il est cité dans Cher Hanno
Esther Mar
Elle est l'auteur d'une Lettre d'amour de droite
Elle est l'auteur de Oh, zones...
Elle est l'auteur de Vendée, 1784 - Rwanda, 1994
Sandor Maraï
Il est mentionné dans La vie magique
Martin
Il est l'auteur de 1984
Frank Martin
Il est mentionné dans Musiques de notre monde
Monique Martin (voir à Gabrielle Vincent)
Thérèse Martin (voir à Thérèse de Lisieux)
Brice Matthieussent
Il est mentionné dans Mémoires de nos lectures
Guy de Maupassant
Il est cité dans Souviens-toi de l'été dernier
Charles Maurras
Il est mentionné dans 5 livres au hasard
Jazz Maynard
Il est mentionné dans Faits et foi
Allec Mellor
Il est cité dans 5 livres au hasard
Il est cité dans Le crime de lèse-majesté
Il est cité dans La torture des hérétiques
Catulle Mendès
Il est cité dans Catulle Mendès et Renée Vivien : quelques vers
Porfirio Meneses
Il est mentionné dans La ville de perdition
Marcia Alejandra Merino
Elle est mentionné dans Clair-obscur à Alma-Ata
Michel-Ange
Son esclave est photographié dans Les yeux, les tombeaux, l'esclave
Sa pieta est comparée dans Pleines de grâce
Il est mentionné dans J'ai replongé
Jean-Christian Michel
Il est mentionné dans Je crois vous reconnaître, homme bizarre qui m'évitez
Stanley Milgram
Il set mentionné dans La quête du courage
Henry Miller
Il est cité dans Si les murs étaient peints en noir
Hubert Mingarelli
Il est cité et mentionné dans Hommes sans mères, d'H Mingarelli
Christophe Miossec
Il est cité (sans que son nom soit mentionné) dans Deuil d'une illusion
Mocke
Il est mentionné dans Le règne de la pluie
Le Moine-Soldat
Il est cité à de nombreuses reprises
Mondkopf
Il est mentionné dans Un samedi soir dans un port en avril
Nils Petter Molvaer
Il est mentionné dans A jamais inconnus l'un à l'autre
Il est mentionné dans Quelle musique écouter dans sa salle de bains ?
Il est mentionné dans Lancement de la rubrique Vol Libre : hymnes au deltaplane
Il est mentionné dans Musiques d'un exil provincial
Il est mentionné dans A jamais inconnus l'un à l'autre
Jean Monnet
Il est mentionné et cité dans Hommage à Jean Monnet
Henry de Montherlant
Il est cité en exergue de Vers la lumière
Il est cité dans La guerre civile
Il est cité dans La guerre civile, scène 6
Il est cité dans ... comme il est facile de juger, et difficile de vivre
Il est mentionné dans Dans l'avenue Desbordes-Valmore
Le maréchal de Montluc
Il est cité dans Mélange de paternités
Pierre Mornet
Il est mentionné dans Hommes sans mères, d'H Mingarelli
Edith Morning
Elle est citée dans Souffle et drogues autogénérées : le psychédélisme au naturel
Ennio Morricone
Il est mentionné dans Musiques de notre monde
James Douglas, dit Jim Morrison
Il est cité dans An angel runs
Il est mentionné dans Carte d'identité, carte de fumée
Il est mentionné dans Villa Montsouris
Il est mentionné dans Souffle et drogues autogénérées : le psychédélisme au naturel
Il est cité dans Le sexe des anges
Il est cité dans Faking the Streets
Il est mentionné dans L'avenue Desbordes-Valmore
Il est mentionné dans Autobiographie (tentative sérieuse)
Moondog
Il est mentionné dans Le groove dans l'écriture et dans le blog
Laurent Moonens
Il est filmé dans Peut-on réaliser une carte géographique parfaite ?
Dylan-Sébastien Möse-Thierre
Il est mentionné dans La vie tranquille de Dylan-Sébastien Möse-Thierre
Il est mentionné dans La vie tranquille de Marc-Alexis
Edith Morning
Elle est citée en exergue d'Intemporalité
Romain Motier
Il est cité dans Traité de la délation
Kevin de Motz-Loviet
Il est l'auteur de Vers
Il est l'auteur d'un extrait de son Journal
Il est l'auteur d'un extrait II de son Journal
Il est l'auteur d'une lettre à L.N.
Il est l'auteur de Aide à vivre
Il est membre de la Confrérie de Baude Fastoul
Il est mentionné dans Kévin
Bob Mushran
Il est mentionné dans Les Basaltiques : critique d'un album musical
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mardi, 01 mai 2018
Naissance de saint Jean Baptiste à travers les arts
Un fragment du livre d'Emile Mâle, Les Saints Compagnons du Christ, écrit en 1952 et publié à titre posthume en 1958.
« L'Annonciation de saint Jean Baptiste est suivie de sa Nativité. Elle se présente sous des formes qui ne varient guère. Élisabeth est dans son lit ; des servantes s'empressent autour d'elle et généralement deux d'entre elles lavent l'enfant dans un cuvier. Cette nativité de saint Jean Baptiste est donc conçue exactement comme celle de la Vierge telle que les artistes ont l'habitude de la représenter. On aurait de la peine à les distinguer l'une de l'autre sans deux particularités qui caractérisent celle de saint Jean.
La première est empruntée à l’Évangile de saint Luc : « Le temps, dit l’Évangéliste, où Élisabeth devait enfanter, arriva, et elle mit au monde un fils. Ses voisins et ses parents apprirent que le Seigneur avait fait éclater envers elle sa miséricorde et ils se réjouissaient avec elle. Le huitième jour ils vinrent pour circoncire l'enfant et ils l'appelaient Zacharie du même nom que son père. Mais sa mère prit la parole et dit : « Il sera appelé Jean ». Ils lui dirent : « Il n'y a dans la famille personne qui porte ce nom ». Et ils firent des signes à son père pour savoir comment il voulait qu'on l'appelât. Zacharie prit des tablettes et il écrivit : « Jean est son nom », et tous furent dans l'étonnement. Au même instant sa langue s'ouvrit, sa bouche se délia et il parla, bénissant le Seigneur. »
Zacharie écrivant le nom de son fils : telle est la première particularité qui fait reconnaître la nativité de saint Jean Baptiste. Et voici la seconde : la femme qui prend dans ses bras le petit enfant porte le nimbe qui indique la sainteté. Cette femme, en effet, est la Vierge.
Nous entrons ici dans le domaine de la légende. Saint Luc, dans son Évangile, nous dit simplement que la Visitation de la Vierge se prolongea et qu'elle resta trois mois auprès de sainte Élisabeth. Jacques de Voragine dans la Légende dorée et Ludolphe le Chartreux dans sa Vie de Jésus Christ partirent de là pour affirmer que la Vierge avait assisté à la naissance de saint Jean. On voulait que Jésus Christ, encore au sein de sa mère, et le Précurseur au moment de sa naissance, eussent été rapprochés.
(Note de la blogueuse : « au sein de sa mère » signifie ici, non sur son ventre entrain de téter, mais à l'intérieur du ventre, bien au chaud dans le placenta).
Ce n'est qu'à partir du XIVème siècle que l'art a représenté cette légende. L'exemple le plus ancien que j'en connaisse en France se voit dans un détail de l'église Saint-Père de Chartres qui est du XIVème siècle. C'est au XIVème siècle également que ce détail apocryphe apparaît en Italie. On le remarque dans la porte de bronze d'Andréa Pisano au Baptistère de Florence. On voit la Vierge nimbée présentant l'enfant à Zacharie écrivant sur ses tablettes. Il suffira de citer un exemple charmant, une page des Heures d’Étienne Chevalier enluminées par Jean Fouquet, un des chef d’œuvre du musée de Chantilly. L'accouchée, toute pâle, est dans son lit que la sage-femme est occupée à refaire : une commère boit un bol de bouillon qui était sans doute destiné à réconforter la mère exténuée. Une servante verse de l'eau dans un cuvier pour laver l'enfant et elle s'assure avec sa main qu'elle est assez chaude. Une autre, devant la cheminée, fait chauffer des langes. Ce mélange d'ironie, de tendresse et de vérité est le secret de ce charmant peintre. On se croirait, non en Palestine au premier siècle, mais en Touraine au XVème. Ce qui prouve bien qu'il s'agit ici, non d'une scène familière, mais d'un solennel chapitre de l’Évangile, c'est la présence, au premier plan, de Zacharie écrivant sur ses tablettes le nom de saint Jean Baptiste et de la Vierge nimbée portant l'enfant dans ses bras ».
On peut lire, d'Emile Mâle, sur AlmaSoror, d'autres fragments :
Et d'Albert-Pomme de Mirimonde, ce commentaire instructif sur une Vanité du musée du Louvre
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lundi, 30 avril 2018
Annonciation
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vendredi, 27 avril 2018
Détails
J'ai peur de devenir sourd à l'essence des détails, aux détails du désir. Dans le sein de la matrice, quelque chose qui grossit m'effraie. Les espaces de vie sont petits et mal meublés, l'argent est trop fluide pour pénétrer nos pores bouchées. Celle qui doit revenir fait mine de rebrousser chemin. L'Etat n'a plus mon matricule dans ses fichiers. Il y a la tristesse qui monte, le bonheur qui vacille, l'être chéri à qui l'on ne sait comment s'adresser quand la joie est absente du regard.
Je crois en l'espérance, l'espérance espère en nous.
J'ai des déprimes après chaque sortie dans le monde, de retour à mon silence qui ressemble au vide. Cela me donne l'impression de n'avoir rien construit, que les autres sont du roc et que je ne suis qu'un fantôme de sable.
Je crois en l'espérance, l'espérance espère en nous.
K ML
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jeudi, 26 avril 2018
Récolte d'une promenade
« Le pire ennemi de la consommation, c'est la satisfaction. Le pire ennemi de la satisfaction, c'est la comparaison ».
Un inconnu qui parlait à son téléphone, rue Rochechouart, hier.
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vendredi, 20 avril 2018
Nouvelles des jeunes loups devenus chiens de garde
Je connaissais ces jeunes garçons révoltés, panachés, libres, transgressifs, les voilà se proposant des « piqueniques entre couples avec les enfants », évinçant l'air de rien ceux de la bande qui n'ont pas souscrit au tandem obligatoire.
Le couple est un instrument de domestication exemplaire.
Le couple est le premier moyen que la société utilise pour attacher les adultes à ses lois, les aider à renoncer à leurs rêves, à leur pensée libre, à leur mode de vie propre.
Peu importe qu'un mariage ne dure que trois ou treize ans : mieux vaut plusieurs mises en couple intégrales qu'une longue histoire d'amour libre.
Peu importe qu'on s'allie à quelqu'un de l'autre sexe ou de son propre sexe. La règle est de s'allier, à deux, se comporter à deux, acheter à deux, revendre à deux, procréer ou adopter à deux, car deux est la première condition de la dissolution du Un.
Le mariage ouvert aux couples homosexuels a consacré l'atroce prédominance des « couples » et augmenté encore la traque mentale et psychologique de tous ceux qui vivent d'une manière autonome.
Il y a plus de points communs entre un couple catholique qui milite contre le mariage gay et un couple gay qu'entre ces gens et les individus autonomes. Les premiers ont commencé le grand renoncement de l'individualité et le grand commencement de l’égoïsme de l'entreprise affective et sociale qu'ils forment. Les seconds s'en tiennent écartés. C'est pourquoi on les harcèle de questions, de pitié, de désapprobation, de soupçons et encore de questions, jusqu'à ce qu'ils succombent à la norme du couple.
(Katharina F-B me fait remarquer ceci :
Un couple qui dure dans le temps, une famille qui persiste, devient, au fur et à mesure que les années passent, un pouvoir, donc un contre-pouvoir. Par contre, les incessants démariages et remariages permettent de diviser les loyautés affectives et d'anéantir les héritages.
Donc : la prédominance du couple alliée à la liberté de refaire couple et refaire famille plusieurs fois, est un double gage de domestication des esprits (par le couple) et d'anéantissement des patrimoines (par l'éclatement et la recomposition), soit du pain bénit pour la finance sans patrie).
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