dimanche, 24 avril 2016
Antienne
Rien ne se déroule comme dans un rêve. Ni la famille ni l'amour, ni le métier. Sauve-nous, Reine du ciel, des amertumes trop salées.
Rien n'apporte ce que l'on croyait. Ni les prières ni les livres, ni la campagne fumante à la fin de l'hiver, ni le soleil sur les cafés de la ville. Sauve-nous, Reine du ciel, des récompenses trop sucrées.
Des bougies sur le plateau d'argent éclairent nos vies croisées. Pardon, confiance, lumière : trois lueurs vacillantes réchauffent les friches du cœur que la grêle avait dévastées. Sauve-nous, Reine du ciel, des réconciliations inachevées.
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vendredi, 15 avril 2016
La rencontre qui n'a pas lieu
Le 13 avril, à la Société des Gens de Lettres, j'ai participé à un atelier d'écriture animé par Patrick Goujon. Cet atelier s'est déroulé dans le cadre de la résidence de cet écrivain en Région Île de France. Ce fut l'occasion de bénéficier de la maestria de Patrick Goujon, qui parvient à maintenir des équilibres insensés : une organisation structurée et détendue, des contraintes d'écriture stimulantes et ouvertes. Mais aussi une atmosphère généreuse qui met à l'aise, une alliance de la profondeur et du jeu, à mille lieues de toute idée de compétition ou de performance.
Je garderai de cet après-midi d'avril une trace ensoleillée dans ma mémoire et ce petit texte écrit en trois temps (1, 2, 3) d'après deux personnages imposés (Charlie et Marina), un lieu imposé (un avion pour Barcelone à midi), une situation imposée (aller aux toilettes).
C'était intéressant de sortir de la solitude des champs rudes de l'écriture pour se laisser guider par le bout des contraintes suggérées et par la présence des autres.
Voici le lien vers la présentation de la résidence de Patrick Goujon.
Et voilà sa page sur la M.E.L (Maison des écrivains et de la littérature).
1
Personne ne m'appellera plus jamais Charlie, je n'ai plus seize ans, et pour la première fois de ma vie le soleil me fait peur.
On ne sent pas le vent ici, le bruit siffle dans mes oreilles, les autres se taisent. Je ne regarde pas leurs visages, il faut que j'ignore qui ils sont, à quoi ils ressemblent. C'est important que je n'aie plus aucun contact avec les autres êtres humains jusqu'à la fin.
Tu sais, papa, le jour où tu es parti, tu as emporté le rire de la maison. Puisque maman et Thierry refusent que j'aie un chien, ils verront ma photo sur l'écran de la télévision. Ils regretteront leur haine, et moi j'aurai atteint le stade suprême du bonheur, mon nom sur le livre des martyrs et ma chair éclatée.
J'étais faite pour marcher sur les routes avec un chien Cane Corso, avec une robe noire, des bottes cloutées et des vagabonds. C'est trop tard maintenant. Le soleil scintille, j'ai peur et je suis très heureuse. Il est midi sur la terre.
2
Le soleil dégouline tellement qu'on ne voit plus le bleu du ciel. C'est l'heure. Sans regarder mes voisins je me lève, dans le couloir je titube, les yeux fixés en hauteur, là où l'on ne croise pas d'autres yeux.
J'attends debout en tanguant ; enfin tu sors. Tu demeures un instant devant la porte, tes jolies jambes très longues posées sur de fines chaussures. Ta main gauche porte deux bagues d'argent. Je devine que tu me regardes, que tu me souris.
J'imagine ce que cela doit faire d'être belle comme toi, j'entends là-bas un homme qui t'appelle Marina, tu restes encore une fraction de seconde debout tout près de moi. Si je te voyais tout entière, peut-être que la ligne du temps s'inverserait, mais je te bouscule et je referme la porte des toilettes derrière moi.
3
Il n'y a pas de soleil dans les toilettes et je n'ai plus peur. Je respire encore deux ou trois fois. Si je sortais d'ici, j'irais te voir Marina, pour connaître la couleur de tes yeux et le son de ta voix.
Pardonne-moi Marina. Je ne déteste plus personne. J'actionne : il est midi cinq dans le ciel en feu.
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jeudi, 14 avril 2016
Je vous attends, ciels neufs
On entre dans la drogue pour fuir la vie ordinaire, on cherche à en sortir pour retrouver la vie ordinaire : deux actes contraires, nés du même désir de liberté, de plaisir - désir de vivre.
Le voyage est une fuite et un accomplissement. Le retour au pays natal : un échec et une guérison.
Ce matin, je me regarde très longtemps dans la glace, à la recherche de mon courage.
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lundi, 28 mars 2016
La disparition volontaire
Tu sais la cruauté de ta disparition, tu regrettes que des vies en soient brisées, mais cela n'entrave pas ta décision. Tu es parti, tu ne reviendras jamais. Personne ne t'appellera plus par ce prénom, ce nom qui décrivaient quelqu'un que tu n'avais jamais aimé. Quand tu marches dans la rue, tu te sens vivant et libre. Rien d'autre ne compte que d'éprouver encore ce sentiment durant le reste de ton séjour sur cette terre. Tu respires. D'autres ne respirent plus depuis ton départ, mais toi, tu respires.
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dimanche, 27 mars 2016
Les cloches dans la nuit
Au milieu de la nuit, dans un demi-sommeil, je me dresse sur mon séant, l'oreille aux aguets. Charrié par la pluie, j'entends l'écho de cloches qui sonnent. Voilà que la voix de Dieu parle à nouveau aux êtres humains après trois jours d'un silence de plomb. Les cloches des Sables retentissent et célèbrent Celui dont on apprend qu'il est vivant. On l'avait pourtant mis au tombeau après quelques scènes de torture. La pluie tourbillonne, les cloches nocturnes carillonnent puis se taisent. La lanterne du patio claque sous les rafales de gouttes. Je sors presque nue sous la pluie pour rentrer la lanterne. Le lendemain, je découvrirai plusieurs petites bêtes sur le sol de la cuisine, les squatteuses de la lanterne que je n'avais pas vues dans la nuit.
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jeudi, 24 mars 2016
Chambres, salons
Je n'aime pas les chambres. Je préfère les salons. Les chambres ont des placards tristes et des chaussures qui traînent, l'intimité y est blanche comme un long dimanche du mois de l'ennui. Les grands lits ressemblent à des pas de portes bien tenus, à des moquettes propres, à des pelouses tondues, tandis qu'au fond des salons, les canapés des alcôves disent la chaleur infusée des secrets. Il y a des tapis rouges dans les salons, des livres en pagaille et les places sont tournantes, jamais réservées. Mais dans les chambres, tout dort sauf l'âme triste au milieu de la nuit. Les livrent mentent sur la table à côté du lit ; chacun sait où est sa place sur l'oreiller.
C'est seulement les jours de fête, quand on dit aux invités d'aller poser leurs manteaux en vrac sur le lit de la chambre au bout du couloir, qu'enfin, dans l'obscurité, la chambre connaît le bonheur fabuleux des fouillis d'amis.
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samedi, 27 février 2016
Extrait d'un rêve
Pas d'incartade, chers amis, pas d'incartade
La cellule du couvent s'ouvre sur les palais marins de la Barbade
Personne n'a peur vingt-cinq jours après la chandeleur
Aux lupercales un centaure a fécondé les troupeaux de ratons laveurs.
Je reste au pieux, je reste à l'abri des cieux
J'attends le jour où le Fort Bastiani sera pris
J'attends que se guérisse la mélancolie
Alors nous partirons
Nous traverserons mon amour des pays d'eaux salées, de musées,
Nous grimperons
à pied jusqu'au village perché couvert de neige blanche
Au milieu du froid et des dimanches
Au milieu des épicéas, des chèvres, des avalanches
Je t'offrirai notre palais.
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mercredi, 20 janvier 2016
Axiomes égarés
1
Or, pour résister aux enfumages, il faut que le cerveau du récepteur soit inaliénable. Nos productions d'écriture et de paroles ont pour vocation de le rendre digne et libre : c'est-à-dire de lui donner le sens de sa grandeur, de structurer son intelligence pour qu'elle discerne entre le vrai et le faux. Ce que nous opposons à Coca-Cola, c'est une vision du monde prophylactique.
(Ce propos est l'inversion phrase par phrase de celui qu'avait tenu le patron de la chaîne de télévision TF1 Patrick Le Lay en 2004 dans l'ouvrage "Les dirigeants face au changement" : « Or pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émission ont pour vocation de le rendre disponible : c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible »).
2
Que nous resterait-il en désir de vivre et de créer si Google et le téléphone portable n'existaient plus soudainement pour nous - si tous les autres y avaient encore accès, tous sauf nous, sauf moi ! Sans ces dispositifs de concurrence, d'identité, de partage d'informations, d'où naîtrait mon énergie et vers quoi tendrait-elle ?
3
Le visage de Maria Chwalibog au cinéma est un antidote au visage néo-américain vers lequel nos traits tendent à force de téter les mamelles culturelles officielles et contestataires des États-Unis.
4
Dans cette ville de province où la majorité des habitants est à la retraite, j'ai eu l'impression de perdre ma vie dans une expérience austère, loin des fêtes et de la gloire parisiennes. Et pourtant je songeais aux lendemains de fêtes, si violents, destructeurs, et à la possibilité inestimable d'une fête intérieure en tout lieu.
5
En art, les idées surgissent en même temps dans plusieurs cerveaux, et le traitement des idées obéit à des lois artistiques formelles extérieures ; la seule chose inimitable est un regard personnel sur le monde. En effet, celui qui imite le contenu du regard n'a pas la force de l'intériorité de celui qu'il pompe, et celui qui imite en donnant comme son modèle un regard personnel aboutit par nature à quelque chose de différent.
Sur nos terres virtuelles d'AlmaSoror :
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mardi, 05 janvier 2016
L'air nécessaire pour commencer à vivre
Notre société est organisée savamment en vue de te faire sentir que tu as raté (sur le plus grand nombre de domaines possibles : familial, diplôme, catégorie socio-professionnelle ; finances).
Tu as raté pour deux raisons paradoxales.
D'un côté, tu as « raté » parce que tu ne te distingues pas : rien ne te distingue de la masse obscure et informe.
De l'autre côté, tu as « raté » parce que tu ne te conformes pas : tu n'as rien coché des cases familiale, professionnelle, financière et académique de base, nécessaires à obtenir non pas la considération mais le simple droit au respect.
La première des résistances est de ne pas souscrire à cette conclusion, ni pour toi-même, ni pour les autres. De te rendre compte que si tu en viens, à ton propos ou à celui d'un autre, à de telles considérations, c'est que tu es au sommet d'un échafaudage intellectuel ni fait ni à faire, à partir duquel tu ne pourras bâtir qu'un Sam Suffit de béton qui ne passera pas le temps et ne remplira même pas son office d'abri.
Ce paradoxe de conformisme et de distinction, c'est le lieu même de l'imposture. Face à l'imposteur, tu as raté, car il feint d'avoir matérialisé son bonheur conforme et sa brillance particulière : ton décalage et ton insignifiance éclatent au grand jour et tu as honte.
Face à l'imposture parfaite, tu as honte de ton authenticité imparfaite.
Ce n'est pas quand les critères de conformité et de distinction de la société sont enfin atteints, que la liberté intérieure et la puissance personnelle se déploient ; mais au contraire, elles commencent à pouvoir naître là où ces critères n'ont pas cours et n'existent pas.
Là où ne soufflent pas les vents miasmatiques de la conformité et de la distinction, liberté et puissance peuvent sortir leurs premières tiges.
Dans ce lieu pur, il n'y a pas de rivalité, car la petitesse et la grandeur sont comme la marguerite qui éclot et le soleil qui brille : deux miracles qui se reconnaissent et qui s'aiment.
Unité, poème de Victor Hugo :
Par-dessus l'horizon aux collines brunies,
Le soleil, cette fleur des splendeurs infinies,
Se penchait sur la terre à l'heure du couchant ;
Une humble marguerite, éclose au bord d'un champ,
Sur un mur gris, croulant parmi l'avoine folle,
Blanche épanouissait sa candide auréole ;
Et la petite fleur, par-dessus le vieux mur,
Regardait fixement, dans l'éternel azur,
Le grand astre épanchant sa lumière immortelle.
«Et, moi, j'ai des rayons aussi !» lui disait-elle.
Sur AlmaSoror :
Tentative de webdésintoxication
Blue note, ô lumière de la vieillesse
Dimanche de poussière et de soleil
Au fond de quel fort Bastiani ?
Magnitude d'une éclipse invisible
Ailleurs sur la Grande Toile :
La quête de reconnaissance : un nouveau phénomène social total
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lundi, 04 janvier 2016
Bon an mal an, le bel an nous attend
L'enfant de l'hôpital Necker ou le militant sous surveillance, l'amant délaissé ou le frère plongé dans le silence, l'ami de la beauté qui pleure au milieu des lotissements, l'animal attaché qu'on ne regarde pas, le rêveur qui n'ouvre pas la lettre de la banque, l'ami qu'on ne rappelle pas ;
Au fond du miroir, les yeux qui se teintent de gris, dans l’hémicycle les droits qui se bradent à grands cris, sur la terre toutes ces vies qui naissent et se forment doucement ;
je t'aime, je vous aime, et je corrigerai les écarts de mon cœur en observant mieux les étoiles et les sourires.
MMXVI
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lundi, 28 décembre 2015
Trêve de lectures
Puisque c'est la trêve des confiseurs, je partage mes dernières lectures : le premier tome de L'identité de la France, de Fernand Braudel, paru dans les années 1980. J'en retiens cette idée que le massif central est le point d'équilibre d'une France complètement diverse, et participe ainsi à son unité, d'autant qu'il en est sorti une très grande immigration vers les quatre coins de l'Hexagone. J'en retiens encore qu'à divers degré (organisation de la famille, modes de culture, langues) la France contient sur son territoire plusieurs civilisations, qui se sont unies par le joug de l’État, dans la douleur, et irriguent encore nos joies et nos rancœurs internes.
J'ai terminé les Souvenirs pieux de Marguerite Yourcenar, et malgré mon admiration pour la hauteur de vue et le maniement de notre langue de cette femme, je lui trouve un ton faux dans ce triptyque qu'elle a consacré à sa famille (Archives du Nord ; Souvenirs pieux ; je n'ai pas encore lu Quoi ? L'éternité). Ici, cette hauteur que j'admire ailleurs est forcée, et sa manière de nous démontrer à chaque page qu'elle méprise le mode de vie des grandes familles wallonne et flamande ressemble à un aveu de fierté mal dissimulé. Elle redevient la grande Yourcenar quand elle nous donne une belle phrase sur Saint-Hubert, originaire de la région de Liège : « Nous sommes au pays de Saint Hubert, mais le tueur qui se convertit pour avoir vu s'avancer vers lui le cerf en larmes, portant entre ses bois Jésus crucifié, est devenu, par un renversement dont nul ne sent l'ironie, le patron des chasseurs et de leurs équipages, un peu comme le crucifix prit place au prétoire du côté des juges ».
J'ai dévoré le deuxième tome du Journal de Hélène Hoppenot, la femme du diplomate Henri Hoppenot. Le journal de cette épouse de diplomate nous emporte à Pékin, dans le quartier des légations si prestigieux, sorte de paradis terrestre des ambassadeurs à une époque bien révolue. Nous rentrons en France avec elle, et nous voyons avec horreur et impuissance monter la seconde guerre mondiale (1939-45), en pleine incurie des élites européennes. Les résonances à nos temps d'aujourd'hui éclatent à chaque page malheureusement. Sara entendant ce nom se souvint d'un mouvement de femmes catholiques de la bourgeoisie de « madame Hoppenot ». Cela ne peut être Hélène Hoppenot, athée et peu cléricophile, mais en me renseignant je constate qu'il s'agit de sa belle-soeur Marguerite, mentionnée dans le Journal, et que cette Marguerite est la mère de Dominique Hoppenot, l'auteur du Violon intérieur, bel ouvrage consacré à la défense d'un apprentissage du violon délivré de sadisme, où l'exigence n'est plus synonyme de contrainte.
Je lis lentement, très lentement, La peur exponentielle de Benoît Rittaud, un livre intéressant sur l'entremêlement de la mathématique et de la société, qui me met face aux limites de mon esprit. J'ai du mal à comprendre ce qu'il dit, je sens bien que les phrases glissent sur ma caboche, et que ce n'est pas de son fait, mais du mien. Je me rappelle mon désespoir lors des cours de comptabilité du Centre de Formation Agricole de Beaune. Pourtant adulte, je retenais mes larmes dans la salle de classe en me rendant compte que malgré les efforts de l'enseignante et les miens, je ne parvenais pas à réussir les exercices. Épouvante que vivent bien des « mauvais élèves » et qui peut mener à des souffrances psychiques graves. Quand un grand nombre de matières scolaires sont concernées, et que l'individu ne trouve pas de parade (le sport, un clan amical, une passion vivifiante...), le désespoir est forcément au rendez-vous.
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dimanche, 27 décembre 2015
Le prieur du désert
« Quiconque aspire à la prière véritable et se met en colère ou garde de la rancune fait preuve de démence. II est semblable à un homme qui voudrait avoir la vue perçante et qui s'arracherait les yeux ».
...
« Avec les séculiers les démons luttent en utilisant surtout les choses extérieures. Mais avec les moines, c'est le plus souvent en utilisant les pensées, car il n'y a pas beaucoup de choses extérieures dans la solitude.
Il est plus facile de pécher en pensée qu'en action. Aussi le combat intérieur est plus difficile que celui qui se fait par les choses extérieures. Car l'intelligence est quelque chose qu'il est difficile de retenir sur la pente des imaginations interdites ».
(345-379)
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samedi, 26 décembre 2015
La diète
Je m'en vais dans la musique qui m'emporte ce soir, je m'en vais dans l'Armagnac et dans une autre histoire. Tycho ton hurlement quand nous avions vu les loups derrière le bosquet d'arbres à l'orée de Rämen, c'est tout ce qui me reste de ta voix. Tu dors aujourd'hui sous la neige, sous une croix rigoriste. Autour de moi plus personne qui t'ait connu. Silence et solitude, solitude et absence, le bruit du frigo, du vent dans la cour, pas d'oiseaux, dans le four un gâteau, et la nuit qui descend, et Schubert et Low Rear. L'ours et le loup reviennent dans nos contrées, disent les médias, mais je vis trop loin des forêts pour être dévorée. Ainsi s'effacent année après année les années passées. Demain, mon premier cheveu blanc. Après-demain, l'attente d'une porte, d'un passage. Manger, pourquoi ? Le corps a ses besoins dont la raison se lasse. Boire, parce que cela réchauffe, à chaque gorgée, la trachée. La musique est mon linceul, enveloppée en elle je respire encore. Tycho, à quoi aurait ressemblé notre enfant ? (Son visage imaginaire me hante.)
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lundi, 14 décembre 2015
Adieu skieurs revoilà les siffleurs d'Aas
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vendredi, 11 décembre 2015
L'ombre fantôme
Une ombre s'envole à l'apparition des phares d'une voiture, puis d'une deuxième voiture, tandis que sa silhouette mère demeure plantée dans le mur.
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