jeudi, 10 septembre 2015
« Les châteaux rêvés sont les seuls habitables »
Comment savoir si on se ment ? Comment connaître nos rêves profonds ? Comment trouver le moyen de les accomplir ? Comment vivre sa passion, réaliser son rêve - que ce soit l'écriture ou la nature, le sport ou la musique, les animaux ou la prière...
Maurice Maeterlinck écrivait que « Les châteaux rêvés sont les seuls habitables » .
I
Pour vivre sa passion et accomplir ses rêves, le chemin le plus évident, c'est de vivre de sa passion, de faire de son rêve son travail. Si l'on y parvient, le risque est qu'ils perdent peu à peu leur aspect passionnel et rêveur à force d'être organisés d'une manière rentable. Pour rendre possible un mode de vie, on essaie de le rendre rentable. Mais si le possible permet le rêve, le rentable le recouvre petit à petit de lourdeur.
Dans les yeux des surfeurs sponsorisés, des apnéistes qui tournent des publicités, des musiciens qui passent à la radio, des alpinistes qui donnent des conférences, des écrivains qui font des résidences d'écriture, on voit parfois passer une lueur qui ressemble au désespoir. La lueur noire d'un rêve enchaîné à la réalité, d'une passion adaptée à la société.
Que reste-t-il du rêve originel ? De même qu'à la sortie de la messe dans les beaux quartiers, l'on voit plein de familles très esthétiques avoir l'air très heureuses, de même sur les estrades des festivals qui célèbrent la culture et la nature, brillent des hommes et des femmes qui attisent l'admiration en ayant l'air libres et vivants.
Toute la magie du monde est contenue dans le silence (peut-être). Tout le bonheur de vivre a lieu à l'extérieur des regards (peut-être). Toute la liberté des hommes est contenue dans leurs absences (peut-être).
II
Le rêve devenu réalité, il étouffe, comme n'importe quelle réalité. Le rêve est une porte de sortie imaginaire ; rendre réel un rêve est illusoire. Personne ne vit ses rêves, sauf en fermant les yeux. On ne vit que sa vie. Alors plutôt que de vivre ton rêve, rêve-le, et plutôt que de rêver ta vie, vis-la. Car ainsi ton rêve sera rêve et ta vie sera vie, ils ne seront pas diminués l'un par l'autre.
Selon Saint Anselme, la foi et l'intelligence se cherchent mais ne peuvent se confondre ni se mêler, car elles sont distinctes dans leurs essences, dans leurs origines et dans leurs fins, même si elles marchent ensemble vers un même but. De même, le rêve aide la vie, la vie aide le rêve, mais leur fusion est impossible. Par essence, la réalité n'est pas un rêve, par essence, le rêve n'est pas réel (à moins de changer la définition de ces mots). Tenter de rendre le rêve réel est illusoire. Comme toutes fusion entre deux entités distinctes, la fusion de ce couple ne peut aboutir qu'à une rupture pleine de haine et d'amertume. Rêve et vie créent ensemble une existence... mais ne font jamais UN.
Nous cherchons la consolation (du latin con-solus, rendre UN), la ré-union, la cohérence (du latin co-haerens, tenir ensemble), nous cherchons la noyade dans le tout. Mais tant que la mort ne nous l'offrira pas, cette quête est vouée à rester inassouvie.
Et peut-être même que la mort, cette faucheuse qui nous offre le dernier baiser, peut-être même qu'elle ne nous accorde pas plus de fusion que la vie. Peut-être que malgré toutes nos espérances, nous restons un et seul après sa caresse létale.
Sur AlmaSoror :
La vie tranquille de Dylan-Sébastien M-T
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Commentaires
Les songes se nourrissent des ombres,
Celles-ci se sont détachées des yeux,
Les pupilles agrandies dans le sombre,
C'est dans les rêves que l'on voit mieux.
Tu roules, équilibriste, d'une sphère,
Concentres dans la tête tout le ciel, son bleu
Naïveté d'un regard grand ouvert,
Tout un monde poreux -
On ne distingue plus ce qui est
de ce qui a été .
Chaque matin, on renaît
Il semble que l'horloge soit arrêtée :
C'est l'heure où les mirages,
S'échappent de leur cage .
-
RC sept 2015
Écrit par : rechab | mardi, 22 septembre 2015
Les songes se nourrissent des ombres,
Celles-ci se sont détachées des yeux,
Les pupilles agrandies dans le sombre,
C'est dans les rêves que l'on voit mieux.
Tu roules, équilibriste, d'une sphère,
Concentres dans la tête tout le ciel, son bleu
Naïveté d'un regard grand ouvert,
Tout un monde poreux -
On ne distingue plus ce qui est
de ce qui a été .
Chaque matin, on renaît
Il semble que l'horloge soit arrêtée :
C'est l'heure où les mirages,
S'échappent de leur cage .
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RC sept 2015
Écrit par : rechab | mercredi, 23 septembre 2015
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