lundi, 25 janvier 2010
Plongez dans la langue italienne et traduisez une lettre
Langue magique ! Langue d’une douceur incroyable et tellement accessible pour nous francophones ! Nous devrions tous la parler car elle offre la possibilité d’un voyage linguistique facile et d’une grande beauté. Je crois que vous pourriez la lire sans lexique. Peut-être vous faudra-t-il cependant deviner certains mots.
par Manuel Gerber
Laura cara,
Sono così triste.
I miei amici sono partiti e la bellezza invernale di questo paesaggio toscano rende la mia solitudine ancora più grande.
Tra qualche giorno, partirò a Roma dove Giancomo mi attenderà.
Questo figlio è così dolce con me.
Dalla morte di Ricardo, egli è il mio solo sostegno.
Baci,
Paula
Notons :
La construction article + adjectif possessif :
I miei amici (les mes amis)
La mia solitudine (la ma solitude)
Il mio figlio (le mon fils)
L’absence des pronoms personnels sujet:
Sono : suis –« io sono » (je suis) existe mais est rarement utilisé
Partirò : partirai - et non « io partirò »
Egli :
En italien, il y a différentes manières de dire « il » ou elle. Même si « lui » (il) et « lei » (elle) existent, « egli » et « ella » sont des formes littéraires qui se réfèrent aux humains. « Essi » et « essa » ne concernent, quant à eux, que les choses et les animaux.
Remarquons la volonté linguistique de souvent vouloir distinguer l’homme de l’animal que ce soit en italien, anglais, finnois, néerlandais etc…
Manuel Gerber
Bruxelles
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dimanche, 24 janvier 2010
René Lalou : les témoignages sur la Guerre
J'ai trouvé le tome I de ce livre dans les affaires de mon grand-père. Publiée en 1946, L'histoire de la littérature française et contemporaine (1870 à nos jours) , de René Lalou, comporte d'assez beaux passages.
En voici un, que je recopie à l'usage de ceux qui trouvent amusant de lire un critique du milieu du XXème siècle sur la littérature "contemporaine".
Le chapitre « les témoignages sur la guerre » est émouvant, guirlande des traumatisés de 14-18 (cette guerre votée par des députés qui ne la firent point, mais continuèrent leur tranquille vie tandis que la jeunesse masculine française était envoyée à la boucherie).
Des soldats revenants, beaucoup écrirent, sans espoir.
La guerre de 14-18 a brisé beaucoup d’œuvres de jeunes écrivains qui commençaient, comme Alain-Fournier et son Grand Meaulnes ; elle a ensuite donné des raisons d’écrire à ceux qui n’en auraient pas eu l’idée sans elle.
phot Sara
I Le Feu, d’Henri Barbusse.
(NOTE d'AlmaSoror : Comment un homme traumatisé par les millions de morts de 14-18 peut militer pour une cause qui fera des millions de morts, le Communisme ? Mystère, mystère…)
« …des choses épouvantables faites par 30 millions d’hommes qui ne les veulent pas ».
L’œuvre « militariste » de Péguy et de Psichari n’était point inhumaine mais évoquait avec gravité des problèmes urgents. De même, le roman de guerre ne fut point, dans l’ensemble, belliqueux. Il aurait fallu être aveugle à la durée et à l’immensité du carnage pour oser s’en réjouir. Les livres qui, de 1914 à 1918, connurent la faveur du public montrent assez bien les fluctuations de l’opinion durant cette période : aucun d’eux n’est coupable de sacrilège envers l’humanité.
Gaspard ne dépasse pas la facilité superficielle qui caractérise toutes les autres productions de René Benjamin : tout y est conventionnel : la guerre et ses à-côtés, les combattants et leurs infirmières. Mais le caractère de Gaspard, marchand d’escargots rue de la Gaïté, Parigot blagueur et héroïque, est de ceux auxquels, depuis Gavroche toutes les sympathies sont acquises. En 1915, on réclamait une détente : on la trouva dans ce journalisme sans prétention.
En 1916 parut le livre qui fut le plus grand succès de librairie de notre temps : le Feu, d’Henri Barbusse. Vingt ans avant, Barbusse avait débuté avec un recueil de poèmes, les Pleureuses, où se manifestait une sensibilité prompte à s’émouvoir devant les nuances les plus fugitives de la réalité moderne, mais qui ne parvenait point à les traduire sous une forme définitive. Le poème La Lettre, si proche encore d’Henry Bataille :
Je t’écris et la lampe écoute.
L’horloge attend à petits coups
Je vais fermer les yeux sans doute
Et je vais m’endormir de nous…
montre assez clairement les bornes de ce lyrisme familier. Dans L’Enfer, Barbusse se posait en successeur de Zola, et ce roman renfermait de vigoureuses descriptions. Mais l’écrivain avait en même temps cédé au désir d’y dresser une espèce de somme philosophique de son époque. C’était là de sa part un contre-sens sur son propre talent : s’il existe des esprits pour qui les idées ne comptent que selon leur valeur abstraite, Barbusse représentait l’autre extrême. Il appréhende des idées leur rayonnement sentimental ; en face d’une notion intellectuelle, il déploiera toutes les notions d’un cœur généreux, jamais il ne la peindra dans son impartiale nudité. La pensée de l’auteur de l’Enfer égalait en simplicité celle de la Couturière qu’il a chantée :
Elle croit à la beauté,
Elle croit à l’harmonie,
Elle se sent infinie,
Les lèvres dans la clarté.
Nous avons rappelé l’énorme succès du Feu : peut-être le dut-il d’abord à son extraordinaire accent de sincérité ; pour la première fois un écrivain apportait à ses lecteurs, sans aucune interposition littéraire, la vérité, une description exacte de la vie dans les tranchées. Mais cette popularité ne fut point un triomphe de surprise : le Feu réunit en effet toutes les qualités du réalisme humanitaire de Barbusse. Dans ce « journal d’une escouade », il s’est presque toujours interdit de dépasser son expérience personnelle et le point de vue du simple soldat ; de là, l’intensité des pages où, racontant une journée sans incident, une corvée ou une attaque, il évoque avec le relief de leur précision concrète la durée, la boue, les instincts élémentaires. Son émotion, assez vibrante pour dédaigner tout artifice, ressuscite, avec une sympathie virile ou un humour attendri, ses compagnons de combat qui ne furent point des héros, mais, plus glorieusement, des hommes. Même l’âpre satire qui stigmatise la division de la patrie en « deux pays étrangers, l’avant et l’arrière », n’est point une opposition factice : elle naît de cent petits faits qui gardent leur force. Surtout elle est dominée par le sentiment poignant que, si les civils oublieront vite ce qu’on souffert pour eux les combattants, ces derniers eux-mêmes n’en garderont point une mémoire intacte : « on est plein de l’émotion de la réalité au moment, et on a raison. Mais tout ça s’use dans vous. »
Le Feu représentait la guerre dans toute son horreur, plus haïssable encore d’être peinte avec cette tragique sobriété. Barbusse eût failli à l’honnêteté en ne cherchant point quel remède éviterait le retour « des choses épouvantables faites par 30 millions d’hommes qui ne les veulent pas ». Quelques pages du Feu indiquaient nettement sa volonté de pacifisme : une aube d’espoir se levait sur ce champ de bataille sinistre. Il était donc inévitable que Barbusse apparusse à beaucoup d’anciens combattants comme un guide et qu’il lui fût impossible de se soustraire à cet honneur. Persuadé par l’exemple de Zola que le roman peut devenir un instrument d’apostolat politique, il écrivit Clarté où l’affabulation romanesque voile mal son dessein de démontrer que, selon la conclusion des Paroles d’un combattant, « la seule voix humaine qui s’harmonise avec la nature elle-même, la musique pensante de l’aube et du soleil, c’est le chant de l’Internationale ». Tout jugement sur la portée d’ouvrages comme Élévation ou sa biographie de Staline dépend de l’opinion que l’on professe envers l’activité de militant à laquelle il a tout subordonné ; mais ses plus violents adversaires ont dû reconnaître la générosité avec laquelle Henri Barbusse a servi jusqu’à sa mort la cause du progrès humain qu’il prenait déjà l’engagement de défendre dans les admirables Lettres à sa femme (1914-1917).
René Lalou
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samedi, 23 janvier 2010
Vivre en meute...
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vendredi, 22 janvier 2010
Propriétés locales & Propriétés globales
Salve, amici !
Voici le document pédéhaif de la contribution mathématique que notre cher ami Laurent Moonens nous proposait au mois de novembre de l'année 2007 :
Propriétés, locales et globales
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jeudi, 21 janvier 2010
"J'ai replongé"
Il m’arrive de temps en temps une plongée en eaux Renaissance et période classique, que je ne parviens pas à m’expliquer et qui me fait me sentir très coupable.
J’adore le rock, le jazz, les musiques du monde, etc.
Mais quand je replonge dans la musique classique, entre Shütz et Monterverdi et Mozart et Schubert, je me demande comment on a pu faire des choses aussi belles et si cela reviendra un jour.
J’ai honte, mais j’avoue : Michel Ange me transporte bien plus haut que les horreurs qu’on voit à la Fiac. L’architecture antique, renaissante, baroque me frappe d’admiration tandis que le Bauhaus et Le Corbusier me glacent le sang et me font penser que l’enfer est terrestre.
Quant aux langues, que j’aime tant, auxquelles, même si très peu de gens les parlent, j’ai pu consacré des mois et des années de ma vie, une récente, harassante discussion avec des Bretons m’a convaincu : s’il faut aimer son clocher - les galettes de sarrazin, la très belle langue bretonne et ses littératures, sa musique - à leur juste valeur, l’amour totalitaire que certains portent à leurs traditions culinaires, à leur instrument de musique traditionnel mal dégrossi et à leurs chansons et légendes, m’interrogent : ont-il déjà visité le musée du Louvre, où le spectacle témoigne que les vents de l’amour et de la violence, dans une aventure épique, ont rassemblé des splendeurs des régions et des cultures, donnant naissance à la civilisation ?
Voilà. Ce texte a été écrit au terme d’une terrible replongée dans mon amour psychédélique des chefs d’oeuvre qui ont fait l’histoire de l’art (j’avoue ! je Crois en l’Histoire de l’art), et j’ai émis un doute sur les réalisations qui m’entourent... Je dois réciter un confiteor moderne pour m’en laver et être réintégré dans le monde progressiste des hommes modernes.
Axel Randers
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mercredi, 20 janvier 2010
Labrador dans la Ville océane I
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mardi, 19 janvier 2010
Réalisme
La réalité me dépasse complètement ; je ne lui arrive pas à la cheville.
Édith
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lundi, 18 janvier 2010
Un mot sur l'enfance
"Ce qui n'était pas consacré à l'étude était donné à ces jeux du commencement de la vie, pareils en tous lieux. Le petit Anglais, le petit Allemand, le petit Italien, le petit Espagnol, le petit Iroquois, le petit Bédouin roulent le cerceau et lancent la balle. Frères d'une grande famille, les enfants ne perdent leurs traits de ressemblance qu'en perdant leur innocence, la même partout. Alors les passions modifiées par les climats, les gouvernements et les moeurs font les nations diverses ; le genre humain cesse de s'entendre et de parler le même langage : c'est la société qui est la véritable tour de Babel".
Chateaubriand
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dimanche, 17 janvier 2010
notes et bulles bleues
Extrait du mail de Siobhan d’hier matin (reproduit avec son autorisation) :
(Siobhan H est notre deltaplaniste et tient la rubrique aérienne "vol libre)
“Je t’aime”
C’est l’expression qui est revenue ce matin échouer sur les bords de ma conscience le long de ce long vol sans but autre que celui de n’être pas sur terre. Le vent rebelle me donnait l'impression de piétiner dans le ciel. Ma cage m'oppressait et je voulais la lâcher. "Je t'aime". Ce mot me retenait.
Mais à qui parlais-je ? C’est la question qui me hante, maintenant que je suis redescendue et que je marche dans cette ville trop nordique pour être jamais joyeuse.
J’ai appelé Mickaël et Michel, mes deux archanges d’Amiens. Ils étaient justement ensemble au fond d’une brasserie, attablés devant une spécialité picarde et des bières belges.
Ils ont ri, blagué, toujours aussi bêtes, toujours aussi bons.
Mickaël m’a dit : tu parlais de Katharina.
J’ai raccroché rapidement. Je me suis demandée si c’était vrai le plus objectivement possible. En clair, où que je scrute ma conscience, je hais Katharina. Je la respecte, je l’admire, je la trouve belle - mais je la hais.
(...)
Et quand j’y repense je pleure presque, je hante la ville si triste (comme toutes les villes du Nord) où je ne sais même pas pourquoi j’habite, et je t’en veux de nous avoir rassemblées un jour au 13 boulevard du Montparnasse, pour une soirée qu’il fallait faire semblant de trouver sympathique et qui était à vomir. D’ailleurs, j’avais vomi dans la rue en rentrant chez moi”.
Siobhan
Je rappelle que la relation entre Siobh et Katharina a déjà ébranlé AlmaSoror... ICI.
Un ami lecteur avait alors posté ce commentaire éclairant : "Lontemps après le temps des déchirures, restent les morsures de l'incendie intégral. Comme une biographie à rebours et marquée dans la chair". Merci, toi qui signas Habitant d'Insomniapolis et qui fit partie de notre éphémère Club d'alors...
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samedi, 16 janvier 2010
Bergson phare
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vendredi, 15 janvier 2010
L’hymne de Saint Jean
Vers l’an 800, Gerbert élabore la gamme ut, ré, mi, fa, sol, la, si, en empruntant les premières syllabes, qui correspondaient aux notes de cette gamme, à l’hymne de Saint Jean :
Ut queant laxis
Resonare fibris
Mira gestorum
Famuli Tuorum
Solve poliuti
Labii reatum
Sancte Johannes
C’est la lointaine origine de la chanson du film La mélodie du bonheur, de Robert Wise, qu’on regardait, tous les enfants, sur la télévision des voisins.
DN Steene
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jeudi, 14 janvier 2010
Voyage au pays des noyés
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mercredi, 13 janvier 2010
Voeux de Sara
La principale photographe d'AlmaSoror présente ses voeux en vidéo.
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mardi, 12 janvier 2010
Un nombre irrationnel : le nombre e
Au mois d'octobre 2007, telle était la contribution mathématique de Laurent Moonens :
Un autre exemple de nombre irrationnel : le nombre é
Et pour en savoir plus sur Laurent, c'est ICI
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lundi, 11 janvier 2010
Fragment de Moréas et commentaire d'Esther Mar
Fragment de Moréas (commenté par Esther Mar)
Quand je viendrai m’asseoir dans le vent, dans la nuit,
Au bout du rocher solitaire,
Que je n’entendrai plus, en t’écoutant, le bruit
Que fait mon cœur sur cette terre,
Ne te contente pas, Océan, de jeter
Sur mon visage un peu d’écume :
D’un coup de lame alors il te faut m’emporter
Pour dormir dans ton amertume.
(Moréas, el Greco de la poésie française)
Commentaire d’Esther Mar
Ton visage accusait trop d’ans. L’océan s’étendait sous la nappe nocturne. Tu voulais dormir dans son amertume : tu savais que ce grand flot mouvant nous emporte dans son lit indéfinissable et que le sommeil éternel a le goûts des lendemains de fêtes ratées. Tu t’en es allé comme tu avais dit et je lis tes vers au bord de la Marne. Je songe aussi à partir. D’un coup de lame alors il faudra m’emporter, au-delà de la solitude.
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