mercredi, 28 octobre 2009
Il fallait. Sur un air de Radiohead
Phot. Hôtel d'Angoulême, par Sara
Il fallait.
C'est la phrase que tu as dit lorsque nous l'avons découvert dans cet état.
Et c'est la phrase qui accompagne mes insomnies, depuis.
Il fallait.
Il fallait que la chanson Exit Music enveloppe tout l'immeuble cet après-midi là.
Il fallait que tes mains soient gantées ; il fallait que mes épaules se recroquevillent de froid.
Il fallait que la douche soit grise, il fallait que l'hiver soit dur, il fallait que le vent souffle trop vite sur nos vies.
Il fallait que la voix de cet anglais décadent ait bercé nos amours et nos gestes, il fallait qu'elle accompagne aussi ce moment là.
Et dans son appartement où tout traînait sens dessus dessous, la fin de la chanson nous parlait trop durement.
Mais je l'aimais, et j'espérais qu'elle nous avait aimés.
Edith de CL
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mardi, 27 octobre 2009
Amour trop triste
Tu sais, je n’écris plus jamais de lettres d’amour. C’est trop triste. Nos coeurs battent et crèvent d’aimer et d’être aimer et plus jamais nous ne pouvons croire en vrai à une histoire belle quand nous avons connu la brisure de l’âme. Alors ne m’en veuilles pas si je ne sais pas bien quoi te dire. J’aime que nous soyions proches et que nous soyions ensemble même lorsque nous sommes loin. J’aime l’idée que cela pourrait continuer encore longtemps. J’ai peur quelquefois d’être tout seul au moment de ma mort. Il n’y aurait personne autour et plus tard mon corps ne serait qu’une histoire anonyme et hygiéniste pour ceux qui le retrouveraient. On se dirait alors que c’est bien triste, mais ce qui est triste c’est surtout et plutôt cet amas d’histoires avortées. J’avais lu ce livre d’un libertarien américain, how to disappear completely and never be found, et j’avais pensé à tous ces abandonnés aux peines immenses et béantes à jamais. Moi, je ne disparaitrai jamais sans rien dire. C’est la seule chose que je peux te promettre. Pour le reste, je suis désolé.
Et toi tu veux faire comme dans ce film de Pedro Almodovar, La Ley del deseo - la loi du désir : tu veux écrire une lettre d’amour parfaite et me l’envoyer pour que je la signe et te l’envoie. Et ça te faire rire jaune et ça me fait rire noir et tout est blanc autour de nous. Nous n’avons pas les mêmes histoires passées : nous n’avons pas d’autre solution que d’essayer de partager ce temps qui nous est offert en tâchant de nous comprendre et de nous pardonner.
David Nathanaël Steene
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Requiem La RSA/requiem vendéen
Musique d'édith de CL
Photo de Sara
Vous écoutez une démo de l'introït du Requiem La RSA (vendéen).
Le requiem La RSA (ou requiem vendéen) est brut, et c’est exprès.
C’est comme de la psalmodie très ancienne. On n’a pas encore développé l’art des mélismes, ces syllabes qui, comme la feuille d’automne, tourbillonnent en ondes avant de toucher le sol. Mais l’air est là, il est clair et facile. Le rythme ne passe pas par l’intellect. Un cousin, un fils non musicien peuvent le chanter.
Quant aux paroles, qu’en dire ? Celles de la traditionnelle missa pro defunctis sont intemporelles, comme la vie, comme la mort, comme la foi. Il y a aussi l’ave maris stella, éclos au moyen-âge. La consécration à la Vierge de Saint Louis Marie Grignon de Montfort. Et une belle prière du Frère Christian de Chergé, de Tibhirine.
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dimanche, 25 octobre 2009
vers de Jules Laforgue
Sous le ciel pluvieux, noyé de brumes sales,
Devant l'océan blême, assis sur un îlot,
Seul, loin de tout, je songe au clapotis du flot
Dans le concert hurlant des mourantes rafales.
Crinière échevelée, ainsi que des cavales,
Les vagues en se tordant arrivent au galop
Et croulent à mes pieds avec de longs sanglots
Qu'emporte la tourmente aux haleines brutales.
Partout le grand ciel gris, le brouillard et la mer,
Rien que l'affolement des vents balayant l'air.
Plus d'heures, plus d'humains, et solitaire, morne,
Je reste là, perdu dans l'horizon lointain
Et songe que l'espace est sans borne, sans borne,
Et que le temps n'aura jamais... jamais de fin.
Jules Laforgue
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samedi, 24 octobre 2009
Lettre d’un lecteur d'AlmaSoror : Maurice
Lettre d’un lecteur, venu à VillaBar... Et la réponse qu'il reçut.
Chère Édith, qui es-tu ?
Tes articles qui viennent du Newropeans Magazine ne sont pas si anarchistes que cela, pas tous du moins. Et pourtant, oui, quelque chose de toi est libertaire.
Tu fleurtes avec l’antispécisme, peut-être même que tu es complètement dedans. Tu mélanges photographies (pas souvent les tiennes, seulement rarement), peintures, dessins, musiques, textes, et du mets tout cela sur cet « AlmaSoror », qui était d’abord un journal mensuel (auquel j’ai été abonné), gratuit, « intemporel » et tout en gris, noir et blanc avec quelques photos de couleur. Puis ce journal a quelque peu « décrépi » et s’est transformé en blog. Ce blog, devait être temporaire, si j’ai tout bien suivi. Puis il est devenu bien installé, et tout pousse à croire qu’il ne bougera plus : AlmaSoror s’est fait blog et restera blog. Mais le sens de tout cela ?
Sûrement pas la révolte : tu ne la prônes pas tant que cela. Sûrement pas non plus la gloire ou encore l’ambition, encore moins la mode et ses papillonnements, son glamour vite passé.
Alors le sens de tout cela ?
T’exprimer ? Tout porte à croire que tu peux t’exprimer autrement. D’ailleurs, d’autres auteurs agissent sur AlmaSoror, ce mathématicien dont j’ai oublié le nom et qui écris articles et donne des cours vidéo, l’auteur-photographe Sara, dont on peut aller visiter le site en passant par le tien, l’hispanophone Zamora, quelques autres.
Mais ces quelques faits ne répondent pas à ma question : qui es-tu ?
Tu méprises beaucoup de choses de ce monde, n’est-ce pas ?
Maurice, ex VillaBarien du hasard et lecteur fidèle
Réponse
Salve, Maurice.
Méprisé-je ? Mépriser, c’est souvent se méprendre et tant qu’à faire des erreurs j’aimerais qu’elles soient plus profondes que le mépris.
Je n’aime pas tout du monde ni ne le hais. Je crois que ta question est plutôt :que fais-tu ? puisque tu t’interroges sur le sens d’AlmaSoror.
Eh bien, AlmaSoror a plusieurs sens, et ses directions se culbutent parfois en un carrefour qui se prend pour l’horizon.
Ce que je suis, n’a pas tant d’importance, comme tu le rappelles, AlmaSoror n’est pas que moi et n’existerait pas sans d’autres gens (à commencer par ses lecteurs, dont les visites appellent les nouveaux articles).
Ce que je fais, alors pourrait avoir plus de sens. Je ne fais que ce que je peux. J’essaie d’ouvrir les bras pour prendre le monde et me retrouve par terre, le nez en sang. C’est une belle allégorie de ce qu’est AlmaSoror.
Le mot anarchie est trop politique pour cette tentative, cet espoir, cette fugue qu’est AlmaSoror. Il faudrait plutôt parler, simplement, de liberté. AlmaSoror est une prise de liberté.
Le mot antispécisme est trop politique pour cet amour transanimal que j’invoque et que tu évoques. Les animaux sont mes frères et sœurs. Il faudrait plutôt parler, simplement, de fraternité. La grande fraternité transrêve, transsexuelle, transsanimale, transsibérienne. La grande fraternité transie par les gens qui ne rêvent plus.
édith
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vendredi, 23 octobre 2009
Lancement de la rubrique Vol Libre : hymnes au deltaplane
Nous créons la rubrique deltaplane puisque après Laurent Moonens et ses mathématiques pétillantes et réflexives, après Sara et ses mélanges de littératures, après Axel Randers et ses maladives saines révoltes, après tant d’autres qu’on retrouve dans ce dédale flou de pages virtuelles, Siobhan H accepte de nous rejoindre et de cracher des mots sur la seule activité qui remplit son coeur de joie : le vol libre en deltaplane.
Oui, d’accord, je vais envoyer des posts sur le deltaplane pour le blog AlmaSoror. Vous pourrez mettre mon nom, pas ma photo. Oui, je t’emmenerai un jour en vrai, mais pour l’instant je t’emmène en littérature, à travers mes vols si libres que j’en oublie mon nom, mon sexe et mon vrai métier.
Oui j’aime cette idée de littérature du ciel. Il y a eu bien sûr Saint Exupéry et son vol de nuit, Saint-Exupéry et son Courrier Sud, Saint-Exupéry et son petit prince (mais là, c’était un littérature de la panne, pas du vol), et il y a eu un peu Kessel qui racontait l’histoire de Jean Mermoz qu’on a lus toutes les deux. Mais maintenant dans AlmaSoror il y aura de la littérature deltaplanique, deltaplanesque, deltaplanante. Surtout deltaplanante. Et je voudrais aussi qu’on fasse de la musique deltaplanante, comme certains font de la musique surf. Et tout cela doit rester libre et aléatoire, comme les vols du samedi après-midi, par tous les temps et par toutes les saisons.
Tu en auras au moins un tout les quinze jours, un post, et je te l’enverrai par mail comme celui-là, si tu dis oui.
Je ne parlerai pas tout de suite de l’Irlande, mais ça reviendra, parce que ça revient toujours en plein vol, en pleine figure.
Tu auras bien sûr à lire des choses dont on a déjà parlé, avec des noms qu’on connaissait toutes les deux ou qu’on s’est fait connaître, comme Terje Rypdal et Heinrich Schütz, Nils Petter Molvaer (Alone in the bathtub) et Jodi Cobb, le souvenir d’une peinture d’Alain Gauthier exposée il y a quelques années à la galerie l'Art à la page, rue Amelot, et l’avenir des peintures à venir, puisqu’il reste des pinceaux dans les ateliers des copains.
Mais surtout tu entendras parler de la littérature gaélique, parce que ses mots m’emportent autant que la voile et le delta.
Je te parlerai de danse puisque les hommes-oiseaux dansent dans l’air et créent des chorégraphies infilmables, pourtant inoubliables. Tu auras des vols de l’aube et des vols nocturnes, des vols d’hier et des vols pas encore osés, des vols d’hiver et de printemps.
Le souvenir des enfants et de la Saint-Patrick, du premier séjour en Bretagne. Mais la seule chose dont je ne parlerai pas, c’est du premier vol long en solitaire. Cela ne concerne que moi et chacun comprendra.
S.H.
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jeudi, 22 octobre 2009
Bolzano et le théorème des valeurs intermédiaires
Chers amis,
C'était une des premières contributions du mathématicien Laurent Moonens à AlmaSoror, elle date de 2006 et s'intitule : Bolzano et le théorème des valeurs intermédiaires. Voici le document pdf que vous pouvez télécharger en cliquant sur ce lien :
Bolzano et son théorème valeureusement intermédiaire
Pour en apprendre plus sur Laurent Moonens, voici sa page ; et quelques vidéos de lui sont visibles ici.
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Réponse à Katharina
Katharina chérie, c’est parce que ça fait quelques semaines que les effets de mes soirs d’exil intérieur de ces longs derniers mois se font sentir : j’écoute Exit Music (Radiohead), Into my arms et Weeping song (Nick Cave & the Bad Seeds), et je danse. Alors que la journée, en général, j’ai écouté les disques de l’année liturgique en chant grégorien, enregistrés par la schola Bellarmina de l’abbé Lorber.
Au début, je ne sentais pas les effets. Peu à peu, j’ai compris que mon inconscient libérait des blocs de béton qui étaient enfermés là depuis trop longtemps. Ils ont coulé et sont redevenus sable et se sont écoulés partout, notamment sur ce blog que je te remercie de suivre assidûment.
Et il y a eu ce pouilly fumé lors des déjeuners de la SGDL, à l’hôtel de Massa. Et il y a eu ces souvenirs réémergés au cours d’une danse avec quatre inconnus dans au fond d’un hôtel du quartier Saint Roch, à Paris. Et tout cela fait exploser les barrières dont j’ignorais l’existence, et toi même j’aurais tellement de choses à te dire. Mais ce sera quand tu reviendras. Depuis quand ne nous sommes-nous pas serrées dans les bras ? Tu m’as soutenue, défendue, aidée et aimée dans un moment où j’avais justement besoin de cela, et je ne l’oublierai jamais.
Pour toi Katharina, mille baisers de cette nuit parisienne qui commence et que je vais peut-être passer à Insomniapolis.
Merci et tendrement,
édith
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mercredi, 21 octobre 2009
Katharina hors les murs, hors d'elle, hors la loi d'AlmaSoror
(...) Mon père me le disait lors des crises de mon demi-frère. “La rupture n’est jamais totale”. Mais cette fois édith tu pètes un énorme cable et c’est aux amis de te le dire franchement.
Cette histoire de Hugues, où vas-tu ? Que fais-tu ? Dans quel monde vis-tu ? Toi qui étais si concrète dans ton imaginaire, j’ai l’impression depuis quelques semaines que ça fait quelques mois que tu dérapes. Qu’est-ce qui se passe ?
Hugues : ah bon ? Mais pourquoi ? Qu’est-ce qui te manque ? Est-ce un souvenir perdu d’adolescence qui te hantes ? Est-ce un changement d’orientation radical ? Est-ce une nouvelle façon de créer de la matière artistique ? J’aime bien tes délires mais je souhaite pouvoir continuer à les comprendre, sans ressentir des chocs trop grands à des milliers de kilomètres, dans l’appartement de Calle San Juan. La iglesia San Juan de Bautista me rappelle des conversations au cours desquelles je défendais les Lumières et la lumière intellectuelle et tu me répondais que de même que la lumière n’existais pas sans ombre les Lumières n’auraient pas existé sans les ténèbres d’autres esprits. A quoi servit cette conversation ? A rien ? A se disputer et à se réconcilier ? A préfigurer d’autres incompréhensions encore plus grandes à venir ? (...)
Katharina Flunch Barrows
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mardi, 20 octobre 2009
Rock antispéciste
3 contributions animales et musicales.
Le rock est une musique qui a jailli d'un coup et l'antispécisme est une pensée qui montera peu à peu. Le rock s'est explosé et il faut faire sa généalogie pour pouvoir en comprendre l'essence. Ce sera sans doute pareil pour l'antispécisme.
Je ne sais pas si les deux musiques présentées ici entrent dans la catégorie rock, mais comme j'aime ce mot, je les intègre. S'agissant de Robert Wyatt, il a quand même beaucoup du rocker. Pour Tribunal Animal, c'est beaucoup moins certain.
Mais ces deux musiques sont des témoignages de guerre et de torture. Ou bien ce sont des messes.
Robert Wyatt a composé une oeuvre autour de l'expérimentation animale. L'album de Tribunal animal tourne beaucoup autour des processus qui entourent l'alimentation carnée.
Les deux pochettes sont sublimes et sans fard. Le singe de The animal film et la vache de Tribunal animal ornent ces pochettes et nous ne pouvons plus ignorer que l'animal a un visage. Chaque animal a un visage, un coeur une âme, des amours, des souffrances.
Dire "ils ne ressentent pas", c'est fermer la porte de notre propre conscience ; c'est jeter dans dans la poubelle d'un parking de supermarché les clefs de notre sensibilité.
Les bébés ne ressentaient pas la souffrance, jusque dans les années 80 : seule l'hystérie des mères leur faisaient croire que leur bébé opéré à vif souffrait "comme nous".
Et si, les bébés qu'on opérait à vif souffraient comme nous.
Et tous les animaux abattus, opérés, "expérimentés", souffrent comme nous.
Les repentances viennent toujours trop tard. Les médailles ne relèvent pas les millions de visages humains et animaux, sacrifiés à l'autel de la consommation et de la guerre, ces visages originaux, ces visages uniques qui se sont tordus en un même rictus d'horreur au moment de mourir.
Mais les musiques éveillent les sens, les coeurs, les âmes des consommateurs et des soldats "qu'on avait habillés pour un autre destin".
The animal film de Robert Wyatt et Tribunal animal de Tribunal Animal sont les oeuvres-mères. Elles ont tiré du néant la future immense et intarissable musique antispéciste.
Et demain sera bien : les artistes écarquilleront les yeux en cherchant en vain chez leurs aînés les traces d'une sensibilité qui leur paraîtra si évidente.
Mais c'est un triste fait : l'homme branché du début du XXème siècle pavanait avec des idéologies que l'homme branché du début du XXIème siècle récuse haut et fort. Mais celui ci pavane avec des idéologies dont il ignore que les hommes branchés de demain les récuseront haut et fort.
Le long et obscur travail de la militance est ardu et cruel ; il ne rapportera rien à celui qui le fait ; il sera forcément récupéré un jour. Mais il est essentiel.
Chaque animal a toujours eu un visage unique depuis la nuit des temps. Mais notre regard utilitaire ne l'a pas encore remarqué. Nous voyons les visages de ceux que nous n'exploitons pas. Si nous voyions les visages de ceux que nous exploitions, "que nous resterait-il donc pour nous sauver du désespoir ?"
Après une pause de quelques semaines, je reviens à cet article :
Une troisième contribution animale et musicale, découverte ce soir, mardi dix-sept novembre de l'an MMIX : The Red Paintings. The Red Paintings ont écrit la chanson du film des défenseurs de baleines qui agissent autour de Paul Watson, en mer du Japon.
Leur texte de présentation :
IS THE REVOLUTION COMING? (la révolution est-elle entrain d'arriver ?)
De la tournée The Animal Rebellion (la révolte animale), écoutez les titres We belong to the sea et Feed the Wolf. La chanson écrite en collaboration avec Paul Watson et les sauveurs de baleines du Sea Shepherd s'appelle Whales are dying (les baleines meurent).
Trash McSweeney dirige ce groupe musical antispéciste et fait appel à des peintres et autres artistes pour donner à ses concerts un multiexpressivité artistique passionnante.
Liens :
Une marche humaine (sur animauzine)
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lundi, 19 octobre 2009
De la supériorité des bassonistes
La ballade de VillaBar, c'est l'histoire des personnages nés au bar du Piston Pélican, en 2007, le dimanche soir quand on se retrouvait, photographes, écrivains, acteurs et piliers de bars, pour inventer ensemble. Les soirées n'ont plus lieu, mais les personnages poursuivent leur vie. Car la réalité s'est fait dépasser par la fiction de VillaBar. Et le monde de VillaBar est devenu plus vrai que nous.
Monologue rageur de Solveig Bassone
Je hais les trompettistes. Comme tous les bassonistes, j’éprouve un profond mépris pour les gens qui s’imaginent faire de la musique en soufflotant dans des demitubes qu’ils prennent pour des instruments à vent.
Miles Yufitran obtient de grands succès auprès d’une population grande en nombre et petite en intelligence mélomane. Hélas. Mais comment pourrais-je l’envier ? J’ai la chance d’être adepte d’un instrument exceptionnel, qui façonne le caractère, le corps et la mélomanie, année après année, répétition après répétition.
Miles Yufitran et moi sommes invités à jouer ensemble dans le même orchestre au mois de ventôse. J’hésite. Puis-je m’abaisser à cela ?Je crois que oui : c’est ainsi que je mettrai en avant la splendeur du basson et le ridicule des trompettes, saxophones et autres clarinettes. Et puis, cette carrière de soliste tourne en rond.
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dimanche, 18 octobre 2009
Lubitel Tszalaï
De mère bordure et de père canadien, Valentine Morning a grandi dans ces deux langues ; mais, à la mort de ses parents, elle décide de se remémorer, jour après jour, les histoires, chansons et expressions bordures, parce qu'elle sait - sa mère le lui a répété toute son enfance - que cette langue est en voie de disparition. Elle et son frère jumeau chantent tous les jours à leur petit frère Archibald des chants bordures du répertoire maternel, et ce n'est que plus tard, à l'adolescence, qu'elle décide de suivre les conseils de sa tante, l'écrivain Edith Morning, qui a recueilli les trois enfants : écrire & créer en langue bordure.
A l'ombre de sa célèbre tante, Valentine Morning créée son univers dans la mémoire religieuse de sa mère et d'une enfance coupée en deux par le drame de la perte de ses parents, et dans la persévérance de ceux qui savent que leur oeuvre ne peut toucher les frénétiques qui les entourent, mais ne sera pas avalée par le temps comme tant d'oeuvres qui révoltent un succès temporel.
Lubitel Tszalaï parle de ce lubitel qui avait appartenu à sa mère et avec lequel toutes les photographies qui lui restent de son enfance ont été faites. Ce lubitel, qui appartient aujourd'hui à son frère Seymour Morning, jumeau tendrement chéri, est l'un des trésors d'un monde perdu que les trois enfants se sont partagés pour emmener dans la vie, et se consoler quand le regard des autres s'éteint et qu'on peut ressortir ses trésors abîmés.
Nous vous proposons d'écouter la chanson Lubitel Tszalaï, extraite de l'album Tovaritch-Bokop in Québec :
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samedi, 17 octobre 2009
Les yeux bouffis de ciel
La ballade de VillaBar, c'est l'histoire des personnages nés au bar du Piston Pélican, en 2007, le dimanche soir quand on se retrouvait, photographes, écrivains, acteurs et piliers de bars, pour inventer ensemble. Les soirées n'ont plus lieu, mais les personnages poursuivent leur vie. Car la réalité s'est fait dépasser par la fiction de VillaBar. Et le monde de VillaBar est devenu plus vrai que nous.
Complainte larmoyée de Miles Yufitran
Ma trompette fait la gueule. Alors je la laisse tomber et je bois. C’est dur d’être un musicien. On est des poètes du sable, à la moindre vague notre œuvre est détruite, effacée à jamais. On balance du vent dans les oreilles des gens et ils nous remercient en ne comprenant pas le fond de notre âme. On zone, on boit, on crève jusqu’à l’aube, et on se réveille avec une mélodie qui pince le cœur. Alors on attrape la trompette, on souffle nos douleurs dedans et ya un voisin qui crie : «Ta gueule ! »
Mais on continue quand même.
La rue est belle, les poubelles aussi sont belles, tout peut être beau quand on a les yeux remplis de ciel. Ma musique, mon amour, tu m’entraînes loin des hommes, alors parfois je te hais. Puis je me souviens que si tu m’entraînes si loin des hommes, c’est pour m’emmener plus près des étoiles.
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vendredi, 16 octobre 2009
Le temps des visages - extrait
Extrait de la série "Le temps des visages"
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jeudi, 15 octobre 2009
So we’ll go no more a-roving
So we’ll go no more a-roving
So late into the night,
Though the heart be still as loving,
And the moon be still as bright.
For the sword outwears its sheath,
And the soul outwears the breast,
And the heart must pause to breathe,
And love itself have rest.
Though the night was made for loving,
And the day returns too soon,
Yet we’ll go no more a-roving
By the light of the moon.
Lord Byron
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