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AlmaSoror s'embloguise

 
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Chers lecteurs d'AlmaSoror,

Vous qui suivez et portez AlmaSoror depuis déjà deux ans, vous avez dû remarquer que nous avons parfois du mal à offrir une prestation technique de qualité. Vous avez raison. Depuis déjà quelque temps, notre site se déglingue, et nous ne parvenons pas à enrayer ce déglingage.

 

Nous sommes brouillons, dans notre tête comme dans nos ordinateurs, et nous sommes incapables de la moindre programmation informatique, ni d’une quelconque maintenance correcte. Alors sentez-vous chez vous, aimez-nous si cela vous est possible, abreuvez-vous à AlmaSoror, la sœur nourricière, mais renoncez à comprendre. Nous faisons au dessus de nos moyens psychologiques, intellectuels et techniques. C’est tout…

C'est pourquoi nous créons ce blog : il va nous aider à demeurer vivants, le temps que, calmement, nous remettions notre site à flot et à jour.
Nous voulons un site beau, clair, et surtout, nous voulons que toutes nos archives - les articles et les images publiés depuis la naissance d'AlmaSoror - soient en vue et lisibles. Ce sera prêt dans quelques mois.

En attendant, un avantage immense nous rend heureux : celui de pouvoir lire vos commentaires. Jusqu'ici, les lecteurs d'AlmaSoror ne pouvaient que rester muets : ils n'avaient pas d'espace pour parler. Sur ce blog, ils peuvent poster des commentaires. Nous espérons de tout notre coeur d'âme soeur qu'ils le feront.

Merci d'avoir été et d'être là.

Le blog d'AlmaSoror a commencé.

 

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Le 27 février 2012 - Addendum pendant qu'un bain coule et qu'Anouar Brahem s'écoule des baffles (Lumière du silence). C'est l'anniversaire d'un frère aimé.

Le temps a passé, le site n'est toujours pas là. Les visiteurs d'AlmaSoror, eux, sont toujours là. Il en est venu de nouveaux, arrivés ici en nage après des courses échevelés sur les voies lactées du web, de la grande toile d'araignée électronique. 

Je ne sais où ira AlmaSoror, je voudrais qu'elle, qu'il continue à vivre et à penser, à vibrer et à faire vibrer les cordes des coeurs.

AlmaSoror est une maison en chantier perpétuel. J'écarte les bras pour l'embrasser. Je n'y parviens jamais. Qui trop embrasse mal étreint. Si le contraire est aussi vrai, oh, comme j'étreins bien ! Je t'étreins merveilleusement, AlmaSoror, car tu es mon véritable amour.

 

Edith de CL, pilote d'AlmaSoror

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mardi, 14 octobre 2008 | Lien permanent | Commentaires (1)

Sara

Il fait beau et frais. Paris s'est éveillé depuis quelques heures. Les rideaux palpitent un peu et le vent des voitures s'entend comme un bruit de mer lointaine. Je me souviens de cette biographie que j'avais écrit sur Sara, il y a deux ans. Je crois que c'est le jour idéal pour la mettre à l'honneur sur le blog d'AlmaSoror.
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(Avertissement : Je me permets de relater ici (plus bas) la rencontre entre Sara et Chateaubriand, parce que j'ai eu le privilège, non pas d'y assister, mais d'en recevoir des poussières de bribes).

Sara écrit pour AlmaSoror.
Elle publie des livres pour enfants en papier déchiré, peint, écrit du théâtre et réalise des films d'animation.

Nous présentons ici les articles et photos qu'elle a publié sur AlmaSoror. Puis nous présentons un éventail de son œuvre.
Enfin, voici le lien vers son propre site : Univers de Sara



Quand Sara a fini de peindre, elle descend par la fenêtre, sous l'œil renversé de Mousse :

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Et un jour, à Venise, Sara réfléchissait :

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Elle rêvait que Chateaubriand passait dans la rue, juste en bas. Ils se souriaient. Elle lui offrait la ballade de la mer salée, de Hugo Pratt.
"Ce sont des mémoires d'outre-océan, lui disait-elle.
- Je l'avais deviné à la gravité de votre visage, répondait-il.
Ils se souriaient et se séparaient. Mais ils ne s'oublieraient jamais.
Cela se passait à Venise en deux-mille quelque chose. Il faisait froid. Giorgione était le plus grand des peintres. Et le café, comme le café était bon ! Mais cela, c'est une autre histoire.

Quelques années plus tard, l'été finissait dans une ville qui ressemblait à Panamaribo.
- Sais-tu danser ? Demanda El Diablo à son interlocutrice rêveuse. 
- Non, répondit-elle. Sara (car c'était elle) se leva et posa un pourboire sur la table.
- Adieu, dit-elle en partant vers l'autre côté de la place.
El Diablo resta seul, en silence, dans la tiède chaleur de l'été. Il vit Sara disparaître derrière la petite église blanche de Santa-Catalina.

Sara longea les bords des maisons en regardant les ombres se balancer sur les feuilles des arbres. Cela lui rappelait l'époque où les jeunes hommes venaient danser sous les fenêtres du palais ressuscité des Doges.
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Depuis, Sara a vécu une expérience mystique aux Sables d'Olonne. Un soir, au casino. Elle a rencontré dans les luxueuses toilettes une personne qu'elle avait cru peindre, trente ans auparavant. Aucun mot ne les départagea. Ce fut un duel silencieux.
Voici le film de cette rencontre mémorable :



Pour effacer cette scène étrange de sa mémoire déjà trop tangible, Sara accepta la proposition de Daniel Bireix-Steinman : ils organisèrent une exposition de ses toiles qui devait durer dix ans au Musée des Arts Antiquo-Futuristes de Jei Kan, au pied du mont Fujiyama. Depuis que le Japon est fermé au monde, l'exposition est invisible. Mais nous avons quelques photographies de ces trente toiles qui dorment au Japon depuis maintenant longtemps, trop longtemps.

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jeudi, 18 mars 2010 | Lien permanent | Commentaires (1)

In memoriam CARGO BLOG

Je regrette profondément le blog de cet homme. Ses photographies et images lui donnaient une beauté visuelle époustouflante et miraculeuse. Les textes touchaient beaucoup de gens et semblaient capable d'effectuer la grande traversée du temps. Une pensée haute, puissante, revigorante rafraîchissait mes esprits encroûtés par les miasmes mentaux quotidiens, et le rythme du blog (par le rythme, je parle à la fois de la cadence des publications, du tempo stylistique de l'écriture et de l'ergonomie qui nous aidait à naviguer entre les billets), me nourrissait agréablement, semaine après semaine. Il dégageait de ces textes, des ces images, de ces pensées, de ces rêves, une élégance universelle, intemporelle, ainsi qu'une liberté intégrale qui fascinait le visiteur occasionnel. Un pétillement de vie, d'intelligence, d'interrogations profondes, tout en finesse et en délicatesse, lui conférait un charme insaisissable, une séduction piquante, tandis que sa consistance culturelle, artistique, scientifique et politique nous donnait l'impression qu'il est encore possible de comprendre le monde dans son entièreté et sa vastitude. L'humour qui perçait n'atténuait pas les émotions pures que contenait le propos. J'y allais cueillir de nouvelles manière de voir, de penser, de créer, admirative de cette honnêteté intellectuelle équanime qui planait dans l'espace des phrases. Plutôt que de me contenter de suivre chronologiquement la publication des billets, je parcourais souvent le blog en sens inverse, ou au hasard de ses archives, découvrant ça et là des audaces qui forçaient mon admiration, ou bien une retenue, une sensibilité, une intensité qui allumaient mes imaginations. C'était un blog simple d'accès ; on ne s'y sentait pas étranger, de quelque milieu culturel que l'on était issu, c'était tout simplement chaleureux de se détendre et de s'instruire dans son ambiance chaleureuse, accueillante – et même enivrante.

 

Lorsqu'il a disparu, je me suis sentie abandonnée. J'avais l'impression d'apprendre la mort possible d'un être dont j'ignorais tout, et l'engloutissement de son œuvre dans le trou noir de l'oubli. Etait-je la seule veuve de CARGO ? Je ne me souviens même plus de l'hébergeur du blog, je me souviens juste de mon incompréhension, de ma peine, et de mon envie de créer à mon tour un blog, une succursale de la maison mère disparue, et par avance, je m'excuse auprès de ceux qui ont connu CARGO d'oser relier l'indigne AlmaSoror à la mémoire de sa magnificence.  

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dimanche, 29 mars 2015 | Lien permanent

L'auberge musicale des deux diablotins

Je me souviens de la première fois que les Radikal Satan sont venus dîner à la maison. Sara les avait entendus dans le métro, alors que, justement, elle avait besoin d'une musique pour son film A Quai. Elle les écouta longuement jouer dans les couloirs souterrains de la Bastille, une première fois ; retourna les écouter et leur acheter un disque ; la troisième fois qu'elle revint, elle avait prévu d'oser les aborder pour leur demander de composer la musique du court-métrage. Mais eux, ils nous l'ont raconté ensuite, quand il l'ont vu revenir, ont cru qu'elle voulait leur rendre le CD après une écoute décevante.

Finalement ce fut une belle rencontre, ils composèrent un beau tango bizarre pour A Quai et passèrent beaucoup de temps avec Adrian Riffo dans les couloirs de l'école des Gobelins, à fignoler le son. Avec l'argent consacré à la musique par la bourse du Centre National du Cinéma, ils purent retourner pour la première fois en Argentine depuis leur départ. Ils retrouvèrent leur famille.

Sara à l'époque allait souvent les écouter dans les squats, des chiens de punks lui léchaient le visage et elle prenait des photos des deux Satan, Momo montrant son sexe, Cesar aux longs doigts crochus et au rouge à lèvres carmin.

A l'époque, leur boite aux lettres était à l'association Aux captifs la libération. Ils étaient infiniment élégants, polis et passionnants quand ils venaient dîner mais, parfois, les voisins du 13, boulevard du M. leur claquaient la grille au nez, ne pouvant imaginer que de tels personnages soient invités à dîner dans notre immeuble.

Cela faisait longtemps que je ne pensais plus à cette période de notre vie familiale, trois d'entre nous ont quitté ce quartier qui pourtant semblait attaché à notre identité, la haute cadre du Parti socialiste qui a hérité de notre appartement s'étant empressé de le vendre pour se débarrasser de locataires vivant là depuis 37 ans et payant un loyer modeste. Alors tout à l'heure, c'est dans une rue consacrée à Saint-Nicolas, le bel évêque, saint patron, entre autres protégés, des enfants, des marins et des marchands, que j'ai réécouté la musique des Radikal Satan, celle que je connaissais déjà, et celle qu'ils ont composée depuis et qu'on trouve sur Internet. À la belle violence de leur musique, se superposait la douce mélancolie d'un temps révolu. La jeunesse a foutu le camp, il ne me reste plus que la jeunesse éternelle, celle qu'on obtient par la grâce d'un pacte avec le diable.

 

Sur AlmaSoror :

Viento del Este, la pochette du disque

Un problème variationnel

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mardi, 10 novembre 2015 | Lien permanent | Commentaires (2)

à ma mère, l'autre soeur

Nous nous demandons ensemble ce que peuvent bien signifier les événements qui ont tourneboulé notre vie. Nous regrettons peut-être une douceur, une sérénité qui n'existait pas. "Le charme du passé, c'est qu'il est passé", reconnaissait avec acuité le facétieux Oscar Wilde. La douleur du présent, qui tourne parfois à l'exaltation, c'est qu'il est bien réel. Le charme de l'avenir réside dans les atours dont notre imagination intransigeante le pare.

Tu évoques ces longues promenades au cours desquelles nous marchions ensemble dans un Paris qui semblait nous appartenir. Tu fais face au présent bétonné sur lequel, toutefois, un vent venu de l'océan glisse doucement. Et avec cette mystique de magie et de vision qui n'appartient qu'à toi, tu fais de ces instants de galère des offrandes de prières pour un dieu clément, pour une communauté invisible, mais tangible.

Des trouées d'air et de lumière apparaissent ici et là dans le brouillard de nos questions. Le jour où tu as arrêté de peindre, nous sommes sortis d'un tunnel pour entrer dans un pays neuf. Le jour où tu te seras remise à peindre, c'est que nous aurons contemplé, ensemble, un horizon encore inconnu aujourd'hui à nos regards.

Quelques tours de clefs à mollette restent à donner, de ci de là : transformer la convoitise en sérénité, reconnaître la douceur ineffable des zones de flottement, sourire aux délices d'une coupe en apparence banale. Lorsque ces verrous seront déloqués, les flots d'un fleuve profond couleront de nos cœurs et irrigueront le monde. 

Toutes les aventures ne se valent pas. Les révoltes, les rébellions appartiennent à un passé dont les grandeurs se sont recouvertes d'une patine élégante. Il ne convient plus de chercher des délivrances ou des libérations. Il nous faut nous approcher au plus près de notre secret.

Ce secret ressemble tantôt à un puits caché dans la cour d'une maison troglodyte, tantôt à une barque prête à traverser l'Achéron, tantôt encore à un hamac bercé par la tiédeur d'un après-midi éternel.

Nous n'avons aucune peur, car la vérité n'est qu'une amie, peut-être la plus douce en dépit de son masque glacial.

Même au milieu des jours de solitude, l'isolement nous est inconnu, nos chants s'entendent et se répondent.

Patience... Demain est déjà presque ici. Demain frappe à la porte et il ne tient qu'à nous de lui dire :

"oui".

D'accepter, tout simplement, d'être un chat qui se prélasse dans la béatitude d'une existence pleine de présences.

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lundi, 11 août 2014 | Lien permanent

Rypdal sur fond de vents coulis

Terje Rypdal, c'est ta musique qui peuple l'appartement de la ville maritime encore aujourd'hui, sous le ciel blanc, alors que des vents coulis s'engouffrent entre les murs du béton des années 1950. Un livre interrompu somnole sur une table depuis plusieurs semaines, écorné : l'histoire de l'Irlande et des Irlandais, par Pierre Joannon. Une ampoule cassée n'est toujours pas jetée. Des stores rouges attendent d'être installés le long des trois fenêtres. Plusieurs images défilent dans ma mémoire. Des vacances à quelques dizaines de kilomètres de Marseille, à vingt ans, dans la très belle propriété de la famille d'une lycéenne du lycée Montaigne nommée Raphaëlle. Le Larcomar de Lima, noyé dans la brume, et les péruviens qui sirotent leurs cocktails entre deux achats face à la mer triste et grise, l'hiver, au mois d'août. Un petit hameau de Bretagne et sa vieille maison de pierres où l'on se gèle en buvant du cidre blindé de pesticides. Des lectures en anglais et en espagnol, à l'époque où les langues étrangères osaient passer par ma bouche. Des exercices de grammaire nahuatl et des textes de Nemesio Zuñiga Cazorla appris par cœur. Il faut bien que jeunesse se passe. Peu à peu, l'apprentissage de la normalité érode les formes de la personnalité. Il faut bien que jeunesse se lasse. Je contemple une chapka qui n'a jamais connu les neiges de la Finlande. Il paraît qu'il ne faut jamais citer une phrase sans l'avoir lue dans son contexte. Cela paraît intelligent, évidemment. La recherche du contexte perdu, c'est le fil d'une pensée à rétablir entre deux ondes d'émotions agrémentées de mille milliards de citations. Rimbaud effrayé par une jeune fille se décrivait « effaré comme trente-six millions de caniches nouveaux-nés », mais je n'ai pas lu la lettre complète. Dans ce contexte exactement, celui qui vous a amené sur ce billet de blog almasororien, je confirme être avide de calme comme trois hippopotames allongés au soleil au bord d'une eau gabonaise. Mais, pour l'heure, les heures passent, peu à peu des pans entiers de ce jour s'effacent, loin de Paris je cherche un sens unidirectionnel à ma vie démantelée en écoutant la musique de Terje Rypdal.

 

Le musicien Terje Rypdal sur AlmaSoror :

Il est mentionné dans La vie tranquille de Dylan-Sébastien M-T

Il est mentionné dans La trace de l'archange

Il est mentionné dans Musiques de notre monde

 

La langue nahuatl sur AlmaSoror :

In Tlicuilitl, poème nahuatl

Villa Montsouris

Sommaire de la dernière messe

La roseraie d'Aztlan

Mélange de paternités

Dans l'avenue desbordes-valmore

La liberté mentale en Europe

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mardi, 13 janvier 2015 | Lien permanent

Extrait du journal de Kevin Motz-Loviet

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Extrait du journal de Baude Fastoul (entrée du 23 septembre 2012) de Kevin Motz-Loviet. La confrérie de Baude Fastoul, créée en 2012, se dévoile par ici.

 

« Je me suis éveillé tôt ce matin, ou plutôt pas trop tard pour quelqu'un qui s'était couché tard, après une soirée arrosée chez Florence Nimorfman et Servan Rassoir, au bout de la rue Godefroy Cavaignac. Éveillé tôt, mais resté deux ou trois heures au lit sans le courage de me lever. Je me sentais mal à cause d'hier soir : ces mondanités me pèsent, la brutalité de Florence, la passivité de Servan, m'ont déprimé. Sensation d'avoir raté ma vie, qui est ma « gueule de bois » à moi, si fréquente les lendemains des dîners en ville.

Aussi ne suis-je pas sorti de la journée, malgré le beau temps et mon amour de l'automne. Je dors en ce moment dans la pièce qui me sert de bureau parce que Judicaël est à Paris et peut rentrer dormir à tout moment, autant lui laisser mon grand lit ; par ailleurs, des travaux sur le toit nécessitent des échafaudages juste devant la fenêtre de ma chambre.

J'ai vu Élisabeth, Sergiane et Judicaël au cours de cette journée, qui m'a apporté quelques satisfactions 

Après le dîner, Élisabeth et moi écoutâmes le Miserere d'Allegri en priant pour Véronique des Echasses, notre voisine et amie, qui meurt doucement d'un cancer, croyons-nous, bien que « doucement » soit le contraire d'un adjectif approprié. Je dis « croyons-nous » parce que la famille ne se rend peut-être pas compte, ou ne le veut pas, de l'état de gravité du mal. Ce moment de méditation partagé avec Élisabeth m'a fait un bien profond. La musique du Miserere est d'une beauté profonde et l'enregistrement que j'ai trouvé est inspiré : parfait techniquement, cependant la technique n'est là que pour servir la musique et la beauté du recueillement.

Ce soir, une grande pluie m'a remplie de vie, j'en ai filmé un peu de cette averse, dans la petite cour avec mon caméscope, et la bougie qui vacillait dans sa « petite maison » sur la table de jardin emplissait la nuit pluvieuse de beauté et de rêve. Mais je bougeais beaucoup je crois en tenant la caméra.

Je me souviens de ma jeunesse. Je me sentais très malheureux alors mais avec des moments d'exaltation, de rêve, d'enthousiasme, et même de colère pure, que je ne connais peut-être plus. La vision des enfants hier soir (la petite Luna et la petite Philippine) et la fierté des couples parentaux ou tout simplement mon mal-être m'ont donné la nostalgie.

J'ai beaucoup soupiré d'un air las, et commencé des débuts de dépression que j'arrêtais net par un effort de volonté, du fait de l'atmosphère d'hier soir...

Pourtant, en rentrant du dîner d'hier en métro avec Ernesto Ökraf, cet homme profond et mystérieux m'a initié à l'astrologie, que j'avais toujours considérée de très loin, sans préjugé ni attirance... Et maintenant je veux ouvrir cette porte ».

 

Sur AlmaSoror, un autre extrait du journal de Kevin M-L.

Et puis encore un autre extrait.

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samedi, 09 septembre 2017 | Lien permanent

Humus

Tu disais des poèmes aux quatre saisons. Tu n'es plus. Il faut bien que quelqu'un te succède à cette valse de mots.

Alors voici,  après Le vieux majordome, le poème de l'hiver 2017 ;
après Fazil, le poème du printemps 2017 ; 
après Dans la chambrée, le poème de l'été 2017 ; 
après Silentium, le poème de l'automne 2017, ; 
après Héroïne, le poème de l'hiver 2018 ; 
après Tbilissi, le poème du printemps 2018 ; 
après Portrait d'été, le poème de l'été 2018
après Pluie d'étoiles, le poème de l'automne 2018 ;
Après Spectre, le poème de l'hiver 2019 ;
Après Les champs de persil, poème du printemps 2019
;
Après Antigua, poème de l'été 2019,

Voici le poème de l'automne 2019. Il s'intitule Humus.

 

Loin des marrons d’automne, dans la ville qui efface les saisons,

Ton âme monotone consume son poison.

Je te regarde écrire à l’heure des premiers cafés,

Mon regard laconique éveille tes soupçons.

 

Tes soupçons de langueur distillent des effluves

D’angoisse pure.

Ma saison préférée n’a pas cours dans ce quartier

Dont les arbres, bouleaux, érables, ont été décimés.

 

Tout le béton du monde s’étend sous nos yeux.

Qui pourra nous rendre les odeurs campagnardes,

D’étang grouillant de grenouilles et de terre mouillée,

Humides, humbles, d’humus précieux ?

 

Une plante d’intérieur posée sur cette table

Ignore la joie des racines profondes.

Mes parents sont nés dans un monde d’ancrage,

Mes enfants se fabriquent avec des pincettes, dans des éprouvettes.

 

Il faudra cependant oublier Tchernobyl,

Loin, derrière nous, ces écoulements chimiques,

Ces villes dures, ce métal dressé vers le ciel,

Que seule la lune embellit, certains soirs de clarté.

 

Il faudra retrouver le chemin des œillets,

Le sentier immuable des natures secrètes,

La lenteur des maisons sans électricité

Et la nécessité de dormir côte à côte.

 

Malgré la répulsion.

 

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lundi, 23 septembre 2019 | Lien permanent

La slack bleue des vosges

Ce matin, tout juste arrivée aux Sables, je pensais à Dylan-Sébastien, et à l'un de ses amis, Antoine, qui m'avait laissé un souvenir préoccupé.

Je me souviens d'une rencontre, une fois, dans la maisonnette portuaire. Il était déprimé, il répétait à Dylan-Sébastien, tu vis, moi je me fais chier... Tu vis, moi je me fais chier. Dylan-Sébastien n'était pas convaincu, mais Antoine persistait dans sa déprime. Je ne veux pas retourner à Gennevilliers, je ne veux pas retourner à Gennevilliers... C'était un paumé, comme avaient dit les sœurs D qui étaient passé en coup de vent au début de la soirée.

Un paumé, un tocard, un louseur, un type qui se fait chier pendant que les autres vivent.

Et j'ai croisé Dylan-Sébastien vers midi sur la route de Tanchet. Il a arrêté son scooter sur lequel vacillait un kite-surf impatient. Ton ami de Gennevilliers, tu sais ? Je pensais à lui ce matin.

Mon ami vosgien, a-t-il répondu. Antoine est parti à Remiremont.

Ainsi ai-je écouté DS me raconter la nouvelle vie d'Antoine. Une petite maison achetée 30 000 euros, un jardin avec trois arbres, un cerisier, un cognassier et un épicéa évidemment.

Slackline entre les falaises, parfois même de nuit et insomnies à trader des cryptomonnaies, parfois même de jour ! Sa vie s'est à la fois calmée et radicalisée, m'a dit DS. Eau de vie de griotte dans la camionnette des copains, bande dessinées pour hommes célibataires, apprentissage des constellations, un livre sous le ciel quand la nuit est claire.

Un travail d'employé dans un magasin de sports des environs, une activité de trader maniaque sur les sites d'achat de crypto-actifs et de longues heures en haut des collines, à marcher au-dessus du vide qui les sépare. Les mots qui dansent dans son existence et dans les nouvelles qu'il donne assez régulièrement : Slack, ack, hack, polkadot, dot, uniris, risque, étoiles, chute, bivouac, hack, slack...

Il parait que bientôt Antoine aura assez d'argent pour adopter un chiot d'une portée qui vient de naître. La mère est une husky, on soupçonne le père d'être un dogue de Bordeaux ayant passé trois jours dans le voisinage à la Noël dernier.

 

Sur les terres dylano-sébastistes d'AlmaSoror :

La vie tranquille de DS M-T

La vie tranquille de Marc-Alexis, frère de DS

 

Et n'oublions pas Siobhan Hollow

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jeudi, 28 janvier 2021 | Lien permanent

Carte du Tendre

 
Comme tant d'entre nous je vis noyée dans un chagrin poussiéreux, parsemé de halos de lumière d'aube. Comme tant d'entre vous je suis seule au milieu des ruines de mes amours mortes.
Draps froissés, solitudes, mécompréhensions, dépits, tristesses, ratages, instants de bonheur, exaltations, désespoirs... Tels sont les sentiments que nous portons comme une croix sans honneur, sans grandeur, mais d'une lourdeur qui pèse sur le cœur. Je relate ici toutes les déceptions amoureuses auxquelles mes rencontres avec quelques hommes, femmes et hermaphrodites ont irrémédiablement abouti.
 
Je m'excuse auprès de mes ex-amants de les classer ici par ordre chronologique de leur arrivée dans ma vie.
N'ayant pas une claire conscience des frontières mystérieuses entre l'amour et l'amitié, j'indique entre parenthèse s'il s 'est agi d'amours charnelles, aux morsures brûlantes, ou platoniques (morsures glaciales). La surconsommation de substances, parmi lesquels le traitre alcool de salamandres, à certaines périodes de ma vie, rendant la mémoire défaillante et le souvenir tangent, j'indique "incertitude" lorsque j'ignore si la morsure fut brûlante ou glaciale, autrement dit si la rencontre amoureuse fut charnelle ou platonique.

(N.B. Au bas de ce billet, j'ajoute une description synthétique de mes amants, grâce à une question de Tieri).

Alix Durand-Boucher (amours charnelles)
Rencontrée en 2005
Création d'un groupe de musique beith. Passion, gloire et déchirements. Lendemains qui pituitent, comme l'a si bien dit Katharina. Alix me quitte brutalement pour convoler avec Gangs of the world. Je pouvais tout pardonner ; tout, sauf cela. Je tombe en dépression nerveuse.
 
Étienne Destranges (amours charnelles)
Au fond du gouffre, je rencontre Etienne, qui venait de quitter les Stonehengers et qui, sous la direction d'un professeur assassiné depuis, rédigeait une thèse sur l'apocalypse qui vient. Il me sauve. Je manque de le faire sombrer. Nous remontons la pense. Dégoûtée par la musique beith et son milieu, je me lance dans le dark rock. Etienne et moi nous nous séparons finalement, lassés par la tourmente innombrable des choses quotidiennes qui reviennent cogner nos cerveaux quand nous voudrions planer bien au-dessus du monde matériel et des mots banals.
 
Miles Yufitran (amours charnelles)
J'ai partagé la vie de Miles pendant trois ans. Qui mieux que moi peut savoir ce qu'il a souffert ? Souffrances  et mémoires de sa mère Aïda, prostituée, douleurs de la séparation d'avec sa sœur Joan. Un soir je suis rentrée chez moi - chez nous - et je l'ai retrouvé. J'ai appelé les policiers et je les ai attendus en pleurant, assise entre Miles et sa trompette veuve, désormais. Quand je pense à lui, je me souviens de ce texte qu'il avait écrit un soir de brume, une brume qui évoquait pour lui ses deux pays, l'Irlande et la Berbérie : « Ma trompette fait la gueule. Alors je la laisse tomber et je bois. C’est dur d’être un musicien. On est des poètes du sable, à la moindre vague notre œuvre est détruite, effacée à jamais. On balance du vent dans les oreilles des gens et ils nous remercient en ne comprenant pas le fond de notre âme. On zone, on boit, on crève jusqu’à l’aube, et on se réveille avec une mélodie qui pince le cœur. Alors on attrape la trompette, on souffle nos douleurs dedans et ya un voisin qui crie : «Ta gueule ! »
Mais on continue quand même.
La rue est belle, les poubelles aussi sont belles, tout peut être beau quand on a les yeux remplis de ciel. Ma musique, mon amour, tu m’entraînes loin des hommes, alors parfois je te hais. Puis je me souviens que si tu m’entraînes si loin des hommes, c’est pour m’emmener plus près des étoiles ».
Miles, ton absence est bleue comme une étrange note de jazz perdue dans une mélodie classique...
 
Siobhan Hollow (incertitude)
Siobhan, tu nies que nous sommes amoureuses à jeun. Mais lorsque tu as bu tes bras m'enserrent et je sais que tu m'aimes. Tu es furieuse que j'écrive cela. Peu importe. Je ne l'effacerai pas. Pas avant que tu m'aies dit quelque chose de gentil, à jeun.
 
Axel Randers (amours platoniques)
Axel, amants des après-midi d'hiver interminables, des longues soirées dans des bars mal chauffés à parler en fumant, ou plutôt, à fumer en parlant. Toi, à la bière, moi à la tisane. Esther avec nous, quelque fois. Puis la mort t'a ravi à nos amours platoniques. Le baiser de la mort n'est jamais platonique. La mort y va franco. La mort consomme. Que ce soir dans un lit ou dans une voiture, à n'importe quelle saison, à n'importe quel moment, la mort nous baisera tous.
 
Esther Mar (amours platoniques)
Tu vis dans une maison au bord de la Marne et j'ai le droit de venir te voir quelquefois. Tu ne veux jamais parler de ton hermaphrodisme. Je te promets que je t'aimerais toujours autant si tu te dévoilais. Je te le promets, tu souris et tu remets à plus tard. Encore plus tard. Toujours plus tard. Il faudra pourtant que s'accomplissent un jour, une nuit, nos noces faméliques.
 
Réponse à une question de Tieri
 
 
Tieri : Tu crois qu'on va mourir ?
A quoi ressemblent tes amoureux Édith ?
 
Édith :
"Mes amoureux ressemblent à des frères d'ailleurs. Ils ont des longues jambes, des longs bras, des voix graves et des visages qu'on ne distingue pas très bien. Seuls leurs yeux brillent. Ils ne mangent pas, ils ne dorment pas, ils marchent sous la pluie. Ils ne lisent plus rien car ils ont appris tous les livres par cœur, comme dans Fahrenheit. Ils m'entourent, marchent autour de moi, armée d'amants qui me protègent du monde réel et des coups bas. Ils n'ont pas de maisons, mais des vaisseaux spatiaux. Ils surfent dans le ciel. Ils aiment mes écritures et mes danses. Ils ressemblent à des Peter Pan d'un autre monde, d'un autre temps, un temps qui vient lentement, lentement, ils ont un temps d'avance.
Ils sont géographes, astrophysiciens et chevaliers. Ils viennent de nulle part, ou plutôt, de si loin que l'on ne sait plus le nom de leur pays d'origine et ils savent parler aux poissons. Ils aiment les sonorités du monde, les bulles d'eau, les ballons que les enfants envoient dans le ciel après la fête. Ils me donnent leurs desserts.
Ils sont plus fidèles que la fidélité, plus aventureux que l'aventure. Je soupçonnent certains d'entre eux d'être des femmes déguisées. Je m'en fiche".
 
(Edith avait déjà répondu à une question de Tieri à cet endroit...)

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lundi, 17 décembre 2012 | Lien permanent | Commentaires (2)

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