mercredi, 27 février 2013
Une jeunesse dunkerquoise
Extrait de la lettre de Jean-Pierre Liénard à Jacques Bertin
«Il reste heureusement toujours quelques chanteurs-citoyens - bien qu'épiés par les sirènes de la renommée - suffisamment âpres pour que leur épice surnage au dessus du brouet des radios commerciales.
La nostalgie, la tristesse sont parties prenantes de la beauté. Les chants les plus beaux sont-ils désespérés ou de revendication comme le clamait Léo Ferré ?»
Lisible ici, cette lettre retrace l'atmosphère étudiante provinciale et studieuse des années 70, emplie de chansons, de rêveries politiques et amoureuses.
Elle a été écrite par Jean-Pierre Liénard (un ancien condisciple de la tenancière d'AlmaSoror au cours de langue amharique des Langues O) au chanteur Jacques Bertin, en 2004, et ce dernier en a dévoilé de longs extraits sur son site.
Je conseille la lecture de la lettre entière, sur le site où elle nous attend. Elle nous plonge dans une jeunesse de beauté et de tristesse, de rêves fous et de sagesses, à Dunkerque, dans les années 70. Cette lettre elle-même est un chant.
«Je suis revenu dans ma ville natale fin 78. Me voilà en charge de la maison familiale, et d'un frère fragilisé par les événements liés à la perte de nos parents. La maison est grande. Vide, la villa "Le Cygne", pour deux frères et un chien. Alors nous allons créer petit à petit une sorte de communauté, un phalanstère où je suis seul à travailler. Les autres, lycéens, jeunes gens en rupture, jeunes filles en fleur, viennent là réviser leurs cours, boire le thé, jouer au tarot, oublier leurs soucis familiaux, et écouter les disques d'une collection qui s'enrichit peu à peu. A chacun son favori. Cathy préfère Harmonium, José ne jure que par Béranger, Florian bouscule toute la maison avec Trust et AC-DC, Patrick, joueur de trombone, opère de façon systématique en commençant par les Léo Ferré, puis en continuant par les Ferrat, au rythme d'un achat par mois. La chaîne Hi-Fi et le magnétocassette Nakamichi tournent en continu au long des longues parties de tarot. Au hit-parade de ces "années-sandwich" figurent en bonne place les deux premiers Dick Annegarn, les Béranger, les Beau Dommage, un Brua ("Dis-moi le feu") et les Bertin. J'entends encore votre voix nue monter au dessus des rumeurs de la salle en ouverture du récital en public… "Indien". J'entends cette même voix emplir le salon de la villa : il y a au moins deux chiens, une jeune fille toute à sa lecture, un autre qui bricole une moto dans la rue, moi qui corrige des copies peut-être, et le temps suspendu qui se fracassera au prochain coup de sonnette. "Le bonheur est l'algèbre intime des sourciers". Voilà notre "Domaine de joie", entre les échappées belles en vélo vers la Belgique et les parties de foot sur la plage à marée basse. L'ambiance est bon enfant, les cœurs et les corps sont pudiques, les amours platoniques, les lettres de l'époque sont drôles et rédigées en commun à l'adresse des déserteurs, partis garder une colo, ou expédiés dans un collège privé au fond de la Bretagne. Avec des instants magiques, tous devoirs faits, vaisselle et copies, certains soirs à Dunkerque. Volets baissés, écho de la corne de brume. Mon frère étudie sa philo (il est plongé dans Nietzsche, qui lui parle de thermodynamique) et moi j'écris à un ami. Régulièrement l'un de nous se lève et change de face sur la platine le disque Alvarès C 470 "Si je savais les mots" »…
Jean-Pierre Liénard, lettre à Jacques Bertin
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Charité
"Tu donnes du pain à celui qui a faim. Mais mieux vaudrait qu'il n'ait pas faim, et que tu n'aies rien à lui donner.
Par le fait que tu donnes, tu parais être le supérieur de celui auquel tu donnes.
Souhaite qu'il soit ton égal, afin que tous les deux, vous soyez dans la dépendance de celui auquel on ne peut rien donner."
Saint Augustin
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dimanche, 24 février 2013
Celle que j'ai revue hier
Un texte d'E CL, écrit le 8 août 2012
Tu vois ? Elle écoute son cœur.
Son corps respire la force et propage la confiance.
Calme, rieuse, souriante, aimante, malicieuse, sororale, généreuse, forte et douce, elle soulève des montagnes par le pouvoir de sa foi.
Elle accueille la vie avec joie, elle fait face aux défis avec calme. Son initiative, son intelligence, sa grandeur éclatent. Sa pensée sonne juste, ses propos sont précis. Pourvue du don de discernement, elle parle toujours avec sagesse.
Regarde : elle aime vivre. Elle éprouve de la gratitude.
Sa concentration ne se dépare jamais de la décontraction ; et dans la tension de l'instant, elle est toujours détendue. Poursuivant sa vision créatrice, elle concrétise ses projets dans la facilité
Tu sais ? Elle vit en harmonie avec la force cosmique du monde, en accord secret avec la Nature.
Elle habite un monde empreint de tendresse, de poésie et de beauté
Le bien-être et la santé baignent son corps, son corps donne et reçoit de la tendresse. L'amour anime sa vie.
Tout est simple.
Elle trouve de l'aide quand elle en a besoin, sans chercher. Pour elle, l'amour inconditionnel est immense, et disponible.
Au fur et à mesure que sa connaissance et sa sagesse s’approfondissent, son univers se déploie dans l'infini de l'existence.
Dans la joie, elle créée ses œuvre, elle les offre au monde et le monde les reçoit volontiers.
Car elle guérit tous ceux qu'elle touche.
Écoute.
Elle dit que la manière dont nous voyons le monde extérieur reflète ce qu'il y a en nous
Elle attire à elle l’argent, la richesse et l’art de vivre. Elle pense que nous méritons tous une très bonne paye. Quant à elle, l’argent vient facilement dans ma vie. Elle riant en payant ses factures.
Elle apprécie les expériences qu'elle traverse.
Ses croyances sont vivifiantes. La vie lui apparaît chargée d'amour et de fraîcheur. Sa vie nous apparaît chargée d'amour et de fraîcheur.
Ses émotions sont actives dans son corps et sa joie efface toute indisposition. Son amour efface la douleur, désamorce la violence. Surtout, elle est en paix avec le départ de ceux qu'elle aime.
C'est clair.
Son corps est certes en bonne santé ; quant à son esprit, il est baigné de calme, paisible, harmonieux. Les flux vitaux circulent aisément en elle, ainsi elle exhale le calme, la plénitude, la paix.
Sa maison à l'image de son cœur semble un lieu de paix et de bonté
Elle embellit la vie des autres, des enfants et des animaux, et elle laisse les autres embellir sa vie
Elle multiplie la joie et la santé comme le Christ multipliait le pain et les poissons.
Et puis...
La sagesse, l'amour et la gloire que nous cherchons se trouvent en elle. Comment les cueillir ? Comme ça : elle en est dispendieuse.
Elle dit que chaque instant est un nouveau départ, que l'on construit sa vie seconde après seconde, que la mort est une porte qui s'ouvre sur un paradis.
Elle fait bien la cuisine et sait déguster de bons plats. C'est elle qui fait circuler les bonnes nouvelles. Conviviale, vivifiante, elle rit. Sa vie s'écoule, paisible, agréable, poétique... « Je pardonne, donc je suis guérie », dit-elle. Ses proches et ses amis sont lumineux
Et puis encore ?
Elle se sent responsable de sa vie.
Elle ouvre les mains, tend les doigts, elle capte les ondes agréables, lumineuses, régénératrices, poétiques, miraculeuses.
Elle parait en paix avec sa vie amoureuse, sa vie sociale, sa vie matérielle. Elle est même en paix avec le monde et ses événements !
Détendue et confiante, elle dit que si elle tombe dans une situation, c'est parce qu'elle y a quelque sagesse à apprendre, quelque beauté à prendre.
Chaque ride la réconcilie avec l'idée de vieillir.
Comment fait-elle ?
Elle parle et agit avec clarté. Elle ose être elle-même.
La chance lui sourit souvent et toujours elle la prend dans mes bras.
Artiste, chamane, elle est charismatique, élégante et chaleureuse : ses étoiles brillent dans la civilisation.
Elle sait parler plusieurs langues, de sa voix belle, chaleureuse, profonde ; elle chante comme un rossignol. Ses gestes, sa démarche, sa posture, ses cheveux resplendissent
Riche, généreuse, belle, son cœur est pur. Aussi inspire-t-elle aux autres le respect, l’estime et la confiance.
Alors ?
Alors elle se sent libre de changer de vie dès qu'elle le désire, libre de se choisir un passé, un présent, un futur différents de ce qu'elle croyait réel l'instant d'avant.
A chaque être, elle donne ce dont il a besoin pour vivre ; elle offre à elle-même et aux autres la liberté d’être vrai.
Source de vie pour les animaux et les êtres humains, elle est à sa place dans le monde, en échange avec ceux qui l’entourent.
Son être intérieur reçoit toutes les vibrations de la vie ; or sa vie est chargée de grâce, de miracles, de beauté, de merveilleux
E CL 8 août 2012
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lundi, 18 février 2013
Lumières dans la ville morte
Phot. Mavra Nicolaïevna Novogrochneïeva
Lac de nuit, sur ta rive herbeuse je dansais,
Loin des villes lumière où tout s'éberluait.
C'était l'été naissant, mon père était parti,
Et la voix des amants m'ensorcelait l'esprit.
Entre deux crépuscules, il fallait que j'ordonne
Aux bateaux condamnés dans les Sables d'Olonne,
De naviguer encore et toujours sur le flot
De l'enfance oubliée où gisent les héros.
Lac de nuit, sur ta peau boueuse je dansais,
Loin des villes mystère où tout se mélangeait.
C'était l'hiver naissant, ma mère rentrait tard
Et les cris des voisins jaillissaient dans le noir.
Au milieu de la nuit il fallait que j'annone
La prière des fées, l'hymne de Perséphone,
Quand la faucheuse hantait les immeubles d'en face,
son ombre dessinant des gestes qui terrassent.
Lac de nuit, sur ton onde immense je dansais,
Loin des villes colère où tout s’ébouriffait.
C'était la saison sèche où les larmes tarissent
Et la peur des échecs alourdissait mon vice.
Entre deux solitudes, il fallait que j'invente
Un avenir radieux, un rêve qui m'enfante.
Pourtant le temps passé a déposé des rides
Sans jamais modifier le visage du vide.
EdeCL quelque part en 2012
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dimanche, 17 février 2013
Un autre monde
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vendredi, 15 février 2013
David Nathanaël blues
Je ne supporte plus certaines relations, les coups au cœur que je reçois (et, peut-être, envoie).
En fait, je ne veux plus souffrir.
Et pourtant, souffrir, c'est vivre et mourir. Ne pas souffrir, c'est comme ne pas éprouver de plaisir. C'est vivre à l'écart de la vie.
Je crois chercher des relations dans lesquelles je ne souffre pas, mais précisément ces relations ne m'apportent pas plus de joie qu'elles ne me causent de souffrances.
Je cherche... Et je ne trouve pas.
David Nathanaël Steene
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jeudi, 14 février 2013
Je suis solitaire
Je suis solitaire, Toi seul es l'ami qui connais mon pas.
Mes yeux sont aveugles, Tu mets la lumière dans ma maison.
Nous sommes ton Peuple, pitié, nous crions vers toi !
Mon coeur n'est que cendres, Ton coeur est le feu du buisson ardent.
Mon corps n'est que lèpre, Tes mains sont la source qui me guérit.
Je vais dans le doute, Tu viens me rejoindre sur mes chemins.
Tu vois ma tristesse, L'Esprit me console en parlant de toi.
La nuit vient me prendre, ma nuit devient jour quand tu prends le pain.
La mort veut me perdre, Ta mort me fait vivre à ta vie de Dieu.
Je me souviens de la mélodie, lente, retenue, triste et belle de ce chant dont je ne trouve plus la trace.
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dimanche, 10 février 2013
Dernier voyage en Amérique
Mais ce que je vous propose ce soir, c'est de mettre la musique d'Angelo Badalamenti et de partir en voyage dans les photographies de Todd Hido. Parce que la buée de sa voiture rend les routes plus floues, les nuits plus mystérieuses ; parce que l'aube américaine s'y dévoile comme jamais.
Parce qu'il photographie la preuve du Grand Crime des banquiers et de l’État : les maison abandonnées par les familles qui ne pouvaient plus payer les traîtresses traites mensuelles. Mais toi, État américain, tu aurais dû imposer, par une loi, que les familles restent dans ces maisons qu'on n'aurait jamais dû leur vendre puisqu'elles n'avaient pas les moyens de les payer. Au lieu de cela tu as aidé les banques et tu as laissé les familles partir sur les routes et tomber dans la misère. Tu es l'un des pays les plus riches du monde et tu es l'un des plus cruels, comme ton épouse ignare et indigne, l'Arabie Saoudite. Vous croulez sous l'argent et vous assassinez vos peuples. Vous rentabilisez tout ce que vous touchez et vous créez de la misère. Familles américaines, on vous avait fait croire à un rêve. Mais ce rêve, la maison, est loin derrière vous. Il a le goût amer des cendres et la douleur des blessures mal recousues.
Quelque part en France, quelqu'un qui lit AlmaSoror, écoute la musique de Badalamenti et rêve devant les photos de Todd Hido. Dans cent ans nous serons morts depuis longtemps. Nous aurons cessé d'imaginer ce que peut-être le rêve américain et d'autres rêveront d'autres rêves, comme s'ils étaient éternels.
Les sociétés se suivent et se ressemblent toutes. En dépit d'une croyance religieuse en la bonté des hommes, en la sagesse de leurs institutions, nos coeurs sont broyés par l'implacable marteau du pouvoir. Sur nos terres dévastées, dans nos fuites éperdues, quelques rencontres nous réchaufferont, l'espace d'un instant. Un rayon de lumière venue du ciel, une main chaude qui presse notre épaule, quelques instants de rémission avant la reprise d'une vie de bagnard.
Qu'importe que nos vies soient broyées ? N'est-elle pas mille fois meilleure que la vie des poussins mâles des élevages industriels, déglutis par centaines, par milliers, dans de longs tuyaux de la mort et broyées par d'efficaces machines ?
Qu'importe que nos vies soient broyées si nous avons embrassé un être aimé, pardonné à un ami, prié pour la rédemption de notre âme ? Ceux qui gagnent volent ; ceux qui perdent se sauvent. Et dans sur la longue route du temps, le souvenir de nos existences s'efface.
Dans la route frappée par le vent, la vision de nos corps s'efface.
Sur la route que nous foulions, la trace de nos pas s'efface.
Edith de CL
J'ai glané sur Internet les photographies de Todd Hido et la musique d'Angelo Badalamenti
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vendredi, 08 février 2013
Où vont les âmes des esclaves ?
«N'an laara, an saara»
Si nous nous couchons, nous sommes morts
«Au-dessous du vernis du christianisme qui se limitait souvent à la hâtive formalité du baptême, il s'agissait surtout des dieux animistes de la Côte du Bénin. C'est la tante du roi Ghézo qui, déportée par Adandozan, aurait introduit le culte des vodouns de la famille princière du Dahomey à Saint-Louis de Maranhon au Brésil. Le Vodou africain, avec ses rites de possession et d'extase, fut conservé à Haïti comme un viatique sur les chemins de la souffrance. Néanmoins les dieux les plus invoqués ici n'étaient plus les symboles de la fécondité ou de la prospérité agricole ni la délicieuse Yemandja, qui personnifiait l'écume enjouée, turbulente et étincelante des flots. C'étaient les dieux de la lutte, de la violence, de la rupture et du refus. Shango, dieu du tonnerre, Ogoun, dieu de la forge, Echou, l'inévitable intermédiaire des dieux mais aussi le principe dynamique du changement et le désir inassouvi. Le culte des défunts, si caractéristique de la religion des Africains, pour qui les morts ne vivent pas, mais existent plus forts qu'ici-bas, prit dans ce contexte une signification touchante jusqu'au sublime : les morts, libérés maintenant de la férule du maître-tyran, étaient censés refaire en sens inverse l'infernale traversée de l'Océan. Voguant sans entraves vers le continent bien-aimé, ils allaient rejoindre l'assemblée vénérée des ancêtres, là-bas, par-delà la "grande eau", "là-bas au pays de Guinée". De cette nostalgie pathétique témoigne la cantilène suivante :
"Dieu d'Angole, Dieu d'Angole, tu enseigneras trois mois de prière, trois Pater, trois Ave Maria qui permettront à l'Africain de s'en retourner en Guinée"».
Joseph Ki-Zerbo, Histoire de l'Afrique noire, chapitre sur la traite des noirs du XV au XIX°siècle.
C'est la quatrième fois qu'AlmaSoror rend hommage à Joseph Ki-Zerbo.
Vous pouvez lire :
Et Un voyage comparatif à travers l'Europe et l'Afrique féodales...
Jean Bouchenoire avait en outre cité Joseph Ki-Zerbo dans sa contribution intitulée "Un billet sur Mongo Beti ?"
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mercredi, 06 février 2013
Carte d'identité musicale
Je ne fume plus ; je ne veux pas travailler. Que faire ? Je succombe à la tentation d'élaborer, de façon forcément aléatoire, ma carte d'identité musicale, à la suite de Music Lodge.
Musicien que vous admirez le plus :
Richard Wagner
Groupes / artistes qui ont le plus compté dans votre adolescence
Tracy Chapman, Barbara, the Doors, Leonard Cohen, Daniel Balavoine, Patricia Kaas
Styles musicaux favoris :
Rock, classique, musique de films, grégorien
Un album
Tracy Chapman (l'album éponyme, comme on dit)
Une chanson
The Stranger Song, de L.C
Une oeuvre classique
Le miserere d'Allegri
Groupes / artistes qui vous ont le plus marqué (par ordre d’apparition dans votre vie, et 15 max.)
Ennio Morricone, The Doors, Barbara, Preisner, Ligeti, Schubert, Arvo Pärt, Terje Rypdal
L'artiste qui vous a le plus fasciné en live :
Aucun, je ne vais jamais au concert.
Si, en fait : le quatuor Ludwig, interprétant les 7 dernières paroles du Christ en Croix, de Haydn. C'était en 2011
Plaisir coupable (3 max)
Starmania ; Era ; le Grand Bleu
Jouez-vous (ou avez-vous joué) d’un instrument, si oui, le(s)quel(s) :
Guitare, chant, piano
Ce que vous préférez en musique :
Planer dans des zones où je ne me reconnais plus moi-même, ou je m'oublie, ou j'oublie le monde, ou, au contraire, être traversée d'admiration pour ce qui a lieu,la maestria avec laquelle l'oeuvre a été composée.
Par quel biais découvrez-vous de nouveaux artistes et albums :
blogs, ouïe-dire
Lisez-vous toujours la presse musicale (si oui, quels magazines) :
non
Combien de temps passez-vous à écouter de la musique :
Deux heures par jour, en ce moment, grâce à Grooveshark. Ça n'a pas toujours été le cas. Parfois, dans ma vie, durant de longs mois je n'écoute pas de musique, tout simplement parce que je n'ai pas l'instrument adéquat.
Hors de votre univers musical :
Groupe / artiste “respecté” que vous n’avez jamais supporté :
Noir Désir, trop moraliste (les FN y sont méchants et les gauchos y sont gentils et l'argent c'est pas bien et le peuple c'est bien oh yeah)
Styles musicaux que vous détestez le plus (3 max.)
Musique de supermarché, quelle qu'elle soit ; rap victimaire de débiles qui se croient malins de haïr la France qu'ils squattent.
Genre musical qui ne vous a jamais touché, mais que vous ne méprisez pas pour autant :
Le ska, l'opéra
Ce qui vous rebute le plus en musique :
Le bruit
Chanteurs que vous détestez viscéralement (5 max) :
Si c'est un rejet viscéral, je ne les connais même pas car je m'enfuis avant la fin...
Trois tubes que vous haïssez plus que tout (vous avez beau être pacifique, le simple fait de les entendre vous donne des envies de meurtre)
Femme libérée ; Allo maman bobo ; un homme O comme ils disent...
Pour finir sur une note positive, vos dernières grandes claques musicales cette année (3 max.) :
Jan Gabarek, Angelo Badalamenti, Frank Martin, mais sont-ce des claques ?
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lundi, 04 février 2013
Les visages hâves des parisiens des bas-fonds, les visages lumineux des saints des cieux
«Un des spectacles où se rencontre le plus d’épouvantement est certes l’aspect général de la population parisienne, peuple horrible à voir, hâve, jaune, tanné. Paris n’est-il pas un vaste champ incessamment remué par une tempête d’intérêts sous laquelle tourbillonne une moisson d’hommes que la mort fauche plus souvent qu’ailleurs et qui renaissent toujours aussi serrés, dont les visages contournés, tordus, rendent par tous les pores l’esprit, les désirs, les poisons dont sont engrossés leurs cerveaux ; non pas des visages, mais bien des masques : masques de faiblesse, masques de force, masques de misère, masques de joie, masques d’hypocrisie ; tous exténués, tous empreints des signes ineffaçables d’une haletante avidité ? Que veulent-ils ? De l’or, ou du plaisir ?»
Honoré de Balzac, La Fille aux yeux d'or - Histoire des Treize
L'histoire des Treize, du très Honoré de Balzac, contient trois histoires. La première, Ferragus, est dédié au musicien Hector Berlioz. La seconde, La Duchesse de Langeais, est offerte à Franz Liszt. Le dédicataire de la troisième, La Fille aux yeux d'or, est le peintre Eugène Delacroix.
Il faut aller (re)lire, dans un des cafés de la place Franz Liszt, La fille aux yeux d'or. Pour l'accompagner, un mauvais kir n'est pas une mauvaise idée, accompagné si possible des cacahuètes des bars parisiens sur lesquelles, parait-il, on prélève des traces d'urine. Et si l'église est ouverte, et que l'organiste répète un air de Théodore Dubois ou de Louis Vierne, pourquoi ne pas faire une prière à Sainte Geneviève et à Saint Denis, patrons des parisiens ? Rougissez nos joues, adoucissez nos masques, Ô chers saints ! Sanctifiez-nous, rendez-nous sains.
Si personne n'est à l'orgue, alors on peut chantonner en murmurant la litanie des saints de Paris :
Trilogie balzacienne, premier volet
Trilogie balzacienne, second volet
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vendredi, 01 février 2013
Ode à Saint Kevin
Our Lady of Knock Shrine, Irlande
(Dans la rubrique d'AlmaSoror intitulée :"Jeune littérature",
nous publierons des oeuvres de tout jeunes gens de moins de quinze ans
Voici un poème de Gaëlle le Joube).
« Kevin, prince irlandais qui vainquis ta naissance,
La violence du monde et la peur du silence,
Quel oiseau n’a trouvé dans tes mains arrondies
Un endroit où nicher, où nourrir ses petits ?
Vagabond descendu de ton riche village
Pour vivre dans les grottes et chanter sur les plages,
Quel cochon n’a trouvé blotti contre ton sein
Un cœur pour sa douleur, un abri pour les siens ?
Kevin, ton ombre en croix, charriant la boue des fleuves,
Hante les abattoirs, erre dans les prisons,
Caresse les douleurs des êtres qu'y s'y meuvent,
Et leur verse un amour qui défie la raison.»
Gaëlle le Joube
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mardi, 22 janvier 2013
Le balcon de Mavra Nicolaïevna Novogrochneïeva : l'Oiseau de neige
L'oiseau de neige
Addendus : SORTILEGES
"J'ai vu deux oiseaux dans la neige
L'un était noir, l'autre tout blanc.
J'ai vu deux oiseaux dans la neige
La belle rêve au bois dormant...
J'ai vu deux chevaux dans la neige
L'un était noir, l'autre tout blanc.
J'ai vu deux chevaux en cortège,
Ne m'ont pas dit pour quel amant...
J'ai vu deux tombeaux sous la neige.
L'un est-il noir, l'autre tout blanc ?
J'ai vu deux tombeaux - mais que sais-je
Des froides noces des gisants ?
Venez, revenez, sortilèges...
L'hiver est noir et long le temps.
Venez, revenez, sortilèges :
Derrière chez moi, y a un étang".
Didier Rimaud.
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lundi, 14 janvier 2013
Maître de Ravenswood : soirée Rouge Célibat
Nous accueillons, pour la première fois, le Maître de Ravenswood. Il interviendra tous les lundis soirs sur AlmaSoror pour nous donner une idée de soirée à passer, seul ou accompagné.
Laissons-lui la parole.
Soirée Rouge célibat
Chers frésoeurs d'AlmaSoror,
Je vous propose de passer une soirée Rouge célibat.
Rouge, parce que vous boirez une boisson rouge. Vin rouge (par exemple le Démon de midi languedocien ou bien le Rasteau d'élodie Balme), ou toute autre boisson rouge (tel un jus de fruits rouges).
Vous aurez un szlaszeck aux champignons (végétarien), acheté quelque part ou confectionné par vos soins, et une galette des rois pour une personne. Si vous n'aimez pas la cuisine syldave, remplacez le szlaszeck par un beignet aux champignons.
Célibat parce que vous baignerez dans l'étymologie de ce mot beau comme l'amour, comme le sang, comme la révolution : caelebs. Le célibat, c'est la vie céleste... C'est la vie de celui qui ne s'appuie pas sur l'autre.
Vous rentrerez chez vous et éteindrez toutes les lumières vives pour ne laisser qu'une lampe suffisante à la lecture.
Vous allumerez une bougie que vous installerez dans un coin obscur de la pièce, et que vous pourrez voir depuis l'endroit où vous serez installé.
Vous vous munirez des Mémoires d'outre-tombe, de François René de Chateaubriant et vous lirez, toutes les dix pages, trois paragraphes.
Peut-être pendant la lecture, ou bien plus tard, quand vous aurez lu une ou deux heures, vous pourrez écouter Standchen, de Franz Schubert, et Red Wind de Jan Gabarek. Les voici :
Et vous vous demanderez : «laquelle de ces musiques me fait oublier une vision du monde bâtie sur les notions sociales d'échecs et de réussite ? Laquelle me rapproche le plus de l'intelligence universelle qui nous embrasse tous dans le grand baiser du Poisson immense ? Laquelle m'emporte là où l'on ne voit plus que les âmes des êtres ?» Impossible en ces terres spirituelles de distinguer le grand ou le petit, le riche ou le pauvre, le moraliste ou le délinquant, l'homme ou la femme, l'animal ou l'homme. Seules les âmes se meuvent et palpitent. Certaines sont déchiquetées. Certaines sont douces. Certaines sont grandes. Certaines sont monstrueuses. Sans visages, on ne voit plus que leur vérité pure, et on pleure de savoir que c'était cela, et ce n'était que cela, la vérité : l'âme telle qu'elle est.
Alors, la bougie dans le coin qui vous fait face, le halo lumineux de la lampe au-dessus de votre livre, la pénombre alentour, vous finirez le vin rouge et les miettes qui restent de la galette. Et vous aurez la fève, et vous vous couronnerez, et vous choisirez la plus belle âme du monde pour votre roi, pour votre reine.
Rouge est le célibat des amis de Maître Ravenswood.
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vendredi, 11 janvier 2013
Les promesses mortes
peinture d'Alphonse Osbert
2 Alpine Renault dans un tunnel
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