mercredi, 16 juin 2010
Le retour de flamme du marquis de Varembon
Cette note fait suite à Mademoiselle de Tournon frappée au coeur
Ce funeste convoi étant au milieu de la rue qui allait à la grande église, le marquis de Varembon, coupable de ce triste accident, quelques jours après mon partement de Namur s'étant repenti de sa cruauté, et son ancienne flamme s'étant de nouveau rallumée (Ô étrange fait !) par l'absence, qui par la présence n'avait pu être émue, se résout la venir demander à sa mère, se confiant peut-être à la bonne fortune qui l'accompagne d'être aimé de toutes celles qu'il recherche ... Il arrive justement sur le point que ce corps, aussi malheureux qu'innocent et glorieux en sa virginité, était au milieu de cette rue. La presse de cette pompe l'empêche de passer. Il regarde que c'est. Il avise de loin, au milieu d'une grande et triste troupe de personnes en deuil, un drap blanc couvert de chapeau de fleurs. Il demande que c'est...."
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mardi, 15 juin 2010
Mademoiselle de Tournon frappée au coeur I
(La suite à venir : la flamme du marquis de Varembon )
tiré des "Mémoires" de Marguerite de Valois, publiée par Martine Reid dans la collection "Femmes de lettres" qu'elle a créée chez Folio. (Gallimard 2010)
Photo de Sara
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vendredi, 11 juin 2010
La raison d'État
"Dimanche 6 mai 1962 Le clan des officiers de marine de Kébir, qui passe pour être toujours le plus lucide dans la confusion générale, fait aujourd'hui le point de la situation :
"le Gouvernement écrase sa victime et la tient étroitement ficelée pendant que le F.L.N. l'égorge".
Journal d'un prêtre en Algérie, Oran 1961 - 1962. Editions Harriet/ Jean Curutchet, 1996 (première édition 1964)
trouvé et acheté le 7 juin 2010 chez Joseph Gibert (ou gibert jeune?)
Un prêtre est envoyé à Oran en 1961. Il raconte dans son journal les événements au jour le jour...
(Attention violent : à ne mettre que dans des mains averties)
Par Chiquita
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jeudi, 10 juin 2010
ne jamais abandonner la théorie sexuelle
"J'ai encore un vif souvenir de Freud me disant :
"Mon cher Jung, promettez-moi de ne jamais abandonner la théorie sexuelle. C'est le plus essentiel ! Voyez-vous, nous devons en faire un dogme, un bastion inébranlable".
Il me disait cela plein de passion et sur le ton d'un père disant :"Promets-moi une chose mon cher fils : va tous les dimanches à l'église !" Quelque peu étonné, je lui demandai : "Un bastion - contre quoi ?" Il me répondit :"Contre le flot de vase noire de ..." Ici il hésita un moment pour ajouter :"... de l'occultisme !"
Ce qui m'alarma d'abord, c'était le "bastion" et le "dogme" ; un dogme c'est à dire une profession de foi indiscutable, on ne l'impose que là où l'on veut une fois pour toutes écraser un doute. Cela n'a plus rien d'un jugement scientifique, mais relève uniquement d'une volonté personnelle de puissance."
extrait de :
C.J. Jung "Ma vie, Souvenirs, rêves et pensées"
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jeudi, 03 juin 2010
Dans la ville où tu t’en vas
Dans la ville où tu t’en vas,
nul n’a plus de cœur de pierre :
les eaux qui t’ont sauvé
t’emportent vers le Père.
Nous te disons à Dieu,
mais c’est à notre Dieu
qui nous a tant aimés !
Au jardin où tu t’en vas,
notre corps n’est plus poussière.
La sève de l’Esprit
t’emporte vers le Père.
Nous te disons à Dieu,
mais c’est à notre Dieu
qui est le Dieu de vie !
Au royaume où tu t’en vas,
toute nuit devient lumière :
le sang du Christ en croix
t’emporte vers le Père.
Nous te disons à Dieu,
mais c’est à notre Dieu
qui a tout fait pour toi !
Didier Rimaud
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lundi, 24 mai 2010
Oh ! Nue virtuelle
Serge Sur, sur l'ONU, dans son manuel "Relations Internationales", édité chez Montchréstien et conseillé par toutes les facultés :
"En dépit des vicissitudes, voire des carences des mécanismes de sécurité qu'elle institue, elle a survécu, réalisé une véritable universalité, et son système de sécurité conserve une pleine efficacité, au moins virtuelle".
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dimanche, 23 mai 2010
Sérénade triste
photo Sara
Comme des larmes d'or qui de mon coeur s'égouttent,
Feuilles de mes bonheurs, vous tombez toutes, toutes.
Où je vais, les cheveux au vent des jours mauvais.
Vous tombez de l'intime arbre blanc, abattues
Ça et là, n'importe où, dans l'allée aux statues.
Couleurs des jours anciens, de mes robes d'enfant,
Quand les grands vents d'automne ont sonné l'olifant.
Et vous tombez toujours, mêlant vos agonies,
Vous tombez, mariant pâles, vos harmonies.
Vous avez chu dans l'aube au sillon des chemins;
Vous pleurez de mes yeux, vous tombez de mes mains.
Comme des larmes d'or qui de mon coeur s'égouttent,
Dans mes vingt ans déserts vous tombez toutes, toutes.
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samedi, 15 mai 2010
Passages volés sur le musicien Verdi
Pont-Hus
Voici deux jolis passages sur Verdi, tirés d'Une histoire de la musique, de Rebatet, publiée par Bouquins-Robert Laffont.
À propos du bal masqué :
"Des fontaines mélodiques jaillissent vers le ciel, se mêlent ou bien se répandent en nappes surabondantes. Et sans jamais cesser d’être voluptueuse, séduisante, cette musique sait exprimer le sarcasme, l’effroi, la douleur, le désespoir".
À propos d'Aïda :
"Et c’est une des idées les plus exquises et les plus poétiques, en même temps qu’un beau dédain pour les effets réputés obligatoires, que la mort amoureuse de Radamès et d’Aïda, ce duo decrescendo jusqu’au pianissimo qui ferme l’œuvre et pose comme une auréole tendrement funèbre au-dessus de ses fastes et de ses fracas.
« Le triomphe mondial d’Aïda porte au pinacle la célébrité de Verdi. Aucun musicien, depuis la Renaissance, n’aura accumulé autant d’honneurs, en les ayant moins recherché. Bien qu’il soit resté de goût simple, sa vie devient seigneuriale.
« Tutto nel mondo è burla ! », tout en ce monde est une blague, phrase du dernier acte de Falstaff, de Verdi".
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jeudi, 06 mai 2010
Le dédain sur la bouche
Dédicace d'Alfred de Vigny à l'actrice Marie Dorval, avant leur rencontre,
écrite sur l'exemplaire qu'il lui offrît de son Othello.
Quel fut jadis Shakespeare ? - On ne répondra pas.
Ce livre est à mes yeux l'ombre d'un de ses pas.
Rien de plus. - Je le fis, en cherchant sur sa trace
Quel fantôme il suivait de ceux que l'homme embrasse,
Gloire - fortune - amour - pouvoir ou volupté !
Rien ne trahit son coeur, hormis une beauté
Qui toujours passe en pleurs parmi d'autres figures
Comme un pâle rayon dans les forêts obscures,
Triste, simple et terrible, ainsi que vous passez,
Le dédain sur la bouche et vos grands yeux baissés.
(Cité par Maurice Allem dans sa biographie d'Alfred de Vigny, publiée au sein de la collection "la vie anecdotique et pittoresque des grands écrivains", aux éditions Louis-Michaud)
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mardi, 20 avril 2010
Les mains d'Elsa
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi tes mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon pauvre piège
De paume et de peur de hâte et d'émoi
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fond de partout dans mes mains à moi
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Qui me bouleverse et qui m'envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j'ai trahi quand j'ai tressailli
Ce que dit ainsi le profond langage
Ce parler muet des sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D'une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu
Donne-moi tes mains que mon coeur s'y forme
S'y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement.
Louis Aragon
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lundi, 19 avril 2010
Ni oppresseurs, ni opprimés
Ainsi parlait Mustapha Kemal au banquet turco-soviétique :
« Il n’y a, dans le monde, ni oppresseurs, ni opprimés. Il y a ceux qui tolèrent qu’on les opprime et ceux qui ne le tolèrent pas. Les Turcs sont de ces derniers. Ils sont assez grands pour s’occuper de leurs propres affaires. Que les autres suivent leur exemple. Le monde ne s’en portera que mieux ».
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jeudi, 15 avril 2010
in angustia temporum
"Il y a un mot de la sainte Ecriture dont nous devons, je crois, toujours nous souvenir, c’est que Jérusalem a été reconstruite « in angustia temporum » (Daniel). Il faut travailler toute notre vie in angustia temporum. Les difficultés ne sont pas un état passager à laisser passer comme une bourrasque pour nous mettre au travail quand le temps sera calme ; non, elles sont l’état normal, il fait compter être toute notre vie, pour les choses bonnes que nous voulons faire, in angustia temporum".
Charles de Foucauld
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Sur Schütz
Très bien écrite, Une histoire de la musique, de Rebatet, publiée aux éditions Bouquins-Laffont, comporte de vrais passages littéraires. En voici un sur Schütz, adoré par notre deltaplaniste Siobhan H (qui écrit dans la catégorie "vol libre" de ce romanblog).
« On est surpris de la faible part des italianismes chez ce disciple attentif, cet admirateur de Gabrieli et de Monteverdi. C’est que Schütz demandait aux Vénitiens de l’instruire dans des formes nouvelles, des agencements sonores, dans les secrets d’une dramaturgie musicale dont ils étaient les généreux initiateurs. Mais en même temps que sa lucide modestie de provincial n’ignorait ni ses lacunes ni son retard, il possédait une personnalité à chaux et à sable, la première personnalité de cette force qui se révélât dans la musique allemande, et qui se fondait sur le germanisme et le protestantisme ».
« Les trois Passions que Schütz composa à l’âge de 80 ans, nous paraissent moins attachantes, sans doute parce qu’elles relèvent davantage de la liturgie universelle du christianisme. Mais on y respecte le désir d’ascèse du vieil artiste qui s’interdit tout ornement, tout recours aux instruments. On y admire tout ce qu’il sait faire exprimer à la seule ligne monodique. Et, une fois encore, un an avant de mourir, le vieillard allait célébrer dans un monumental Magnificat Allemand, l’union de l’opulente polyphonie et de la loyale simplicité du chant luthérien ».
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lundi, 22 mars 2010
Tout autour de la tombe
J'aurais mis plus de dix ans à lire intégralement les mémoires de Chateaubriand. Je reproduis quelques passages, où il tourne autour de sa tombe... 3 passages d'outre tombe. (Bien avant lui Eschyle disait... "un viellard est une ombre errante à la clarté du jour").
Il fait un grand soleil d'hiver et je trouve que ce sont les plus beaux. Ils donnent une lumière blanche qui tombe en nappes éclatantes, mais diffuses. Cette lumière m'enthousiasme et lorsqu'elle un vent léger la traverse, alors la vie vaut la peine d'être vécue. Joseph Campbell disait que ce n'est pas "un sens à la vie" que nous cherchons tous, comme des loups affamés. C'est la sensation d'être vivant.
Merci aux froids soleils d'hiver et au vent léger de me donner l'impression éclatante de vivre.
"Cette société, que j'ai remarquée la première dans ma vie, est aussi la première qui ait disparu à mes yeux. J'ai vu la mort entrer sous ce toit de paix et de bénédiction, le rendre peu à peu solitaire, fermer une chambre et puis une autre qui ne se rouvrait plus. J'ai vu ma grand-mère forcée de renoncer à sa quadrille, faute des partners accoutumés; j'ai vu diminuer le nombre de ces constantes amies, jusqu'au jour où mon aïeule tomba la dernière. Elle et sa soeur s'étaient promis de s'entre-appeler aussitôt que l'une aurait devancé l'autre; elles se tinrent parole, et madame de Bedée ne survécut que peu de mois à mademoiselle de Boisteilleul. Je suis peut-être le seul homme au monde qui sache que ces personnes ont existé. Vingt fois, depuis cette époque, j'ai fait la même observation; vingt fois des sociétés se sont formées et dissoutes autour de moi. Cette impossibilité de durée et de longueur dans les liaisons humaines, cet oubli profond qui nous suit, cet invincible silence qui s'empare de notre tombe et s'étend de là sur notre maison, me ramènent sans cesse à la nécessité de l'isolement. Toute main est bonne pour nous donner le verre d'eau dont nous pouvons avoir besoin dans la fièvre de la mort. Ah ! qu'elle ne nous soit pas trop chère ! car comment abandonner sans désespoir la main que l'on a couverte de baisers et que l'on voudrait tenir éternellement sur son coeur ?"
"En ce temps-là, la vieillesse était une dignité; aujourd'hui elle est une charge".
"Toute notre vie se passe à errer autour de notre tombe ; nos diverses maladies sont des souffles qui nous approchent plus ou moins du port. Le premier mort que j'aie vu, était un chanoine de Saint-Malo ; il gisait expiré sur son lit, le visage distors par les dernières convulsions. La mort est belle, elle est notre amie ; néanmoins, nous ne la reconnaissons pas, parce qu'elle se présente à nous masquée et que son masque nous épouvante".
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samedi, 20 mars 2010
Djinns illustrés
Les Djinns
Murs, ville
Et port,
Asile
De mort,
Mer grise
Où brise
La brise
Tout dort.
Dans la plaine
Naît un bruit.
C'est l'haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu'une flamme
Toujours suit.
La voix plus haute
Semble un grelot.
D'un nain qui saute
C'est le galop.
Il fuit, s'élance,
Puis en cadence
Sur un pied danse
Au bout d'un flot.
La rumeur approche,
L'écho la redit.
C'est comme la cloche
D'un couvent maudit,
Comme un bruit de foule
Qui tonne et qui roule
Et tantôt s'écroule
Et tantôt grandit.
Dieu! La voix sépulcrale
Des Djinns!... - Quel bruit ils font!
Fuyons sous la spirale
De l'escalier profond!
Déjà s'éteint ma lampe,
Et l'ombre de la rampe..
Qui le long du mur rampe,
Monte jusqu'au plafond.
C'est l'essaim des Djinns qui passe,
Et tourbillonne en sifflant.
Les ifs, que leur vol fracasse,
Craquent comme un pin brûlant.
Leur troupeau lourd et rapide,
Volant dans l'espace vide,
Semble un nuage livide
Qui porte un éclair au flanc.
Ils sont tout près! - Tenons fermée
Cette salle ou nous les narguons
Quel bruit dehors! Hideuse armée
De vampires et de dragons!
La poutre du toit descellée
Ploie ainsi qu'une herbe mouillée,
Et la vieille porte rouillée,
Tremble, à déraciner ses gonds.
Cris de l'enfer! voix qui hurle et qui pleure!
L'horrible essaim, poussé par l'aquilon,
Sans doute, o ciel! s'abat sur ma demeure.
Le mur fléchit sous le noir bataillon.
La maison crie et chancelle penchée,
Et l'on dirait que, du sol arrachée,
Ainsi qu'il chasse une feuille séchée,
Le vent la roule avec leur tourbillon!
Prophète! Si ta main me sauve
De ces impurs démons des soirs,
J'irai prosterner mon front chauve
Devant tes sacrés encensoirs!
Fais que sur ces portes fidèles
Meure leur souffle d'étincelles,
Et qu'en vain l'ongle de leurs ailes
Grince et crie à ces vitraux noirs!
Ils sont passés! - Leur cohorte
S'envole et fuit, et leurs pieds
Cessent de battre ma porte
De leurs coups multipliés.
L'air est plein d'un bruit de chaînes,
Et dans les forêts prochaines
Frissonnent tous les grands chênes,
Sous leur vol de feu pliés!
De leurs ailes lointaines
Le battement décroît.
Si confus dans les plaines,
Si faible, que l'on croit
Ouïr la sauterelle
Crier d'une voix grêle
Ou pétiller la grêle
Sur le plomb d'un vieux toit.
D'étranges syllabes
Nous viennent encor.
Ainsi, des Arabes
Quand sonne le cor,
Un chant sur la grève
Par instants s'élève,
Et l'enfant qui rêve
Fait des rêves d'or.
Les Djinns funèbres,
Fils du trépas,
Dans les ténèbres
Pressent leur pas;
Leur essaim gronde;
Ainsi, profonde,
Murmure une onde
Qu'on ne voit pas.
Ce bruit vague
Qui s'endort,
C'est la vague
Sur le bord;
C'est la plainte
Presque éteinte
D'une sainte
Pour un mort.
On doute
La nuit...
J'écoute: -
Tout fuit,
Tout passe;
L'espace
Efface
Le bruit.
Victor Hugo
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