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vendredi, 13 juillet 2018

Explication

November, de Max Richter. Et le soir qui tombe extrêmement lentement. La voix d'une crooneuse vieille chante dans l'appartement d'à côté :

 

J'ai voulu chanter ce chant,

voulu chanter ce chant encore

Ce chant rend hommage à une femme

Il rend hommage à une femme morte

Morte, sous les coups d'une femme

Les coups d'une autre femme

Une autre femme qui lui enviait son corps

qui lui enviait son âme.

 

La blancheur sale des murs de chaux et la poussière des livres, la rougeur sombre des tomettes et la bûche morte dans la cheminée éteinte depuis quelques mois. Le mois d'août n'est pas encore là.

 

J'aurais voulu chanter cette hymne

l'hymne à la déesse du vent

ce vent qui souffle chaud ou froid

froid ou chaud sur les prés et sur les toits

 

J'ai quitté mon enfance par un soir de juin, je le sais bien. Je la retrouverai dans vingt ans, c'est évident. Quand plus un cheveu châtain ne s'apercevra sur ma tête, quand j'aurai réentendu ta clarinette, quand nous pourrons dire si les prédictions de la voyante étaient vraies ou fanfaronnes.

 

Je chanterai un jour pour toi

pour toi qui pleure en t'endormant,

je chanterai ce chant d'enfant

ce chant d'enfant qui a vieilli

je chanterai ce chant pour toi

Au jour des morts j'en fais serment

 

Je sais pourquoi je n'écris pas, pas publiquement, je sais pourquoi ce que je montre est fade et ce que je cache est profond. C'est parce que je suis l'autre face du monde, la lune noire, le miel salé, le soir matutinal.

 

Peu importe, tu m'as touché la joue et je suis partie avec ton chien.

 

(Sur AlmaSoror en juillet :

2017 : Tristesse balnéaire, béton désarmé, stations essence, séniors en culottes courtes

2016 : Nocturne express

2015 : L'or des sables et suivants

2014 : Chronique d'une solitude

2013 : Le dernier rêve

2012 : Ces bêtes... Piles électriques jusque dans la bouche

2011 : La bêtise et le mépris

2010 : Les affiches qui me faisaient rêver dans ma jeunesse

2009 : Ne me quitte pas, ma langue)

Commentaires

Nous chanterons ce chant encore, par les soirs de grande absence, par les nuits de grande frayeur.

Écrit par : Sémilla | vendredi, 10 avril 2020

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