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samedi, 06 avril 2019

Où est la maison ?

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Phot Sara

Les maisons, ces lieux où l'on se sent chez soi quand le soir tombe, les maisons se perdent avec le temps, les vicissitudes de l'âge et de l'argent. Les familles, ces maisons aux recoins poussiéreux et secrets, s'accroissent et se délitent, se réunissent et s'éparpillent, pour n'être presque plus, avec le temps, les vicissitudes du cœur et de l'argent. Les livres même, tombent en quenouilles, mais on leur pardonne leur vieillesse et leurs ruines, leurs violences et leurs imperfections. Les livres demeurent, peut-être. Maisons perdues, familles éclatées, rêves pleins de joie devenus matins de gueules de bois, il fallait construire une vraie maison, une maison dont les membres sont des livres, une maison aux piliers éternels.

 

Les maisons des terres d'AlmaSoror :

La maison du fleuve

Nostalgie à l'Armagnac

Le ménage moderne

Le flot urbain

Hameaux-tombeaux, quelles tristesses ont clos tes derniers yeux-fenêtres ?

Les grillons

Les rues d'une ville de l'Ouest

L'equinoxe d'automne, l'existence d'un cahier

Le petit Lanstier

Peine de coeur

Entre deux sentiments

1999

La première porte de garage

Dernier voyage en Amérique

Aranjuez

Ta demeure

Ta lettre

Duo pour ouvrir un exode

Les gens bien

Sagesse des vélos de nuit

Chronoposologie des Orteaux

In Tlicuililt, poème nahuatl

Un petit bout de liberté, par Calélira

Entasser un nombre maximal d'êtres humains

La parole attendue

Dans la chambrée

La chambre obscure

La tourelle du hibou

L'homme et la brique

Bâtir en terrain non convoité

mardi, 26 février 2019

Maison Malo Quirvane : naissance

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La Maison d'édition Malo Quirvane voit enfin le jour. Première sortie de livres : le 25 mars 2019.

Le site Internet est en cours d'achèvement : Maisonmaloquirvane.fr

Beaucoup de travail, beaucoup de soutien (merci). Beaucoup de joies dansent à travers les lignes.

Malo Quirvane marie la petite entreprise, la littérature, la volonté de tracer une route sur ces zones arides, mais fécondes.

Les auteurs ayant participé à la première récolte : Emmanuel Adely, Jean-Baptiste Amadieu et François Andelkovic (directeurs de collection), Thomas Boudie, Iris Ducorps, Jérémie Gallois, Mathieu Granier, Sara, Marie Sellier, Christophe Luc Smokenmögler.

Merci à Axelle Osouf pour la correction, à Sara pour la création graphique.

Merci à Damien Couet-Lannes, Matthieu D. pour l'accompagnement.


Merci à Samuel pour la stature.

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samedi, 05 janvier 2019

Philippe-Jean Catinchi et La traque de Sara

C'est parce que je savais qu'il parlait de Sara, de son auto-interview et de sa traque (à partir de la 36ème minute) que j'ai regardé l'émission de RCJ où Philippe-Jean Catinchi livrait à Josyane Savigneau ses coups de coeur en livres jeunesse.

J'ai découvert des albums qui m'ont semblé magnifiques et j'irai demain en cueillir quelques uns dans les librairies de la ville.

Philippe-Jean Catinchi avait déjà produit cette petite critique dans le Monde des Livres

vendredi, 14 septembre 2018

La traque et l'auto-interview de Sara

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Chère Sara, tu nous offres deux beaux livres pour cette rentrée de septembre. 

La traque, aux éditions Thierry Magnier : un chasseur partant chasser sans son chien.... 

et l'Auto-interview, aux éditions du Sonneur, où tu te houspilles et te racontes en te cachant derrière les vérités que tu mets en avant. 

jeudi, 29 juin 2017

Sara invitée par Elodie Bouygues à Besançon

Ma chère collaboratrice Sara conversait avec Elodie Bouygues à l'université de Besançon, le 9 juin 2017. 

mardi, 10 novembre 2015

L'auberge musicale des deux diablotins

Je me souviens de la première fois que les Radikal Satan sont venus dîner à la maison. Sara les avait entendus dans le métro, alors que, justement, elle avait besoin d'une musique pour son film A Quai. Elle les écouta longuement jouer dans les couloirs souterrains de la Bastille, une première fois ; retourna les écouter et leur acheter un disque ; la troisième fois qu'elle revint, elle avait prévu d'oser les aborder pour leur demander de composer la musique du court-métrage. Mais eux, ils nous l'ont raconté ensuite, quand il l'ont vu revenir, ont cru qu'elle voulait leur rendre le CD après une écoute décevante.

Finalement ce fut une belle rencontre, ils composèrent un beau tango bizarre pour A Quai et passèrent beaucoup de temps avec Adrian Riffo dans les couloirs de l'école des Gobelins, à fignoler le son. Avec l'argent consacré à la musique par la bourse du Centre National du Cinéma, ils purent retourner pour la première fois en Argentine depuis leur départ. Ils retrouvèrent leur famille.

Sara à l'époque allait souvent les écouter dans les squats, des chiens de punks lui léchaient le visage et elle prenait des photos des deux Satan, Momo montrant son sexe, Cesar aux longs doigts crochus et au rouge à lèvres carmin.

A l'époque, leur boite aux lettres était à l'association Aux captifs la libération. Ils étaient infiniment élégants, polis et passionnants quand ils venaient dîner mais, parfois, les voisins du 13, boulevard du M. leur claquaient la grille au nez, ne pouvant imaginer que de tels personnages soient invités à dîner dans notre immeuble.

Cela faisait longtemps que je ne pensais plus à cette période de notre vie familiale, trois d'entre nous ont quitté ce quartier qui pourtant semblait attaché à notre identité, la haute cadre du Parti socialiste qui a hérité de notre appartement s'étant empressé de le vendre pour se débarrasser de locataires vivant là depuis 37 ans et payant un loyer modeste. Alors tout à l'heure, c'est dans une rue consacrée à Saint-Nicolas, le bel évêque, saint patron, entre autres protégés, des enfants, des marins et des marchands, que j'ai réécouté la musique des Radikal Satan, celle que je connaissais déjà, et celle qu'ils ont composée depuis et qu'on trouve sur Internet. À la belle violence de leur musique, se superposait la douce mélancolie d'un temps révolu. La jeunesse a foutu le camp, il ne me reste plus que la jeunesse éternelle, celle qu'on obtient par la grâce d'un pacte avec le diable.

 

Sur AlmaSoror :

Viento del Este, la pochette du disque

Un problème variationnel

mercredi, 02 septembre 2015

Arzel ou les sensations de la vie quotidienne

La narration prend toute la place dans nos vies mentales et dans la manière dont nous communiquons avec les petits enfants, et pourtant, certaines choses de l'expérience vécue ne sont pas faciles à narrer.

Ce défi nous poussa (Sara et moi) à créer une petite collection pour tenter de mettre en scène, sans trop perdre de pouvoir sensoriel, les sensations de la vie quotidienne. 

Nous avons créé un petit personnage, nommé Arzel.

Les deux premiers titres de cette collection sont sortis aux éditions La joie de lire : Le vent et Le rêve.

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Dans le premier, Arzel découvre la force du vent, qui nous enivre et nous fait quelquefois peur.

Dans le second, Arzel s'adonne à la rêverie au bord d'une fenêtre.

C'est la simplicité de ces expériences : se laisser aller à rêver, jouer dans le vent, que nous nous sommes efforcées de mettre en scène, en les épurant de toute narration superflue.

Quelques phrases, quelques images, pour laisser parler le vent et le rêve.

D'autres titres sont en attente... Arzel éprouve tant de sensations tous les jours de sa vie, dans les moments les plus banals en apparence...

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dimanche, 15 juin 2014

Le TGV de 22h43 entre en gare des Sables

Un film de Sara

jeudi, 08 mai 2014

L'homme des villes de sable en librairie

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Edith de CL et Sara ont le plaisir de vous annoncer la parution, le 9 mai 2014, de L'homme des villes de sables, édité par Chandeigne.

L'histoire d'un marin des Sables d'Olonne parti pour pêcher la morue dans les mers froides. Capturé par les corsaires du Maroc, il devient l'esclave du pacha de Marrakech.

C'est lui qui aidera à conduire la caravane du pacha dans le désert africain, jusqu'à la majestueuse, la mystérieuse, la somptueuse Tombouctou.

Au cours de sa vie d'aventure et de douleur, Paul Imbert croisera le destin de personnages qui vécurent réellement dans ce fantastique XVII°siècle, tels Jean Armand Mustapha, sujet ottoman devenu le premier professeur de langues orientales de Paris.

Dans cette époque où christianisme et islam se faisaient fièrement face, si ressemblants dans leur opposition que chacun priait du lever au coucher et traitait l'autre d'infidèle ; dans ce siècle où le Nord et le Sud guerroyaient et se réconciliaient dans une égalité diplomatique que nous avons oubliée ; dans ces villes de sable où la vie se partageait entre l'immuable tradition et la folie des voyages, tel fut le destin tragique du marin vendéen Paul Imbert : l'esclave bien-aimé de son maître, le fils perdu, l'homme de l'exil.

Amer savoir celui qu'on tire du voyage...

 

lundi, 21 avril 2014

Soliloque

AlmaSoror présente un film d'art brut filmé dans l'asile d'Apsyaï (Nukutepipi). C'est la cinéaste Sara qui réalisa le film sur un scénario et des dialogues d’Édith de CL.

COPYRIGHT Natiolone Productions, 02 lirva 4102.

 

Double-avertissement :

Pour des raisons de sécurité psychique, le film est interdit aux moins de 100 ans.

Attention ! La vue de ce film après avoir ingéré de l'alcool de salamandre peut provoquer des effets désirables.

 

 

Œuvres filmiques à voir sur AlmaSoror :

Bergson Phare

La prière muette

Désir de mort

Cayola (Inclus : Chants de poussière et Labrador dans la ville océan)

dimanche, 20 avril 2014

Les extraits de lumière au MuPop de Montluçon

Pris d'un téléphone portable au MuPop de Montluçon par Sara, les Extraits de lumière dévoilent en quelques plans l'étonnante scénographie du "Musée des musiques qui vous font vibrer". Montluçon abrite un musée génial et fascinant des musiques populaires depuis les flûtes traditionnelles du monde jusqu'à la salle des machines ; musique apache, baroque, rock, toutes les musiques populaires, c'est-à-dire non savantes, y tiennent place.

Voyez par ici le site du MuPop

Et par là le site de Sara

mercredi, 29 janvier 2014

Destinée

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Pourquoi suivre le fil de l'actualité quand on peut rêver aux mille et un voyages d'un vaisseau fantôme ?

Oubliez vos soucis, ami en quête d'un destin ; lâchez la rampe de l'escalator, fermez les yeux. Le songe d'une nuit d'hiver va vous emporter loin des morosités du jour gris.

Fermez les yeux, ouvrez le coeur, partez pour ne plus jamais revenir.

La vie commence. L'enfance revient. Demain est infini.

 

(Photo : port des Sables d'Olonne, par Sara)

samedi, 14 décembre 2013

κούφα σοι χθὼν ἐπάνωθε πέσοι

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Image extrait d'À TRAVERS LA VILLE, de Sara

 Alexandre Marius Jacob fut l'anarchiste qui inspira à Maurice Leblanc le personnage d'Arsène Lupin. Chef de la bande des Travailleurs de la nuit, rois de la cambriole, il mena plus de 150 vols de riches maisons, récolta un butin démentiel (qui équivaudrait aujourd'hui, d'après de savants calculs, à 15 millions d'euros), butin consacré entièrement à la cause anarchiste (publication aux revues, aide aux familles des prisonniers...)

Face à ses juges, M.A. Jacob ne perdait ni sa verve, ni le Nord, comme en témoigne le texte qu'il leur adressa, Pourquoi j'ai volé.

"Plutôt que d’être cloîtré dans une usine, comme dans un bagne ; plutôt que mendier ce à quoi j’avais droit, j’ai préféré m’insurger et combattre pied à pied mes ennemis en faisant la guerre aux riches, en attaquant leurs biens. Certes, je conçois que vous auriez préféré que je me soumette à vos lois ; qu’ouvrier docile et avachi j’eusse créé des richesses en échange d’un salaire dérisoire et, lorsque le corps usé et le cerveau abêti, je m’en fusse crever au coin d’une rue. Alors vous ne m’appelleriez pas « bandit cynique », mais « honnête ouvrier ». Usant de la flatterie, vous m’auriez même accordé la médaille du travail. Les prêtres promettent un paradis à leurs dupes ; vous, vous êtes moins abstraits, vous leur offrez un chiffon de papier.

Je vous remercie beaucoup de tant de bonté, de tant de gratitude, messieurs. Je préfère être un cynique conscient de mes droits qu’un automate, qu’une cariatide.

Dès que j’eus possession de ma conscience, je me livrai au vol sans aucun scrupule. Je ne coupe pas dans votre prétendue morale, qui prône le respect de la propriété comme une vertu, alors qu’en réalité il n’y a de pires voleurs que les propriétaires.

Estimez-vous heureux, messieurs, que ce préjugé ait pris racine dans le peuple, car c’est là votre meilleur gendarme. Connaissant l’impuissance de la loi, de la force pour mieux dire, vous en avez fait le plus solide de vos protecteurs. Mais prenez-y garde ; tout n’a qu’un temps. Tout ce qui est construit, édifié par la ruse et la force, la ruse et la force peuvent le démolir.

Le peuple évolue tous les jours".

La suite se lit par ici...

On peut aussi lire ses Souvenirs d'un révolté par là.

 

Alexandre Marius Jacob passa 23 ans au bagne de Cayenne, puis revint vivre dans la commune de Reuilly. Il s'y suicida en 1954 par injection volontaire d'une overdose de morphine (et suicida aussi son chien Negro), le jour de ses 75 ans, après avoir offert un dernier goûter aux enfants du village, et l'on retrouva chez lui ces mots : ...linge lessivé, rincé, séché, mais pas repassé. J'ai la cosse. Excusez. Vous trouverez deux litres de rosé à côté de la paneterie. À votre santé

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Sit tibi terra levis...

vendredi, 06 décembre 2013

L'université de Poitiers rencontre Sara

Le site de Sara se visite par là-bas...

Sara sur Facebook

Et sur le pouvoir de l'art visuel, regardez le film de René Laloux d'après la nouvelle de Yourcenar : Comment Wang Fo fut sauvé.

jeudi, 17 octobre 2013

Mémoires d’une voyouse

Une histoire d'Edith de CL, photo-illustrée par Sara

centre du costume, moulins, mémoires d'une voyouse

 

 Avertissement

Enfants, ne lisez pas ce qui va suivre.

C’est une histoire avec des salauds, des délits, des remords.

C’est une histoire pour les filous, pour les méchants, pour les gueux.

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Hors-la-loi

Je suis une malfrate, une hors-la-loi. Si vous connaissiez tous les crimes que j’ai commis, vous fermeriez cette webpage et vous vous enfuiriez en courant vers des sites moins terribles. Ah ! ah ! ah ! Je fais peur aux bonnes gens, aux honnêtes gens, aux petites gens et même aux gens qui ont de l’entregent.

Toutes les histoires que j’ai vécues dans ma vie ont fini comme dans un film noir : course poursuite avec la police, batailles, hurlements, prison. Mais l’histoire que je veux vous raconter tourne différemment.

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Adieu Johnnie Walker

En ce temps là, j’avais arrêté de boire. Quand une hors-la-loi arrête de boire, c’est TRES dangereux.

Pourtant, il le fallait. Le docteur m’avait dit : « c’est Johnnie Walker ou vous ». Johnnie Walker, c’est le type qui est dessiné sur les bouteilles de whisky.

-En êtes-vous sûre, docteur ? Lui demandai-je effrayée.

-Sûr.

-Dis-moi la vérité, minable ! Lui hurlai-je en pointant Coco sur son cœur. (coco, c’est mon flingue. Coco était mon meilleur ami).

-Hélas oui, répondit courageusement le docteur.

J’ai donc dit : Adieu Johnnie Walker. J’ai rempli mon frigo de jus de fruits, de Coca-Cola et de yaourts. J’ai pleuré tous les soirs, mais j’ai tenu le coup.

 

Bon anniversaire, pauvre idiote !

J’avais une longue vie de voyouse derrière moi.

Grâce à mes cachettes et à mon intelligence, les policiers ne me trouvaient jamais. Les gens qui savaient où j’étais n’osaient pas me dénoncer de peur que je les butte avec Coco.

Le soir de mon anniversaire, je m’apprêtais à déguster un immense gâteau à la fraise quand je me rendis compte que je n’avais aucun ami. Mon âme éclata en sanglot (mais mon visage resta très dur).

Je me regardai dans la glace et murmurai :

- Bon anniversaire, pauvre idiote !

Je pointai Coco vers mon cœur, mais il refusa de me planter.

- Que ferai-je sans toi ? Me demanda-t-il.

Alors je rangeai Coco dans un tiroir et j’allai me coucher.

Ce soir là, je décidai de transformer ma vie.

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Le procès

J’étais en train de me demander comment devenir honnête quand les journalistes, les juges et les policiers me tombèrent dessus. Cela arriva par un soir de septembre. C’était l’automne et Paris était beau.

On m’arrêta alors que je marchais tranquillement sur le boulevard Raspail.

Mon procès fut rapide. Le juge parla avec éloquence.

Il relata mes crimes:

  • 17 pompiers remplis d’hématomes, tous malmenés par l’accusée à la fin d’une rixe dans le terrible quartier de Pigalle.

  • 4 hommes et 5 femmes séduits et manipulés par l’accusée pour lui donner de l’argent.

  • 480 tonnes de chocolat, bonbons et yaourts à la fraise volés par l’accusée dans 140 magasins.

  • Une vieille femme effrayée et contrainte de laisser l’accusée jouer avec son chien yorkshire.

A la fin du procès, le juge cria : « qu’on jette l’accusée en prison ! » Des applaudissements s’élevèrent dans la salle. On me menotta, on m’emmena.

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Au trou !

Au trou (c'est-à-dire en taule, en cabane, au violon, au placard, en prison), je réfléchis beaucoup.

Trois religieux vinrent me parler de Dieu. Cela m’intéressa mais je n’arrivai pas à choisir entre les trois religions, alors je laissai tomber.

Les mois passaient. Peu à peu, j’arrêtai de ricaner en pensant aux coups que j’avais faits.

Au bout d'un moment, je commençai même à lire des livres.

Enfin, je décidai d’arrêter cette vie de perdition et d’écrire l'histoire de ma vie.

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Ma rédemption

J’étais respectée dans toute la prison. Les autres filles me craignaient. Elles me donnaient leur dessert.

L’une d’elle s’appelait Stella. Elle m’apprit à parler avec mon cœur. Nous rêvions de marcher ensemble dans la ville, en liberté.

- Tu sortiras d’ici avant moi, me disait-elle.

- Je préparerai tout pour notre vie, répondais-je. On aura notre frigo, des fenêtres sans barreaux, un chat.

La veille de ma sortie de prison, elle me prit la main. « Je sais que tu m’oublieras, me dit-elle, mais sache que tes yeux ont transformé ma vie ».

« Je ne t’oublierai pas », pensai-je dans ma tête.

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L’amitié

Quand je sortis de prison, la lumière de la vie me stupéfia. Lors de mon procès, la société m’avait confisqué sans vergogne mes biens durement volés. Dépitée, je décidai de gagner ma vie honnêtement. Je trouvai un boulot dans un bar.

Le jour, je servais dans un restaurant des assiettes de fromage et des chocolats chauds à d’honnêtes gens.

La nuit, je me réfugiais dans ma piaule, au septième étage d’un immeuble. Par la fenêtre, les toits de la plus belle ville du monde m’apparaissaient éclairés par la lune. J’écrivais ma vie palpitante sur mon ordinateur. Je racontais tous mes coups, toutes mes planques, tous mes secrets, pour publier mes mémoires à titre posthume. Mon œuvre s’appelait : les Mémoires d'une voyouse.

Parfois je regrettais Coco. La vie est si facile quand on peut pointer son flingue sur les gens énervants ! Mais je pensais à Stella. Elle et moi, nous nous étions promis de devenir sages comme des images. Un jour, elle sortirait de prison… Alors la vie serait douce comme l'amitié.

FIN

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