mardi, 22 octobre 2013
22 octobre : billet anniversaire
En 2012, tous les métiers menaient au ciel.
En 2010, où étaient les enfants, monsieur Philippe Ariès ?
En 2009, Laurent Moonens commentait le théorème des valeurs intermédiaires en hommage à Bolzano tandis qu'Édith embrassait Katharina Flunch-Barrows.
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lundi, 21 octobre 2013
L'absence de valeurs chrétiennes
Dans les années 1960, le Vatican a fait avec la liturgie ce que beaucoup de pays ont fait avec l'architecture et l'urbanisme : destruction d'une grande partie d'un patrimoine multiséculaire et construction hâtive de nouveautés fonctionnelles qui vieillissent mal.
Je ne parlerai pas de ces changements liturgiques : abandon d'une langue universelle, abrègement du rite de la messe, traduction de cette messe abrégée dans les langues vernaculaires. Je parlerai d'erreurs de langage que les catholiques (et autres chrétiens) font souvent, en montrant par ces erreurs inconscientes, mais pas innocentes, qu'ils commettent de grands écarts par rapport à la foi qui devrait être la leur.
En parlant de valeurs chrétiennes, les chrétiens démontrent qu'ils sont entièrement convertis à la pensée laïque. En effet, une valeur est quelque chose de fondé sur la raison et le concensus. Ainsi, les valeurs républicaines n'ont rien d'une vérité révélée par un Dieu ni d'une vérité scientifique déduite après une étude rigoureuse : c'est un consensus humain, né de la réflexion de la communauté des hommes libres qui forment la République. Contrairement à la révélation divine, aux vertus cardinales et théologales, aux commandements, les valeurs ont vocation à être discutées, remises en question, modifiées en fonction de l'avancée de la raison humaine. Or le christianisme est une religion de la transcendance, et ce que cette religion propose, n'a rien de discutable ou de modifiable. Transformer le dogme de la confession chrétienne catholique en valeurs, revient à le trahir.
En parlant de former des élites chrétiennes, les chrétiens démontrent encore qu'ils se sont éloignés du message christique pour adopter des sentiments laïcs et une vision du monde sans religion. L'élite chrétienne, selon la tradition, se compose des âmes sanctifiées, des saints et de ceux qui leur ressemblent, de ceux qui iront directement au paradis sans passer par le purgatoire. En aucun cas, une gent de hauts diplômés, de dirigeants ou de riches ne peut constituer une quelconque élite chrétienne. Tout au plus forment-ils des élites laïques pratiquant la religion chrétienne.
Des valeurs chrétiennes, portées par une élite chrétienne ? Ce serait une hérésie à l'état pur. Il n'y a pas de valeurs chrétiennes, il n'y a que des vertus inaliénables, que la raison peut comprendre, mais qu'elle n'a pas vocation à modifier. Ainsi la foi, l'espérance, la charité, ou encore la communion des saints, l'obligation de ne pas pêcher contre le saint-esprit. Personne, pas le moindre clerc, ne peut prétendre tirer d'une vertu ou d'un commandement, une valeur. Les vertus et commandements sont à pratiquer tels quels, dans leur essence sacrée et n'ont pas à être traduits en comportements laïcs.
Quant à l'élite chrétienne, elle existe certes, mais n'a strictement rien à voir avec l'élite d'une société. Nous verrons au jour du jugement si nous en avons fait partie ou non, de l'élite chrétienne, et ce, que nous soyons trisomiques ou diplômés de l'école polytechnique.
Si dans une église ou dans une revue estampillée catholique, un évêque, même sincère, vous recommande de suivre les valeurs chrétiennes qui portent l'église, vous pouvez être certain que ce pasteur n'a pas beaucoup de chances de vous entraîner vers les portes du ciel.
Edith de CL
Le catholicisme sur AlmaSoror :
Solstice d'été ou la Saint-Jean
Évangélisation et assimilation
Et moi j'écoutais, crevant d'ennui
Tous les métiers mènent au ciel
L'abbé Suger, maître de l'an 3000
Pleines de grâce : pietas de Rome et du Poiré-sur-Vie
John Littleton, un Américain à Reims
Familles, fières de vos mensonges
Cœur de pierre, Pierre qui Vire
Chefs de guerre et de religion
Amour d'un homme pour son petit garçon
Attendant la Jérusalem céleste
Je vois les chevaliers traverser les mers
Commentaire de Mirimonde sur une vanité
Ma rencontre avec Anne-Pierre Lallande, chrétien, anarchiste, antispéciste
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dimanche, 20 octobre 2013
Cosima au jour le jour
Le journal que tint Cosima Wagner est riche d'enseignement sur la vie de son époux, traversée de crises d'exaltation et de désespoir.
Âgé de 58 ans, il décide soudain de renoncer à écrire sa biographie (cette décision ne durera pas plus de quelques jours), car, s'effondre-t-il, "Je crois qu'il s'en dégagera une horrible monotonie pour le lecteur : toujours des projets qui ne mènent à rien !"
Ô Richard Wagner, tu apparais parfois dans nos humbles sentiers almasororiens :
Dignité de l'artiste et du public
Sur la confrérie de Baude Fastoul
(J'avais encore noté cette phrase de Cosima Wagner : « c'est le rêve de la vie ; on est dévoré de nostalgie dans l'attente de quelque chose, et, quand ce quelque chose est atteint, on ne peut plus en jouir »).
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vendredi, 18 octobre 2013
mille et une grues
Sur le blog 1000 grues aujourd'hui ou hier, cette photo de Mavra :
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jeudi, 17 octobre 2013
Mémoires d’une voyouse
Une histoire d'Edith de CL, photo-illustrée par Sara
Avertissement
Enfants, ne lisez pas ce qui va suivre.
C’est une histoire avec des salauds, des délits, des remords.
C’est une histoire pour les filous, pour les méchants, pour les gueux.
Hors-la-loi
Je suis une malfrate, une hors-la-loi. Si vous connaissiez tous les crimes que j’ai commis, vous fermeriez cette webpage et vous vous enfuiriez en courant vers des sites moins terribles. Ah ! ah ! ah ! Je fais peur aux bonnes gens, aux honnêtes gens, aux petites gens et même aux gens qui ont de l’entregent.
Toutes les histoires que j’ai vécues dans ma vie ont fini comme dans un film noir : course poursuite avec la police, batailles, hurlements, prison. Mais l’histoire que je veux vous raconter tourne différemment.
Adieu Johnnie Walker
En ce temps là, j’avais arrêté de boire. Quand une hors-la-loi arrête de boire, c’est TRES dangereux.
Pourtant, il le fallait. Le docteur m’avait dit : « c’est Johnnie Walker ou vous ». Johnnie Walker, c’est le type qui est dessiné sur les bouteilles de whisky.
-En êtes-vous sûre, docteur ? Lui demandai-je effrayée.
-Sûr.
-Dis-moi la vérité, minable ! Lui hurlai-je en pointant Coco sur son cœur. (coco, c’est mon flingue. Coco était mon meilleur ami).
-Hélas oui, répondit courageusement le docteur.
J’ai donc dit : Adieu Johnnie Walker. J’ai rempli mon frigo de jus de fruits, de Coca-Cola et de yaourts. J’ai pleuré tous les soirs, mais j’ai tenu le coup.
Bon anniversaire, pauvre idiote !
J’avais une longue vie de voyouse derrière moi.
Grâce à mes cachettes et à mon intelligence, les policiers ne me trouvaient jamais. Les gens qui savaient où j’étais n’osaient pas me dénoncer de peur que je les butte avec Coco.
Le soir de mon anniversaire, je m’apprêtais à déguster un immense gâteau à la fraise quand je me rendis compte que je n’avais aucun ami. Mon âme éclata en sanglot (mais mon visage resta très dur).
Je me regardai dans la glace et murmurai :
- Bon anniversaire, pauvre idiote !
Je pointai Coco vers mon cœur, mais il refusa de me planter.
- Que ferai-je sans toi ? Me demanda-t-il.
Alors je rangeai Coco dans un tiroir et j’allai me coucher.
Ce soir là, je décidai de transformer ma vie.
Le procès
J’étais en train de me demander comment devenir honnête quand les journalistes, les juges et les policiers me tombèrent dessus. Cela arriva par un soir de septembre. C’était l’automne et Paris était beau.
On m’arrêta alors que je marchais tranquillement sur le boulevard Raspail.
Mon procès fut rapide. Le juge parla avec éloquence.
Il relata mes crimes:
-
17 pompiers remplis d’hématomes, tous malmenés par l’accusée à la fin d’une rixe dans le terrible quartier de Pigalle.
-
4 hommes et 5 femmes séduits et manipulés par l’accusée pour lui donner de l’argent.
-
480 tonnes de chocolat, bonbons et yaourts à la fraise volés par l’accusée dans 140 magasins.
-
Une vieille femme effrayée et contrainte de laisser l’accusée jouer avec son chien yorkshire.
A la fin du procès, le juge cria : « qu’on jette l’accusée en prison ! » Des applaudissements s’élevèrent dans la salle. On me menotta, on m’emmena.
Au trou !
Au trou (c'est-à-dire en taule, en cabane, au violon, au placard, en prison), je réfléchis beaucoup.
Trois religieux vinrent me parler de Dieu. Cela m’intéressa mais je n’arrivai pas à choisir entre les trois religions, alors je laissai tomber.
Les mois passaient. Peu à peu, j’arrêtai de ricaner en pensant aux coups que j’avais faits.
Au bout d'un moment, je commençai même à lire des livres.
Enfin, je décidai d’arrêter cette vie de perdition et d’écrire l'histoire de ma vie.
Ma rédemption
J’étais respectée dans toute la prison. Les autres filles me craignaient. Elles me donnaient leur dessert.
L’une d’elle s’appelait Stella. Elle m’apprit à parler avec mon cœur. Nous rêvions de marcher ensemble dans la ville, en liberté.
- Tu sortiras d’ici avant moi, me disait-elle.
- Je préparerai tout pour notre vie, répondais-je. On aura notre frigo, des fenêtres sans barreaux, un chat.
La veille de ma sortie de prison, elle me prit la main. « Je sais que tu m’oublieras, me dit-elle, mais sache que tes yeux ont transformé ma vie ».
« Je ne t’oublierai pas », pensai-je dans ma tête.
L’amitié
Quand je sortis de prison, la lumière de la vie me stupéfia. Lors de mon procès, la société m’avait confisqué sans vergogne mes biens durement volés. Dépitée, je décidai de gagner ma vie honnêtement. Je trouvai un boulot dans un bar.
Le jour, je servais dans un restaurant des assiettes de fromage et des chocolats chauds à d’honnêtes gens.
La nuit, je me réfugiais dans ma piaule, au septième étage d’un immeuble. Par la fenêtre, les toits de la plus belle ville du monde m’apparaissaient éclairés par la lune. J’écrivais ma vie palpitante sur mon ordinateur. Je racontais tous mes coups, toutes mes planques, tous mes secrets, pour publier mes mémoires à titre posthume. Mon œuvre s’appelait : les Mémoires d'une voyouse.
Parfois je regrettais Coco. La vie est si facile quand on peut pointer son flingue sur les gens énervants ! Mais je pensais à Stella. Elle et moi, nous nous étions promis de devenir sages comme des images. Un jour, elle sortirait de prison… Alors la vie serait douce comme l'amitié.
FIN
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mardi, 15 octobre 2013
Abide with me
Abide with me; fast falls the eventide;
The darkness deepens; Lord with me abide.
When other helpers fail and comforts flee,
Help of the helpless, O abide with me.
Swift to its close ebbs out life's little day;
Earth's joys grow dim; its glories pass away;
Change and decay in all around I see;
O Thou who changest not, abide with me.
Not a brief glance I beg, a passing word,
But as Thou dwell'st with Thy disciples, Lord,
Familiar, condescending, patient, free.
Come not to sojourn, but abide with me.
Come not in terrors, as the King of kings,
But kind and good, with healing in Thy wings;
Tears for all woes, a heart for every plea.
Come, Friend of sinners, thus abide with me.
Thou on my head in early youth didst smile,
And though rebellious and perverse meanwhile,
Thou hast not left me, oft as I left Thee.
On to the close, O Lord, abide with me.
I need Thy presence every passing hour.
What but Thy grace can foil the tempter's power?
Who, like Thyself, my guide and stay can be?
Through cloud and sunshine, Lord, abide with me.
I fear no foe, with Thee at hand to bless;
Ills have no weight, and tears no bitterness.
Where is death's sting? Where, grave, thy victory?
I triumph still, if Thou abide with me.
Hold Thou Thy cross before my closing eyes;
Shine through the gloom and point me to the skies.
Heaven's morning breaks, and earth's vain shadows flee;
In life, in death, O Lord, abide with me.
Henry Francis Lyte (1793 –1847)
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12 ans plus tard
Je n'y ai pensé qu'une seule fois. C'était il y a treize ans, dans l'avion petit qui m'emportait vers Helsinki. Il pleuvait, la pluie aspergeait le hublot et floutait l'image que j'avais des nuages. Il n'y avait plus personne autour de moi. L'hôte de l'air allait et venait, vaquait au service des autres passagers. J'étais si sage, je ne ressemblais à rien d'autre qu'un être humain qui ressemble à tous, sans rien de spécial, de dérangeant ou de charmant. Je partais peut-être pour toujours, pourtant au fond je savais que je reviendrais bientôt prendre la place terne que je tenais depuis si longtemps et dont la grisaille monotone, la sonnerie monocorde, annihilait mes émotions. Mort-vivante, comme tant d'entre vous ; jeune fille qui sait qu'elle a déjà renoncé aux grandes inondations. J'avais un peu peur dans la boite volante, pas trop. Un soda sans saveur, sans doute un sandwich, et j'y ai pensé. C'était une idée nouvelle et si évidente, qui me tentait, qui me paraissait à portée de main. Un instant, j'ai eu la vie devant moi. Une autre vie.
J'y songe aujourd'hui, aujourd'hui bien qu'il ne pleuve pas. Dehors, l'automne annonce les frimas à venir. La semaine dernière, la vigne-vierge était encore un peu verte. Elle est bordeaux, orange, rouge maintenant. Je repense à ce trajet Paris-Helsinki, aux battements de mon cœur, à l'idée qui passa, à l'atterrissage finalement, à Katharina et Manuel qui attendaient. À l'oubli d'un appel, au retour au pays, aux autres voyages à moitié bâclés. Qu'elle était belle, cette vie qui m'attendait. Mais je cherchais quelqu'un quelque part, c'est cette quête inassumée qui guidait mes pas là où je savais qu'il n'y avait rien.
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15 octobre : billet anniversaire
2012 ? La laideur du monde moderne.
2009 ? Lord Byron !
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lundi, 14 octobre 2013
Occident
Ma patrie se réveille au matin des amours,
Les jambes brisées par le cerveau ;
Nos luttes sans sommeil nous ont parés d'atours
Aigus comme des ciseaux
Par la vitre du train, les sapins s'émerveillent
De nos cohortes d'animaux ;
L'étranger s'est enfui à force de nos veilles
Et nous retrouvons nos hameaux.
Il a pourri nos villes et sali nos enceintes,
Les couvrant de ses oripeaux ;
Sur les routes du monde, il laisse, ceintes et enceintes,
Ses femmes voguer sans matelot.
A force de nous vaincre, lui-même il s'est vaincu -
Et nous voilà, pauvres héros,
Pleurant sur notre terre à nouveau nue
Nos psychomorts et nos blessés mentaux.
L'âme bardée d'armes blanches au fond des trêves,
La patrie s'est levée comme on sort d'un tombeau ;
Notre sommeil sans lutte avait fécondé trop de rêves
Tranchants comme des couteaux.
Par la vitre du train qui fend la France,
Le coq chanta trois fois comme un godelureau :
Le voilà qui remonte sur les clochers en déshérence,
Pour l'Angélus du Renouveau.
Jean Bouchenoire jeudi matin 21 juin 2012
De Jean Bouchenoire, sur l'Âme-Soeur :
Vieilles fringues, vieux clodos
Vanité des arts, vides esthétiques, vacuité des audiences
Autarchie : au-delà de l'ordre et du désordre
Le style immense et plein de pensée de Benoist-Méchin
La poésie sur l'Âme-Soeur :
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samedi, 12 octobre 2013
L’intersigne du berceau, vieille histoire bretonne
Cette "histoire vraie" a été recueillie vers la fin du XIX°siècle par Anatole Le Braz, à Paimpol, auprès d'un cantonnier nommé Goanvic.
Anatole Le Braz l'a publiée avec d'autres histoires dans son ouvrage intitulé La légende de la mort en Basse-Bretagne (1893).
(Un banc-tossel est un banc adossé au lit : le premier chasseur est le navire qui va chercher les premiers résultats de la pêche des marins qui passent plusieurs mois dans le Nord.
Les marins du Premier Chasseur rapportent une partie de la pêche, ainsi que des nouvelles fraîches pour la famille qui attend son marin.
Marie Gouriou demeurait au village de Min-Guenn (la Pierre-Blanche), près de Paimpol. Son homme était à Islande, où il faisait la pêche.
Ce soir-là, Marie Gouriou s’était couchée, après avoir placé sur le banc-tossel tout contre son lit, le berceau où dormait son petit enfant.
Elle était assoupie depuis quelque temps, lorsque dans son sommeil elle crut entendre l’enfant pleurer. Elle ouvrit les yeux, regarda.
Jésus-ma-Doué ! (Jésus mon Dieu !), la chambre était pleine de lumière, et un homme, penché sur le berceau, berçait doucement le petit, en lui chantant à mi-voix un refrain de matelot. L’homme avait rabattu sur son visage le capuchon de son ciré, en sorte qu’on ne pouvait distinguer ses traits.
— Qui êtes-vous ? s’écria Marie Gouriou, épouvantée.
L’homme leva la tête. La femme Gouriou reconnut son mari.
— Comment ! tu es déjà de retour ?...
Il n’y avait guère plus d’un mois qu’il était parti.
Elle remarqua que ses habits ruisselaient, et cela sentait très fort l’eau de mer.
— Prends donc garde, dit-elle, tu vas mouiller l’enfant... Attends, je vais allumer du feu.
Elle avait déjà les deux jambes hors de son lit et s’apprêtait à passer son jupon. Mais la lumière étrange qui emplissait la maison s’évanouit aussitôt. Marie chercha à tâtons les allumettes, en frotta une, et constata que son mari n’était plus là
Elle ne devait plus le revoir. Le premier chasseur qui revint d’Islande lui apprit que le navire où s’était embarqué son homme s’était perdu corps et biens, la nuit même où Gouriou lui était apparu penché sur le berceau de son fils.
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J'allais plus loin, et je me disais...
«J'allais plus loin, et je me disais qu'il fallait aussi du temps pour la simple charité. Il y a de ces personnes pressées de faire du bien et qui taylorisent même les sourires. On ne peut pas venir tout de suite au bout de ce qu'on voudrait dire, et bien souvent, dans les conversations, je crois qu'il faut un peu imiter ces paysans qui parlent des semailles, du mauvais temps, de la foire, de la politique, puis qui longuement se taisent, puis qui reprennent un cours d'entretien indifférent jusqu'au moment où ils glissent le mot décisif et qui doit germer en silence.
Cela est plus vrai encore quand on se trouve en présence de ceux qui souffrent et qui ont des âmes délicates».
Apostolus,
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jeudi, 10 octobre 2013
Quand Le Monde... Décryptage des conflits yougoslaves
Soirée belle, simple et puissante au Centre culturel serbe, dans la rue Saint-Martin, face à Beaubourg, autour de Fabrice Garniron, pianiste et auteur limpide et courageux de cet ouvrage :
Quand Le Monde... Décryptage des conflits yougoslaves
On peut lire un article sur ce livre par ici...
Ou l'acheter par là :
J'ai eu la chance de voir peu à peu évoluer ce projet de livre. De quel travail colossal et minutieux est-il le résultat ! C'était un plaisir d'entendre l'auteur le résumer (en une heure et demie !) en concentrant son propos sur les cinq points principaux que son travail met en valeur.
Les bombardements que 17 pays firent subir à la Serbie, sans attendre l'aval de l'ONU, n'ont pas choqué grand-monde. D'ailleurs, auriez-vous eu l'air quelque peu en désaccord avec cette "intervention" forcément "humanitaire", vos proches, vos collègues, vous auraient aussitôt traité de fasciste, s'ils sont gentils, ou de nazis, s'ils ne le sont pas.
(Car la propagande est l'art de faire croire aux peuples que les bombes sont aromatisées aux droits de l'homme et que les ennemis politiques, diaboliques, n'ont pas le droit à la vie, et encore moins à l'expression d'un point de vue).
L'étonnant parcours que propose ce livre, c'est une vision du traitement du conflit yougoslave, de sa naissance à nos jours, dans le journal Le Monde, par l'analyse systématique de tous les articles que le quotidien de référence a commis sur le sujet.
(Comme il est difficile de penser. Nous vivons librement dans un monde libre, mais pourquoi donc cette douleur dans nos cerveaux tristes ? AlmaSoror répondit à cette question : Les douces ; elle s'interrogea sur la traversée d'un trouble)
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mercredi, 09 octobre 2013
La voilà soeur de la Pologne et de l'Irlande
«Alors que toutes les provinces sont devenues des départements, la Vendée est le seul département qui soit devenu une province. D'un coup de reins vigoureux, elle a bousculé le cadastre officiel, brisant les limites trop étroites qu'on lui avait imposées. Elle est venue border la Loire, s'est emparée du coin des Deux-Sèvres qui lui plaisait, s'est offert en apanage une partie de l'Anjou, et tout cela au pas de charge, en quelques journées et pour toujours. Pour le monde entier, la voilà sœur de la Pologne et de l'Irlande».
Jean Yole
à lire aussi sur AlmaSoror :
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mardi, 08 octobre 2013
8 octobre : billet anniversaire
(photo du trou des Halles par Sara. vers 1972/13/14)
L'an dernier, le même jour, nous nous souvenions d'un 17 août et d'un autre jour encore.
L'an d'avant, Jean Richepin était à l'honneur avec ses oiseaux de passage.
L'an d'encore avant, il pleuvait, fillette.
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dimanche, 06 octobre 2013
Isti mirant stella
(Quelque chose de la tapisserie de Bayeux, une photo prise à travers une vitre, le Québec perdu de Georges Dor, et toute la nostalgie du monde pour fêter l'arrivée de l'automne et les changements qu'on sent se lever).
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