vendredi, 12 mars 2010
L'intégrale de Riemann-Stieltjes
C'était l'instant mathématique estival 2008. AlmaSoror le réactualise en postant aujourd'hui le document pédéhaif de l'article.
Laurent Moonens poursuit sa fascinante exploration des fonctions à variation bornée. Chevauchons l'intégrale de R-S avec cœur au lieu de nous endormir sous le soleil d'août.
Et, vous les lecteurs qui vivez en hiver sous des latitudes lointaines, réchauffez-vous avec… l'intégrale des sieurs Riemann et Stjeltjes
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jeudi, 11 mars 2010
Le diamant et la poussière du temps
Nadège, ce chant que tu viens de m'envoyer, je le mettrai bientôt dans l'album de poésie d'AlmaSoror. Il a sa place parmi les nostalgies
Et de notre vie de toutes ces années de soleil et de vent, de bières sur la terrasse
Il me reste le diamant que tu avais volé et la poussière du temps
Le chandail d’un ami trépassé et la mémoire des gens
Et de notre amour de toutes ces années de jeunesse sans argent
Il me reste des images de ta bonté, des échos de ta voix
Ta voix qui disait dans la nuit, ne t’endors pas, attends.
Ta voix qui disais dans la nuit, ne t’endors pas maintenant.
Maintenant je m’endors facilement, trop vite,
Je ne vais plus jamais à Insomniapolis
J’aurais peur de ses carrefours de ses lumières artificielles
Je reste accrochée au sommeil
Tant de vies se succèdent en une seule vie
Tant de lieux tant d’êtres tant d’atmosphères
Seule l’enfance reste au port là bas, immuable
Et les vagues ne nous y ramènent jamais.
Tant de vies se succèdent en une seule vie
Quand l’âge avance et qu’on demeure
Au milieu des adieux, des pleurs, des peurs
Maintenant je me ride facilement, trop vite
Je ne danse plus jamais à Facilopolis
J’aurais honte de ma peau de mes fringues de mes gestes antiques
Je reste sur les bancs du dehors
Et de notre vie de toutes ces années de soleil et de vent, de bières sur la terrasse
Il me reste le diamant que tu avais volé et la poussière du temps
Quelques chansons qui passent en boucle et une paire de gants
Les mots que je disais quand tu disais n’importe quoi
La sensation d’avoir vécu quelque chose de grand
Avec un frère trouvé et perdu n’importe comment
Un ami qui disais dans la nuit, ne t’endors pas, attends.
Maintenant je m’endors facilement, trop vite,
Je ne vais plus jamais à Insomniapolis
J’aurais peur de ses carrefours de ses lumières artificielles
Je reste accrochée au sommeil
Nadège Steene
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mercredi, 10 mars 2010
Nos ennemis
Ne t'inquiète pas petite Shka. Ils sont tous fous. Prends ton éventail, ton cheval et ton châle, prends ton carnet, la plume pour écrire, viens avec nous. Le chemin des rochers mène aux confins du pays, là où la terre plantée de maisons attend l'infini, entre les montagnes et la mer atlantique. Et tu verras qu'ils s'effacent, les bourgeois du XVIème et les racailles de banlieue, qui se ressemblent si fort avec leur grossièreté, leur mépris des coutumes qui nous sont chères, leur violence et leur insupportable mensonge sur leurs quêtes profondes.
Ne t'inquiète pas, petite Shka. Toutes les bien-pensances ont une fin, même celles qui s'ignorent.
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mardi, 09 mars 2010
Eternelle servitude volontaire
Etienne de La Boétie raconte comment celui qui ne connait la liberté ne peut même pas imaginer qu'elle existe... Ô mon Dieu, que fais-je de mon cerveau ? Que fais-je de mon temps disponible ?
Je marche le soir dans toutes les rues de France, je lève les yeux vers les fenêtres et je sais que c'est pareil presque partout dans le monde : les hommes dans leurs foyers ont les yeux rivés sur leur petit écran. Ils apprennent des mythes et des idées, le bien et le mal, le fort et le faible, le normal et l'anormal. Ils gobent, gobent, gobent. Vraiment, les hommes ne cherchent qu'une chose : l'esclavage confortable.
"Je prends plaisir à rappeler ici une anecdote concernant l’un des favoris de Xerxès, grand roi de Perse, et deux Spartiates. Lorsque Xerxès faisait ses préparatifs de guerre pour conquérir la Grèce entière, il envoya ses ambassadeurs dans plusieurs villes de ce pays pour demander de l’eau et de la terre — c’était la manière qu’avaient les Perses de sommer les villes de se rendre. Il se garda bien d’en envoyer à Sparte ni à Athènes parce que les Spartiates et les Athéniens, auxquels son père Darius en avait envoyés auparavant, les avaient jetés, les uns dans les fossés, les autres dans les puits en leur disant : « Allez-y, prenez là de l’eau et de la terre, et portez-les à votre prince. » Ces gens ne pouvaient souffrir que, même par la moindre parole, on attentât à leur liberté. Les Spartiates reconnurent qu’en agissant de la sorte, ils avaient offensé les dieux, et surtout Talthybie, le dieu des héraults. Ils résolurent donc, pour les apaiser d’envoyer à Xerxès deux de leurs concitoyens afin que, disposant d’eux à son gré, il pût se venger sur eux du meurtre des ambassadeurs de son père.
Deux Spartiates, l’un nommé Sperthiès et l’autre Bulis, s’offrirent comme victimes volontaires. Ils partirent. Arrivés au palais d’un Perse nommé Hydarnes, lieutenant du roi pour toutes les villes d’Asie qui étaient sur les côtes de la mer, celui-ci les accueillit fort honorablement, leur fit grande chère et, de fil en aiguille, leur demanda pourquoi ils rejetaient si fort l’amitié du roi. « Spartiates, dit-il, voyez par mon exemple comment le Roi sait honorer ceux qui le méritent. Croyez que si vous étiez à son service et qu’il vous eût connus, vous seriez tous les deux gouverneurs de quelque ville grecque. » Les Lacédémoniens répondirent : « En ceci, Hydarnes, tu ne pourrais nous donner un bon conseil ; car si tu as essayé le bonheur que tu nous promets, tu ignores entièrement celui dont NOUS jouissons. Tu as éprouvé la faveur du roi, mais tu ne sais pas quel goût délicieux a la liberté. Or si tu en avais seulement goûté, tu nous conseillerais de la défendre, non seulement avec la lance et le bouclier, mais avec les dents et avec les ongles ». Seuls les Spartiates disaient vrai, mais chacun parlait ici selon l’éducation qu’il avait reçue. Car il était aussi impossible au Persan de regretter la liberté dont il n’avait jamais joui qu’aux Lacédémoniens, qui l’avaient savourée, d’endurer l’esclavage".
Etienne de La Boétie, Discours de la servitude volontaire
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lundi, 08 mars 2010
Sens et mystique du cinéma des années 2030, Part I
J'avais trop bu peut-être, d'eau de vie de pomme. Et Stella Mar hantait les lieux. Nous réalisâmes ensemble, à minuit, une interview autour de ma vie d'universitaire de la FaTransLiDaDat sur le sens et la mystique du cinéma euro-américain de la décennie 2030. C'était le 20 janvier 2053. J'y raconte 30 ans de réflexion amoureuse sur le cinéma.
Voici la première partie de ce "livre-entrevue". Je remercie chaleureusement InfoCulture Productions de m'autoriser à reproduire ce film presque cinquante ans avant sa sortie officielle.
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dimanche, 07 mars 2010
VillaBar, si les visages s'effacent
Le projet photo VillaBar a eu lieu toute l'année "scolaire" 2007-2008.
Voici deux des affiches réalisées par Sara. Notre affichiste avait reçu des critiques méchantes d'une jeune femme très prétentieuse. J'avais demandé à cette femme de nous faire une affiche qui lui semblait meilleure. Le résultat fut laid. C'était un résultat beauf et visuellement nul. Tout au long de VillaBar, certaines critiques ne manquèrent pas de nous ébranler mais elles venaient de gens qui ne faisaient rien, ou qui faisaient des choses que nous n'aimions pas. Aujourd'hui, face au ciel de Biarritz, grande toile de lumière bleue et blanche tendue sur les toits, je songe à toutes les angoisses que je n'aurais pas eues si j'avais eu plus confiance en moi. Et la jeunesse me parait être une histoire bousillée par le manque de confiance et d'acuité, par la honte et la peur de déplaire.
10 fois, nous nous sommes rassemblés dans un bar, le Piston Pélican, dans le vingtième arrondissement de Paris, une fois par mois, et nous y avons fait des photographies. D'après ces photos, un auteur a écrit un texte et nous avons obtenu 10 romans photos parisiens.
Puis, à Berlin, nous avons réalisé un romanphoto au bar Ä
Une dispute a ensuite opposé deux femmes féministes, qui trouvaient le texte allemand mysogine, et les tenantes de la liberté d'expression qui soutenaient qu'un auteur a le droit d'être machiste - si tant est qu'il l'est. C'est moi qui décide en dernière instance et je laisserai toujours libres les auteurs d'écrire ce qu'ils veulent. Du moins, je le crois. Mais on peut se tromper, surtout sur soi-même.
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samedi, 06 mars 2010
La vérité d'AlmaSoror
Pourquoi ai-je menti ?
Parce que la réalité n'est jamais assez réaliste. Alors, pour avoir l'air de dire la vérité, il faut bien inventer un monde selon des codes convenus. Mais je suis fatiguée de ce faux jeu de faux-jeton et je voudrais publier les textes de ce blog tels qu'ils furent avant leur censure. C'est ce que je vais tenter de faire.
Sachez que je suis Edith de CL - beaucoup de gens ont cru que le pilier d'AlmaSoror était Axel Randers. C'est un pilier bancal. D'autres imaginaient qu'AlmaSoror était l'oeuvre de David N Steene. C'est un peu vrai. Je ne suis pas complètement seule : des hommes et quelques femmes m'accompagnent. Ils envoient des articles, ou viennent dîner à la maison et écrivent des choses sur mon ordinateur pour AlmaSoror. Puis ils disparaissent durant plusieurs mois et je me sens très seule. La plupart reviennent toujours, quand ils en ont besoin ou envie.
Tout cela pour dire que, depuis qu'AlmaSoror n'est plus un journal mensuel, j'ai dû beaucoup censuré les textes pour que le blog ressemble au journal mensuel. Mais le résultat s'impose : un blog ne pourra jamais ressembler à un journal mensuel. Il faut donc renoncer aux fidélités impossibles.
AlmaSoror a tenté un temps d'être un romanblog. Cette tentative, pour belle et intéressante, n'en fut pas moins une autre illusion, une autre tentative d'échapper à la vérité. Un romanblog ne saurait exister sans personnages et intrigues. il y a autour d'AlmaSoror des personnes, des personnages, mais pas d'intrigues. AlmaSoror ne pouvait pas être un vrai romanblog. Cette idée s'achève sur un constat d'échec.
AlmaSoror n'est pas non plus le journal d'une vie, ni le journal d'une oeuvre, ni le journal d'une pensée. Si j'étais seule, entièrement seule, ce le serait peut-être. Et surtout, si j'avais une vie délimitée, une oeuvre formelle, une pensée claire. Or, ma vie est éparse ; mon oeuvre, informe ; ma pensée, embrouillée. Et les trois entremêlées ressemblent plus à un film hongrois partiellement restauré qu'à un continuum cohérent.
Alors il faut l'avouer sans ambages, sans ombrages et sans colombages. AlmaSoror est un chant. Et je suis l'aède et je suis née dans sept villes différentes. Et je vais dès les prochains jours révéler ce qui aurait dû être dès le début du lancement d'AlmaSoror sur la toile : l'épopée d'un rêve.
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vendredi, 05 mars 2010
Blogalisation du monde
J.G., alias José Vengeance Dos Guerreros, m'écrit ce matin. Son mail est malhreureusement trop truffé d'allusions privées pour que je le publie ici tel quel. J'en extrais donc les passages qui m'ont fait rêver, debout sur la terrasse en regardant le jour se balancer sur les toits.
"Je me pose la question de savoir s'il existe un art blogal. La seule différence entre l'art blogal et l'art pariétal seraient les quelques inventions techniques mises au point par les hommes depuis l'art pariétal. (...) Je crois qu'il existe un nouvel art, l'art blogal et que cet art est gratuit et à portée de tous. Nous rejoignons donc cette époque de la Grèce antique qui précéda l'époque hélénistique, et où il n'y avait pas de professionnalisation de l'art, ni du sport, ni de la musique, ni du théâtre, ni de la philosophie, ni de la politique. Les citoyens grecs étaient tous des amateurs éclairés. (...) Nous allumons Internet d'un clic et un monde s'ouvre. La galaxie blogale est la plus fascinante. Philosophique, photographique, sociétale, je la trouve par-dessus tout littéraire. Et je crois que l'on blogue comme on peint ou l'on écrit. Madame de Sévigné, c'est évident, aurait tenu un blog. Ces blogs qui font notre vie et dont personne ne parle sont l'art qui naît aujourd'hui et qu'on étudiera demain".
Ces réflexions intéressantes me font penser au livre de Clarisse Herrenschmidt, les trois écritures. Professeur extraordinairement passionnante, au rire célèbre, Clarisse nous a pondu une histoire de la pensée humaine qui parvient à relier Sumer et Internet sans nous donner le vertige. Un résumé de son livre se trouve ici.
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jeudi, 04 mars 2010
Viento del Este, la pochette du disque
Ma mère les avait rencontrés dans le métro. Ils jouaient à Bastille. Elle leur a acheté un disque. Elle est revenue et a écouté le disque toute la soirée, toute la semaine. Elle est retournée les voir pour leur demander de faire la musique de son court métrage. Quand il l’ont vue, ils l’ont reconnue et se sont dit qu’elle venait leur rendre le disque, furieuse de ce qu’elle avait entendue. Ils n’en sont pas revenus de sa proposition.
Deux argentins désargentés, l’un à la contrebasse, l’autre à l’accordéon. César et Maurizio Amarante, diablotins en vadrouille. Leur groupe s'appelle : "Radikal Satan".
Et je recopie l’étrange texte qu’ils ont écrit dans la pochette du disque Viento del Este… Un texte écrit dans un pidgin en train de naître.
Le premier opus du disque, En el Quai, est la musique que Radikal Satan a composé pour le film à Quai, de Sara, visible ici. La version du disque diffère de celle du film.
« Au début de l’année ZeroCuarto, después de una vuelta por Buenos Aires, nos encontramos con Christophe en el Palais de la Machine à laver y Voyage-Gira avec les Anacharsis, et après ça, Adrian moviliza el Studioo Mòvil hasta Bordeos et ça enregistra en la Cruz Blanc adurante cuatro o cinco dias con los Glen y fuìmos a buscar un Piano al Hotel de Malika et un Caballo-Farfisa improvisado por Geoffrey y una semana despuès empezamos a grabar en la casa de Eric Martinez, rue du Loup Haché, où il nous a présenté son maître Henri Chopin, et en suite on file à Paris, dans le XIème arr, rue Jules Vallès, a lo de los viejos de Adrian para empezar a mezclar y no terminar, ir a Squatar a la cave de Alternation y no dormir jamais hasta que en un domingo cafard se graba Avant midi en la màquina del Dr Acula con Bastien Rojo à côté, de vuelta à Bordeaux pa’ tocar encore a laCabane en Béton de la Garonne et enregistrar sur une cassette Periférico con Chris et Melo el 11 de Setiembre y algunos dias después, mientras la familia Saboya mangent des sanwiches, con el minidisco de Médhi hicimos Xpress Bontempi en la rue Judaïque para seguir durante des mois et des mois et des mois chez Eric Martinez tratando de ensamblar la saloperie y revenir en arrière y meter intros y sonidos y apareciò Colette Magny et la Fenêtre de Zurich, Thomazin graba en su casa AQuai, on cherche des trucs dans les cassettes de Lanùs del Ano 99, mientras en la escalera de lo de Ana pusimos el cuatro pistes y Marielle se fumò un pétard d’Austin, trois verres d’Absinthe, quelques mates y saliò Excitée, le robamos un pedazo al Tata Cedron y al Gaucho surrealista de Lanùs sus grabaciones andinas intituladas Accidente de Mechon de pelo-Villazòn et on a tracé chez Céline y arrancamos a hacer la pochette/tapa con los souvenirs que trajo David desde la Espanya y una frase de Leopoldo Marechal en el Adàn Buenos-Ayres de Tato Eli jusqu’à samedi soir chez Eric Martinez et lundi on envoie en Tchéquie".
Cesar y Momo Amarante, Contrabajo, accordeon, voces y demàs.
Produit par les potagers nature.
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mercredi, 03 mars 2010
Requiem
Biarritz par la fenêtre me parle de leurs deux vies qui se déploient ici quand je n'y suis pas. Je rencontre le frère que je ne connaissais pas. C'est la première fois que je vis dans un appartment qui ressemble à ceux des bandes dessinées et des films qui se passent à New York. La baie vitrée m'offre les toits et le ciel. Quand tombe la nuit, on se sent espionnée par les avions. Au grand matin le soleil apporte le bonheur du jour et je me dis que les années passent trop vite pour sentir vraiment la vie.
La langue Bo est morte. Pleurons.
Lire l'article sur Survival France
Et merci à Tieri Briet pour la triste information.
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Loups des bois
Esther ne m'écrit plus beaucoup : sa vie ressemble à celle des soldats sans larmes qu'on avait habillés pour un destin moins tragique. Je republie aujourd'hui Loups des bois, qu'elle avait écrit au temps du journal mensuel d'AlmaSoror. Ce poème avait choqué ; j'avais reçu des messages de proches et d'inconnus me disant qu'il ne fallait pas publier des choses pareilles. Ils ne connaissaient pas Esther. Ils ne savaient pas.
A l’orée du bois
Dans un bruissement,
Une divinité m’est apparue, mi loup mi homme.
Je n’ai pu passer sans me dévêtir
Et suis arrivée trop tard pour la noël.
N’allez pas au bois petites filles
N’allez pas au bois ou toutes les aubes vous pleurerez
Le souvenir d’un concert de cris et de caresses.
A l’orée du bois
Au milieu des branches
Une divinité m’est apparue, mi louve, mi femme.
Je n’ai pu passer sans me dévêtir
Et suis arrivée trop tard pour la fête-dieu.
N’allez pas au bois petites filles
N’allez pas au bois ou toutes les nuits vous pleurerez
Le souvenir d’un concert de souffles et de baisers.
Esther Mar
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mardi, 02 mars 2010
Les joies du communisme
Quand Sara voyage à travers la France elle transporte des livres à lire la nuit. Je reçois alors des citations sur mon téléphone. En voici une qui me rappelle la fierté des communistes au lycée Buffon. Ils étaient fiers de ne pas être de droite. Où qu'elle trouve ses raisons, la fierté est toujours pitoyable.
"Des élections libres en Europe orientale donneraient des majorités anti-soviétiques. Nous ne pouvons pas l'accepter".
Staline
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lundi, 01 mars 2010
René Lalou : les témoignages sur la Guerre V
J'ai trouvé le tome I de ce livre dans les affaires de mon grand-père. Publiée en 1946, L'histoire de la littérature française et contemporaine (1870 à nos jours) , de René Lalou, comporte d'assez beaux passages.
En voici un, que je recopie à l'usage de ceux qui trouvent amusant de lire un critique du milieu du XXème siècle sur la littérature "contemporaine".
Le chapitre « les témoignages sur la guerre » est émouvant, guirlande des traumatisés de 14-18 (cette guerre votée par des députés qui ne la firent point, mais continuèrent leur tranquille vie tandis que la jeunesse masculine française était envoyée à la boucherie).
Des soldats revenants, beaucoup écrirent, sans espoir.
La guerre de 14-18 a brisé beaucoup d’œuvres de jeunes écrivains qui commençaient, comme Alain-Fournier et son Grand Meaulnes ; elle a ensuite donné des raisons d’écrire à ceux qui n’en auraient pas eu l’idée sans elle.
V Fin des témoignages des garçons sacrifiés
« Cette guerre a tué le romantisme de la guerre ».
Un moment arriva pourtant où il fut admis par la majorité des éditeurs que le public ne s’intéressait plus aux ouvrages sur la guerre. La riposte fut le prodigieux succès, en 1929, de la traduction du livre de Remarque, À l’Ouest rien de nouveau.
Vers le même temps Norton Cru provoquait un scandale en publiant ses Témoins : les âpres reproches qu’il adressait aux auteurs de livres de guerre étaient souvent justifiés ; mais il méconnaissait le droit qu’a l’artiste de faire des peintures, non des photographies et il refusait d’admettre que le vrai n’est pas toujours vraisemblable. Parmi les livres qui échappaient à ses critiques citons les Carnets d’un fantassin, de Charles Delvert, l’un des défenseurs du fort de Vaux.
Sous le bombardement Delvert écrivait : « cette guerre a tué le romantisme de la guerre ». La phrase pourrait servir d’épitaphe aux trois témoignages parus en 1930 : l’inexorable Ce qui fut sera d’Henri Barbusse, épilogue et synthèse du Feu ; la Peur, de Gabriel Chevallier où l’accumulation des « petits faits vrais », jugés par un disciple de Stendhal, aboutissait au plus cruel réquisitoire ; les tragiques « prises de vue » qui font ressembler le Noir et Or d’André Thérive au film de Pabst, Quatre de l’Infanterie, et laissent la même impression d’une atroce épreuve subie par les hommes mais reniée par l’esprit.
« Le Feu, c’est un beau bouquin. Il est presque vrai. Y a qu’une chose, c’est trop romantique, trop en théâtre » : ainsi parle un des personnages d’Henry Poulaille dans l’hallucinante et minutieuse reconstitution du Pain de Soldat (1937). En nous livrant, la même année, ses Souvenirs de Guerre, le philosophe Alain affirme que ces expériences renforcèrent sa conviction que la tâche la plus urgente était, selon les exemples de Socrate et Descartes, de « massacrer d’abord les lieux communs ».
Assurément tous les anciens combattants n’exprimeraient point aujourd’hui le sentiment d’une gigantesque duperie avec la verdeur rabelaisienne que déploie Jolinon dans Fesse-Mathieu et l’Anonyme (1936). Mais on ne saurait étudier la littérature des années 1920-35 sans tenir compte de ces deux faits : elle est pour la plus grande partie d’hommes qui ont connu les souffrances de la guerre ; l’immense majorité de ces hommes est arrivée tôt ou tard à la conclusion que leurs souffrances auraient pu être évitées et qu’elle n’avaient même pas assuré le triomphe des idées pour lesquelles ils avaient lutté.
René Lalou
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dimanche, 28 février 2010
Mouvement brownien et fonctions harmoniques
Laurent Moonens nous propose un voyage très romantique, aux confins mathématiques, là où se rencontrent les probabilités et l'analyse. Lui-même, pourtant souveraienement serein, s'exclame, bluffé, à la fin de son article : « Finalement, voici presque qu'une expérience de physique nous aiderait à résoudre un problème mathématique ! » Voilà qui nous coupe le souffle !
Mouvement et fonctions (brownien et harmoniques !)
(Cliquez sur le lien ci-dessus pour lire l'article en pédéhaif)
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samedi, 27 février 2010
la phrase qui ouvrit l'année 2010
"Les animaux ont beaucoup de grandeur. Dans leur silence intérieur,
ils sont animés par de grands sentiments".
Sara, Premier janvier 2010
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