jeudi, 10 février 2011
Vanité des arts, vides esthétiques, vacuité des audiences
Une réflexion de Jean Bouchenoire sur la vanité des arts.
Pourquoi l'art contemporain est-il souvent vain ? Parce que bourgeois et artistes se confondent, qu'ils sont à la fois les créateurs d'art, les mécènes (via les grandes entreprises et la fonction publique) et le principal public : c'est la même classe qui créée, qui juge, qui « consomme ».
Le mécénat doit être indépendant de la classe artistique. C'est pourquoi un système dans lequel la même classe (chez nous, la bourgeoisie) se partage la haute fonction publique, les arts, le mécénat d'Etat, etc, est vouée à produire des oeuvres complaisantes, dénuées d'universalité.
L'aristocratie de l'Ancien Régime et le soviétisme ont mieux réussi à soutenir un art somptueux, parce que les artistes ne faisaient pas partie de la classe mécène.
Jean Bouchenoire
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dimanche, 06 février 2011
L'analyse comptable des rêves
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dimanche, 31 octobre 2010
Epictète commenté par Goblot
« Si le cheval disait, en se redressant : je suis beau! ce serait tolérable, car il se vanterait d'un avantage qui est à lui. Mais toi, quand tu dis, en te redressant : j'ai un beau cheval ! sache bien que l'avantage dont tu te vantes est à ton cheval. » Epictète
"Epictète a raison d'avertir, car on s'y trompe. On ne se parerait pas d'un diamant, on ne serait pas fier de son titre, on ne montrerait pas son château si l'on ne comptait que l'admiration qui va à la beauté du diamant, du titre et du château va aussi et du même coup à la personne qui les possède. La richesse rend l'homme important, imposant, volumineux. On se sent petit devant celui qui a de beaux habits, des équipages, des valets; un grand nom, un bel hôtel. Il faut de la réflexion pour s'apercevoir que sa personne est comme une autre. Les moralistes ont inlassablement prêché, presque toujours dans le désert, une vérité si évidente et si souvent, méconnue. Pour estimer la valeur des hommes, il faudrait les déshabiller, comme au conseil de révision ; mieux encore, il faudrait les déshabiller au moral comme au physique et faire comparaître leurs âmes toutes nues, comme au jugement dernier. - Mais non ! nous ne sommes ni au conseil de révision ni au jugement dernier. Nous avons raison de juger les hommes tout habillés, car, clans la vie sociale; leur vêtement fait partie d'eux-mêmes: Si nous les voyions tout nus, nous ne saurions plus ce qu'ils sont. Ils ne seraient plus ce qu'ils sont".
Edmond Goblot, 1925
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jeudi, 28 octobre 2010
Bourg choisi
bourgeois dans une vague
Extrait de La barrière et le niveau, d'Edmond Goblot.
Une étude de la bourgeoisie écrite en 1925 par ce sociologue.
On peut lire le texte en entier sur le site de l'Université du Québec à Chicoutimi
"Nous ne serons jamais assez reconnaissants à la Révolution de nous avoir donné l'égalité civile et l'égalité politique. Elle ne nous a pas donné l'égalité sociale. Les hommes de ce temps n'ont pas prévu, ne pouvaient guère prévoir cette espèce de pseudo-aristocratie qui se fonda presque aussitôt sur les ruines de l'ancienne et acheva de l'abolir en la supplantant : la bourgeoisie moderne.
Ce n'est pas que le rêve de l'égalité sociale fût étranger à l'esprit révolutionnaire. Mais, chez nos grands aïeux, ce rêve est. demeuré sentimental et ne se réalisa guère que par de nouvelles formules de politesse et le mot de fraternité. S'il s'était précisé, c'eût été sans doute dans le sens économique. On eût cherché l'égalité sociale dans le nivellement des seules richesses matérielles, comme l'ont fait plus tard les théoriciens du socialisme.
Nous n'avons plus de castes, nous avons encore des classes. Une caste est fermée : on y naît, on y meurt; sauf de rares exceptions, on n'y entre point; on n'en sort pas davantage. Une classe est ouverte, a des « parvenus » et des « déclassés » : L'une et l'autre jouissent de certains avantages, répondant, au moins dans le principe, à des charges et à des obligations, L'une et l'autre cherchent à se soustraire à leurs obligations en conservant leurs avantages. C'est par là qu'elles se ruinent : leurs avantages deviennent difficiles à défendre quand ils ne sont plus la rémunération d'aucun service. C'est alors qu'une révolution les balaie, ou qu'elles se dissolvent dans un ordre social nouveau.
Une caste est une institution, une classe n'a pas d'existence officielle et légale. Au lieu de reposer sur des lois et des constitutions, elle est tout entière dans l'opinion et dans les mœurs. Elle n'en est pas moins une réalité sociale, moins fixe, il est vrai, et moins définie, mais tout aussi positive qu'une caste. On reconnaît un bourgeois d'un homme du peuple rien qu'à les voir passer dans la rue".
Edmond Goblot
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samedi, 16 octobre 2010
apache !
Le film
La réalité
Amélie Hélie, orléanaise devenue une grande apache parisienne (dont le film Casque d’Or s’est inspiré), vantait ainsi les avantages de sa profession de prostituée (elle parle d’elle à la troisième personne, comme Jules César) :
Elle fournissait du rêve aux hommes qui en avaient un urgent besoin.
Elle soulageait bien des épouses qui lui en savent gré aujourd'hui, c'est évident.
Elle ne faisait de mal à personne, au contraire.
Elle recueillait les jeunes commis tirant la langue et les dorlotait cinq minutes dans ses bras.
Elle était un mode de circulation pour la richesse publique.
Elle évitait que les belles concierges fussent à tout instant culbutées dans les escaliers.
Elle était l'oie du pauvre, le riche gardant jalousement pour lui la dinde du parc Montsouris, ce qui ne l'empêche pas d'ailleurs de goûter parfois à l'oie du pauvre.
Elle consolait le veuf de son veuvage, le prêtre de ses vœux
Elle faisait aimer à l'homme le beau, le bien, le juste, et sauvait bien des familles
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mercredi, 13 octobre 2010
Le Milk-Shake au Panthéon
Photo : Mavra Nicolaievna Vonogrochneïeva
(Une histoire vécue en 2005, par Edith)
J’étais avec Manuel G dans un café oriental d’une rue qui part du Panthéon. Nous conversions autour de thés à la menthe quand nous vîmes, sans y prêter d’intérêt particulier, entrer un homme jeune et une jeune fille, qui vinrent s’asseoir à la table à côté de nous.
L'intéressante musique électronique de Morgan Packard tournait un peu trop fort pour une discussion suivie. Manuel et moi entendîmes la commande prise par le patron : un milk shake vanille pour la demoiselle, un thé à la menthe pour lui.
Il était visible que Monsieur faisait de son mieux pour plaire à la belle. Il lui expliqua qu’il l’avait emmenée ici puisqu’elle était arabe, et fit un compliment sur les cafés et la nourriture arabes dont elle parut contente. Lui-même était d’origine africaine. Tous deux, nous le comprîmes, venaient de banlieue (ils sortaient juste du RER) et il lui expliquait Paris, le centre ville, les monuments, les lieux qu’il fallait connaître – elle semblait tout ignorer. De fait, la mignonne, car mignonne elle était, avait le visage des jeunes filles gavées de télévision dont la vie se déroule entre la cité, le bahut et les centres commerciaux, avec un stade de football ou un Gaumont Champs-Elysées de temps en temps.
Monsieur faisait son charme et pas si mal, la belle écoutait sans vraiment comprendre. Nous perdîmes la trace de leurs échanges en reprenant le nôtre.
Plus tard, un instant de gêne, le sentiment que quelque chose se passait nous tira à nouveau de notre face à face. A côté, quelque chose n’allait pas. La jeune fille boudait en regardant son verre. En face, le chevalier servant n’eut d’autre solution que d’appeler le patron.
- Qu’est ce qui ne va pas ?
- Je voulais un milk shake !
- Mais c’est un milk shake !
- Ben non…
Elle faisait la moue, prenant manifestement le patron pour un demeuré.
Elle finit par lâcher, avec le mépris du savant pour l’ignorance crasse de son interlocuteur :
- Ben non, vous voyez bien que c’est pas comme chez McDo.
Le patron comprit soudain, le jeune homme aussi. Tous deux tentèrent d’expliquer à la jeune fille sous nos yeux et oreilles médusés que ce qu’elle avait devant elle était un vrai milk shake, fait avec des fruits fraîchement pressés et du lait frais, contrairement aux Milk Shake standards de chez Mac Donald.
Mais elle, les regardait avec une bougonnerie qui ressemblait presque à de la haine, en tout cas à de la rancœur.
Le patron vit que ses explications gastronomiques ne faisaient qu’augmenter le mépris de sa cliente, qu’il était persona non grata et dut repartir, penaud et horrifié. Elle, fit la gueule à son compagnon qui était terrassé lui-même par l’incommensurable gouffre entre son effort de séduction soutenu et le résultat pénible.
- Gabou il m’emmenait au McDo, dit elle d’un ton véhément, plein de reproche.
Piteux, honteux, le jeune homme tenta de la divertir. Elle ne voulut point goûter son thé à la menthe. Elle prit un peu de son milk shake mais le dégoût s’affichait sur son visage au moment d’avaler.
Elle était une petite sotte incapable d’entrevoir l’idée qu’un café élégamment décoré du panthéon vaut mieux qu’un McDo, incapable d’imaginer que du lait frais et des fruits pressés sont meilleurs que la daube industrielle.
Et le jeune monsieur apprit sans doute que la délicatesse et la culture passent pour de la goujaterie et de l’insalubrité aux yeux des enfants déracinés, marketingo-lobotomisés, accrocs à la consommation de masse.
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samedi, 14 août 2010
VERANDA
(un billet d'Edith)
Hier soir un ciel orange se vautrait sur la plage,
Et de la véranda tu parlais à l’océan
Les requins dansaient à l’horizon
Tu parlais en tahitien et je comprenais quelques mots
Les mouettes contemplaient la vie
Paresseusement
La chambre était rayée de lignes de soleil et d’ombre,
Et de la chambre,
La main au dessus des yeux,
Par les fentes de la natte qui striait la lumière,
Je te voyais à contrejour.
Comme d’habitude,
J’essayais d’écrire
Et cette fois j’ai compris
Que je n’ai définitivement rien
A dire.
E mea nehenehe teie i’a
E mea i’a teie vahine
Et de la véranda tu lançais dans le ciel
Des nuages de fumée légère
Tu fumais d’une main
Et de l’autre main tu caressais le feuillage épais des plantes
Le refrain tahitien partait dans le vent chaud
Vers l’horizon
Et dans la chaleur lascive de la chambre
La bouteille de mauna loa sur la table
Et la guitare sur les genoux,
Comme d’habitude
J’essayais de composer
Et cette fois j’ai compris
Que je n’ai définitivement rien
A dire.
Ua here ia vau i teie i’a
Teie i’a i roto i te moana nui
Hier soir est fini pour toujours
La mélodie en fa mineur
Et les accords vite égrenés
Sont oubliés.
Dans cette île de pêcheurs
Qui pêchent peu
Le temps passe et je ne bouge pas.
Le temps change et les saisons défilent
Il y a une horloge dans la cuisine
Que je ne regarde jamais.
Des choses se sont passées dans ma vie
Mais je n’en pense rien.
Les souvenirs se mélangent et se noient
Dans le rhum et le mauna loa.
Ici des sorcières tirent des cartes
Et me disent leurs avis
En fronçant les sourcils.
Hier soir après leur visite,
J’essayais de peindre,
Et cette fois j’ai senti
Que je n’ai définitivement rien
A dire.
E mea vahine i teie i’a
I roto i te moana-po
Hier soir un ciel orange se vautrait sur la plage
Et de la véranda tu parlais à l’océan
Tu parlais tahitien et je comprenais quelques mots.
Après quelques cocktails et un cigare cubain
Je suis descendue et j’ai pris
La longue barque.
Ce parfum de la vie que je ne peux décrire
Guidait mes rames sur les vagues.
J’ai toujours observé les poissons
Avec fascination
J’ai toujours observé les poissons
Avec fascination.
L’océan s’ouvre
Et je lui crie des choses
Qu’il emporte.
Quand le soir tombe j’essaie d’exister.
L’océan s’ouvre
Et j’entrevois l’apprentissage
Du silence.
Je pense que je devrais me taire ;
C’est clair, je devrais oublier
Les mots.
Avant que le rouge du ciel ne soit enfui,
Je suis rentrée, ayant compris
Que je n’ai définitivement rien
A dire.
Définitivement rien à dire,
Et j’observe les poissons avec fascination.
Définitivement rien à dire,
Et j’observe les glaçons avec fascination.
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lundi, 12 juillet 2010
Les marches de Bretagne
(Un billet de Jean Bouchenoire)
J’ai créé aujourd’hui la recette Les marches de Bretagne. Elle a plu à la personne qui l’a goûtée.
C’est en quelque sorte un escalier de lamelles de légumes agrémentées de mascarpone et de féta.
Les ingrédients, pour deux ou trois personnes, sont les suivants :
Une ou deux courgettes
Une aubergine
Une tomate cœur de bœuf jaune (si vous n’en trouvez pas, utilisez une rouge !)
Des champignons très bons, choisissez vos champignons préférés.
Un peu de mascarpone.
De la féta.
Commencez par découper les courgette(s) et aubergine en longues et fines lamelles. Dans deux poêles différentes, faites revenir les lamelles dans l’huile. Il fait les faire frire doucement. Dans une troisième poêle ou une casserole, faites revenir les champignons coupés en tout petits morceaux, soit dans du beurre, soit dans de l’huile.
Dans un plat carré ou rectangulaire avec un peu de profondeur (3/4 centimètres), étalez les courgettes frites. Recouvrez les de mascarpone. Etalez ensuite les tranches d’aubergines frites.
Recouvrez ces tranches de féta très fine ou bien écrasée.
Ensuite, coupez la grosse tomate jaune cœur de bœuf en rondelles et déposez les au-dessus. Remettez un peu de féta par-dessus, puis enfin, les champignons revenus.
C’est fini. Ces marches de Bretagne se mangent entre chaud et tiède. Une bonne baguette tradition peut les accompagner.
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samedi, 03 juillet 2010
ses galops de lumière à tous les étages du ciel
Les lieux ressemblent à leurs maîtres et les maîtres à leurs lieux, les uns prêts pour les autres, cette attente réciproque engendrant leur similitude. Les pieds-d'alouette, autour du moulin, les figuiers, au début du sentier, l'oeil bleu des iris et le romarin en faction près de la porte éveillaient des libertés qu'aucune prospérité n'octroie. La pauvreté - non la misère - met des diamants partout. Car ces fleurs, devenues ici l'espace d'un poète, parlaient une autre langue et de tous les côtés, le paysage s'en allait comme un geste de bonheur, avec ses galops de lumière à tous les étages du ciel et ses houles de vent accourues du silence des plaines. Des diamants partout : la beauté donnée pour rien à celui qui n'a rien.
Si la misère n'enseigne rien que l'envie et la haine, la pauvreté, par contre, fait les princes véritables parce qu'elle ne tient pas compte du paravent des apparences.Logée dans l'essentiel, soucieuse de l'essentiel et tirant son gouvernement du dedans, elle n'aménage - et elle le sait - que les demeures intérieures. C'est-à-dire à peu près tout ce qui nous regarde et fournit à nos jours leur valeur.
Extrait d'un texte de Charles Le Brun sur Armel Guerne, à lire ICI.
et voici un texte d'Armel Guerne :
"Depuis le petit cœur impatient de mon enfance jusqu'à ce vieux cœur meurtri, pantelant, essoufflé, mais toujours plus avide de lumière, je n'ai pas eu d'autre ambition que celle d'être accueilli et reçu comme un poète, de pouvoir me compter un jour au nombre saint de ces divins voyous de l'amour. Je n'ai jamais voulu rien d'autre, et je crois bien n'avoir perdu pas un unique instant d'entre tous ceux qu'il m'a été donné de vivre, en détournant les yeux de ce seul objectif jamais atteint, sans doute, mais visé toujours mieux et avec une passion de jour en jour plus sûre d'elle."
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jeudi, 24 juin 2010
Rompre et parler suédois
rétroviseur par Sara
Rompre et parler suédois, par Manuel Gerber
Ami lecteur, amie lectrice,
Hier, Nils Bergman a décidé de mettre fin à sa relation amoureuse avec Axel Johansson, jeune écrivain suédois. Il lui écrit aujourd’hui ce court message :
Hej Axel,
Det var trevligt att ses i går, trots allt.
Hoppas du mår bra. Jag är verkligen ledsen att det blev som det blev, men ibland är livet inte så lätt.
Jag har läst och rättat din roman. Det blir ganska många fel om man ska rätta varje detalj, men det är ändå en bra roman.
Kram,
Nils
Hej: bonjour
Det : cela
Var: était
Trevligt: bien
Att : de
Ses: se voir
I går: hier
Trots: malgré
Allt: tout
Hoppas : j’espère
Du : tu
Mår: vas
Bra: bien
Jag : je
Är : suis
Verkligen vraiment
Ledsen: triste
Att : que
Blev: s’est passé
Som : comme
Men: mais
Ibland parfois
Är : est
Livet : la vie :
Inte: pas
Så: si
Latt: facile
Har: ai
Läst : lu
Och et
Rättat : corrigé
Din : ton
Blir : semble
Ganska : assez
Många : beaucoup de
Fel: fautes
Om: si
Man: on
Ska : doit
Rätta : corriger
Varje: chaque
Detalj : détail
Ändå: pourtant
En : un
Bra : bon
Kram : bise
Particularités :
- En suédois, le verbe se trouve toujours en deuxième position après un complément. Cette particularité vous rappelle-t-elle une autre langue ? Souvenez-vous de notre dernier cours de néerlandais. Ces deux langues sont extrêmement proches.
Ibland är livet inte så lätt (parfois est la vie pas si facile)
- Une autre grande particularité est que le verbe conjugué est toujours le même à chaque personne :
Vara (être)
Jag är
Du är
Han (il) är
Hon (elle) är
Det (cela) är
Vi är
Ni är
De är
Sachez chers lecteurs que le suédois est également parlé en Finlande et compris, bien que les différences soient nombreuses, par les Danois et les Norvégiens. Ceux-ci peuvent répondre dans leur propre langue. Des échanges en danois, en suédois, et en norvégien ont lieu quotidiennement Quand pourrons- nous, francophones, apprendre à comprendre les autres langues latines ? Aurions-nous besoin d’apprendre à les parler si leurs locuteurs nous comprenaient en retour. Quel dommage de parler l’anglais à un Portugais ou à un Italien, alors que nos langues sont si proches!
PS : je vous laisse mon courriel, si vous voulez me faire part de vos commentaires : manuelgerber@gmail.com
Manuel Gerber
Bruxelles
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mardi, 22 juin 2010
La Rostolane
In memoriam Elle.
J'ai aimé l'astuce de Joël Robuchon : faire cuire chaque légume séparément, avant de les marier en une cuisson finale.
Je vous donne la recette de la Rostolane, inventée au soir du 21 juin de l'an 2010. Nous étions deux, nous la mangeâmes accompagnée d'un vin des Trois Colonnes et nous l'aimâmes.
Il faut d'abord mettre un bout de beurre dans une casserole et y découper un fenouil en lamelles. Un peu de miel aussi, ainsi le fenouil qui doucement dans le beurre et le miel.
Pendant ce temps, dans une poele, on fait revenir les lamelles de deux ou trois courgettes dans l'huile d'olive.
Pendant ce temps, dans une autre poêle, on fait frire, tout doucement et en surveillant, une aubergine coupée en tranche (dans la longueur ou la largeur, comme on préfère), dans de l'huile d'olive.
Pendant ce temps, au fond d'une grande cocotte ou casserole, on fait revenir de l'ail, des échalottes, des oignons (deux ou trois oignons d'espèces différentes, pour un bon bouquet oignonal...), dans beaucoup de beurre. On sale et poivre à volonté.
Et dans la dernière casserole, il faut dans un verre d'eau faire cuire deux ou trois tomates avec une cuillère de moutarde et du piment "langue d'oiseau" pili pili.
Dès que quelque chose est bien revenu, on l'ajoute dans la cocotte où mijotent les petits oignons, ails et échalottes. J'ai ajouté d'abord le fenouil, puis les courgettes, puis les aubergines, puis les tomates. Recouvrir ensuite d'un couvercle et laisser tout ça se mélanger, se fondre, s'embaumer durant de longues minutes.
Servir dans un beau plat et s'il en reste, garder pour le lendemain. Réchauffée après une nuit et un jour d'attente au frigo, la Rostolane sera encore meilleure !
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dimanche, 20 juin 2010
La canción del zorro y el cuervo
photo Sara
Zorro viejo huele rosa
delicada, dulce, tierna.
Zorro viejo huele rosa
y la busca y la desea.
Cuervo joven tiene rosa
en su rama solitaria.
Cuervo joven tiene rosa
en su pico y en su alma.
“Joven cuervo, ¡eres tan bello,
tan perfecto, tan sensible...!
¿No podrías cantarme aquello
que tus dulces ojos dicen?”
Cuervo joven se emociona,
va a iniciar ya su graznido.
Cae la rosa de su boca,
cae la rosa en un suspiro.
Una espina en el hocico
del zorro viene a clavarse.
Un aullido dolorido,
¡una carrera salvaje!
Cuervo joven, apenado.
Zorro viejo, escaldado.
La rosa yace en el barro...
y este canto se ha acabado.
Antonio Zamora
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samedi, 12 juin 2010
En attendant la Jérusalem céleste
« Jérusalem, Jérusalem, combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes !»
Et la phrase entière :
Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants
comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu !»
J-C
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dimanche, 06 juin 2010
Ils se sont persuadés...
"Ils se sont persuadés que l'homme, l'espèce la plus pécheresse entre toutes, est au sommet de la création. Toutes les autres créatures furent créées uniquement pour lui procurer de la nourriture, des peaux, pour être martyrisées, exterminées. Pour ces créatures, tous les humains sont des nazis ; pour les animaux, la vie est un éternel Treblinka".
Isaac Bashevis Singer
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mercredi, 19 mai 2010
néerlandisme, par Manuel Gerber
Saviez-vous que le néerlandais était une langue très imagée ? Contrairement au français, dont certains mots sont incompréhensibles si l’on ne connaît ni le latin ni le grec, le néerlandais, quant à lui, préfère souvent décrire ce qu’il désigne. Aujourd’hui, nous verrons quelques termes grammaticaux de cette langue. Ils sont de toute beauté et nous aident à comprendre certaines notions de grammaire. Ce court texte se présentera sous la forme de quatre devinettes traduites littéralement du néerlandais. Les réponses se trouvent à la fin.
Woordenschat van de spraakkunst
Trésor (schat) des mots (woorden) de l’art (kunst) de la parole (spraak)
1. Wat is een zelfstandig naamwoord?
Qu’est-ce qu’(wat is) un (een) mot (woord)-nom (naam) indépendant (zelfstandig)?
2. Wat is een werkwoord?
Qu’est-ce qu’un mot qui travaille (werk)?
3. Wat is een lijdend voorwerp ?
Qu’est-ce qu’un objet (voorwerp) qui souffre (lijdend)?
4. Wat is een meewerkend voorwerp?
Qu’est-ce qu’un objet qui collabore (mee : avec, werkend : qui travaille)? Autrement dit, qu’est-ce qui soutiendra l’objet qui souffre?
Réponses:
Vocabulaire grammatical
1. un nom
2. un verbe
3. un complément d’objet direct
4. un complément d’objet indirect
PS : En voilà deux autres pour le plaisir !
5. Wat is een schildpad ?
Qu’est-ce qu’un crapaud (pad) à carapace (schild)?
6. Wat is een handschoen ?
Qu’est-ce qu’une chaussure (schoen) pour la main (hand)?
Réponses :
5. une tortue
6. un gant
Manuel Gerber, Bruxelles
Photo de Sara
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