samedi, 21 septembre 2013
Orso dort encore
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samedi, 03 août 2013
9
«Dieu est sans nom : car de lui personne ne peut rien dire ni connaître. En ce sens un maître païen dit : "Ce que nous savons ou disons de la première cause, nous le sommes plus nous-mêmes que ce n'est la première cause ; car elle est au-dessus de toute expression et de toute connaissance !"»
Maître Eckhart, Du renouvellement dans l'esprit, Oeuvres, p. 131.
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samedi, 27 juillet 2013
8
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samedi, 13 juillet 2013
6
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mardi, 09 juillet 2013
Zo, de Mazas à Jérusalem en passant par la prison de Sainte-Pélagie
Phot : Sara, 1974, rue du Bouloi. 29 années avant de publier Révolution.
Je me suis amusée à devoir lire Zo d'Axa, qui écrivit en français De Mazas à Jérusalem (1895), dans une traduction anglaise. En effet, ce monsieur a beau être tombé dans le domaine public (en espérant que la chute ne lui ait pas fait mal) et avoir été un anarchiste incorrigible, ses éditeurs français, les courageuses et flamboyantes éditions de Londres, ne manquent pas de faire payer l'édition numérique. Puis j'ai fini par trouver une bonne âme pirate qui a rendu disponible le pédéhaif, que voici mes amis.
J'ai de grandes raisons de défendre le droit d'auteur, et de ne pas cracher sur un bon travail éditorial, mais à l'époque de la mise en route du site ReLire, je trouve que les oeuvres tombées tout au fond du domaine public doivent quand même pouvoir être dévorées gratos, en ligne.
Formé au prestigieux lycée parigot Chaptal, anar ayant hésité entre le royalisme et l'anarchie, Zo d'Axa, né Alphonse Gallaud de La Pérouse, est lisible par ici.
Ici, je suis bien forcé de conclure : je ne suis pas anarchiste.
En cour d'assises, à l'instruction comme aux séances, j'ai dédaigné cette explication. Mes paroles de rage ou de pitié étaient qualifiées anarchistes - je n'épiloguais pas sous la menace.
À présent, il me plaira de préciser ma pensée première, ma volonté de toujours.
Elle ne doit pas sombrer dans les à-peu-près.
Pas plus groupé dans l'anarchie qu'embrigadé dans les socialismes. Être l'homme affranchi, l'isolé chercheur d'au-delà; mais non fasciné par un rêve. Avoir la fierté de s'affirmer, hors les écoles et les sectes:
En dehors.
Zo d'Axa, fondateur du journal l'En Dehors.
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samedi, 06 juillet 2013
5
«L'enfant de ce monde, qui est tout ce que nous connaissons de nous, lit selon ses facultés..., il ne peut saisir que le voile qui lui cache la chose. Sa main, ses yeux, son intelligence, tout en lui, est le rempart qui lui ravit le Réel».
Louis Mure-Latour, Le triomphe de l'Amour sur le fanatisme et le matérialisme, t. III, p. 178, § 234.
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samedi, 29 juin 2013
4
«Le détachement tend vers un pur néant, car il tend vers l'état le plus haut, dans lequel Dieu peut agir en nous entièrement à sa guise».
Maître Eckhart, Du Détachement (Oeuvres), p. 25.
«Pour arriver à goûter à tout, ne désire avoir goût à rien. Pour arriver à savoir tout, ne désire savoir quelque chose en rien. Pour arriver à ce que tu ne goûtes pas, tu dois aller par où tu ne goûtes pas. Pour arriver à ce que tu ne sais pas, tu dois aller par où tu ne sais pas. Pour arriver à ce que tu ne possèdes pas, tu dois aller par où tu ne possèdes pas. Pour arriver à ce que tu n'es pas, tu dois aller par où tu n'es pas.
Quand tu t'arrêtes en quelque chose, tu cesses de te jeter dans le Tout...»
Saint Jean de La Croix, La Montée du Mont-Carmel, livre I, ch. XIII
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samedi, 22 juin 2013
3
«La figure est le langage de tout ce qui, absolument invisible, règne pourtant jusque dans le visible, et le fonde : le langage de l'âme et de Dieu. Elle procède d'un esprit et en garde la marque ; c'est en elle, à travers elle, que l'on passe du visible à l'invisible, sans que l'on ait à transposer comme pour passer de la carte routière à la route. C'est un battant de porte qui suggère et, une fois rabattu, manifeste son autre face. Cette continuité entre l'image et ce qu'elle représente, essentielle au symbole, à la figure, est caractéristique de la langue de l'Ecriture. Et, comme il s'agit de la manière dont la Parole divine a voulu se révéler, il paraît au moins superflu de vouloir faire de ce mode d'expression l'apanage d'une race ou d'un peuple ; retenons plutôt que c'est le langage de tous ceux que Dieu a choisis comme des instruments chargés de porter sa Parole, dans la mesure même où ils la portent plus fidèlement».
Jean de Menasce, Quand Israël aime Dieu, p. 138.
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mercredi, 19 juin 2013
Évangélisation et assimilation
«Ne mettez aucun zèle, n'avancez aucun argument pour convaincre ces peuples de changer leurs rites, leurs coutumes et les moeurs, à moins qu'elles ne soient évidemment contraires à la religion et à la morale. Quoi de plus absurde que de transporter chez les Chinois la France, l'Espagne, l'Italie ou quelque autre pays d'Europe !
N'introduisez pas chez eux nos pays, mais la foi, cette foi qui ne repousse ni ne blesse les rites ni les usages d'aucun peuple, pourvu qu'ils ne soient pas détestables, mais bien au contraire veut qu'on les garde et les protège. Il est pour ainsi dire inscrit dans la nature de tous les hommes d'estimer, d'aimer, de mettre au-dessus de tout au monde les traditions de leur pays et le pays lui-même.
Ne mettez donc jamais en parallèle les usages de ces peuples avec ceux de l'Europe : bien au contraire, empressez-vous de vous y habituer».
Pape Alexandre VII, 1659, aux Missions Étrangères de Paris.
(Trouvé sur la feuille paroissiale de l'église Saint-François-Xavier dans laquelle, tout à l'heure, l'orgue tonnait sa puissante splendeur musicale sur les bancs déserts.
Photo de Sara, prise au Louvre en 2010).
Thèmes apparentés dans AlmaSoror :
L'humanisme et les droits de l'homme au regard des langues quechua et tahitienne
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samedi, 08 juin 2013
1
«Cet organe intérieur est le sens d'intuition pour le monde transcendental ; et avant que ce sens d'intuition soit ouvert en nous, nous ne pouvons avoir aucune objectivité de vérité plus élevée.
... Dans l'ouverture de ce sensorium spirituel est le mystère du nouvel homme, le mystère de la renaissance et de l'union la plus intime de l'homme avec Dieu».
D'Eckhartshausen, La Nuée sur le Sanctuaire, p.10
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mardi, 04 juin 2013
Le Temps, l'Ennui, la Mort
3 extraits sur le Passage du Temps, une photo de Sara, une musique de Biosphere
Ainsi s'écoule toute la vie ; on cherche le repos en combattant quelques obstacles et si on les a surmontés le repos devient insupportable par l'ennui qu'il engendre. Il en faut sortir et mendier le tumulte ; car ou l'on pense aux misères qu'on a ou à celles qui nous menacent. Et quand on se verrait même à l'abri de toutes parts, l'ennui de son autorité privée ne laisserait pas de sortir du fond du coeur où il a ses racines naturelles, et de remplir l'esprit de son venin.
Ainsi l'homme est si malheureux qu'il s'ennuierait même sans cause d'ennui par l'état propre de sa complexion. Et il est si vain qu'étant plein de mille choses essentielles d'ennui, la moindre chose comme un billard et une balle qu'il pousse suffisent pour le divertir.
Blaise Pascal - Pensées (Divertissement, IX, 168)
Plus je vais, plus je m'aperçois que la seule chose essentielle pour les hommes, c'est de tuer le temps. Dans cette vie dont nous chantons la brièveté sur tous les tons, notre plus grand ennemi, c'est le temps, dont nous avons toujours trop. A peine avons-nous un bonheur, ou l'amour, ou la gloire, ou la science, ou l'émotion d'un spectacle, ou celle d'une lecture, qu'il nous faut passer à un autre. Car que faire ? C'est là le grand mot.
Alfred de Vigny - Journal d'un poète
L'étude d'un vieillard, s'il lui en reste encore à faire, est uniquement d'apprendre à mourir, et c'est précisément cela qu'on fait le moins à mon âge ; on y pense à tout, hormis à cela. Tous les vieillards tiennent plus à la vie que les enfants, et en sortent de plus mauvaise grâce que les jeunes gens. C'est que, tous leurs travaux ayant été pour cette même vie, ils voient à sa fin qu'ils ont perdu leurs peines. Tous leurs soins, tous leurs biens, tous les fruits de leurs laborieuses veilles, ils quittent tout quand ils s'en vont. Ils n'ont songé à rien acquérir durant leur vie qu'ils pussent emporter à leur mort.
Jean Jacques Rousseau - Rêveries du promeneur solitaire (Troisième Promenade)
Lire sur AlmaSoror,
A propos d'ennui et de la quête lascive d'un bonheur inaccessible :
Le désillusionné (sur Abderramane III)
à propos de Vigny :
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lundi, 22 avril 2013
Dialogue entre celui qui peint et celui qui compose
- Comment fait-on des choses belles ?
- En se dégageant de soi et en exigeant de viser le plus haut.
- Oui, c'est vrai. Mais il doit y avoir autre chose...
- Oui, le rythme, la musique peut-être.
- Et la couleur.
- Oui.
- Mais il faut encore autre chose, pour atteindre une certaine puissance.
- Le côté tranchant comme un mouvement de sabre dans un combat, droit au but, avec souplesse : le bon geste.
- Ou bien la profondeur intangible du chatoiement, comme chez le peintre Turner.
Merci à Sara pour l'aide à la traduction.
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jeudi, 20 décembre 2012
Lettre de Loup
Chère Édith,
Un vieux roman allemand " L'Ami de Dieu de l'Oberland / Der Gottesfreund vom Oberland ", eut une influence malheureuse sur le destin de la Russie. L'ouvrage de la fin du moyen-âge, est dû à un marchand strasbourgeois, Rulman Merswin, (né vers 1307 - mort en 1382), tombé dans le mysticisme. Il avait créé une communauté pseudo-mystique nommée " l'Île verte", et correspondait ardemment avec Johannes Tauler, le théologien dominicain établi à Strasbourg. Rulman Merswin prétendait avoir rencontré en 1351 le personnage de son livre.
Le nom " Ami de Dieu " fut employé par divers personnes en référence à l'évangile de Jean 15:15, pour dire leur appartenance à un mouvement mystique durant le 14e. Comme je vous l'ai expliqué, l'ouvrage est présenté comme vrai par l'auteur, mais n'est en fait qu'un roman. Il se veut comme le récit des quatre premières années de la nouvelle vie du héros, personnage idéal collant à l'esprit du mouvement mystique des Amis de Dieu... Le personnage est le fils d'un marchant, et a pour interdiction de dire son nom et de révéler tout ce que Dieu a révélé en lui, sauf à un inconnu vivant dans l'Oberland. Il vit toutes sortes d'aventures pieuses, devient le guide spirituel d'un prince hongrois. La conclusion de ce roman est que le Ciel accorde sa grâce à certains souverains en leur envoyant un homme pieux, doté de clairvoyance, venant à leur secours dans les moments difficiles. Dans le roman on ne sait pas ce que devient l'homme de Dieu, car il poursuit sa vie en ermite, et l'auteur dit avoir perdu sa trace.
L'ouvrage fut retrouvé au XIXe siècle, et tous les princes allemands le lurent ; plusieurs historiens firent des recherches pour savoir s'il y avait de la véracité dans le texte. Quand Alix de Hesse, future impératrice Alexandre Feodorovna de Russie, eut l'ouvrage en main, il était acquit que c'était un roman, mais elle crut que c'était une vérité, car il la confirmait dans le pseudo-mysticisme.
NB : on a beaucoup dit que cela lui avait été lui avait transmis par sa mère, Alice de Grande-Bretagne, mais en fait sa mère n'était pas du tout une superstitieuse, elle était amie avec le théologien David Friedrich Strauss, l'auteur de "La vie de Jésus", qui fit valoir que la Bible ne pouvait pas être interprétée littéralement comme la parole de Dieu, ce qui avait fait scandale à l'époque. Le "mysticisme de l'Impératrice lui provenait certainement de l'entourage de sa famille paternelle - parmi les exemples de cette influence : l'Impératrice porta toute sa vie une bague avec une svastika, porte bonheur pangermanique. Arrivée en Russie, éblouie par les courants superstitieux qui parasitaient l’Église orthodoxe, elle passa des années à la recherche de ce guide, rencontrant régulièrement ce que l'on nomme en orthodoxie, les fous de Dieu, qui a cette époque étaient généralement des simples d'esprits. Elle rencontra finalement finalement Raspoutine, qui bénéficiait d'une réputation exagérée par son entourage. L'Impératrice avait des bouffées délirantes, elle interprétait la réalité à sa manière, et la force de Raspoutine a été d'arriver au bon moment, de dire à l'Impératrice ce qu'elle voulait entendre, et de l’influencer en la laissant croire qu’elle avait besoin de lui.
Loup Odoevsky-Maslov
(photos de Sara)
photos de Sara
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lundi, 17 décembre 2012
Carte du Tendre
Mais on continue quand même.
La rue est belle, les poubelles aussi sont belles, tout peut être beau quand on a les yeux remplis de ciel. Ma musique, mon amour, tu m’entraînes loin des hommes, alors parfois je te hais. Puis je me souviens que si tu m’entraînes si loin des hommes, c’est pour m’emmener plus près des étoiles ».
"Mes amoureux ressemblent à des frères d'ailleurs. Ils ont des longues jambes, des longs bras, des voix graves et des visages qu'on ne distingue pas très bien. Seuls leurs yeux brillent. Ils ne mangent pas, ils ne dorment pas, ils marchent sous la pluie. Ils ne lisent plus rien car ils ont appris tous les livres par cœur, comme dans Fahrenheit. Ils m'entourent, marchent autour de moi, armée d'amants qui me protègent du monde réel et des coups bas. Ils n'ont pas de maisons, mais des vaisseaux spatiaux. Ils surfent dans le ciel. Ils aiment mes écritures et mes danses. Ils ressemblent à des Peter Pan d'un autre monde, d'un autre temps, un temps qui vient lentement, lentement, ils ont un temps d'avance.
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mercredi, 31 octobre 2012
Grégoire de Tours V
Tableau en papier déchiré de Sara
Hier, mardi soir, cinquième réunion autour de l'Histoire des Francs, de Grégoire de Tours.
Etaient présents :
Alexandre
Mavra
Pierre-Emmanuel
Jean-Pierre
Laurent
Francis
Théo
Vincent P
Marc
Edith
La phrase qui ouvrit la lecture fut :
«Chramne, qui venait d'épouser la fille de Wiliachaire, gagne Paris ; il s'attache le roi Childebert par les liens de la foi et de l'amitié en jurant d'être sans défaillance l'ennemi de son père».
Nous avons terminé par la lecture des titres de chapitres du livre V.
Au cours de la soirée nous lûmes le passage concernant la catastrophe écologique de l'ouragan qui s'abattit sur le lac Léman en 563.
Récemment les scientifiques ont confirmé de leur point de vue ce que l'on connaissait déjà par les chroniqueurs Grégoire de Tours et Marius d'Avrenches.
C'est émouvant de lire une chronique si importante, qui a donné aux historiens et scientifiques des temps postérieurs tant de connaissances factuelles sur l'époque mérovingienne.
C'est également intéressant de plonger dans le monde de nos ancêtres, dont a fini par émerger le nôtre mais qui nous parait aux antipodes intellectuelles de nos modes de raisonnement.
Trouver ridicule un des plus grands esprits du VI°siècle, c'est assurément être engoncé dans son temps comme dans le plus pénible des préjugés. Aussi il est bon de lire Grégoire de Tours en se souvenant qu'il est, pour son temps, ce que les plus éminents des scientifiques et penseurs sont pour le nôtre.
Et qu'il est aussi facile de mépriser son oeuvre que de se moquer d'un petit enfant, encore naïf face aux moeurs qui nous régissent.
Se procurer L'Histoire des Francs, par ici...
Alphonse Osbert
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