Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : lumière

Hors les murs

Cette nuit au creux d'un rêve, deux femmes ne parlaient presque pas dans le grand salon d'un appartement dont les fenêtres donnaient sur Beaubourg. Au-dessus des lumières artificielles de la ville, la face de la lune souriait. Une musique d'Interzone donnait l'impression de naviguer sur un vaisseau de sons. Chacune sirotait son verre de porto, l'une à la fenêtre, l'autre accoudée à un grand fauteuil de cuir bordeaux. 

L'interprétation des rêves m'a été enseignée par Venexiana, mon ennemie jurée. Celui-ci me laisse songeuse ; aujourd'hui que je dors éveillée, au milieu des pilules et des kleenex, en écoutant le ciel passer de l'autre côté de la vitre, je me fais l'exégète de ces non-dits nocturnes, et je crois que leur signification reflète la Grande Ourse. 

Car si l'on accepte de regarder en face son désir, quel fracas pourra éclore d'une vie possible ? 

Mais je divague. Instances pures, ruines du temps passé, caresses ébauchées, à peine osées, délires à naître, je vous somme de prendre forme. Votre symbole m'accompagnera. 

Et toi qui buvais (cette nuit, sans le savoir) ce porto dans cette grande pièce créée pour nous, sache que ton coeur et ton regard forment le ciel et la mer d'un horizon fascinant. 

Sache que ton style est un ciselet qui sculpte des phrases que j'apprends par coeur. 

Sache que ton corps est le temple de la majestueuse et délicate Adoration. 

Sache que ta vibration résonne en moi comme mille cordes de guitares pincées au fond d'un puits sans fond. 

Mais je divague. Présence pure, bruines des temps à venir, soleils brouillés, à peine remarqués, plaisir de renaître, je crois qu'une aventure a commencé. Quand le rêve et le réel se reconnaissent, échos et reflets jouent le grand jeu de la beauté. 

 

Édith

Lire la suite

vendredi, 13 décembre 2013 | Lien permanent | Commentaires (1)

Le style immense et plein de pensée de Benoist-Méchin

Europe.jpg

Phot Europe, par L.N Lammermoor

 

Un billet de Jean Bouchenoire

 

Lire l'oeuvre de Jacques Benoist-Méchin redonne confiance dans la langue française, pleine de puissance et de beauté, de retenue et d'expression, d'images et d'idées, de rythme et de force, de poésie et de légèreté. Lire l'oeuvre de Benoist-Méchin ouvre les portes de l'histoire et des épopées qu'elle contient. Voici le début de son livre Ibn Séoud ou la naissance d'un royaume.

"On a peine à se représenter l'Arabie autrement que comme une masse désertique de pierres et de sables, comme un brasier qui se consume lentement sous un soleil dévorant. Contrairement à beaucoup d'autres contrées du monde, c'est un pays où le rôle primordial de la terre a été confisqué au profit de la lumière et du ciel. Il semble avoir été façonné dans une substance immatérielle et ses horizons ressemblent moins à des paysages qu'à ces images incandescentes qui naissent au coeur du feu.

Pourtant, il n'en fut pas toujours ainsi. Car les historiens nous assurent qu'en des temps immémoriaux, quand l'Europe gisait ensevelie sous le linceul blanc de l'époque glacière, l'Arabie était une contrée verdoyante et fertile, irriguée par plusieurs fleuves, un pays souriant où les pâturages alternaient avec les forêts.

Quelle fut la vie de cette Arabie fraîche et boisée, où les sources bruissaient au fond des clairières ? Nous n'en savons rien, car aucun témoignage n'en est parvenu jusqu'à nous. Sans doute sa faune était-elle semblable à celle de l'Afrique et des Indes, entre lesquelles elle servait de trait d'union. On devait y rencontrer des mammouths et des aurochs, des buffles et des gazelles, des aigles et des léopards. Mais tout cela n'est plus".

 

Un site consacré à cet écrivain

Lire la suite

jeudi, 03 mars 2011 | Lien permanent

Concierto de Aranjuez

« Pour moi, un instrument est un rêve vivant qui croît et évolue selon les nécessités de la musique ».

 

 

Continuons, continuons, continuons ce long, lent et étrange travail de recopiage des pochettes de disques vinyles, ces pochettes dont on relisait sans cesse les textes bien pensés et bien écrits. Voici deux textes issus de la pochette du disque Concierto de Aranjuez, publié par Deutsche Grammophon nous ne savons quand, puisque comme souvent sur les pochettes de microsillons, celle-ci n’indique pas de titre.

 

Les deux textes sont de l’interprète, le guitariste Narciso Yepes. L’un concerne les œuvres qu’il interprète dans ce disque ; l’autre est une note explicative à propos de sa particularité de jouer sur un guitare à dix cordes.

 

 

Deutsche Grammophon

Joaquin Rodrigo

Concierto de Aranjuez

Fantasia para un gentilhombre

Narciso Yepes, guitare

Orchestre symphonique de la R.T.V. espagnole

Direction Odon Alonso

139 440 Gravure universelle

 

Pas de date !

 

Le Concerto d’Aranjuez a été écrit pour Regino Sainz de la Maza. La Fantaisie pour un Gentilhomme a été dédiée à Andrés Segovia. Je les ai faits miens parce que, pendant de longues années, j’ai appris à les comprendre et à les aimer. Les deux concertos ont des traits communs : la verve de Rodrigo et sa tendresse à exprimer des mélodies pures. Ils divergent par leur esprit.

 

Le Concerto d’Aranjuez est le premier concerto pour guitare et orchestre écrit par un compositeur contemporain. Rodrigo lui a donné le nom de la ville d’Aranjuez, parce que la petite ville verdoyante au bord du Tage, avec ses Palais et ses jardins tracés à la française, est caractéristique du XVIIIème siècle espagnol. Pour moi, le Concerto d’Aranjuez est un jeu de lumières et de sentiments.

 

Le premier mouvement est la pointe du jour en Castille. La terre est recouverte de lumière en quelques instants. Tout est frais, tout est jeune, avec cette pointe de piquant qui fait le cachet de la musique de Rodrigo. C’est pourquoi je joue le premier mouvement avec une intention de joie et de jeunesse.

 

Le deuxième mouvement est l’après-midi sans hâte, qui se prête aux confidences. La lumière est plus douce, le temps ne compte pas : ce sont des moments de paix qui tiennent de l’éternel. Les contrebasses et les cordes marquent, avec persistance, le rythme d’un cœur géant. Je laisse chanter la guitare en toute liberté, mais toujours à l’intérieur de ce battement du cœur, égal à lui-même. Ma version est différente de celle qui se trouve dans la partition : Rodrigo et moi avons fait des modifications alors que la partition était déjà publiée. J’enchaîne aussitôt le troisième mouvement pour ne pas briser la tension créée au second. Rodrigo le pensait ainsi puisqu’il a commencé le troisième mouvement dans la tonalité du second. La jonction se fait sans coupure, puisque dans le « tutti » de l’orchestre, il revient au ré majeur, tronc tonal du concerto.

 

Le troisième mouvement est le soleil de midi, quand la lumière est cinglante et que les ombres n’existent pas. Rodrigo fait une pirouette pour ne pas s’attacher au dramatisme du second mouvement. C’est pourquoi j’essaie de lui donner un ton enjoué et dynamique.

 

La Fantaisie pour un Gentilhomme évoque le XVIIème siècle espagnol. C’est le Siècle d’Or, l’Espagne prestigieuse. Très souvent on m’a posé la question : « Quel est le Gentilhomme pour qui est écrite la « Fantaisie » ? » Le Gentilhomme est Gaspar Sanz, guitariste, organiste, compositeur, musicologue et licencié en théologie. Rodrigo emprunte à ce parfait gentilhomme du XVIIème siècle espagnol, les thèmes qui constituent la Fantaisie.

 

Villano est une danse d’origine villageoise. Ricercare est le nom italien du « Tiento » espagnol, ou improvisation à plusieurs voix.

 

Españoletas est une danse majestueuse toujours en mode mineur.

 

Fanfare de la Caballeria de Nàpoles est une danse guerrière d’une armée en marche.

 

Danza de las Hachas est une danse très ancienne, la danse espagnole des flambeaux.

 

Canarios est écrit sur les rythmes caractéristiques de la musique espagnole : le ¾ alternant avec le 6/8, que l’on trouve déjà dans les Cantigas d’Alphonse le Sage. Rodrigo a dit à propos de sa Fantaisie pour un Gentilhomme : « J’aimerais que Gaspar Sanz, s’il pouvait l’entendre, dise : ce n’est pas moi, mais je m’y reconnais ». J’ajouterais volontiers que j’aimerais qu’à travers Gaspar Sanz, à travers Rodrigo et aussi à travers moi-même, on reconnaisse le sceau de la musique espagnole et qu’on l’aime.

 

Narciso Yepes

 

 

La guitare à dix cordes

 

J’ai beaucoup réfléchi avant d’ajouter quatre cordes à ma guitare. Depuis bientôt dix ans que je donne des concerts dans le monde entier avec mon instrument ainsi transformé, je me félicite sans cesse d’avantage de ma décision.

 

En premier lieu, les quatre cordes supplémentaires lui confèrent un équilibre sonore que la guitare à six cordes est loin de posséder. En effet, au moment où l’on joue une note sur une corde, une autre se met à vibrer par résonance sympathique. Sur une guitare à six cordes, ce phénomène se produit seulement sur quatre notes tandis que, sur la mienne, les douze notes de la gamme ont chacune leur résonance par sympathie. Ainsi la sonorité boiteuse de la guitare à six cordes se transforme-t-elle en une sonorité plus ample et égale sur une guitare à dix cordes.

 

En second lieu, je ne me contente pas de laisser vibrer passivement par sympathie les cordes ajoutées, je les utilise, je les joue selon les exigences de la musique à interpréter. Je peux régler le volume des résonances, je peux aussi les supprimer. Je peux en éteindre une si celle-ci me gêne dans un passage donné mais, si je puis le faire, c’est précisément parce que je dispose des résonances. Cela me permet de modifier à mon gré non seulement le volume, mais aussi les couleurs sonores.

 

En troisième lieu, la guitare à dix cordes m’ouvre des possibilités très vastes dans le domaine de la musique ancienne, surtout celle écrite originellement pour le luth. J’accorde les quatre cordes supplémentaires de différentes manières : je dispose de basses dont la guitare à six cordes est dépourvue et il m’est ainsi possible de jouer sans transcription grand nombre de manuscrits. La quatrième qualité est l’intérêt que la guitare à dix cordes a suscité parmi les compositeurs contemporains. Elle offre des ressources nouvelles et la musique écrite pour ma guitare à dix cordes en est le vivant témoignage.

 

Quelques personnes m’ont accusé de dénaturer la guitare traditionnelle. Je ne l’ai ni changée, ni appauvrie ; je l’ai agrandie. Pour moi, un instrument est un rêve vivant qui croît et évolue selon les nécessités de la musique. Tous les instruments suivent une évolution. La guitare, elle aussi, a connu à travers les siècles des formes diverses et un nombre de cordes différent. Je possède des manuscrits fort intéressants de Antonio Jimenez Manjon, compositeur et guitariste espagnol du XIXème siècle, qui a écrit pour une guitare à onze cordes !

 

A ceux qui m’objectent la difficulté du jeu, je répondrai ceci : la guitare a dix cordes m’a posé des problèmes et me les pose encore. Elle m’a forcé à une recherche plus profonde, plus créatrice. Jamais je n’ai reculé devant l’effort quand cet effort a un sens. J’ajouterai encore que le domaine de l’art ne s’ouvre qu’à ceux qui ne reculent pas devant un travail honnête de concentration et d’approfondissement.

 

N. Yepes

Un site dédié à la mémoire de Narciso Yepes

Lire la suite

mercredi, 09 mars 2011 | Lien permanent

Le Caravage

louis XVII enfant du temple.jpg

"C'est la beauté qui sauvera le monde"

Dostoïevski

Mythes

Comme Liszt (filmé comme un rocker fou) ou Marie-Antoinette (racontée et filmée comme une fashion victim incomprise), Michelangelo Merisi dit Le Caravage ressemble à ces artistes-idoles qu’on a envie de moderniser. Ce fut fait : quelques romans et film sulfureux mettent en scène la rébellion et l’originalité de cette figure.

 

En 1571 à Caravaggio

 

Enfui

de Rome, après un duel où il tue son adversaire.

 

Enfui

de Malte pour détournement de mineur

 

Alors qu’il tente de revenir à Rome, il est arrêté, enfermé et à sa sortie de prison erre sur la plage.

 

Mort

En 1610, à 38 ans, sur une plage de Rome, selon la légende. A l’hôpital, de sainte Marie-Auxiliatrice, selon un acte de décès.

 

Trouble, Sensualité, Crime

Il menait une vie sans doute largement homosexuelle, vouyouse, et partageait son temps entre les tavernes des bas fonds des villes et les tables des princes et des évêques. Il fit de réguliers séjours en prison et à l’hôpital, pour cause de mœurs interdites et duels.

 

Peintures

La majeure partie de son art est une vision de la Bible teintée de violence et d’érotisme. D’autres tableaux sont des portraits de commande. Ses commanditaires lui redemandaient souvent de refaire son travail, jugé trop réaliste ou cru. Pourtant, certains collectionneurs (dont des hommes d’Eglise) ne s’y trompent pas et achètent les œuvres refusées.

 

Pasolini

Mort violente, catholicisme profond et amour des prostitués et des voyous : on a beaucoup comparé la figure du cinéaste italien Pasolini avec celle du Carava ge. Leur père spirituel est sans doute un autre italien, le rebelle François d’Assise.

 

Violence ultime

Un de ses derniers tableaux représente David tenant par les cheveux la tête de Goliath qu’il a décapité. Cette pauvre tête est un autoportrait.

 

L’obscure clarté

Le Caravage est le maître du clair-obscur : il le remit à la mode et beaucoup après lui copièrent son utilisation du clair-obscur : un fond noir et une lumière projetée sur une partie de la scène représentée.

caravage6-medium.jpg

 

Lire la suite

vendredi, 05 décembre 2008 | Lien permanent

Sermon de Saint-Ephrem le Syrien sur la Trinité et la Pentecôte

Les Apôtres étaient là, assis, attendant la venue de l’Esprit.

Ils étaient là comme des flambeaux disposés et qui attendent d’être allumés par l’Esprit Saint pour illuminer toute la création par leur enseignement... Ils étaient là comme des cultivateurs portant leur semence dans le pan de leur manteau qui attendent le moment où ils recevront l’ordre de semer. Ils étaient là comme des marins dont la barque est liée au port du commandement du Fils et qui attendent d’avoir le doux vent de l’Esprit. Ils étaient là comme des bergers qui viennent de recevoir leur houlette des mains du Grand Pasteur de tout le bercail et qui attendent que leur soient répartis les troupeaux.

" Et ils commencèrent à parler en des langues diverses selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer. "

Ô cénacle, pétrin où fut jeté le levain qui fit lever l’univers tout entier. Cénacle, mère de toutes les églises. Sein admirable qui mit au monde des temples pour la prière. Cénacle qui vit le miracle du buisson ! Cénacle qui étonna Jérusalem par un prodige bien plus grand que celui de la fournaise qui émerveilla les habitants de Babylone ! Le feu de la fournaise brûlait ceux qui étaient autour, mais protégeait ceux qui étaient au milieu de lui. Le feu du Cénacle rassemble ceux du dehors qui désirent le voir tandis qu’il réconforte ceux qui le reçoivent. Ô feu dont la venue est parole, dont le silence est lumière. Feu qui établis les coeurs dans l’action de grâces.

Il y avait, résidant à Jérusalem, des hommes pieux venus de toutes les nations qui sont sous le ciel, rassemblés par l’Esprit. Ils entendaient parler dans leur propre langue et disaient : ces gens-là ne sont-ils pas Galiléens ? Comment parlent-ils notre langue ? Et les juifs opposés au Saint-Esprit disaient : ces gens-là ont bu du vin doux, ils sont ivres. Vraiment vous dites la vérité, mais ce n’est pas comme vous croyez. Ce n’est pas du vin des vignes qu’ils ont bu. C’est un vin nouveau qui coule du ciel. C’est un vin nouvellement pressé sur le Golgotha. Les Apôtres le firent boire et enivrèrent ainsi toute la création. C’est un vin qui fut pressé à la croix par les bourreaux. Merveille que réalise l’Esprit par sa venue ! Le Prophète avait crié : " Voici que dans les derniers jours je répandrai mon Esprit et ils prophétiseront " : le Père a promis, le Fils a exécuté et l’Esprit Saint a accompli.

Saint Ephrem (vers 306 - 373)

Lire la suite

jeudi, 23 avril 2015 | Lien permanent

Index nominum : D

index nominum

(Tous les D d'AlmaSoror ne figurent pas dans ce frêle début d'index, car nous sommes débordés par la tache infinie du recensement des noms (propres) pour la constitution de l'Index Nominum AlmaSororis. Ceux qui sont ici indiquent déjà la voie partiellement tracée que nous avons entrepris de suivre).

D

Roald Dahl

Il est mentionné dans Cristaux

Il est cité dans Il était une fois l'animal

Léon Daudet

Il est cité dans La faculté de médecine au XIX° siècle

Il est cité dans Santiago Rusiñol, de fantaisie et de lumière

Il est mentionné dans Rien que la terre : mes lectures des heures perdues

Olympe Davidson

Elle est l'auteur de Pink n'est pas punk

Elle est l'auteur de Geek by the sea

Maurice Delafosse

Il est cité dans La propriété foncière dans la civilisation noire

André Dhôtel

Il est mentionné dans La bibliothèque éparpillée : le pays où l'on n'arrive jamais

Marlene Dietrich

Elle est mentionnée dans Entrevue avec L Rassmussen-Luche, présidente de la CEAMD

Gustave Doré

Il est mentionné dans Une enfance littéraire française : Invitation au voyage II

Jean Dortmund

Il est cité dans La vesprée mathématique

Claire Carmen Elisabeth Soledad Dos Santos Brazil Caravalhes

Elle est mentionnée dans Dans l'avenue Desbordes-Valmore

Dostoïevski

Il est cité dans Toute la nuit est contenue dans ce détail

Il est mentionné dans L'enfance, la civilisation et le monde sauvage

Sir Jerry Douglas

Il est mentionné dans Alcool, liberté, littérature

Il est mentionné dans Sir Jerry, de Mad H. Giraud

Il est mentionné dans Paris quand il neige

Il est mentionné dans La ville des écrivains

Ray M Douglas

Il est mentionné dans Que ton règne vienne. Journal d'une guerre dont on ne sait rien.

Général Dourakine

Il est mentionné dans La tourelle du hibou

Francis Dupui-Déri

Il est cité dans Québec : l'accent d'une pensée

Marguerite Duras

Elle est mentionnée dans Des thèmes, quelques œuvres (sans être expressément nommée)

Maurice Duruflé

Il est mentionné dans Trois splendeurs pour un dimanche soir

 

 

(Par ici, l'ensemble de l'index nominum almasororis)

index nominum

 

Lire la suite

mardi, 02 septembre 2014 | Lien permanent

Fragment dElectrochoc, les mémoires du Dj Laurent Garnier

 

« Bien des années plus tard, en jouant les bons disques au bon moment, en étant généreux avec le public, en faisant tout pour le toucher au cœur, j'ai pu me dire : "Voilà ce dont j'ai toujours rêvé, ce que j'ai toujours voulu ressentir". Car avec le cumul des années une autre finalité que le simple plaisir de diffuser de bons disques s'était imposée. J'ai réalisé qu'il y avait un Graal à atteindre, une magie à tenter d'embrasser chaque nuit : faire rêver les danseurs, les surprendre, les séduire par le choix des couleurs musicales. Et réveiller en eux ce besoin primaire, vital, de danser et de s'époumoner en chœur.

Pour cet échange, pas besoin d'être un leader naturel. Il faut juste aiguiser le goût de la rencontre. C'est un rapport étrange qui se développe entre le Dj et son public, une relation dans laquelle une domination, même sous-jacente, prédomine : le Dj capte une électricité dans l'air, cette énergie émanant de la rencontre entre la musique, les lumières et les danseurs, et ce dans le huis clos d'un club. Si tous les paramètres nécessaires à a naissance de l'alchimie sont réunis (des règles sociales pour quelques heures abolies, un désir viscéral de plonger dans la danse - de s'y abandonner), les danseurs libéreront une gamme de sentiments exceptionnelle. Un courant électrique se produit, son intensité comme son évolution ne tiennent plus qu'aux directions que le Dj donne. La musique devient voyage. Dans ces moments de grâce, soulever l'aiguille d'un disque dont l'écho résonne dans le sound-system d'un club équivaut à foudroyer cinq cents, mille, cinquante mille personnes d'un seul coup. Et a contrario même un bon disque joué au mauvais moment peut faire disparaître en un instant le fil et l'intrigue d'une histoire jusque-là savamment bâtie. Il n'y a ps d'autres secrets dans le rôle du Dj que le sens du partage. »

 

Extrait d'Electrochoc - L'intégrale 1897 - 2013

Par Laurent Garnier et David Brun-Lambert

éditions Flammarion (de piètre qualité : le livre commence à se décoller - il n'est pas cousu - dès la première lecture).

 

Lire la suite

dimanche, 03 août 2014 | Lien permanent

Oh, zones...

Un billet d'Esther Mar sur une musique de Victor Tsoi et Kino.

Viktor Tsoi, Kino, Esther Mar, zone

Il suffit qu'on change, un quart de seconde, le point de vue qu'on a sur la vie pour sortir de l'enfer et entrer dans un monde très beau.

Et ça on refuse de le faire, parce que c'est trop facile.

Et pourtant, ce n'est que ça, la résurrection.

 

Et pourtant les cauchemars continuent, nuit à après nuit. Insomniapolis mange mon sommeil. La ville nocturne m'emporte dans son monde gore où nous réalisons enfin que nous ne sommes que des zombies. Nos manteaux attaqués par la vermine, nos chaussures trouées traînent dans les flaques banlieusardes. Les monstrueux lambeaux de villes nouvelles, déjà noyées de grisaille et de rouille, vidées de tout ce qui ressemble au bonheur de vivre, s'étendent au-delà des horizons. Reste-t-il des forêts, des étangs, des animaux cachés quelque part en ce monde ?

Ô mon Dieu à quoi servirent nos adolescences ? Vous qui n'existez pas, vous seul, pourrez nous sauver du Vide qui nous entoure et qui n'a pas de fond.

Que reste-t-il de ce que nous fûmes, de ce que nous fîmes, de ce que nous fumâmes ? Où sont les photographies où l'on souriait encore, de ce sourire faux qui fait croire au bonheur et qui pousse l'autre au suicide ?

Nos idoles se sont jetées dans les ravins. Leurs voix tournent encore dans des ordinateurs aux cartes sonores distordues. Nous aimâmes l'idée que nous aimerions un jour comme nous avions aimé au cœur de l'enfance, au creux de notre confiance dans un monde dont nous ne voyions que les illusions, les lumières trompeuses.

Comme j'ai mal. Comme j'ai mal à cette enfance aux grands yeux qu'on a trucidée avec des mots. Comme j'ai mal à cette adolescence aux bouches mornes où pendaient des cigarettes, et qui attendait l'aurore. L'aurore est venue : elle était plus triste encore que les prisons déjà connues.

Les amours que nous rêvions gisent, avortées au bord de l'océan des déchets. Les cargos du bout du monde coulent au large. Quelques oiseaux volent encore, et je m'accroche à la jeunesse comme une folle alors que les premières rides ont creusé leur sillon de mort sur mon visage conscient et résolu.

Vivre, c'est avoir cru et voir qu'on s'était trompé.

esther mar,oh zone,ozone,victor tsoi,kino,enfance,adolescence,suicide,gore,zombie,rock n roll russe,rock soviétique

Esther Mar

 

Lire la suite

mardi, 09 octobre 2012 | Lien permanent | Commentaires (10)

Et cum spiritu tuo

 

Dominus vobiscum. Je me détache de toute émotion pour que ma miséricorde soit pure. La demande d'une grâce doit-elle suivre un protocole précis ? Il me semble qu'il est encore et toujours midi, malgré que l'ordinateur indique 17h31. Midi, elle n'était pas encore là. Midi, dans le jardin mental du oui et du non. Juillet 2017 : deux châteaux en Haute-Marne. Celui des amis, celui de la comtesse aux yeux bleus. On y appuie sa tête sur le mur d'un théâtre secret, là où peut-être, au siècle des Lumières, Françoise de Graffigny posait son front fatigué. Elle était lasse, la bonne dame, des lubies de ses deux amis. Moi, je ne suis pas lasse des dites et des redites, jouez-moi tous les soirs la même pièce, car je rêve chaque fois un rêve différent. Enfui, le dîner de l'Orangerie, dissipé dans la nuit. Envolés, les convives, y compris nous-mêmes. Le chant orthodoxe à l'intérieur du studio où je ne pleure pas, le brouhaha du camion-poubelle qui nettoie la rue en bas. Qu'est-ce qui tangue comme un objet cassé, à moitié décroché, à l'intérieur de moi ? Mon cœur ? Un chant ? Ni bougies à allumer, ni cheminée où contempler l'âtre. Le monde moderne autour de moi. Pourvu qu'il meure bientôt. Pourvu que la poussière et la ruine recouvrent de leur beauté les éléments souffrants de notre individualité. Tu accomplis ton dernier voyage, à reculons, oubliant chaque jour une strophe du long poème, tâtonnant ton chemin, te laissant promener comme un poulet. Je t'accompagne, assise, patiente, priante, déterminée, aucun chapelet ne tourne dans mes mains. Je prie comme prient les épouvantails : debout tournoyant dans le vent. 

Mais il n'y a pas de vent. 

L'esprit parfois se fait sable. 

L'esprit parfois se fait néant. 

N'oublions pas ce que nous lûmes, ici-même, il y a presque dix ans

Lire la suite

lundi, 24 juillet 2017 | Lien permanent

Attendre d'agir

« Derrière la porte de nos apparences, qui sommes-nous véritablement ?
Que cachons-nous ?
Qui voulons-nous tenir à l'abri des regards ? »

Ainsi s'interroge un lecteur ou une lectrice de La porte, de Magda Szabo, sur un site de partage littéraire.

Je m'interroge à sa suite. Mais avant de répondre à la question de savoir qui je suis véritablement derrière la porte de mes apparences, il faudrait que je prenne conscience de l'existence de cette porte et de ses attributs. Qui veux-je paraître aux yeux des autres ? Je ne sais même pas. J'aimerais passer pour une mère, mais chacun sait bien que je n'ai pas d'enfants. J'aimerais qu'on me trouve pleine de maîtrise de moi-même et de la vie mais je sais que je déborde un peu partout et que d'ailleurs toute personne consciente sait que nous sommes tous très limités.

Alors ?

J'aimerais me rencontrer un soir, à un dîner mondain, pour découvrir la porte de mon apparence.

Qu'est-ce que je cache aux autres ? Ma honte ? Même pas. Je peux en parler. Mes peines, mes douleurs, je puis aussi les évoquer. Je cache que je me lève beaucoup trop tard presque tous les matins, que lorsqu'enfin j'émerge la culpabilité a déjà envahi les trois quarts de la lumière du jour. Je le cache mais je ne le dissimule pas. Et les proches le savent bien.

Si, dès un jour prochain, pas trop éloigné dans le futur, je prends l'habitude d'être debout à 7h, et d'avoir fini un petit kit prévu avant 9h qui en lui-même justifie ce jour, il me restera la journée pour perdre du temps sans que ce soit trop grave ou l'utiliser à bon escient sans que ce soit un soulagement.

Que veux-je tenir à l'abri des regards ? Mes rêveries éveillées, sans aucun doute, mais c'est aussi par politesse, par éducation. Que se passerait-il s'il n'y avait plus aucune cloison, si la vie physique et psychique des êtres se déroulait dans un grand open space ?

 

Autres poussières d'AlmaSoror :

La vie tranquille de Dylan-Sébastien

La vie tranquille de Marc-Alexis

Marquetingue

Amalgame salvateur

Les châteaux habitables...

Lire la suite

mardi, 17 janvier 2023 | Lien permanent

Page : 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20