mercredi, 24 avril 2019
Un bon mix
Expérience étrange et enivrante, j'ai relu La nuit des éphémères, de Thomas Boudie... en écoutant, en boucle, quelques chansons de Keali'i Reichel, dont E ala e, celle qui baignait mes années estudiantines.
La province du Sud-Ouest, ses notables baroques, ses immigrés dérangeants, l'étouffant soleil sur la ville d'Agen...
Et l'océan magique de la langue hawaiienne, la langue-eau, la langue-vague, la langue tuée par le béton capitaliste américain.
Ces deux poésies se sont mariées, pendant la demi-heure que dure la lecture de La nuit des éphémères, face à la très légère pluie d'avril à Paris.
He pua ke aloha, e kawowo a'e ana mai ka 'ano'ano mai o loko lilo...
« elle fait le tour des pièces du haut,se penchant lentement contre la pierre blanche et tirant les volets pâles dans un grincement. De tous ces gestes, elle espère un relâchement qui ne vient pas, elle supplie le monde de n'être que soleil et mariage en soirée »
La nuit des éphémères, Thomas Boudie, Maison Malo Quirvane, 2019
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vendredi, 19 avril 2019
Les leçons de ténèbres et de lumière
Qui pourra en ce jour nous délivrer la plus belle des Leçons de Ténèbres ?
Un enfant.
Il marche seul sous le soleil des vacances de Pâques. Il ne sait pas qu'il souffre. Il croit juste qu'il marche.
C'est un enfant trop seul pour les jeux, trop joueur pour la plainte. Il est perdu entre son rêve et son calvaire.
L'enfant s'approche de cet horizon croisé de soleil et d'ombre. Il a chaud ; il a soif. Le goût du vinaigre dérange le fond de sa gorge. Les cris de l'homme, la haine de la femme. Il n'a pas de fratrie pour porter avec lui la lourdeur du fardeau.
C'est l'enfance multiple des douleurs, douleur des mots, des oublis, des coups, des fouets sur l'âme. Ce joli petit visage sourit au passant, sans savoir tout ce qu'il illumine depuis le fond de sa peine inconsciente, sans voir que son regard pur irradie tout autour de lui. Ce joli petit corps mal fagoté représente toute la beauté du monde.
Qui nous a délivré en ce jour la plus belle Leçon de Lumière ?
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samedi, 13 avril 2019
Les champs de persil
Tu disais des poèmes aux quatre saisons. Tu n'es plus. Il faut bien que quelqu'un te succède à cette valse de mots.
Alors voici, après Le vieux majordome, le poème de l'hiver 2017 ;
après Fazil, le poème du printemps 2017 ;
après Dans la chambrée, le poème de l'été 2017 ;
après Silentium, le poème de l'automne 2017, ;
après Héroïne, le poème de l'hiver 2018 ;
après Tbilissi, le poème du printemps 2018 ;
après Portrait d'été, le poème de l'été 2018,
après Pluie d'étoiles, le poème de l'automne 2018 ;
Après Spectre, le poème de l'hiver 2019...
Voici Les champs de persil, poème du printemps 2019
Les champs de persils, au bord des larges fenêtres,
Font face aux hautes tours des banlieues infinies.
Le soleil du matin vivifie tout mon être,
Réfracté sur le mur par la vitre antibruit.
Le béton lentement s'est coulé sur le monde,
Avalant la campagne et mangeant nos oublis,
Et pour nous délivrer de sa chape sans onde,
À chaque étage, nous célébrons les semis.
Les champs de persil se multiplient dans nos cages,
Tendant leurs tiges vers l'astre encore invaincu.
Leur chlorophylle douce attendrit nos visages.
Mais les vils promoteurs, d'immobilier férus,
Saccagent toute pierre ancienne et tout ombrage...
Nous haïssons l'armée implacable des grues.
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samedi, 06 avril 2019
Où est la maison ?
Phot Sara
Les maisons, ces lieux où l'on se sent chez soi quand le soir tombe, les maisons se perdent avec le temps, les vicissitudes de l'âge et de l'argent. Les familles, ces maisons aux recoins poussiéreux et secrets, s'accroissent et se délitent, se réunissent et s'éparpillent, pour n'être presque plus, avec le temps, les vicissitudes du cœur et de l'argent. Les livres même, tombent en quenouilles, mais on leur pardonne leur vieillesse et leurs ruines, leurs violences et leurs imperfections. Les livres demeurent, peut-être. Maisons perdues, familles éclatées, rêves pleins de joie devenus matins de gueules de bois, il fallait construire une vraie maison, une maison dont les membres sont des livres, une maison aux piliers éternels.
Les maisons des terres d'AlmaSoror :
Hameaux-tombeaux, quelles tristesses ont clos tes derniers yeux-fenêtres ?
Les rues d'une ville de l'Ouest
L'equinoxe d'automne, l'existence d'un cahier
Un petit bout de liberté, par Calélira
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lundi, 01 avril 2019
Réclame discrète
La Maison de négoce littéraire Malo Quirvane propose des textes courts - une demi-heure de lecture -, intenses, vivifiants, couchés sur du papier épais de qualité, dans des cahiers cousus, le tout écrit en terre imaginaire et fabriqué en France.
En mémoire de Malo Quirvane, esprit tourmenté mais profond, la Maison de négoce littéraire souhaite marier le négoce et la littérature sans qu'ils ne s'annihilent l'un l'autre comme il arrive au sein de tant de couples.
Les noces éternelles et enivrantes sont possibles, nous y croyons.
Commandables dans toutes les librairies de France et de Navarre, les livres de Malo Quirvane sont également disponible sur la boutique en ligne de la Maison de négoce littéraire, à cette adresse :
https://maisonmaloquirvane.fr/boutique/
Paiement sécurisé, livraison dans les 6 jours, tout simplement.
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