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dimanche, 31 janvier 2010

Nocturne estival I : sous le royaume des étoiles

 

Siobhan H continue de nous envoyer ses instantanés de deltaplane. Je les reçois dans un style textoïsé : fautes d'orthographe, grammaire abrégée. Je fais des liens entre les mots pour qu'on comprenne et elle refuse brutalement de relire pour dire si mes retouches lui conviennent. Alors tant pis pour elle et à bientôt !

(Édith & AlmaSoror)

 

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Je vous dis que c’était si beau que j’aurais voulu ne jamais redescendre. Mais la terre humide, comme si le soir aussi avait sa rosée, m’accueillit plus doucement que d’habitude, comme si elle avait compris que j’avais besoin d’amour et de tendresse encore plus que d’habitude.

Les lumières du club de deltaplane où j’atterrissais m’éblouirent. Après la ténèbre total du vol, entrecoupée d’étoiles, par cette nuit sans lune, ce fut un choc de retrouver les réverbères et le goudron. Alors tout me parut irréel. Seule la nuit noire, le ciel et le vol libre étaient vrais : la terre et sa vie grouillante, pour l’instant endormie, était devenue féérique et je me demandais si, le lendemain, tout redeviendrait comme avant.

Tout redevint comme avant : mais je suis désormais une chouette. J’attends la nuit pour voler, et je hulule en faisant des cercles dans l’air.


Siobhan

 

vendredi, 29 janvier 2010

Angoisse

 

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Qu'est-ce qu'un enfant ?

 

jeudi, 28 janvier 2010

Actéon : un opéra de chasse

 

Actéon (1684)

Opéra de chasse par Marc-Antoine Charpentier (1643-1704)

 

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Cet opéra de Marc-Antoine Charpentier, opéra de chasse, baroque en diable, est "mal vu", il faut trouver qu'il n'est pas de bon goût... Pourtant, quelles belles scènes amusantes ! Quelle musique entraînante ! Inspiré des métamorphoses d'Ovide, je l'ai découvert sur le site de Sara, une de nos auteurs et photographes. Sara a illustré les métamorphoses d'Ovide et elle présente sur son site l'oeuvre d'Ovide, l'opéra de Charpentier et son album en papier déchiré à elle. C'est ICI

 

Les images qui suivent et accompagnent le livret de l'opéra sont extraites du livre de Sara.


Scène Première

Dans la vallée de Gargaphie

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Bruit de chasse

CHŒUR DES CHASSEURS

Allons, marchons, courons, hastons nos pas.

Quelle ardeur du soleil qui brusle nos campagnes;

Que le pénible accès des plus hautes montagnes

Dans un dessein si beau ne nous retarde pas.

 

ACTÉON

Déesse par qui je respire,

Aimable Reyne des forêts,

L'ours que nous poursuivons désole ton empire

Et c'est pour immoler à tes divins attraits

Que la chasse icy nous attire.

Conduis nos pas, guide nos traits,

Déesse par qui je respire,

Aimable Reyne des forêts.

 

DEUX CHASSEURS

Vos vœux sont exaucés et par le doux murmure

Qui vient de sortir de ce bois le ciel vous en assure,

Suivons ce bon augure.

 

Allons, marchons, courons . . .

 

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Scène Deuxième

DIANE

Nymphes, retirons nous dans ce charmant boccage.

Le cristal de ses pures eaux,

Le doux chants des petits oyseaux,

Le frais et l'ombrage sous ce verd feuillage

Nous ferons oublier nos pénibles travaux.

Ce ruisseau loin du bruit du monde

Nous offre son onde,

Délassons nous dans ce flots argentés,

Nul mortel n'oserait entreprendre

De nous y surprendre,

Ne craignons point d'y mirer nos beautés.

 

CHŒUR DES NIMPHES

Charmante fontaine,

Que votre sort est doux,

Notre aymable reyne

Se confie à vous.

D'un tel avantage

L'Idaspe et le Tage

Doivent estre jaloux.

 

DAPHNÉ ET HYALE

Loin de ces lieux tout cœur profane;

Amants, fuyex ce beau séjour,

Vos soupirs et le nom de l'amour

Troubleraient le bain de Diane.

Nos cœurs en paix dans ces retraites

Goustent de vrais contentements.

Gardez vous, importuns amants,

D'en troubler les douceurs parfaites.

 

ARTHÉBUZE

Ah! Qu'on évite de langueurs

Lorsqu'on ne ressent point les flammes

Que l'amour, ce tyran des cœurs,

Allume dans les faibles ames.

Ah! Qu'on évite de langueurs

Quand on mesprise ses ardeurs.

 

CHŒUR DES NIMPHES

Ah! Qu'on évite de langueurs

Quand on mesprise ses ardeurs.

 

ARTHÉBUZE

Les biens qu'il nous promet

N'en ont que l'apparence,

Ne laissons point flatter

Par ses appas trompeurs

Notre trop crédule espérance.

Ah! Qu'on évite de langueurs

Quand on mesprise ses ardeurs.

 

CHŒUR DES NIMPHES

Ah! Qu'on évite de langueurs

Quand on mesprise ses ardeurs.

 

ARTHÉBUZE

Pour nous attirer dans ses chaines

Il couvre ses pièges de fleurs,

Nimphes, armez vous de rigueurs

Et vous rendrez ces ruzes vaines.

Ah! Qu'on évite de langueurs

Lorsqu'on ne ressent point les flammes

Que l'amour, ce tyran de nos cœurs,

Allume dans les faibles ames.

Ah! Qu'on évite de langueurs

Quand on mesprise ses ardeurs.

 

CHŒUR DES NIMPHES

Ah! Qu'on évite de langueurs

Quand on mesprise ses ardeurs.

 

 

Actéon 9.jpg

 

 

Scène Troisième

ACTÉON

Amis, les ombres raccourcies

Marquant sur nos plaines fleuries

Que le soleil a fait la moitié de son tour,

Le travail m'a rendu le repos nécessaire;

Laissez moi seul resver dans ce lieu solitaire

Et ne me renvoyez que sur la fin du jour.

 

Agréable vallon, paisible solitude,

Qu'avec plaisir sur vos cyprès

Un amant respirant le frais

Vous feroit le récit de son inquiétude;

Mais ne craignez de moy ny plaintes ny regrets.

Je ne connois l'amour que par la renommée

Et tout ce qu'elle en dit me le rend odieux.

Ah! S'il vient m'attaquer, ce Dieu pernicieux,

Il verra ses projets se tourner en fumée.

 

Liberté, mon cœur, liberté.

Du plaisir de la chasse,

Quoy que l'amour fasse,

Sois toujours seulement tenté.

Liberté, mon cœur, liberté.

 

Mais quel objet frappe ma vue?

C'est Diane et ses sœurs, il n'en faut point douter.

Approchons nous sans bruit, cette route inconnue

M'offrira quelqu'endroit propre à les écouter.

 

DIANE

Nimphes, dans ce buisson quel bruit viensje d'entendre?

 

ACTÉON

Ciel! Je suis découvert.

 

CHŒUR DES NIMPHES

Oh! Perfide mortel,

Oze tu bien former le dessein criminel

De venir icy nous surprendre.

 

ACTÉON

Que feray-je, grands Dieux?

Quel conseil dois-je prendre?

Fuyons, fuyons!

 

DIANE

Tu prends à fuyr un inutile soin,

Téméraire chasseur, et pour punir ton crime

Mon bras divin poussé du courroux qui m'anime

Aussi bien que de préz te frappera de loin.

 

ACTÉON

Déesse des chasseurs, escoutez ma deffence.

 

DIANE

Parle, voyons quelle couleur,

Quelle ombre d'innocence

Tu puis donner à ta fureur.

 

ACTÉON

Le seul hazard et mon malheur

Font toute mon offense.

 

DIANE

Trop indiscret chasseur,

Quelle est ton insolence!

Crois tu de ton forfait déguiser la noirceur

Aux yeux de ma divine essence?

Que cette eau que ma main fait rejaillir sur toy

Apprenne à tes pareils à s'attaquer à moy!

 

CHŒUR DES NIMPHES

Vainte toy maintenant, profane,

D'avoir surpris Diane

Et sœurs dans le bain,

Va pour te satisfaire,

Si tu le peux faire,

Le conter au peuple Thébain.

 

 


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Scène Quatrième

ACTÉON

Mon cœur autre fois intrépide,

Quelle peur te saisit?

Que vois-je en ce miroir liquide?

Mon visage se ride,

Un poil affreux me sert d'habit,

Je n'ay presque plus rien de me forme première,

Ma parole n'est plus qu'une confuse voix.

Ah! Dans l'estat ou je me voys,

Dieux qui m'avez formé du noble sang des Royx,

Pour espargner ma honte

Ostez moy la lumière.

 

 

Scène Cinquième

Actéon en cerf

CHŒUR DES CHASSEURS

Jamais trouppe de chasseurs

Dans le cours d'une journée

Fut-elle plus fortunée,

Jamais trouppe de chasseurs

Reçut elle un jour du ciel plus de faveurs.

 

Actéon, quittez la resverie,

Venez admirer la furie

De vos chiens acharner sur ce cerf aux abois.

Quoy! N'entendez vous pas nos voix?

 

Que vous perdez, grand prince, à resver dans un bois,

Croyez qu'à nos plaisirs vous porterez envie,

Et dans tous le cours de la vie

Un spectacle si doux ne s'offre pas deux foix.

 

 

Scène Sixième

JUNON

Chasseurs, n'appelez plus qui ne peut vous entendre.

Actéon, ce héros a Thèbes adoré,

Sous la peau de ce cerf a vos yeux déchiré et par ses chiens dévorés

Chez les morts vient de descendre.

Ainsi puissent périr les mortels odieux

Dont l'insolence extrême

Blessera désormais les Dieux,

La puissance suprême.

 

CHŒUR DES CHASSEURS

Hélas, déesse, hélas!

De quoy fut coupable

Ce héros aymable

Pour mériter l'horreur de si cruel trépas?

 

JUNON

Son infortune est mon ouvrage

Et Diane en vangeant l'outrage

Qu'il fit à ses appas

N'a que presté sa main à ma jalouse rage.

Ouy Jupiter, perfide espous,

Que ta charmante Europe au ciel prenne ma place

Sans craindre mes transports jaloux.

Mais si jusqu'à son cœur n'arrivent pas mes coups,

Actéon fut son sang et je jure à sa race

Une implacable haine, un éternel courroux.

 

Elle s'envole.

CHŒUR DES CHASSEURS

Hélas, est-il possible

Qu'au printemps de ses ans ce héros invincible

Ayt vu trancher le cours de ses beaux jours.

Quel cœur, à ce malheur, ne seroit pas sensible.

 

Faisons monter nos cris jusqu'au plus haut des airs,

Que les rochers en retentissent,

Que les flots écumans des mers,

Que les aquilons en mugissent,

Qu'ils pénètrent jusqu'aux enfers.

 

Actéon n'est donc plus,

Et sur les rives sombres

Le modelle des souverains,

Le soleil naissant des Thébains

Est confondu parmy les ombres.

 

 

 

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SARA

 

 

 

 

 

 

 

mercredi, 27 janvier 2010

En la vida

 

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phot Sara

 

 

Iba a darle un desganado sorbo al tinto con gaseosa cuando la vi. Apareció a la derecha de la Juani, al otro lado de la cristalera sucia. Fue como un resplandor de tela blanca muy fina. Vaporosa. Tan ceñida en las caderas y tan libre bajo las rodillas que parecía una cascada. Embobado, seguí con la mirada a aquellas gasas temblorosas. Casi podía olerlas. Hasta que en el camino me encontré el cabezón de la Juani, a medio metro, con esa geta de mala leche que cada vez pone más. “¡Qué!”, me soltó con asco. Me di cuenta de que tenía el vaso a medio coger y la boca abierta. “¿Qué de qué?”, dije un poco brusco, y bebí, ignorándola como se merece. Pero, de reojo, busqué la falda blanca, que ahora se contoneaba a la izquierda de la Juani, alejándose. Cruzando la calle. Qué espectáculo, Señor. Se paró en la acera de enfrente y se giró para que la viera bien. En la vida podría esta ponerse algo así, pensé. En la vida.

Un deportivo rojo la ocultó y se detuvo justo delante. Entonces sí que empecé a sentirme raro de verdad. Cada uno de sus neumáticos, relucientes, era como cuatro de los de mi furgoneta. ¿Adónde iba a ir yo con ese trasto sucio y ruidoso, a punto de cumplir ya nueve años? En cambio aquel ejemplar rojo intenso, tan brillante, parecía recién salido de la fábrica. Con un bicho así ya podría yo, ya. Me imaginé el rugido de sus doscientos cincuenta caballos bajo mi asiento, el suave tacto del cuero del volante, hasta su olor. Una falda blanca entrando a mi derecha. “¡Y ahora qué!”, la geta otra vez. “¡Déjame en paz!”, la despaché mirándola de medio lado. Cuando quise volver a mirar, el deportivo había desaparecido. Con la falda. En la vida podría comprarme algo así, pensé. En la vida.

 

Antonio Zamora

 

mardi, 26 janvier 2010

Colonisation, par Sara

 

Le donjuanisme, ressort caché de la colonisation

Le site de l'auteur : http://universdesara.org/

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Un âne enfermé dans un zoo, par Sara

"On est partagé entre le ciel et la fragrance du trop plein végétal. Deux sources de révélations, de tristesses et des joies les plus secrètes : des sources vives qui offrent pour la première fois la joie de vivre, d'être vivant, de se mouvoir et de respirer librement, sans souci, sans règle, sans restriction... Comment apaiser la soif de ses yeux, de ses bras - une soif de sensations vertigineuses et fortes, une soif de se consumer, une soif de mort ?" Ce texte est extrait de l'Inde de Mircea Eliade, écrit à partir des notes qu'il a prises lors de son séjour en Inde entre 1928 et 1932.

Mircea Eliade est en train de nous dire qu'il habite un corps mort, un corps qui ne ressent plus rien. Il est donc obligé de partir loin, très loin pour que des sensations nouvelles excitent son corps, ses émotions, ses sensations et lui donnent le sentiment qu'il vit, ou qu'il meurt d'extase ("une soif de mort").

Les champs, les cieux, les bêtes de sa Roumanie natale ne le touchent pas. Les beaux paysages de France où il a vécu également ne peuvent émouvoir ses sens épuisés. Ce ne sont pas les lieux qui sont en cause. De nombreux peintres ou écrivains ont vibré de toutes les fibres de leur sensibilité à la beauté des paysages de France ou de Roumanie. Les sens engourdis de Mircea Eliade ne lui permettent plus de ressentir.

Cette propension à chercher toujours plus loin la sensation, le désir de vivre "sans règle, sans restriction" - pourtant l'Inde est une vieille civilisation à la religion millénaire remplie de codes et d'obligations - rappelle un personnage de notre littérature : Don Juan qui s'épuise dans une quête vaine d'un "autre" qui soit capable de le faire vibrer. Mais la rencontre échoue toujours. Toujours, il est déçu. Il part de nouveau à la recherche d'autres émotions. En vain.

Le livre de Mircea Eliade est rempli de mortification, de haine de sa civilisation, de sa culture, de lui-même enfin. Il croit trouver ailleurs l'extase. Il est atteint de ce qu'on pourrait appeler le "donjuanisme ethnologique". Comme Don Juan, il ne regarde que lui-même. Il ne sait s'il se hait ou s'il s'adore.


Deux livres parmi les plus beaux albums de la littérature jeunesse contemporaine abordent ce thème : les Don Juan de la colonisation. Seulement les auteurs y apportent un esprit critique, une analyse subtile une dénonciation efficace des ressorts cachés de la colonisation par la fiction, par le style, par les images superbes. Ils mettent en scène cette recherche de terres ou d'êtres nouveaux, inconnus.

Dans "Les derniers géants", François Place imagine la prise de conscience de l'explorateur. Ce scientifique du XIX° siècle part, seul, à la recherche de géants dont il découvre la civilisation cachée. Quand il revient dans son pays, il se taille un immense succès avec sa découverte qu'il clame dans des conférences, des articles de journaux… Il trouve facilement de l'argent pour monter une expédition scientifique jusqu'à ce pays mystérieux et inaccessible des Géants. Mais c'est la mort de ceux-ci qu'il découvre en arrivant : "Soudain un silence vertigineux de révolte, d'horreur et de douleur m'enveloppa. Et j'entendis, du fond de cet abîme de chagrin, une voix mélodieuse - oh ! comme je la reconnaissais ! - me reprocher dans sa belle langue musicale : Ne pouvais-tu garder le silence ?".


Dans "Jeanne et le Mokélé", Fred Bernard, accompagné des illustrations de François Roca, choisit une héroïne qui refuse les découvertes de son père :

"Sur le navire qui nous ramène en France, je veux jeter les films à la mer.

Le désaccord. Avec mon père et la science. Avec Eugène et l'argent.

La tempête.

Le destin en ma faveur : le naufrage. Le bateau sombre. Les bobines coulent."

Son journal de bord ressemble à des litanies comme si c'était leur récitation qui avait le pouvoir de contrecarrer les expéditions des "découvreurs".


L'histoire du monde est remplie de ces batailles de domination de peuples par d'autres. Ce sont des histoires de guerriers et de pouvoirs. La caractéristique de notre décolonisation est dans la mauvaise conscience du colonisateur et la transformation de son désir de domination en une recherche affectée de la nature de l'autre civilisation. Il faut se diriger vers le rayon "enfants" d'une librairie pour trouver des livres qui disent quelque chose de juste sur le sujet.

 


Sara

 

lundi, 25 janvier 2010

Plongez dans la langue italienne et traduisez une lettre

 

Langue magique ! Langue d’une douceur incroyable et tellement accessible pour nous francophones ! Nous devrions tous la parler car elle offre la possibilité d’un voyage linguistique facile et d’une grande beauté. Je crois que vous pourriez la lire sans lexique. Peut-être vous faudra-t-il cependant deviner certains mots.

par Manuel Gerber

 

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la belle Mathilde

 

 

Laura cara,

 

Sono così triste.

 

I miei amici sono partiti e la bellezza invernale di questo paesaggio toscano rende la mia solitudine ancora più grande.

 

Tra qualche giorno, partirò a Roma dove Giancomo mi attenderà.

 

Questo figlio è così dolce con me.

 

Dalla morte di Ricardo, egli è il mio solo sostegno.

 

Baci,

 

Paula

 

 

 

Notons :

 

La construction article + adjectif possessif :

I miei amici (les mes amis)

La mia solitudine (la ma solitude)

Il mio figlio (le mon fils)

 

L’absence des pronoms personnels sujet:

Sono : suis –« io sono » (je suis) existe mais est rarement utilisé

Partirò : partirai - et non « io partirò »

 

Egli :

En italien, il y a différentes manières de dire « il » ou elle. Même si « lui » (il) et « lei » (elle) existent, « egli » et « ella » sont des formes littéraires qui se réfèrent aux humains. « Essi » et « essa » ne concernent, quant à eux, que les choses et les animaux.

 

Remarquons la volonté linguistique de souvent vouloir distinguer l’homme de l’animal que ce soit en italien, anglais, finnois, néerlandais etc…

 

Manuel Gerber

Bruxelles

manuelgerber@gmail.com

 

 

dimanche, 24 janvier 2010

René Lalou : les témoignages sur la Guerre

 

J'ai trouvé le tome I de ce livre dans les affaires de mon grand-père. Publiée en 1946, L'histoire de la littérature française et contemporaine (1870 à nos jours) , de René Lalou, comporte d'assez beaux passages. 
En voici un, que je recopie à l'usage de ceux qui trouvent amusant de lire un critique du milieu du XXème siècle sur la littérature "contemporaine".

Le chapitre « les témoignages sur la guerre » est émouvant, guirlande des traumatisés de 14-18 (cette guerre votée par des députés qui ne la firent point, mais continuèrent leur tranquille vie tandis que la jeunesse masculine française était envoyée à la boucherie).
Des soldats revenants, beaucoup écrirent, sans espoir.

 

La guerre de 14-18 a brisé beaucoup d’œuvres de jeunes écrivains qui commençaient, comme Alain-Fournier et son Grand Meaulnes ; elle a ensuite donné des raisons d’écrire à ceux qui n’en auraient pas eu l’idée sans elle.


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phot Sara



I Le Feu, d’Henri Barbusse. 

 

(NOTE d'AlmaSoror : Comment un homme traumatisé par les millions de morts de 14-18 peut militer pour une cause qui fera des millions de morts, le Communisme ? Mystère, mystère…)

 

« …des choses épouvantables faites par 30 millions d’hommes qui ne les veulent pas ».

 

L’œuvre « militariste » de Péguy et de Psichari n’était point inhumaine mais évoquait avec gravité des problèmes urgents. De même, le roman de guerre ne fut point, dans l’ensemble, belliqueux. Il aurait fallu être aveugle à la durée et à l’immensité du carnage pour oser s’en réjouir. Les livres qui, de 1914 à 1918, connurent la faveur du public montrent assez bien les fluctuations de l’opinion durant cette période : aucun d’eux n’est coupable de sacrilège envers l’humanité.
Gaspard ne dépasse pas la facilité superficielle qui caractérise toutes les autres productions de René Benjamin : tout y est conventionnel : la guerre et ses à-côtés, les combattants et leurs infirmières. Mais le caractère de Gaspard, marchand d’escargots rue de la Gaïté, Parigot blagueur et héroïque, est de ceux auxquels, depuis Gavroche toutes les sympathies sont acquises. En 1915, on réclamait une détente : on la trouva dans ce journalisme sans prétention.


En 1916 parut le livre qui fut le plus grand succès de librairie de notre temps : le Feu, d’Henri Barbusse. Vingt ans avant, Barbusse avait débuté avec un recueil de poèmes, les Pleureuses, où se manifestait une sensibilité prompte à s’émouvoir devant les nuances les plus fugitives de la réalité moderne, mais qui ne parvenait point à les traduire sous une forme définitive. Le poème La Lettre, si proche encore dHenry Bataille :


Je t’écris et la lampe écoute.
L’horloge attend à petits coups
Je vais fermer les yeux sans doute
Et je vais m’endormir de nous…


montre assez clairement les bornes de ce lyrisme familier. Dans L’Enfer, Barbusse se posait en successeur de Zola, et ce roman renfermait de vigoureuses descriptions. Mais l’écrivain avait en même temps cédé au désir d’y dresser une espèce de somme philosophique de son époque. C’était là de sa part un contre-sens sur son propre talent : s’il existe des esprits pour qui les idées ne comptent que selon leur valeur abstraite, Barbusse représentait l’autre extrême. Il appréhende des idées leur rayonnement sentimental ; en face d’une notion intellectuelle, il déploiera toutes les notions d’un cœur généreux, jamais il ne la peindra dans son impartiale nudité. La pensée de l’auteur de l’Enfer égalait en simplicité celle de la Couturière qu’il a chantée :


Elle croit à la beauté,
Elle croit à l’harmonie,
Elle se sent infinie,
Les lèvres dans la clarté.



Nous avons rappelé l’énorme succès du Feu : peut-être le dut-il d’abord à son extraordinaire accent de sincérité ; pour la première fois un écrivain apportait à ses lecteurs, sans aucune interposition littéraire, la vérité, une description exacte de la vie dans les tranchées. Mais cette popularité ne fut point un triomphe de surprise : le Feu réunit en effet toutes les qualités du réalisme humanitaire de Barbusse. Dans ce « journal d’une escouade », il s’est presque toujours interdit de dépasser son expérience personnelle et le point de vue du simple soldat ; de là, l’intensité des pages où, racontant une journée sans incident, une corvée ou une attaque, il évoque avec le relief de leur précision concrète la durée, la boue, les instincts élémentaires. Son émotion, assez vibrante pour dédaigner tout artifice, ressuscite, avec une sympathie virile ou un humour attendri, ses compagnons de combat qui ne furent point des héros, mais, plus glorieusement, des hommes. Même l’âpre satire qui stigmatise la division de la patrie en « deux pays étrangers, l’avant et l’arrière », n’est point une opposition factice : elle naît de cent petits faits qui gardent leur force. Surtout elle est dominée par le sentiment poignant que, si les civils oublieront vite ce qu’on souffert pour eux les combattants, ces derniers eux-mêmes n’en garderont point une mémoire intacte : « on est plein de l’émotion de la réalité au moment, et on a raison. Mais tout ça s’use dans vous. »


Le Feu représentait la guerre dans toute son horreur, plus haïssable encore d’être peinte avec cette tragique sobriété. Barbusse eût failli à l’honnêteté en ne cherchant point quel remède éviterait le retour « des choses épouvantables faites par 30 millions d’hommes qui ne les veulent pas ». Quelques pages du Feu indiquaient nettement sa volonté de pacifisme : une aube d’espoir se levait sur ce champ de bataille sinistre. Il était donc inévitable que Barbusse apparusse à beaucoup d’anciens combattants comme un guide et qu’il lui fût impossible de se soustraire à cet honneur. Persuadé par l’exemple de Zola que le roman peut devenir un instrument d’apostolat politique, il écrivit Clarté où l’affabulation romanesque voile mal son dessein de démontrer que, selon la conclusion des Paroles d’un combattant, « la seule voix humaine qui s’harmonise avec la nature elle-même, la musique pensante de l’aube et du soleil, c’est le chant de l’Internationale ». Tout jugement sur la portée d’ouvrages comme Élévation ou sa biographie de Staline dépend de l’opinion que l’on professe envers l’activité de militant à laquelle il a tout subordonné ; mais ses plus violents adversaires ont dû reconnaître la générosité avec laquelle Henri Barbusse a servi jusqu’à sa mort la cause du progrès humain qu’il prenait déjà l’engagement de défendre dans les admirables Lettres à sa femme (1914-1917).

 

René Lalou

 

samedi, 23 janvier 2010

Vivre en meute...

 

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Une sorte de suite à Nous, les loups...
podcast

 Nous, les loups, sur Une bibliothèque au 13

vendredi, 22 janvier 2010

Propriétés locales & Propriétés globales

 

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Port de Concarneau - Sara

 

 

Salve, amici !

Voici le document pédéhaif de la contribution mathématique que notre cher ami Laurent Moonens nous proposait au mois de novembre de l'année 2007 :

 

Propriétés, locales et globales

 

A propos de Laurent Moonens...

jeudi, 21 janvier 2010

"J'ai replongé"

 

J'ai replongé, par Axel Randers
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Il m’arrive de temps en temps une plongée en eaux Renaissance et période classique, que je ne parviens pas à m’expliquer et qui me fait me sentir très coupable. 

J’adore le rock, le jazz, les musiques du monde, etc.

Mais quand je replonge dans la musique classique, entre Shütz et Monterverdi et Mozart et Schubert, je me demande comment on a pu faire des choses aussi belles et si cela reviendra un jour.

J’ai honte, mais j’avoue : Michel Ange me transporte bien plus haut que les horreurs qu’on voit à la Fiac. L’architecture antique, renaissante, baroque me frappe d’admiration tandis que le Bauhaus et Le Corbusier me glacent le sang et me font penser que l’enfer est terrestre.

 

Quant aux langues, que j’aime tant, auxquelles, même si très peu de gens les parlent, j’ai pu consacré des mois et des années de ma vie, une récente, harassante discussion  avec des Bretons m’a convaincu : s’il faut aimer son clocher - les galettes de sarrazin, la très belle langue bretonne et ses littératures, sa musique - à leur juste valeur, l’amour totalitaire que certains portent à leurs traditions culinaires, à leur instrument de musique traditionnel mal dégrossi  et à leurs chansons et légendes, m’interrogent : ont-il déjà visité le musée du Louvre, où le spectacle témoigne que les vents de l’amour et de la violence, dans une aventure épique, ont rassemblé des splendeurs des régions et des cultures, donnant naissance à la civilisation ?

 

Voilà. Ce texte a été écrit au terme d’une terrible replongée dans mon amour psychédélique des chefs d’oeuvre qui ont fait l’histoire de l’art (j’avoue ! je Crois en l’Histoire de l’art), et j’ai émis un doute sur les réalisations qui m’entourent... Je dois réciter un confiteor moderne pour m’en laver et être réintégré dans le monde progressiste des hommes modernes. 


Axel Randers

 

mercredi, 20 janvier 2010

Labrador dans la Ville océane I

mardi, 19 janvier 2010

Réalisme

 

 

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Saint-Nazaire par Sara

 

 

La réalité me dépasse complètement ; je ne lui arrive pas à la cheville.

 

Édith

 

lundi, 18 janvier 2010

Un mot sur l'enfance

 

 

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Là-bas, avant...

 

 

"Ce qui n'était pas consacré à l'étude était donné à ces jeux du commencement de la vie, pareils en tous lieux. Le petit Anglais, le petit Allemand, le petit Italien, le petit Espagnol, le petit Iroquois, le petit Bédouin roulent le cerceau et lancent la balle. Frères d'une grande famille, les enfants ne perdent leurs traits de ressemblance qu'en perdant leur innocence, la même partout. Alors les passions modifiées par les climats, les gouvernements et les moeurs font les nations diverses ; le genre humain cesse de s'entendre et de parler le même langage : c'est la société qui est la véritable tour de Babel".

 

 

Chateaubriand

dimanche, 17 janvier 2010

notes et bulles bleues

 

 

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Extrait du mail de Siobhan d’hier matin (reproduit avec son autorisation) :

(Siobhan H est notre deltaplaniste et tient la rubrique aérienne "vol libre)

“Je t’aime”

C’est l’expression qui est revenue ce matin échouer sur les bords de ma conscience le long de ce long vol sans but autre que celui de n’être pas sur terre. Le vent rebelle me donnait l'impression de piétiner dans le ciel. Ma cage m'oppressait et je voulais la lâcher. "Je t'aime". Ce mot me retenait.

Mais à qui parlais-je ? C’est la question qui me hante, maintenant que je suis redescendue et que je marche dans cette ville trop nordique pour être jamais joyeuse.

J’ai appelé Mickaël et Michel, mes deux archanges d’Amiens. Ils étaient justement ensemble au fond d’une brasserie, attablés devant une spécialité picarde et des bières belges.

Ils ont ri, blagué, toujours aussi bêtes, toujours aussi bons.
Mickaël m’a dit : tu parlais de Katharina.

J’ai raccroché rapidement. Je me suis demandée si c’était vrai le plus objectivement possible. En clair, où que je scrute ma conscience, je hais Katharina. Je la respecte, je l’admire, je la trouve belle - mais je la hais.

(...)

Et quand j’y repense je pleure presque, je hante la ville si triste (comme toutes les villes du Nord) où je ne sais même pas pourquoi j’habite, et je t’en veux de nous avoir rassemblées un jour au 13 boulevard du Montparnasse, pour une soirée qu’il fallait faire semblant de trouver sympathique et qui était à vomir. D’ailleurs, j’avais vomi dans la rue en rentrant chez moi”.

 

Siobhan

 

 

Je rappelle que la relation entre Siobh et Katharina a déjà ébranlé AlmaSoror... ICI.

Un ami lecteur avait alors posté ce commentaire éclairant : "Lontemps après le temps des déchirures, restent les morsures de l'incendie intégral. Comme une biographie à rebours et marquée dans la chair". Merci, toi qui signas Habitant d'Insomniapolis et qui fit partie de notre éphémère Club d'alors...

 

samedi, 16 janvier 2010

Bergson phare