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lundi, 22 février 2010

Le Docteur Porstmann, la Reine d'Angleterre et racine carrée de 2

 

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Image Science and Analysis Laboratory, NASA-Johnson Space Center.

Une contribution mathématique à AlmaSoror datant du début de l'an 2008. à charger en pédéhaif ci-dessous...

Laurent Moonens descend de son nuage abstrait, charmé par sa récente compréhension du format du papier. Il nous fait partager (mathématiquement quand même) sa récente découverte. Le mathématicien belge en profite abusivement pour blaguer le mariage royal du président français.

 

Le format A : hommage au docteur Porstmann, à la reine d'Angleterre et à racine carrée de 2

 



 

à propos de Laurent Moonens

 

jeudi, 21 janvier 2010

"J'ai replongé"

 

J'ai replongé, par Axel Randers
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Il m’arrive de temps en temps une plongée en eaux Renaissance et période classique, que je ne parviens pas à m’expliquer et qui me fait me sentir très coupable. 

J’adore le rock, le jazz, les musiques du monde, etc.

Mais quand je replonge dans la musique classique, entre Shütz et Monterverdi et Mozart et Schubert, je me demande comment on a pu faire des choses aussi belles et si cela reviendra un jour.

J’ai honte, mais j’avoue : Michel Ange me transporte bien plus haut que les horreurs qu’on voit à la Fiac. L’architecture antique, renaissante, baroque me frappe d’admiration tandis que le Bauhaus et Le Corbusier me glacent le sang et me font penser que l’enfer est terrestre.

 

Quant aux langues, que j’aime tant, auxquelles, même si très peu de gens les parlent, j’ai pu consacré des mois et des années de ma vie, une récente, harassante discussion  avec des Bretons m’a convaincu : s’il faut aimer son clocher - les galettes de sarrazin, la très belle langue bretonne et ses littératures, sa musique - à leur juste valeur, l’amour totalitaire que certains portent à leurs traditions culinaires, à leur instrument de musique traditionnel mal dégrossi  et à leurs chansons et légendes, m’interrogent : ont-il déjà visité le musée du Louvre, où le spectacle témoigne que les vents de l’amour et de la violence, dans une aventure épique, ont rassemblé des splendeurs des régions et des cultures, donnant naissance à la civilisation ?

 

Voilà. Ce texte a été écrit au terme d’une terrible replongée dans mon amour psychédélique des chefs d’oeuvre qui ont fait l’histoire de l’art (j’avoue ! je Crois en l’Histoire de l’art), et j’ai émis un doute sur les réalisations qui m’entourent... Je dois réciter un confiteor moderne pour m’en laver et être réintégré dans le monde progressiste des hommes modernes. 


Axel Randers

 

mercredi, 23 décembre 2009

Commentaire de Mirimonde sur une Vanité

 

Commentaire d'Albert-Pomme de Mirimonde,
in Le langage secret de certains tableaux du Musée du Louvre
Éditions de la Réunion des musées nationaux, 1984

 

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Vieillard en méditation

Peintre : Ferdinand Bol

Hollande XVIIème siècle (1616-1680)

 

Ce tableau fournit un bon exemple de "vanité à personnage". Pour animer l'allégorie de la vie, les artistes ont choisi, tour à tour, un bébé insouciant de l'avenir, un jeune garçon ou une jolie femme méditant sur la condition humaine ou un vieillard désabusé jugeant les activités illusoires de son existence. Les rembranesques étaient restés fidèles à ce thème : ce tableau en fournit une interprétation caractéristique.

 

La composition est soigneusement ordonnée et met en valeur les divers éléments du sujet. Les objets, symboliquement les trois vies possibles, sont posés sur une table recouverte d'un riche tapis. La vita pratica est consacrée à la recherche de la fortune, des honneurs et du pouvoir. Ici, un casque militaire, au plumet impressionnant, et une écharpe soyeuse, insigne de commandement, rappelle le rôle joué par celui qui les porta jadis. La vita voluptuaria se passe à assouvir les désirs des sens et l'amour charnel. Les "enfants" de Vénus qui s'y livrent éprouvent une passion pour la musique en raison de son influence aphrodisiaque. Comme l'a montré M. Bergström, dans les tableaux moralisateurs, les instruments ne sont pas une allusion à l'art sonore, mais à la luxure. Ici, le choix est significatif. La flûte traversière, placée devant le livre, suggère, comme la flûte à bec, une métaphore phallique - qui subsiste encore dans le langage populaire. Ce sens grivois transparaît dans les nombreuses Leçons de flûte peintes par de petits Maîtres au XVIIème siècle. Quant au beau luth, couché sur sa face, au second plan, il était le complice des séducteurs pour charmer les belles ou apitoyer les cruelles qui affectaient l'indifférence ou simulaient le dédain. Bien en vue, ouvert sur un pupitre, un grand livre, que nul ne consulte plus, laisse apercevoir des feuillets froissés. La vita contemplativa consacrée à l'étude est, elle aussi transitoire, donc décevante.

 

Une chandelle éteinte indique que la vie touche à son terme. Au premier plan, un crâne édenté semble ricaner en guettant le vieillard assis devant lui. Frileusement vêtu d'une robe de chambre, les mains appuyées sur une canne devenue indispensable pour faciliter sa marche, le vieil homme tient sans le regarder un papier - peut-être quelque memento mori. Il se détourne pour ne plus voir les épaves de son passé : honneurs abolis, amours défuntes, savoir périmé. Tout ceci va retourner au néant et il en a conscience. Immobile, solitaire, entouré d'une pénombre qui s'épaissit, il regarde fixement le vide. Sans rien de théâtral, l'oeuvre retrace le drame qui marque la fin d'une vie mal vécue, lorsque l'homme, laissé à lui-même, n'a plus le secours des gestes quotidiens et qu'il aperçoit la futilité de ce qu'il a tenté. Impuissant, il survit à ses illusions : amère leçon. Au fond, l'artiste a placé une sphère, symbole du monde, pour attester l'universalité de cet enseignement destiné à mettre en garde les spectateurs.

 

lundi, 02 mars 2009

Les yeux, les tombeaux, l'esclave

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L'esclave

Michel Ange

(Louvre)

photo de Sara

 

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux,
Et le soleil se lève encore.

Les nuits, plus douces que les jours,
Ont enchanté des yeux sans nombre ;
Les étoiles brillent toujours,
Et les yeux se sont remplis d'ombre.

Oh ! qu'ils aient perdu le regard,
Non, non cela n'est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu'on nomme l'invisible ;

Et comme les astres penchants
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent.

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l'autre côté des tombeaux,
Les yeux qu'on ferme voient encore.

 

(Sully Prudhomme 1839-1907)