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lundi, 11 juin 2012

Ciel d'interné

Nos cerveaux ne sont pas à vos ordre. Alors vous nous donnez des médicaments. Voici le ciel mental d'un interné à l'asile d'Apsyaï. N'ayez pas peur. Le ciel est infini.

Edith CL

Ceux qui ne connaissent pas l'asile d'Apsyaï, merveilleux paradis intellectuel, peuvent se renseigner en se plongeant dans la Saga des voix lactées. 

Si le temps leur manque, le docteur Julie-Gilles Grivette parle de l'expérience d'Apsyaï ici.

mercredi, 07 mars 2012

Reconstitution

Ceci est une exclusivité !

Jürgen Chêne, Edith de CL, Cornulier-Lucinière, AlmaSoror, Stella Mar, mystique, art, reconstitution

phot. Carvos Loup. Edith de CL apprenant la mort de Jürgen Chêne

 

AlmaSoror vous livre l'extrait de Reconstitution, le second film, demeuré inachevé, du cinéaste prodige Jürgen Chêne, dont l'unique oeuvre, Dying Cinema, a radicalement bouleversé notre vie esthétique.

Les exégètes de l'oeuvre et de la personnalité de Chêne savaient qu'il existait un deuxième film que, par déception, le jeune cinéaste écorché avait détruit. Cet extrait de Reconstitution donne une idée de l'évolution qu'aurait suivie l'oeuvre de Jürgen Chêne, s'il avait pu la poursuivre jusqu'au bout.

Nous livrons la notice biographique de Chêne qu'on trouve dans Sens et Mystique des sens, l'encyclopédie de l'art euro-américain des années 2030-2070 :

 "Jürgen Chêne
Cinéaste maudit, Jûrgen Chêne réalisa à l’âge de 19 ans le film chef d’oeuvresque, Dying Cinema. Il ne parvint plus jamais à réaliser un film entier et de désespoir se retira de la vie artistique. On ne sait pas ce qu’il est devenu."

Cette encyclopédie avait d'abord été publiée sous la forme d'un feuilleton estival dans le Newropeans Magazine.
Elle est aujourd'hui consultable dans son intégralité à cette adresse d'AlmaSoror.

 

Enfin, pour ceux qui veulent aller plus loin dans la réflexion et la connaissance sur les mouvances artistiques de ces années sublimes, nous proposons de revoir cette conférence privée d'Edith de CL, organisée et produite par Stella Mar, petite fille de notre bien-aimée correspondante Esther Mar.

jeudi, 01 mars 2012

Miroirs

Spiegel im Spiegel - Miroir dans le miroir - est une berceuse du musicien estonien Arvo Pärt.

Elle a inspiré de belles compositions qu'on trouve en flânant sur youtube, après le déjeuner, quand il n'y a rien à faire.

J'en présente quelques unes ici, en remerciant les inconnus qui les ont créées et partagées sur la grande Toile virtuelle qui unit nos solitudes.

Si vous en avez le temps, si vous voulez bien prendre le temps d'une longue promenade en musique et en images, voilà quelques versions à regarder et écouter, l'une après l'autre. Qui sait où partira votre esprit ? Qui sait quelle aventure naîtra de cette ballade au fond de vos labyrinthes intérieures ?

Le quadrant de Johari dit que la personnalité de chacun d'entre nous peut se "diviser" en quatre : une partie que je suis la seule à connaître et que les autres ignorent. Une partie que moi et les autres nous connaissons. Une partie que les autres connaissent mais que j'ignore. Et une partie que ni moi ni les autres ne soupçonnons. C'est à celle-ci que Spiegel im Spiegel s'adresse, bien sûr. Et c'est celle-ci qui peut surgir au détour d'un silence, au bord d'un instant.

 

Le couple et l'abîme

 

Pour Lhasa de Sela

Deux hommes et des oiseaux

 

AlmaSoror avait déjà mentionné la berceuse lors de l'annonce de la naissance d'un enfant nommé Orso, au moment où s'ouvrait 2012.

 

Addendum du 6 mars.

Emma du Songe Italien nous explique dans un commentaire sous ce billet que deux grands cinéastes ont joué sur les Miroirs d'Arvo Pärt. Voici donc Andreï Tarkovski (1975) :

Sur le fameux site du cinéclub de Caen, on trouve une analyse de ce film.

 

Et voilà Gus Van Sant (2002) :

samedi, 11 février 2012

Le dernier rêve...

Le dernier rêve du dernier jour.

 

 

mercredi, 08 février 2012

Mémoire des jours heureux

"Le matin nous trouvait calmement endormis
Midi brûlait de l'or dans nos cheveux

La nuit, nous nagions dans la mer rieuse
Quand l'été sera parti...
Où serons-nous ?"

samedi, 28 janvier 2012

Santoori, film imparfait, film émouvant

Un billet d'Olympe Davidson

La prise de risque, la misère technique, l'imperfection des dialogues, l'émouvant jeu des acteurs, la musique facile, faite pour faire pleurer.
Trop de dialogues, plans bizarres mais beaux, complication du scénario, pluie de violences - violence joyeuse, violence glauque - et pourtant ! il y a un grand charme dans ce film de Dariush Mehrjui.

Le beau visage d'un acteur, les cris d'un quotidien pesant, les voiles des femmes soumises, les barbes des hommes soumis... Et la liberté des cinéastes iraniens, si grande, tellement plus grande que celle des cinéastes approuvés par le CNC (Centre National de la Cinématographie française).

Cette oeuvre a été interdite en Iran. Ne crions pas à l'injustice trop facilement : sans avoir tort, nous risquerions d'oublier que partout la liberté est fragile.
Ici, quel cinéaste vraiment libre d'esprit pourrait obtenir l'approbation du CNC et du CSA ?
De nombreux thèmes, s'ils étaient traités, ne passeraient pas en salle.
Pour être producteur, il faut obtenir un visa de l'Etat, et chaque film doit être approuvé (ce qui n'est heureusement pas le cas dans le monde de l'édition !)
Et nous avons, nous aussi, de plus en plus d'interdits sur les opinions et les comportements.

La liberté des cinéastes iraniens interroge : pourquoi la beauté de l'art n'est-elle pas proportionnelle à sa liberté ?


Merci à l'internaute qui a mis à disposition publique cette vidéo.

 

Avant Olympe, Jean Bouchenoire avait posé déjà la question de la grandeur artistique en un billet intitulé Vanité des arts, vides esthétiques, vacuité des audiences.
Il ne parlait pas de liberté, mais d'économie.

Il écrivait : "Le mécénat doit être indépendant de la classe artistique. C'est pourquoi un système dans lequel la même classe (chez nous, la bourgeoisie) se partage la haute fonction publique, les arts, le mécénat d'Etat, etc, est vouée à produire des oeuvres complaisantes, dénuées d'universalité".

dimanche, 30 octobre 2011

Miles Davis, as-tu retrouvé Franz Schubert et l'as-tu consolé ?

C'est sur un blog qui ressemble de près à un songe italien que j'ai soudain senti qu'il y avait une fraternité entre la musique de Franz Schubert et celle de Miles Davis.
Nostalgie, balancement tout en retenue, ballades en suspension qui n'effleurent jamais la moindre médiocrité. 

"La vraie musique est le silence et toutes les notes ne font qu'encadrer ce silence". 
Miles Davis

Et il a dit cette phrase encore, qui parle autant de Schubert que de lui : "Pourquoi jouer tant de notes quand il suffit de jouer les plus belles ?"

Fascination : regarder ses yeux regarder le film pendant qu'il improvise et en compose la bande sonore.

 

Honoré de Balzac et Franz Schubert, mariés à Eylau par le cinéaste Yves Angelo :

Merci aux inconnus youtubiens dont j'emprunte les vidéos.

lundi, 24 octobre 2011

Il s'appelaient Ladislas Starewitch, Youri Norstein, Winsor Mc Cay, Georges Méliès, Émile Reynaud

Le roman de Renart, de la famille Starewitch :

  

Vous aussi, amis, nous vous remercions d'avoir existé :

Georges Méliès !

 Youri Norstein !

Winsor Mc Cay !

Émile Reynaud !

Oui, merci à vous pour l'enfance, le rêve et la lanterne magique. 

 

Et merci aux internautes inconnus à qui j'ai chipé ces pépites.

jeudi, 04 août 2011

Monsieur Kraus et la politique, un petit extrait

mardi, 12 juillet 2011

Vu qu'il est pas méchant Frédo


les frères jacques fredo par susacacon

 

J'ai glané sur Internet cette vidéo et ces paroles, pour égayer notre mois de juillet avec une triste histoire.

Edith

On l' connait d'puis la communale
Le gars qu'est là sur la photo
A la premièr' pag' du journal
Mais on l' reverra pas d' sitôt
Il a saigné deux vieill's mémères
Et buté trois flics,des costauds
Certain'ment sur un coup d' colère
Vu qu'il est pas méchant Frédo
Il a pillé la Banqu' de France
Pour rendr' service à des copains
Pour améliorer leurs finances
Faut bien qu' tout l' mond' y gagn' son pain
Y'a deux trois employés d' la banque
Qu'ont pris d' la mitraill' plein la peau
Bon dieu dans ces cas là on s' planque
Mais c'est pas sa faute à Frédo

Il a liquidé sa frangin'
Un' salop' une rien du tout
Parc' qu'il voulait plus qu'ell' tapine
Elle a calanché sur le coup
Ca c'est des histoir's de famille
Ca regarde pas l' populo
Et puis c'était jamais qu'un' fille
A part ça l'est gentil Frédo
Il a vagu'ment fait du chantage
C'était plutôt pour rigoler
Pour avoir l'air d'être à la page
Mais les môm's qu'il a chouravés
Cétait des p'tits morveux d' la haute
Qui bouff'nt du caviar au kilo
Tout pour les uns rien pour les autres
"C'est pas just"' y disait Frédo

Il a fait l' radam chez les Corses
Un soir qu'il avait picolé
Et comm' i' connait pas sa forc'
Les autr's ils ont pas rigolé
Raphael a sorti son lingue
Bref tout l' mond' s'est troué la peau
C'est vraiment une histoir' de dingues
Vu qu' c'est tous des pôt' à Frédo
L'histoir' des deux voyous d' Pigalle
Qu'il a flingué d'un coeur léger
Moitié camés moitié pédales
Il fallait bien les corriger
Sinon peu à peu qu'est c' qui s' passe
Un jour ça s'allonge aux perdreaux
Total qui c'est qui paie la casse
"C'est nos zigues "y disait Frédo

Un coup d' piqu' feu dans l' péritoine
Et Frédo s'est r'trouvé comm' ça
Le cul sur l'Faubourg saint Antoine
Qu'est c' qu'il foutait dans c' quartier là
Bien sûr il s'est r'trouvé tout d' suite
Avec les poulets sur le dos
Maint'nant vous connaissez la suite
Vous l'avez lue dans les journaux
Un garçon qu'avait tout pour faire
Impeccable mentalité
Délicat , correc' en affaires
Bref il avait qu' des qualités
Ca fait mal quand on l'imagine
En train d' basculer sous l' couteau
De leur salop'rie d' guillotine
Un mec aussi gentil qu' Frédo.

Et la dernière strophe, zappée par les frères Jacques :

A côté des r'quins d'la finance

Et des crabes du gouvernement

Tous ces tarés qui règnent en France

A grand coup d'gueule d'enterrement

A côté d'toutes ces riches natures

Qui nous égorgent à coup d'grands mots

A côté d'toute cette pourriture

Il était pas méchant Frédo !

paroles de Bernard Dimey

samedi, 25 juin 2011

Aime-moi (baise-moi ?), Matelot

 Le seul roman de gare entièrement lu devant une cour suprême très sérieuse.

Robert Close. Plusieurs personnes s’appelèrent Robert Close, parmi lesquelles un écrivain australien. J’ai découvert Close lorsque mon amie Laure T m’annonça qu’elle allait jeter des tas de livres sans intérêt qu’elle avait récupérés dans le grenier de ses grands-parents. Je lui ai interdit de le faire. Je lui ai proposé de prendre ses livres en dépôt tout le temps qu’elle voudrait.

Elle m’amena donc des livres très à la mode dans les années 20 et 30 (du vingtième siècle). Deux types de livres se dégagèrent : des histoires à l’eau de rose, tendance scabreuse, et des histoires édifiantes. Les premières furent sans doute achetées sur les quais de gare et dans les kiosques populaires ; les secondes furent données, comme prix, à des écoliers et étudiants disciplinés, ou encore achetées à la kermesse chrétienne du village. La plupart de ces livres sont nullissimes, d’un point de vue littéraire. Ils n’en demeurent pas moins passionnants, témoins d’une mentalité qui a disparu mais qui devait baigner toute la France de ce temps-là. Imaginez que, dans presque cent ans, quelqu’un retrouve et lise notre bibliothèque, ou celle de nos voisins.  L’ensemble des livres de fiction les plus vendus  dans les années 2000. Ce lecteur du futur aurait sans doute profondément pitié de l’indigence intellectuelle et artistique de nos contemporains ; il serait probablement fasciné par la morale ambiante, dans ses relents politiques, sociaux, affectifs…

Parmi, donc, ces livres que j’ai stoqués dans mes toilettes, l’un, en anglais, affichait une couverture amusante à force d’être sulfureuse. Le titre, « love me sailor », ne manque pas de piquant romantique. Je décidai de le lire, mais ne le fis pas. Pourtant, à force de voir cet objet sous mes yeux à chaque fois que j’avais trop bu, je finis, dans un moment d’ennui ou d’absence, par taper le titre et le nom de l’auteur sur Internet. C’est ainsi que je vis que Love me sailor fut lu, en entier, pendant de longues heures, devant une cour de justice. Le livre, et à travers lui son auteur, ou peut-être au contraire, l’auteur et à travers lui son livre, passaient en justice pour obscénité.

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En 1946, un an après sa sortie, le livre fit l’objet d’un retentissant procès qui se termina devant la cour suprême de la ville de Victoria. Robert Close, qui avait raconté l’histoire d’une femme-proie embarquée seule au milieu de marins déchaînés, sur une mer déchaînée, sur un bateau passif, fut condamné à trois mois de prison et une amende. Il fit finalement, grâce à un passage en appel, dix jours de prison et préféra après cette histoire venir vivre en France quelque temps.

Contempler des hommes en longues robes judiciaires, sans aucun humour, persuadés de sauver les jeunes gens en interdisant, au cours d’un procès retentissant, un livre qui les attirera évidemment d’autant plus ; entendre son livre (frappé ensuite d’interdiction en Australie) être lu, pendant plusieurs heures devant une cour suprême, voilà ce que n’aurait pas dénigré le Zénon de l’œuvre au noir, de Yourcenar, ou encore Giordano Bruno le Nolain, ou Voltaire, et tous ceux qui contemplent les juges moraux avec le recul des libres-penseurs.

 

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Voilà l’histoire de la censure, sans cesse recommencée, qui croit toujours qu’elle porte un autre nom que « censure » et qu’elle est l’urgence du Bien face à la prolifération du mal. Loi Gayssot, loi Taubira, loi 49 sur les publications destinées à la jeunesse, loi Evin, lois de censure vous ne serez jamais abolies, vous serez toujours renouvelées par les infatigables sauveurs du monde.

 

Edith de CL

samedi, 07 mai 2011

Tango & tao pour un printemps

Iwan Harlan et Isabella Cremer tanguent au rythme d'une chanson du musicien poète argentin Daniel Melingo.

 

Yogas, porte de la sagesse : un livre du Britannique John Blofeld, publié aux belles éditions Dervy en 1986 (6 ans après sa sortie en langue anglaise). John Blofeld écrit bien, admirablement suivi sur ce point par son traductreur Pierre Dupin. Voilà qu'il nous explique la disposition d'esprit idéale du taoïste. Cette description rappelle un peu le stoïcisme grec ou encore un texte comme l'Imitation de Jésus Christ. Blofeld, lui, trouve que les idées du philosophe américain Ralph Waldo Emerson ressemblent à celles des sages taoïstes qu'il a rencontrés.

 

"L'adepte taoïste arrive à ressembler aux Trois Amis de l'Hiver. Comme le pin, il peut espérer parvenir à une bonne longévité. Comme le prunier d'hiver avec ses pétales pourpres miroitant sur la neige, il fleurit dans l'adversité, sereinement imperturbable au froid et à un environnement hostile. Comme le bambou, il est à la fois si fort et si flexible qu'il se courbe sans effort devant le souffle passager des circonstances et, loin d'en être brisé, il se redresse avec une élasticité sans égale".

"Être tendu, rigide, raide, désobligeant, guindé dans le comportement et les opinions, bigot, sans humour, vite offensé, facilement déconcerté, vite déprimé, ravagé d'inquiétude, aller se lamentant, accablé par l'adversité - tout cela est le contraire des qualités taoïstes. Les gens qui s'enorgueillissent de savoir nager à contre-courant, de graver contre le grain du matériau, ne feront jamais de bons taoïstes s'ils ne changent pas de disposition d'esprit. Le taoïste conserve son état énergie en s'accordant et en s'adaptant à chaque situation. Il peut avoir une volonté aussi forte que le courant d'un torrent de montagne, cela ne l'amène pas pour autant à pousser inutilement sur des obstacles infranchissables qui peuvent être facilement contournés d'une autre manière. Comme il se moque de ce qu'on peut penser de lui, il ne tire pas gloire de l'héroïsme, cherchant donc les voies les plus faciles. Ce n'est pas qu'il renonce facilement à un objectif, mais il ne cherchera pas l'impossible et ne dépensera pas plus d'énergie qu'il n'en faut exactement pour parvenir à ce qui est possible. Loin d'être paresseux, il économise ses pouvoirs afin de les utiliser au maximum".

 

John Blofeld

samedi, 02 avril 2011

La traque

dimanche, 27 mars 2011

Feu

jeudi, 24 mars 2011

Voyages

Avant le départ

Le voyage

Arrêt au bord de la ville-océan