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mercredi, 14 octobre 2009

Toutes mes histoires d'amour ratées

 

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musique : édith de CL
piano : Luke Gohst
photo : Sara

 

 

lundi, 12 octobre 2009

19 ans, Barbara

 

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musique : édith de CL
piano : Luke Gohst

 

 

 

samedi, 10 octobre 2009

Songe solitaire de l'oiseau en cage

 

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musique : édith de CL
piano : Luke Gohst
photo : Sara

 

 

jeudi, 08 octobre 2009

Il pleut ce soir, petite fille

 

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musique : édith de CL

piano : Luke Gohst

photo : Sara

 

 

 

mardi, 06 octobre 2009

Le fond des verres de bière

 

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musique : édith de CL

piano : Luke Gohst

photo : Sara

 

dimanche, 04 octobre 2009

La table des absents

 

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musique : édith de CL

piano : Luke Gohst

photo : Sara

 

 

vendredi, 02 octobre 2009

L'étang de la Grostière

 

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musique : édith de CL

piano : Luke Gohst

photo : Sara

mercredi, 30 septembre 2009

Nous fumions dans les bars

 

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musique : édith de CL
piano : Luke Gohst
Photo : Sara 

 

lundi, 28 septembre 2009

Elise et Hélène l'année dernière

 

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Musique : édith de CL

Piano : Luke Ghost

Photo : Sara

 

samedi, 26 septembre 2009

Un après-midi d'enfance au Pont Hus

 

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1982. Grand-Père P sur le perron (Pont Hus)

 

 

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Musique : édith de CL
Piano : Luke Ghost 

jeudi, 24 septembre 2009

Une ruelle, au crépuscule

 

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Musique édith de CL

Piano : Luke Ghost

mercredi, 02 septembre 2009

Sonnet sans titre

 

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 Gange par Sara

 

Assis sur un fagot, une pipe à la main,
Tristement accoudé contre une cheminée,
Les yeux fixés vers terre, et l'âme mutinée,
Je songe aux cruautés de mon sort inhumain.
 

L'espoir qui me remet du jour au lendemain,
Essaie à gagner temps sur ma peine obstinée,
Et me venant promettre une autre destinée,
Me fait monter plus haut qu'un empereur romain.
 

Mais à peine cette herbe est-elle mise en cendre,
Qu'en mon premier état il me convient descendre
Et passer mes ennuis à redire souvent : 
 

Non, je ne trouve point beaucoup de différence
De prendre du tabac à vivre d'espérance,
Car l'un n'est que fumée, et l'autre n'est que vent.
 

Marc-Antoine de Saint-Amant

XVIIème siècle

 

 

mardi, 01 septembre 2009

Olonne

 

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Sonate au clair de lune trébuche un peu sur le piano d’en haut tandis que les Sables par la fenêtre s’enlisent dans la brume. Ville du bord de mer, ville d’histoire et d’avenir aussi sans doute, on dirait de temps en temps que tu parles et que tu dis des mots qui chantent dans nos mémoires à venir.

On voudrait ainsi réinventer la langue, pourquelle soit plulibre. Pourquelle révèle les sens et révolte les cœurs enfumés. Avant qu’un monde ne s’étouffe complètement en toi, vibre un peu, Langue, et tu reprendras vie.

Sonate au clair de lune s’achève sur le piano d’au-dessus tandis que sur les Sables de l’autre côté des volets claque la pluie. Ville ouverte sur l’Atlantique, cœur fermé sur une enfance naufragée, on dirait de temps en temps que vous vous épousez et que vous enlacez des notes qui dansent sur nos rêves du passé.

 

dimanche, 30 août 2009

Le Forçat innocent

 

 

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phot Sara

 

Solitude au grand coeur encombré par des glaces,
Comment me pourrais-tu donner cette chaleur
Qui te manque et dont le regret nous embarrasse
Et vient nous faire peur?
 

Va-t'en, nous ne saurions rien faire l'un de l'autre,
Nous pourrions tout au plus échanger nos glaçons
Et rester un moment à les regarder fondre
Sous la sombre chaleur qui consume nos fronts.
 

Jules Supervielle

 

 

vendredi, 28 août 2009

La ville de perdition

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« La ville est morte, faite de choses mortes et pour des morts. Elle ne peut pas produire ni entretenir quoi que ce soit. Tout ce qui est vivant doit lui venir de l’extérieur. Ce qui est une évidence pour la nourriture, mais également pour les hommes. On ne peut assez répéter que la ville est une vaste mangeuse d'hommes. Elle ne se renouvelle pas de l'intérieur, mais par un import constant de matière fraîche extérieure. »
Sans feu ni lieu, Jacques Ellul

 

Je me suis souvenu cette nuit, alors que la ville illuminée de Zurich révélait ses visages nocturnes, ceux qu'elle cache le jour parce qu'ils sont trop bizarres, je me suis souvenu des livres qui parlent de la ville, de la ville de perdition.
J'ai eu un ami, dans le temps, qui s'appelait Frédéric et qui venait d'une campagne lointaine, là-haut dans la montagne, pas de là où les monts deviennent bleus et dominent les nuages, mais à la frontière des moyennes et des hautes montagnes.
Frédéric était venu à la ville pour travailler et il avait connu cette empire urbain qui prend certains coeurs, les entraîne dans une valse effrénée qu'ils ne peuvent plus jamais abandonner.
Au bout de quelques années, Frédéric était devenu un citadin dépravé, et aux yeux de sa famille des hautes collines, un étranger.
Il en souffrait. Parfois, à la fin des dîners, quand les autres étaient partis et qu'il ne restait que ceux qui n'avaient pas de masque social, il en pleurait.
Alors on buvait ensemble jusqu'au comas éthylique.
Cette nuit, j'ai repensé à Frédéric ; j'ai repensé à tous les livres que j'ai lu et qui parlent de cette perdition. La ville qui mange les gens, avale les âmes et les vies.
Des livres d'auteurs tchouktches. Peuple de Sibérie presque entièrement détruit, mais dont des voix émergent encore, en langue tchouktche ou en langue russe, pour conter les contes cruels des individus échappés d'un monde rassurant et mort, broyés dans la grande ville. Avez-vous lu Unna, de Youri Rythkéou ?
Des livres d'auteurs quechuaphones, conseillés par Katharina F-B, notamment les nouvelles de Porfirio Meneses (Achikyay willaykuna), mais d'autres aussi, qui racontent l'Indien venu à la ville et mangé par elle.
Le livre d'Alan Paton, Cry, the beloved country. Un pasteur noir quitte son pays pour venir à la ville magique, Johannesburg. La ville qui a dévoré son fil unique. Car Absalom, fils de pasteur, est venu à la ville, a vu des prostituées, a essayé de travailler, à subi le racisme, a tué un Blanc.
Noirs & Blancs se donnent la main pour conjurer l'horreur de la grande ville raciste, violente, luxurieuse.

C'est si simple de se perdre dans la ville. Il suffit d'un moment de faiblesse et alors on tombe de l'autre côté, du côté sauvage. Celui que chante Lou Reed. Le côté dont on ne revient jamais, parce qu'il entraine les sens au delà des sens interdits dans une danse qui mélange les sens.
J'ai essayé de me remémorer la chanson de Simon & Garfunkel, The Boxer. J'ai demandé à mes frères de m'apporter un disque pour la réécouter. 

J'ai repensé à Rocky 1, le grand film de Sylvester Stallone, et à Fat City, l'immense film de John Huston.
Un moment de faiblesse, c'est la rupture. La sagesse est morte. La société vous quitte. Vous marcherez désormais dans son ombre.
J'ai repensé à Breakfast at Tiffany's. Truman Capote se projette dans son narrateur, jeune gars du Sud qui débarque à New York pour être écrivain et découvre, par l'intermédiaire de sa voisine, un monde de luxe, de paillettes, de tromperies, d'illusions, où, de temps en temps, au bord d'un instant fragile, en instance, une vérité bleu ciel éclate.

Depuis les Romains, le thème de la ville de perdition est inépuisable. Pourquoi le trouvé-je magnifique ? Parce qu'il ressemble au thème de l'enfance perdue dans la noyade adulte.
De Quincey et ses Confessions d'un mangeur d'opium : les jeunes filles (Ann... ma soeur Ann...) qui s'y engloutissent encore plus que lui, parce qu'elles sont encore plus pauvres, et du mauvais côté du genre humain – du côté violé.
Elise ou la vraie vie, belle histoire d'amour de Claire Etcherelli. Elise quitte sa ville de province pour venir être ouvrière à Paris. Elle y découvre la lutte des classes et la lutte des races. Elle tombe amoureuse d'Arezki, algérien menacé, qui l'aime aussi.
L'attrait des plaisirs, de la gangerosité, de la luxure. Nuits sauvages et incendies de corps. Aubes blanches et gueules de bois. Alcool, sexe, breuvages, étreintes... Poudre dans le nez et poudre aux yeux.
Tout cela m'a bien détruit. Tout cela a bien détruit mon cher Frédéric. Où est-il aujourd'hui ? Il erre sans doute quelques part, dans notre ville, ou dans une autre, encore plus grande. 

Nous nous retrouverons au paradis des anges déchus, auquel nous ne croyons même pas. 

La ville corruptrice qui transforme les jeunes innocents en maîtres de crime ne mourra jamais. Nul doute qu'elle s'exportera sur Mars, et bien plus loin, dans des temps à venir.

On voudrait dire à ceux qui jugent : la ville de perdition, vile, servile malgré elle, est pourtant mille fois plus artistique que vos sentiers battus. 

 

Axel RANDERS

(2007)