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samedi, 20 juillet 2013

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zohar,lumière,lampe,requiem de preisner,7

«La lumière qui est à l'intérieur est mystérieuse, et là réside Celui qui ne se manifeste ni ne se révèle. Toutes les lampes sont éclairées par l'Ancien sacré, le Mystérieux des mystérieux, la Lampe suprême.

Toutes ces lumières qui se manifestent n'existent pas en dehors de la lampe suprême et non révélée».

Zohar, tome VI, p. 97.

mercredi, 17 juillet 2013

Intelligence et conduite de l'amour

Léon Goedseels, E Mersch, S.I.,René Biot, Société Médicale Belge de Saint-Luc, amour, mariage, chasteté, la question sexuelle, immoralité, licence des moeurs, sexualité, groupe lyonnais d'études médicales, desclée de brouwer, 1936, naturisme, avortement, adultère, divorce, anticonception, stérilisation, fécondité

L'arbre de la connaissance du Bien et du Mal


Nous reproduisons ici l'ouverture de cet ouvrage publié en 1936 par le docteur Léon Goedseels, Secrétaire Gébéral de la Société Médicale Belge de Saint-Luc ; par le docteur René Biot, Secrétaire Général du Groupe Lyonnais d'Etudes Médicales, Philosophiques et Biologiques ; et par E Mersch, S.I. .

Le premier traite de la question sexuelle en général ; le second commet une étude sur la personnalité féminine et le mariage ; le troisième aborde le triptyque Amour, Mariage, Chasteté.

Voici donc l'introduction du docteur Léon Goedseels, particulièrement intéressante à relire en cet an 2013, soit soixante-dix années après sa publication, car les craintes et les idées qu'il y déploie sont partagées par beaucoup de nos contemporains.


En abordant une fois de plus l'étude de la question sexuelle, il est naturel de se demander jusqu'à quel point cet examen est utile et opportun. Ce problème, en effet, vieux comme le temps, ne peut recevoir de solution nouvelle : la nature humaine n'a point changé, les lois morales restent immuables et aucune erreur ne se fait jour en ce domaine, qui ne soit connue et réfutée depuis des siècles.

Cependant, si le mal en cette matière n'est point nouveau, si d'autres époques, avant la nôtre, ont connu des vagues d'immoralité, peut-être tout aussi importantes que celle que nous subissons, il faut reconnaître que l'erreur, sous des aspects et par des moyens nouveaux, a atteint une extension qui constitue pour notre civilisation un véritable péril.

Le monde est devenu l'esclave de la sexualité. La licence des moeurs s'est installée dans tous les milieux et jusque dans les familles. Non seulement la prostitution s'est faite plus provocante, mais la société elle-même a multiplié et généralisé les occasions de dérèglements par l'émancipation de la jeunesse, de la jeune fille et de la femme. On revendique publiquement et sans pudeur le droit de tous à un amour physique, sans limite et sans frein, tandis que les unions demeurent volontairement stériles et que les foyers se dépeuplent.

Toutes les forces se liguent pour diffuser le mal. La presse, la littérature, le théâtre, le cinéma, la science matérialiste, le naturisme provoquant, s'accordent pour égarer les esprits et exalter les sens. Les pouvoirs publics, certaines autorités morales même, se font les complices bienveillants de l'erreur en tolérant ou en approuvant l'anticonception, la stérilisation, l'avortement, l'adultère, le divorce.

On pourrait dire, sans grand paradoxe, que le vice d'hier est considéré comme vertu aujourd'hui. Et ce serait, en réalité, rendre assez bien l'esprit de la conception actuelle en matière sexuelle. Ne prétend-on pas que l'instinct génésique est une fonction qui réclame impérieusement la satisfaction, comme le boire et le manger ; que les lois morales sont des contraintes arbitraires qu'il est impossible ou déraisonnable de respecter puisqu'elles s'opposent aux aspirations naturelles, physiologiques de l'être humain ; que cet instinct ne peut être emprisonné dans le cadre étroit du mariage, ou tout au moins du mariage indissoluble ; que l'acte sexuel enfin doit pouvoir être posé en toute indépendance, sans devoir être subordonné à la procréation. Et n'en est-on pas arrivé, non seulement à condamner les lois morales, mais à les accuser d'avoir, par leur opposition aux principes naturels, arrêté l'épanouissement psychique et physique de l'homme et même d'avoir, très artificiellement, fait naître le mal en lui.

Et ces théories rencontrent un succès d'autant plus grand, qu'elles viennent à l'heure où l'observation des lois morales s'avère plus difficile, et que, par des arguments de fausse logique et de fausse science, elles se prêtent particulièrement bien à endormir les consciences.

Cependant, devant l'excès même du mal, une réaction se dessine vers le bien. De nombreux esprits sont inquiets et cherchent la lumière. C'est pourquoi, il convient de les éclairer entièrement, loyalement, avec un souci de vérité, d'objectivité scientifique, que les circonstances actuelles rendent plus nécessaires que jamais.

 

Léon Goedseels, début de La question sexuelle, in Intelligence et conduite de l'amour, Desclée de BRouwer, 1936

 

On peut relire, sur AlmaSoror et à propos de la licence sexuelle, cet extrait de Jean-Christophe, roman fleuve de Romain Rolland publié avant la première guerre mondiale ;

Un billet sur Sainte Cunégonde et la chasteté

samedi, 13 juillet 2013

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2012.07.Bourges.Marais.11.jpg

«Il y a un monde sans fin, ô mon frère, et il y a l'Être sans nom, de qui rien ne peut être dit».

Kabir, Poèmes, LXXVI

samedi, 06 juillet 2013

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Louis Mure-Latour, Le triomphe de l'Amour sur le fanatisme et le matérialisme, Sara, enfant, Réel, mystère,5

«L'enfant de ce monde, qui est tout ce que nous connaissons de nous, lit selon ses facultés..., il ne peut saisir que le voile qui lui cache la chose. Sa main, ses yeux, son intelligence, tout en lui, est le rempart qui lui ravit le Réel».

Louis Mure-Latour, Le triomphe de l'Amour sur le fanatisme et le matérialisme, t. III, p. 178, § 234.

mardi, 02 juillet 2013

Qui a peur des hamacs ?

Édith on the hamac.jpg
Photo Tieri Briet (Fontvieille, près d'Arles)

 

Voici l'avant-propos du Droit à la paresse (1880), de Paul Lafargue,

suivi d'une extrait de l'Adresse aux vivants (1990), de Raoul Vaneigem.

 

 

«M. Thiers, dans le sein de la Commission sur l'instruction primaire de 1849, disait: "Je veux rendre toute-puissante l'influence du clergé, parce que je compte sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l'homme qu'il est ici-bas pour souffrir et non cette autre philosophie qui dit au contraire à l'homme: "Jouis"." M. Thiers formulait la morale de la classe bourgeoise dont il incarna l'égoïsme féroce et l'intelligence étroite.

La bourgeoisie, alors qu'elle luttait contre la noblesse, soutenue par le clergé, arbora le libre examen et l'athéisme; mais, triomphante, elle changea de ton et d'allure; et, aujourd'hui, elle entend étayer de la religion sa suprématie économique et politique. Aux XVe et XVIe siècles, elle avait allègrement repris la tradition païenne et glorifiait la chair et ses passions, réprouvées par le christianisme ; de nos jours, gorgée de biens et de jouissances, elle renie les enseignements de ses penseurs, les Rabelais, les Diderot, et prêche l'abstinence aux salariés. La morale capitaliste, piteuse parodie de la morale chrétienne, frappe d'anathème la chair du travailleur; elle prend pour idéal de réduire le producteur au plus petit minimum de besoins, de supprimer ses joies et ses passions et de le condamner au rôle de machine délivrant du travail sans trêve ni merci.

Les socialistes révolutionnaires ont à recommencer le combat qu'ont combattu les philosophes et les pamphlétaires de la bourgeoisie; ils ont à monter à l'assaut de la morale et des théories sociales du capitalisme; ils ont à démolir, dans les têtes de la classe appelée à l'action, les préjugés semés par la classe régnante; ils ont à proclamer, à la face des cafards de toutes les morales, que la terre cessera d'être la vallée de larmes du travailleur; que, dans la société communiste de l'avenir que nous fonderons "pacifiquement si possible, sinon violemment", les passions des hommes auront la bride sur le cou: car "toutes sont bonnes de leur nature, nous n'avons rien à éviter que leur mauvais usage et leurs excès", et ils ne seront évités que par leur mutuel contre-balancement, que par le développement harmonique de l'organisme humain, car, dit le Dr Beddoe, "ce n'est que lorsqu'une race atteint son maximum de développement physique qu'elle atteint son plus haut point d'énergie et de vigueur morale". Telle était aussi l'opinion du grand naturaliste, Charles Darwin.

La réfutation du Droit au travail, que je réédite avec quelques notes additionnelles, parut dans "L'Égalité hebdomadaire" de 1880, deuxième série».

 

P. L.
Prison de Sainte-Pélagie, 1883.
In Le droit à la paresse

 

 

«En fait, je ne suis pas étranger au monde, mais tout m'est étranger d'un monde qui se vend au lieu de se donner - y compris le réflexe économique auquel mes gestes parfois se plient. C'est pourquoi j'ai parlé des hommes de l'économie avec le même sentiment de distance que Marx et Engels découvrent, dans la crasse et la misère londoniennes, une société d'extraterrestres avec «leur» Parlement, «leur» Westminster, «leur» Buckingam Palace, «leur» Newgate.

«Ils» me gênent aux entournures de mes plus humbles libertés avec leur argent, leur travail, leur autorité, leur devoir, leur culpabilité, leur intellectualité, leurs rôles, leurs fonctions, leur sens du pouvoir, leur loi des échanges, leur communauté grégaire où je suis et où je ne veux pas aller.

Par la grâce de leur propre devenir, «ils» s'en vont. Economisés à l'extrême par l'économie dont ils sont les esclaves, ils se condamnent à disparaître en entraînant dans leur mort programmée la fertilité de la terre, les espèces naturelles et la joie des passions. Je n'ai pas l'intention de les suivre sur le chemin d'une résignation où les font converger les dernières énergies de l'humain reconverti en rentabilité.

Pourtant, mon propos n'est pas de prétendre à l'épanouissement dans une société qui ne s'y prête guère, mais bien d'atteindre à la plénitude en la transformant selon les transformations radicales qui s'y dessinent. Je ne désavoue pas ce qu'il y a de puérile obstination à vouloir changer le monde parce qu'il ne me plaît pas et ne me plaira que si j'y puis vivre au gré de mes désirs. Cependant n'est-elle pas, cette obstination, la substance même de la volonté de vivre »

 

Raoul Vaneigem, In L'adresse aux vivants sur la mort qui les gouverne et l'opportunité de s'en défaire

 

 

samedi, 29 juin 2013

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Maître Eckhart, Du Détachement, Néant, Dieu, Sara,4

«Le détachement tend vers un pur néant, car il tend vers l'état le plus haut, dans lequel Dieu peut agir en nous entièrement à sa guise».

Maître Eckhart, Du Détachement (Oeuvres), p. 25.

«Pour arriver à goûter à tout, ne désire avoir goût à rien. Pour arriver à savoir tout, ne désire savoir quelque chose en rien. Pour arriver à ce que tu ne goûtes pas, tu dois aller par où tu ne goûtes pas. Pour arriver à ce que tu ne sais pas, tu dois aller par où tu ne sais pas. Pour arriver à ce que tu ne possèdes pas, tu dois aller par où tu ne possèdes pas. Pour arriver à ce que tu n'es pas, tu dois aller par où tu n'es pas.

Quand tu t'arrêtes en quelque chose, tu cesses de te jeter dans le Tout...»

Saint Jean de La Croix, La Montée du Mont-Carmel, livre I, ch. XIII

dimanche, 23 juin 2013

Éden

 à ceux qui paradent le jour et prennent la poudre d'escampette la nuit,

à ceux qui veulent s'enfuir avec leur amour là où nul dépit n'est possible, là où l'angoisse n'existe pas,

fraternellement.

la dernière auberge, esther mar, edith de cornulier

Tu marches sur le trottoir de la rue du Quotidien, quand soudain une femme t'interpelle. Différente de toutes et de tous, bien qu'elle ne cherche pas à attirer le regard. Belle, son regard pur et doux déploie son rayon d'intelligence sur le monde, son allure invite ton cœur au voyage, sa voix suscite chaque partie de ton corps invécue. Son mouvement quelquefois te donne un coup de fouet, quelquefois fait fondre tes hanches. Ses mains évoquent des passions anciennes que tu devines. Ses mots soulignent sa majesté suprême. Elle est une forteresse imprenable. Un secret l'habite et tu sais que ce mystère t'habitera toujours toi aussi désormais. 

Elle te hante.

Tu cherches sur Internet en ces temps virtuels du deuxième millénaire ; tu cherches et tu trouves la clef qui ouvre la porte du paradis.

Tu parcours les murs hauts d'un un merveilleux jardin, dont le charme et la luxuriance, la fraîcheur et la tiédeur t'enivrent ; couleurs, senteurs, t'éblouissent. Nulle part, la trace d'un serpent ; nulle part, la trace d'une entrave. 

De ce jardin dont tu n'avais pas la clef, tu te croyais exclu(e) à jamais ; tu serres désormais la clef contre ton coeur. Où est la porte ?

Tes pas t'amènent devant la porte dérobée à laquelle tu n'osais pas croire. Tu entres dans cet Eden.

Magie de ton souffle qui se transforme sous l'effet de la beauté ; magie de la beauté qui se métamorphose sous ton souffle. Tes premiers pas t'immergent au creux du paradis.

Alors la voix du Vide injecte ces paroles dans ton sang : «N'entre pas. C'est trop parfait, impie. Tu trahis tes deux cannes, l'Orgueil et le Sarcasme !» - et tu fais demi-tour.

Rue du Quotidien, seul le Vide ricane. Personne ne remarque rien de tes yeux horrifiés par ta propre démission.

Tu ne te regardes pas dans les vitres des magasins pour ne pas lire sur ton visage livide la cruelle question que te pose ton âme sans répit : «Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?»

la dernière auberge, esther mar, edith de cornulier

Photos de VillaBar, La dernière auberge

 

samedi, 22 juin 2013

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Jean de Menasce, Quand Israël aime Dieu, 3, Sara

«La figure est le langage de tout ce qui, absolument invisible, règne pourtant jusque dans le visible, et le fonde : le langage de l'âme et de Dieu. Elle procède d'un esprit et en garde la marque ; c'est en elle, à travers elle, que l'on passe du visible à l'invisible, sans que l'on ait à transposer comme pour passer de la carte routière à la route. C'est un battant de porte qui suggère et, une fois rabattu, manifeste son autre face. Cette continuité entre l'image et ce qu'elle représente, essentielle au symbole, à la figure, est caractéristique de la langue de l'Ecriture. Et, comme il s'agit de la manière dont la Parole divine a voulu se révéler, il paraît au moins superflu de vouloir faire de ce mode d'expression l'apanage d'une race ou d'un peuple ; retenons plutôt que c'est le langage de tous ceux que Dieu a choisis comme des instruments chargés de porter sa Parole, dans la mesure même où ils la portent plus fidèlement».

Jean de Menasce, Quand Israël aime Dieu, p. 138.

vendredi, 21 juin 2013

Rage II

«Si la rage avait du poids, ce billet de blog vous pèterait à la gueule comme une grenade».
Esther Mar

La rage monte en moi, lentement, sûrement. Elle est là, je le sais, elle est énorme, elle gronde en silence et serait capable de dévaster des vies plus sûrement qu'un ouragan. Elle est tournée vers quelqu'un, (de temps en temps, pour changer, vers quelqu'un d'autre), mais je sais que je suis entièrement responsable de la situation qui la fait naître.

J'essaie de rester polie, d'accomplir le minimum requis pour que les événements se déroulent du mieux possible.

J'essaie de la contenir, de la diminuer, de la transformer.

Elle monte, pourtant. Elle est énorme, c'est une lame de fond dont s'élèvent des vagues de rancoeur, de haine. Née de mon impuissance, de mes incapacités multiples, elle cherche à punir les soi-disant coupables.

Mais je la contiens. Pour l'instant, je la contiens et j'avance masquée, bien qu'on puisse apercevoir, à certains moments, un rictus qui se fige un instant.

Edith

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AlmaSoror avait déjà publié Rage


Pour ne pas sauter dans le vide, sautons dans le fou. Expérimentons l'expérimental avec Jeanne Liotta.

 Si nous craquons et finissons internés aux urgences de l'âme, au moins aurons-nous quelques idées d'une psychose transformée en expérimentoeuvre.

Solstice d'été ou la Saint-Jean

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«Que nul à la fête de saint Jean ne célèbre les solstices par des danses et des chants diaboliques».


Saint Eloi

 

(Phot : Tovaritch et ses deux amies, années 70)

mercredi, 19 juin 2013

Évangélisation et assimilation

église Saint-François-Xavier , Missions Etrangères de Paris,Pape Alexandre VII,Evangélisation,assimilation, orgue

«Ne mettez aucun zèle, n'avancez aucun argument pour convaincre ces peuples de changer leurs rites, leurs coutumes et les moeurs, à moins qu'elles ne soient évidemment contraires à la religion et à la morale. Quoi de plus absurde que de transporter chez les Chinois la France, l'Espagne, l'Italie ou quelque autre pays d'Europe !

N'introduisez pas chez eux nos pays, mais la foi, cette foi qui ne repousse ni ne blesse les rites ni les usages d'aucun peuple, pourvu qu'ils ne soient pas détestables, mais bien au contraire veut qu'on les garde et les protège. Il est pour ainsi dire inscrit dans la nature de tous les hommes d'estimer, d'aimer, de mettre au-dessus de tout au monde les traditions de leur pays et le pays lui-même.

Ne mettez donc jamais en parallèle les usages de ces peuples avec ceux de l'Europe : bien au contraire, empressez-vous de vous y habituer».

Pape Alexandre VII, 1659, aux Missions Étrangères de Paris.

(Trouvé sur la feuille paroissiale de l'église Saint-François-Xavier dans laquelle, tout à l'heure, l'orgue tonnait sa puissante splendeur musicale sur les bancs déserts.
Photo de Sara, prise au Louvre en 2010).

 

Thèmes apparentés dans AlmaSoror :

Le roman de la conversion

La langue mise à l'écrit

L'humanisme et les droits de l'homme au regard des langues quechua et tahitienne

samedi, 15 juin 2013

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Shrî Aurobindo, La Synthèse des Yogas, homme mental

«Toutes les réalisations divines doivent, par force, être transcrites par nous dans les termes inaptes et décevants d'un langage qui a été fait pour s'adapter à l'expérience normale de l'homme mental ; exprimées ainsi, elles ne peuvent être réellement comprises que par ceux qui savent déjà et qui, sachant, sont capables de donner à ces pauvres termes extérieurs un sens nouveau, intérieur et transfiguré».

Shrî Aurobindo, La Synthèse des Yogas, p.79.

«Les mystiques ont arrangé un langage que ne comprennent pas ceux qui n'ont pas leur expérience spirituelle, en sorte que lorsqu'ils expriment leurs états et stations, celui qui est dans le même état comprend, mais celui qui n'y participe pas, le sens lui est interdit».

Lahiji, Commentaire du Goulchan-î-Râz

jeudi, 13 juin 2013

Stamboul

tovaritch

(Istanbul, musique de Cantemir par Jordi Savall ; photo de Tovaritch par Sara, années 1970)

Je t'imagine heureuse dans cette ville ottomane, buvant les sensations, les images, les textures, les visages qui s'offrent à toi. Avec, peut-être, cette sensation de liberté que les villes étrangères savent donner quand elles ne font pas trop peur. Ton visage a un grand pouvoir sur moi, il me suffit de l'imaginer pour que mon souffle devienne plus charnel, plus concret, plus présent. Tu ne ressembles à personne et c'est pour cela que j'ai déjà l'impression de t'avoir croisée quelque part. Ou peut-être que tu rassembles plusieurs visages d'une vie oubliée et que c'est ce qui me donne l'idée que tu ne ressembles à aucun être déjà connu. Dans les pans de ville étranges où j'ai marché près de toi, dans les morceaux d'appartement où j'ai cotoyé ton coeur, j'ai su que nous étions étrangères. C'est là qu'intervient la rencontre, ce pont que l'on franchit pour toucher l'inconnue. Deux matières, deux textures, deux lumières ; une aquarelle et une peinture à l'huile ; la pierre blanche et la pierre grise ; le froid bleu et le froid blanc ; le chaud orange et le chaud rouge. La voix qui verse, la voix qui tonne. Le sourire qui invite, le sourire qui dévoile. Le rire qui retient, le rire qui répand. L'aveu trop court, l'aveu trop long. Comment faire rimer ces deux chansons ? Ne rien faire, elles vont rimer sans qu'on les guide, elles se cherchent et se trouvent au milieu du refrain, elles s'interrogent et se répondent, elles se sondent et se palpent entre deux instants perdus, elles s'invitent, se nouent et se dénouent, sans souci, dans la fraîcheur d'un été qui se veut inédit.

Qui es-tu ? Chut... Le temps dira quel est ton nom dans mon coeur.

lundi, 10 juin 2013

Pactes

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Hier

Je ne vous avais rien dit de mes doutes. Nous avions ces désirs et j'ai signé ces pactes que vous approuviez de grand coeur. Vous n'aimiez rien tant que sentir le vent de l'aventure s'engouffrer dans cet avenir que nous vous dessinions. Vous disiez oui à tout ce qui sentait l'étrange beauté d'un monde à peine éclos, qu'on devinait immense, intarissable.

 

Ce soir

Ce qui m'ennuie, ce n'est pas les reproches extérieurs que j'ai pu énoncer à votre endroit. Ce qui m'ennuie le plus, c'est d'avoir arrangé la vérité, joué un rôle pour contrer ma vulnérabilité, caché certains faits, modifié d'autres, bref, d'avoir menti, sans jamais dire de chose réellement fausse (Ô suprême habileté) en compagnie d'un être que j'aime et nomme «mon amie». Ce qui m'ennuie c'est d'être incapable d'assumer certaines vérités de ce que je vis pour des raisons éminemment sociales - honte, culpabilité.

 

Demain

Demain je voudrais vous avoir à nouveau près de moi, face au temps qui nous dévore inexorablement. Vous, et moi.

Mélancolie

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Gothique, soror dolorosa, tes frères-amants en longues robes rouges, bleues, beiges, te suivent, alertes, tandis que parmi nous tu choisis ta victime bien-aimée. Pourquoi moi ? Pourquoi nous ? Le cou tourné vers le côté vivant du monde, nous te fuyons comme la peste.

Je n'ai pas besoin de ta froideur, je n'ai pas envie du désespoir que tu déverses aux veilles des anniversaires. Va t'en chanter tes romantiques déprimes au milieu des arbres morts.

Tu ressembles à la soeur des aurores ternes, celle qui marche en tenant sur son bras le drap des nuits amères. Je te fuis sans cesse, tu me poursuis de tes assiduités. Tu voudrais que j'entre dans ta danse et m'emporter sur tes rives désolées. Tu m'y enseignerais le goût des baisers aux salives noires, des caresses glacées, des dialogues sans résolution. J'y laisserais ma peau et mes rêves déjà chagrins.

«Lâche-moi, car l'aurore est levée».