lundi, 22 juillet 2013
22 juillet, billet anniversaire
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samedi, 20 juillet 2013
7
«La lumière qui est à l'intérieur est mystérieuse, et là réside Celui qui ne se manifeste ni ne se révèle. Toutes les lampes sont éclairées par l'Ancien sacré, le Mystérieux des mystérieux, la Lampe suprême.
Toutes ces lumières qui se manifestent n'existent pas en dehors de la lampe suprême et non révélée».
Zohar, tome VI, p. 97.
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vendredi, 19 juillet 2013
Bâtir un royaume
Bâtir un royaume qu'aucune bombe atomique ne pourra jamais défoncer. Elever des édifices qui illumineront les hommes et les paysages durant des millénaires. Avec deux mains, en pesant cinquante kilos et en ressemblant à quelqu'un qui passe, n'importe qui.
Le souffle créateur est là. Il fait bouger tes vêtements imperceptiblement, comme un vent venu d'en haut. De toutes tes fragilités, tu feras des outils de l'ouvrier. De toutes tes inspirations, tu feras la volonté du commanditaire. Et lorsque la mort t'emportera, elle n'obtiendra que la dépouille d'un corps hier encore animé. Mais chaque pas, chaque geste ordonné que ce corps fit sur terre, vivra pour toujours dans le monument immatériel qui dominera le monde.
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Quitter les lieux
Au bout d'un si long temps. Laisser derrière soi les pans d'une vie effacée à jamais. La question se pose alors : errer ici et là, ou reconstruire un autre présent qui deviendra passé, dans un endroit précis ?
Amer savoir, celui qu'on tire du temps passé. Amère histoire, qui nous définit et que le vent oublie, si vite.
Quitter les lieux pour ne plus jamais revenir. Ce sera fait, bientôt.
Mais tout n'est qu'une image. Rien de ce qui nous entoure n'existe réellement. Les rides s'installent et nous transforment, pour si peu de temps. Même la mort n'est qu'anecdotique. Nos visages, nos figures passent comme des reflets. Nous y croyons quelque temps, nous nous identifions à nous-mêmes avec la naïveté de la foi primitive, des illusions enfantines. Et puis la réalité de ce que nous vivions enlève son masque, qui ne cachait que le vide.
Demande à la poussière si tu peux lui parler, qu'elle t'explique le néant qui te précède, qui te suit comme une ombre, qui t'enveloppe comme un linceul et qui te dissout comme une bulle.
- Qui es-tu ?
- Rien.
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jeudi, 18 juillet 2013
La robe rouge de Dana - Note d'intention
A travers l’histoire d’une femme, Victoria, dont la vie est entièrement, implacablement détruite par son père dont elle est l’opposante politique, au sein de la dictature chilienne, surgit la question des choix personnels et des sentiments intimes, et du conflit que leurs oppositions éventuelles peuvent créer.
Trois thèmes sous tendent cette histoire.
J’ai voulu parler de la culpabilité. De la difficulté d’être la fille d’un assassin, d’un suppôt d’une dictature, quand l’amour et la répulsion se disputent au creux d’un cœur d’adulte qui, vis-à-vis d’un père, ne peut qu’être un cœur d’enfant. Ainsi, la culpabilité politique et la culpabilité familiale, dont la résolution est contradictoire.
Le second thème émerge de lui-même du conflit qui oppose les personnages, et concerne deux attitudes-types et antinomiques, face à la vie et à la société. Il y a le pouvoir absolu qui ne veut jamais se remettre en question, parce qu’il représente l’ordre suprême, et il y a la résistance, qui fait la révolution. Et le nécessaire lien qui unit ces deux attitudes, et qui peut se transformer en besoin réciproque et par là devenir un système tournant sur lui-même et pour lui-même.
Mais au-delà de ces rôles-types je me suis demandé quels types d’êtres humains ces attitudes cachaient ou révélaient, et quels sentiments, quelles idées, quelles émotions les dominaient et motivaient leurs choix. Sommes nous des marionnettes destinées à jouer des rôles que nous n’avons pas choisis, dont nous n’aurions pas voulu ? Où se situe notre pouvoir d’action sur notre propre vie ? Quand on est quelqu’un d’entier et qu’on a fait un choix en profondeur, que ce soit celui de la violence ou celui de la résistance, a-t-on les moyens de revenir en arrière ? Quand on a tout misé pour un idéal, revenir en arrière, n’est-ce pas se trahir soi même ? Enfin, quand on a perdu son amour (l’amour de sa fille, l’amour de son père) pour sa cause, la cause n’est elle pas le substitut essentiel et vital de cette perte ?
Je me suis demandée si l’histoire de Victoria et de son père était une déchirure liée à un hasard politique, ou la conséquence d’une trop grande compréhension, d’une fusion telle qu’elle interdit la vie, et que seule la lutte implacable peut briser.
Car au delà de leur opposition qui relève de la tragédie au sens narratologique du terme, le drame du père et de la fille réside peut-être dans leur étrange ressemblance, dans leur identification au rôle qu’ils se sont donnés à eux-mêmes, ou que les circonstances leur ont donné.
La robe rouge de Dana – Dana étant à la fois témoin et symbole, confidente de Victoria telle les deuxièmes rôles des tragédies du XVI éme siècle, dont la présence exacerbe le drame – est un drame familial et politique, à la fois profondément individuel et profondément collectif, qui met en scène la déchirure qu’implique une incohérence entre l’éthique (ici politique) et l’amour (ici paternel et filial). En toile de fond, le débat entre la recherche de l’absolu (l’ordre) et l’acceptation de l’imperfection (le désordre) se trame. Et le scénario se clôt sur la fureur de vivre et de se battre pour la liberté, que rien n’éteint.
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mercredi, 17 juillet 2013
Intelligence et conduite de l'amour
L'arbre de la connaissance du Bien et du Mal
Nous reproduisons ici l'ouverture de cet ouvrage publié en 1936 par le docteur Léon Goedseels, Secrétaire Gébéral de la Société Médicale Belge de Saint-Luc ; par le docteur René Biot, Secrétaire Général du Groupe Lyonnais d'Etudes Médicales, Philosophiques et Biologiques ; et par E Mersch, S.I. .
Le premier traite de la question sexuelle en général ; le second commet une étude sur la personnalité féminine et le mariage ; le troisième aborde le triptyque Amour, Mariage, Chasteté.
Voici donc l'introduction du docteur Léon Goedseels, particulièrement intéressante à relire en cet an 2013, soit soixante-dix années après sa publication, car les craintes et les idées qu'il y déploie sont partagées par beaucoup de nos contemporains.
En abordant une fois de plus l'étude de la question sexuelle, il est naturel de se demander jusqu'à quel point cet examen est utile et opportun. Ce problème, en effet, vieux comme le temps, ne peut recevoir de solution nouvelle : la nature humaine n'a point changé, les lois morales restent immuables et aucune erreur ne se fait jour en ce domaine, qui ne soit connue et réfutée depuis des siècles.
Cependant, si le mal en cette matière n'est point nouveau, si d'autres époques, avant la nôtre, ont connu des vagues d'immoralité, peut-être tout aussi importantes que celle que nous subissons, il faut reconnaître que l'erreur, sous des aspects et par des moyens nouveaux, a atteint une extension qui constitue pour notre civilisation un véritable péril.
Le monde est devenu l'esclave de la sexualité. La licence des moeurs s'est installée dans tous les milieux et jusque dans les familles. Non seulement la prostitution s'est faite plus provocante, mais la société elle-même a multiplié et généralisé les occasions de dérèglements par l'émancipation de la jeunesse, de la jeune fille et de la femme. On revendique publiquement et sans pudeur le droit de tous à un amour physique, sans limite et sans frein, tandis que les unions demeurent volontairement stériles et que les foyers se dépeuplent.
Toutes les forces se liguent pour diffuser le mal. La presse, la littérature, le théâtre, le cinéma, la science matérialiste, le naturisme provoquant, s'accordent pour égarer les esprits et exalter les sens. Les pouvoirs publics, certaines autorités morales même, se font les complices bienveillants de l'erreur en tolérant ou en approuvant l'anticonception, la stérilisation, l'avortement, l'adultère, le divorce.
On pourrait dire, sans grand paradoxe, que le vice d'hier est considéré comme vertu aujourd'hui. Et ce serait, en réalité, rendre assez bien l'esprit de la conception actuelle en matière sexuelle. Ne prétend-on pas que l'instinct génésique est une fonction qui réclame impérieusement la satisfaction, comme le boire et le manger ; que les lois morales sont des contraintes arbitraires qu'il est impossible ou déraisonnable de respecter puisqu'elles s'opposent aux aspirations naturelles, physiologiques de l'être humain ; que cet instinct ne peut être emprisonné dans le cadre étroit du mariage, ou tout au moins du mariage indissoluble ; que l'acte sexuel enfin doit pouvoir être posé en toute indépendance, sans devoir être subordonné à la procréation. Et n'en est-on pas arrivé, non seulement à condamner les lois morales, mais à les accuser d'avoir, par leur opposition aux principes naturels, arrêté l'épanouissement psychique et physique de l'homme et même d'avoir, très artificiellement, fait naître le mal en lui.
Et ces théories rencontrent un succès d'autant plus grand, qu'elles viennent à l'heure où l'observation des lois morales s'avère plus difficile, et que, par des arguments de fausse logique et de fausse science, elles se prêtent particulièrement bien à endormir les consciences.
Cependant, devant l'excès même du mal, une réaction se dessine vers le bien. De nombreux esprits sont inquiets et cherchent la lumière. C'est pourquoi, il convient de les éclairer entièrement, loyalement, avec un souci de vérité, d'objectivité scientifique, que les circonstances actuelles rendent plus nécessaires que jamais.
Léon Goedseels, début de La question sexuelle, in Intelligence et conduite de l'amour, Desclée de BRouwer, 1936
On peut relire, sur AlmaSoror et à propos de la licence sexuelle, cet extrait de Jean-Christophe, roman fleuve de Romain Rolland publié avant la première guerre mondiale ;
Un billet sur Sainte Cunégonde et la chasteté
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mardi, 16 juillet 2013
Aspiration
«Je voudrais marcher dans l'air parfumé d'un soir provençal, avec toi. Et le chant des cigales et les cris des hiboux nous ensorcelleraient. Tu me laisserais passer la main autour de tes épaules, frôlant ton cou, mon souffle se ferait plus chaud, plus rauque et plus rapide, imperceptiblement. Il n'y aurait pas de souci, ni de finances, ni de santé, ni aucun d'aucune importance ; il n'y aurait plus la honte d'être ce que l'on est, de s'appeler comme on s'appelle, d'habiter où l'on habite et d'aller là où l'on va, faute de pouvoir aller ailleurs. Il y aurait le souvenir tendre d'une grand-mère à qui l'on n'a pas dit au-revoir, à la fin d'une jeunesse noire. Il y aurait les fleurs sur le bord du chemin et le lendemain qui attend de nous offrir un premier baiser».
Kevin de Motz-Loviet, lettre à L.N.
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lundi, 15 juillet 2013
instant banal à Ouaga : le taxi, la radio, la rue
Merci à Mavra d'avoir filmé un peu de Ouagadougou entre deux conférences.
A propos du Pays des hommes intègres, ou Burkina Faso, AlmaSoror vous avait déjà proposé quelques textes de (ou sur) l'historien Joseph Ki-Zerbo :
Ouverture de l'Histoire de l'Afrique noire
Où vont les âmes des esclaves ?
Voilà maintenant un extrait du libérateur du pays, le grand Thomas Sankara. Celui qui voulait susciter l'homme de la liberté contre l'homme du destin :
La mobilisation pour la défense populaire verra les femmes. Et nos femmes coquettement drapées de leurs beaux uniformes, et redoutablement équipées de leurs armements n’expriment rien de moins non plus que cette synthèse heureuse dont la RDP et sa politique de bon voisinage ont le secret. Il s’agit de la rencontre de Venus et de Mars, oui cette tendresse d’amour, de pacifique et conciliante mère, fille ou amante conseillera toujours la paix et la concorde entre les peuples. Mais si quelque oligarchie décadente ou acculée par les masses populaires en révolte, nous provoquait, nous, eh bien, notre vigilance ne sera pas prise en défaut. Car nos femmes d’abord, les autres ensuite ce serait une levée en masse de tout un peuple ; deux années de Révolution ayant rendu possible au Burkina Faso l’heureuse et permanente alliance des professionnels des armes du peuple des profondeurs conduites par les amazones des temps modernes qui tout à l’heure descendront le boulevard de l’indépendance, guerrières au doux sourire, et grâces séduisantes de furieuses résolutions.
Thomas Sankara, 4 août 1985
(En France, le nationalisme est aujourd'hui diabolisé. Se dire nationaliste, c'est s'exposer à être comparé aux plus grands criminels de guerre. Est-ce le signe qu'il est prêt à redevenir à la mode ?)
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15 juillet : billet anniversaire
AlmaSoror, que faisiez-vous le 15 juillet de l'an dernier ?
Je m'interrogeais avec Jean-Luc Daub sur ce qu'on appelle étonnamment "le bien-être des porcs".
Le 15 juillet 2010, Edith tentait une autobiographie, qu'elle a reniée depuis.
Le 15 juillet 2009, on trouve d'obscurs questionnement sur des cabanes et des forêts, que nous ne comprenons plus très bien.
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samedi, 13 juillet 2013
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jeudi, 11 juillet 2013
La robe rouge de Dana - Synopsis
Chili, années 70.
Monsieur Barka est le chef de la police du Chili. Il est père de deux enfants, un fils, fidèle, qu’il ne respecte pas, et une fille Victoria, qu’il a adorée toute son enfance et qui est désormais une opposante acharnée du gouvernement.
Il y a une dizaine d’années, il a emprisonné sa fille Victoria, enceinte, et son gendre parce qu’ils faisaient de la dissidence. Il n’a pas hésité à faire exécuter son gendre et “disparaître“ sa petite fille Isabel, née en prison.
Depuis, Victoria Barka est retournée vivre dans son village, où vit également son amie Dana, universitaire alcoolique. Elle écrit des articles pour un journal contestataire et fréquente des amis proches de la dissidence, ayant renoncé au système.
Mais un jour, Victoria Barka revient dans un article sur les assassins de sa fille et de son mari ; elle n’y cite pas expressément son père, mais personne ne peut s’y tromper.
Après la lecture de cet article, Barka décide de partir rencontrer sa fille. Il veut avoir une explication avec elle, et surtout, lui annoncer la vérité : sa fille Isabel n’est pas morte. C’est lui qui l’a adoptée et qui l’élève. Pendant ce temps, Victoria passe le temps avec Dana et Pierre, un ami de Dana. Pierre, photographe français en visite, se trouve impliqué dans une histoire politique qui ne le concerne pas, et au cours de laquelle il fait face à ses propres démons. Tandis que dans le village trois filles qui rappellent les Erinnyes de la mythologie gréco-romaine, semblent comploter, et il est difficile de savoir si c’est pour le meilleur ou pour le pire.
Lors de la rencontre fatidique entre le père et la fille, Barka est muré dans ces certitudes et Victoria dans sa souffrance. Barka ne révèle donc pas le secret d’Isabel. Déçu, de retour chez lui il organise un coup monté pour ré-emprisonner sa fille. Ce coup politique à des fins personnelles est contré par son propre gouvernement. Mais il s’en sort à temps. Et Victoria reste vivre dans son village, ignorant encore l’existence de sa fille. Jusqu’à quand ?
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mardi, 09 juillet 2013
Zo, de Mazas à Jérusalem en passant par la prison de Sainte-Pélagie
Phot : Sara, 1974, rue du Bouloi. 29 années avant de publier Révolution.
Je me suis amusée à devoir lire Zo d'Axa, qui écrivit en français De Mazas à Jérusalem (1895), dans une traduction anglaise. En effet, ce monsieur a beau être tombé dans le domaine public (en espérant que la chute ne lui ait pas fait mal) et avoir été un anarchiste incorrigible, ses éditeurs français, les courageuses et flamboyantes éditions de Londres, ne manquent pas de faire payer l'édition numérique. Puis j'ai fini par trouver une bonne âme pirate qui a rendu disponible le pédéhaif, que voici mes amis.
J'ai de grandes raisons de défendre le droit d'auteur, et de ne pas cracher sur un bon travail éditorial, mais à l'époque de la mise en route du site ReLire, je trouve que les oeuvres tombées tout au fond du domaine public doivent quand même pouvoir être dévorées gratos, en ligne.
Formé au prestigieux lycée parigot Chaptal, anar ayant hésité entre le royalisme et l'anarchie, Zo d'Axa, né Alphonse Gallaud de La Pérouse, est lisible par ici.
Ici, je suis bien forcé de conclure : je ne suis pas anarchiste.
En cour d'assises, à l'instruction comme aux séances, j'ai dédaigné cette explication. Mes paroles de rage ou de pitié étaient qualifiées anarchistes - je n'épiloguais pas sous la menace.
À présent, il me plaira de préciser ma pensée première, ma volonté de toujours.
Elle ne doit pas sombrer dans les à-peu-près.
Pas plus groupé dans l'anarchie qu'embrigadé dans les socialismes. Être l'homme affranchi, l'isolé chercheur d'au-delà; mais non fasciné par un rêve. Avoir la fierté de s'affirmer, hors les écoles et les sectes:
En dehors.
Zo d'Axa, fondateur du journal l'En Dehors.
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lundi, 08 juillet 2013
8 juillet, billet anniversaire
AlmaSoror, que faisiez-vous au 8 juillet, l'an dernier ?
Je méditais sur les vaches et la vie qu'elles mènent sous notre joug.
En 2010 ?
J'évoquais les stations service et Louis Aragon.
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samedi, 06 juillet 2013
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«L'enfant de ce monde, qui est tout ce que nous connaissons de nous, lit selon ses facultés..., il ne peut saisir que le voile qui lui cache la chose. Sa main, ses yeux, son intelligence, tout en lui, est le rempart qui lui ravit le Réel».
Louis Mure-Latour, Le triomphe de l'Amour sur le fanatisme et le matérialisme, t. III, p. 178, § 234.
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vendredi, 05 juillet 2013
Catulle Mendès et Renée Vivien : quelques vers
Deux poèmes de poètes qu'on n'apprend pas à l'école, pourquoi ?
Pour les découvrir à l'écart des scolarités, quand le jour dort et que le besoin pressant de poème surgit du fond d'une douleur.
Reste. N'allume pas la lampe. Que nos yeux
S'emplissent pour longtemps de ténèbres, et laisse
Tes bruns cheveux verser la pesante mollesse
De leurs ondes sur nos baisers silencieux.
Nous sommes las autant l'un que l'autre. Les cieux
Pleins de soleil nous ont trompés. Le jour nous blesse.
Voluptueusement berçons notre faiblesse
Dans l'océan du soir morne et délicieux.
Lente extase, houleux sommeil exempt de songe,
Le flux funèbre roule et déroule et prolonge
Tes cheveux où mon front se pâme enseveli...
Ô calme soir, qui hais la vie et lui résistes,
Quel long fleuve de paix léthargique et d'oubli
Coule dans les cheveux profonds des brunes tristes.
Catulle Mendès
Je t’aime d’être faible et câline en mes bras
Et de chercher le sûr refuge de mes bras
Ainsi qu’un berceau tiède où tu reposeras.
Je t’aime d’être rousse et pareille à l’automne,
Frêle image de la Déesse de l’automne
Que le soleil couchant illumine et couronne.
Je t’aime d’être lente et de marcher sans bruit
Et de parler très bas et de haïr le bruit,
Comme l’on fait dans la présence de la nuit.
Et je t’aime surtout d’être pâle et mourante,
Et de gémir avec des sanglots de mourante,
Dans le cruel plaisir qui s’acharne et tourmente.
Je t’aime d’être, ô sœur des reines de jadis,
Exilée au milieu des splendeurs de jadis,
Plus blanche qu’un reflet de lune sur un lys…
Je t’aime de ne point t’émouvoir, lorsque blême
Et tremblante je ne puis cacher mon front blême,
O toi qui ne sauras jamais combien je t’aime !
Renée Vivien
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