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samedi, 06 avril 2019

Où est la maison ?

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Phot Sara

Les maisons, ces lieux où l'on se sent chez soi quand le soir tombe, les maisons se perdent avec le temps, les vicissitudes de l'âge et de l'argent. Les familles, ces maisons aux recoins poussiéreux et secrets, s'accroissent et se délitent, se réunissent et s'éparpillent, pour n'être presque plus, avec le temps, les vicissitudes du cœur et de l'argent. Les livres même, tombent en quenouilles, mais on leur pardonne leur vieillesse et leurs ruines, leurs violences et leurs imperfections. Les livres demeurent, peut-être. Maisons perdues, familles éclatées, rêves pleins de joie devenus matins de gueules de bois, il fallait construire une vraie maison, une maison dont les membres sont des livres, une maison aux piliers éternels.

 

Les maisons des terres d'AlmaSoror :

La maison du fleuve

Nostalgie à l'Armagnac

Le ménage moderne

Le flot urbain

Hameaux-tombeaux, quelles tristesses ont clos tes derniers yeux-fenêtres ?

Les grillons

Les rues d'une ville de l'Ouest

L'equinoxe d'automne, l'existence d'un cahier

Le petit Lanstier

Peine de coeur

Entre deux sentiments

1999

La première porte de garage

Dernier voyage en Amérique

Aranjuez

Ta demeure

Ta lettre

Duo pour ouvrir un exode

Les gens bien

Sagesse des vélos de nuit

Chronoposologie des Orteaux

In Tlicuililt, poème nahuatl

Un petit bout de liberté, par Calélira

Entasser un nombre maximal d'êtres humains

La parole attendue

Dans la chambrée

La chambre obscure

La tourelle du hibou

L'homme et la brique

Bâtir en terrain non convoité

samedi, 09 juin 2018

Liquéfaction

Devant l'écran d'ordinateur, toi, devant l'écran d'ordinateur, moi, chacune à quelques mètres de distance, sur des chaises, nous tournant le dos. Les fauteuils sont vides. Dans la bibliothèque, les livres dorment. Par les stores, le crépuscule dissout peu à peu les lumières. Nous ne voyons pas les ombres qui se tordent sur les meubles et le tapis. Liquéfaction de la relation, de la soirée, de la vie.

Deux boussoles attendent sur la table de nuit : Julien l'apostat (ses lettres) et Vladimir Grossman (Vie et destin). Mais... les boussoles de papier paraissent des dieux morts à l'ère des écrans avaleurs du Temps.

 

Ailleurs sur AlmaSoror :

Comme un souffle trop fragile

Marketingue

mardi, 05 mai 2009

TIEMPO

Tiempo

Por Antonio Zamora

Un fresco murmullo efervescente cubrió la arena hasta besar su mano. El roce líquido en la soleada piel desnuda provocó un leve estremecimiento del arrodillado cuerpo infantil, cuyo brazo extendido ofrecía a la luz azul un puño cerrado que destilaba gotitas de arena y agua para acumularlas en lo más alto de una montaña fantástica alzada hacia el cielo como una torre gótica. Al fondo, más allá del cuerpo estremecido y de la torre y del puño alzado, un limpio horizonte de mar y cielo brillaba poderoso y profundo como una promesa, un misterio, una aventura.

Mira ahora esa imagen en papel del niño que fue. Le resulta ajeno. La repetición, imperceptible al principio, ha sido devastadora. Puede sentir cómo actúa ahora mismo, cómo ahoga luces y apaga contrastes, cómo crispa su puño y empequeñece montañas, cómo acelera los días y encierra horizontes. Tantos ayeres que son como hoy, tantos amores que no son ninguno, tantos esfuerzos que ahora son vanos. Atrapado en un tiovivo que gira y gira y gira, no encuentra la salida, no busca la salida, no piensa si hay salida. Y sólo el vértigo anticipa un final.

Al final... un sordo murmullo de sombras  se arrastrará por la arena y morirá deshecho a sus pies. Sus ojos cansados se elevarán muy despacio y creerán vislumbrar, más allá de su propio desgaste, del oleaje gris y de la bruma invernal, el horizonte perdido. Tratarán entonces de encontrarlo, de ser al fin capaces de reconocer, atravesando el vacío vertiginoso de la repetición, al niño eterno del luminoso puño en alto para nunca más dejar de sonreírle. Pero es probable que no encuentren más que bruma y oleaje.

Antonio Zamora