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jeudi, 13 février 2014

Pink n'est pas punk

 "Je me suis éveillée avec l'idée d'un article intitulé : valeurs chrétiennes et mariage gay, même combat d'arrière-garde, qui expliquerait à quelque point les expressions « mariage gay » et « valeurs chrétiennes » sont antinomiques, les deux termes de l'expression s'annihilant l'un l'autre. En effet, une religion de la transcendance s'élève au-dessus des valeurs et par essence un mariage ne peut être gay, de même que la liberté sexuelle ne sied pas au mariage. Dès lors ces expressions dénoncent à la fois une crise des valeurs républicaines, dévoyées par tous, une crise de la chrétienté, qui se trahit avec des notions qui ne lui correspondent pas, une crise du mariage, qui s'il devient gay nous démontre par là qu'il n'existe plus, et une crise de la vie gay, dont la liberté s'assassine désormais dans les mairies de notre beau pays".

Olympe Davidson

 

Comme me le fait remarquer un ennemi qui m'est sympathique, le mariage a été vidé en plusieurs temps ; au moment de son ouverture aux couples homosexuels (2013), il n'était déjà plus qu'un flonflon, une épée fleurie honorifique et n'engageant à rien. En effet, le premier but du mariage était d'assurer la filiation, c'est à dire la filiation légitime.

La reconnaissance des enfants illégitimes, qui les sortait d'une zone de non-droit insupportable, a vidé le mariage de son principal objet, de son unique objet depuis sa création : la filiation légitime. La permission du divorce et du remariage a accompagné ce mouvement, puisqu'un homme ou une femme n'était plus tenu par une famille légitime, mais pouvait en reconstituer à volonté au sein de plusieurs mariages, tout en faisant des enfants hors mariage à côté, sans que s'immisce une différence légale entre ces divers couples et les enfants qui en étaient issus. Cette polygamie dans le temps et dans l'espace n'étant plus réprimée, étant même validée, le mariage gardait son côté festif, mais perdait tout son sérieux puisqu'il n'engageait à rien d'inquiétant. On pouvait le trahir, le dissoudre, sans en payer aucune conséquence juridique. Enfin, la perte de vitesse du divorce pour faute et la jurisprudence laxiste ont achevé de vider le mariage de sa substance : concubines surgissant au moment du testament et reconnues comme égales à l'épouse, enfants cachés surgissant de même, l'homme marié (de même que la femme) n'avait plus aucun autre devoir vis-à-vis de son épou(x)se ou de son enfant, en dehors d'un devoir alimentaire et financier négociable devant notaire ou devant la justice.

Au début des années 2000, le mariage français n'était plus qu'un carnaval sympathique auquel de nombreuses personnes étaient très attachées, affectivement. Sur le plan légal il n'obligeait plus à rien, n'était plus le pilier de rien. Il n'était plus une institution, mais un semblant d'institution.

L'ouverture du mariage aux couples gays n'a pu se faire que parce que l'institution "mariage" était morte. Il ne restait plus que le mot "mariage" et son enregistrement administratif, aux implications administratives, aisément dissoluble.

Ce n'est donc pas un cadeau, mais une aumône pitoyable que le monde pink a reçu de la part de ses maîtres au pouvoir. La joie éprouvée par les récipiendaires du cadeau nous démontra que pink n'est pas punk.

Quant à l'étrange colère des opposants à cette ouverture du carnaval matrimonial aux couples gays, elle démontra qu'ils ne s'étaient pas rendus compte que leur mariage ne valait pas tripette, et manifestement ils n'ont toujours pas compris.

Olympe Davidson

 

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lundi, 21 octobre 2013

L'absence de valeurs chrétiennes

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Dans les années 1960, le Vatican a fait avec la liturgie ce que beaucoup de pays ont fait avec l'architecture et l'urbanisme : destruction d'une grande partie d'un patrimoine multiséculaire et construction hâtive de nouveautés fonctionnelles qui vieillissent mal.

Je ne parlerai pas de ces changements liturgiques : abandon d'une langue universelle, abrègement du rite de la messe, traduction de cette messe abrégée dans les langues vernaculaires. Je parlerai d'erreurs de langage que les catholiques (et autres chrétiens) font souvent, en montrant par ces erreurs inconscientes, mais pas innocentes, qu'ils commettent de grands écarts par rapport à la foi qui devrait être la leur.

En parlant de valeurs chrétiennes, les chrétiens démontrent qu'ils sont entièrement convertis à la pensée laïque. En effet, une valeur est quelque chose de fondé sur la raison et le concensus. Ainsi, les valeurs républicaines n'ont rien d'une vérité révélée par un Dieu ni d'une vérité scientifique déduite après une étude rigoureuse : c'est un consensus humain, né de la réflexion de la communauté des hommes libres qui forment la République. Contrairement à la révélation divine, aux vertus cardinales et théologales, aux commandements, les valeurs ont vocation à être discutées, remises en question, modifiées en fonction de l'avancée de la raison humaine. Or le christianisme est une religion de la transcendance, et ce que cette religion propose, n'a rien de discutable ou de modifiable. Transformer le dogme de la confession chrétienne catholique en valeurs, revient à le trahir.

En parlant de former des élites chrétiennes, les chrétiens démontrent encore qu'ils se sont éloignés du message christique pour adopter des sentiments laïcs et une vision du monde sans religion. L'élite chrétienne, selon la tradition, se compose des âmes sanctifiées, des saints et de ceux qui leur ressemblent, de ceux qui iront directement au paradis sans passer par le purgatoire. En aucun cas, une gent de hauts diplômés, de dirigeants ou de riches ne peut constituer une quelconque élite chrétienne. Tout au plus forment-ils des élites laïques pratiquant la religion chrétienne.

Des valeurs chrétiennes, portées par une élite chrétienne ? Ce serait une hérésie à l'état pur. Il n'y a pas de valeurs chrétiennes, il n'y a que des vertus inaliénables, que la raison peut comprendre, mais qu'elle n'a pas vocation à modifier. Ainsi la foi, l'espérance, la charité, ou encore la communion des saints, l'obligation de ne pas pêcher contre le saint-esprit. Personne, pas le moindre clerc, ne peut prétendre tirer d'une vertu ou d'un commandement, une valeur. Les vertus et commandements sont à pratiquer tels quels, dans leur essence sacrée et n'ont pas à être traduits en comportements laïcs.

Quant à l'élite chrétienne, elle existe certes, mais n'a strictement rien à voir avec l'élite d'une société. Nous verrons au jour du jugement si nous en avons fait partie ou non, de l'élite chrétienne, et ce, que nous soyons trisomiques ou diplômés de l'école polytechnique.

Si dans une église ou dans une revue estampillée catholique, un évêque, même sincère, vous recommande de suivre les valeurs chrétiennes qui portent l'église, vous pouvez être certain que ce pasteur n'a pas beaucoup de chances de vous entraîner vers les portes du ciel.

 

Edith de CL

 

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