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lundi, 24 juin 2013

24 juin : billet d'anniversaire

AlmaSoror, que faisiez-vous le 24 juin 2013 ?

Je publiais cet extrait de l'enquête de Jean-Luc Daub dans les abattoirs de France : Un bouc pas comme les autres.

Le jeudi 24 juin 2010, vous appreniez à Rompre en parlant suédois, avec Manuel Gerber.

Jean-Luc Daub, abattoirs français, suédois, Manuel Gerber, rupture amoureuse

mercredi, 22 mai 2013

Dunkerque, des années après

Dunkerque, Laure Tesson

Moi, je me souviens de Manuel à Ostende et de longues marches sur les plages du Nord, mais c'est de Dunkerque que Laure m'a envoyé deux photos cette semaine.

Elles parlent d'une autre marche, d'une autre personne de ma jeunesse, sur une autre plage du Nord.

Comme le temps passe et comme la désespérance est fascinante, qui nous prend aux veilles des anniversaires. Les visages partis ou quittés se dressent face à vous au détour d'une impasse d'Insomniapolis.

Des visages du lycée Buffon, perdus dans la décennie de la vingtaine ; des projets morts un soir d'hiver où tout était trop lourd. Des voix aimées qui tintent parfois dans le vacarme quotidien d'un trajet de métro ; des mains qu'on avait senti contre nos hanches. Et le vent ?

Le vent du Nord souffle toujours plus tristement sur les joies passagères, mais il offre, avec la tristesse, la mélancolie qui la pare d'une teinte miraculeuse.

Edith

Dunkerque, Laure Tesson

Lire, sur AlmaSoror, Une jeunesse dunkerquoise

(photos Laure Tesson)

mercredi, 19 mai 2010

néerlandisme, par Manuel Gerber

ficelles.jpg

Saviez-vous que le néerlandais était une langue très imagée ? Contrairement au français, dont certains mots sont incompréhensibles si l’on ne connaît ni le latin ni le grec, le néerlandais, quant à lui, préfère souvent décrire ce qu’il désigne. Aujourd’hui, nous verrons quelques termes grammaticaux de cette langue. Ils sont de toute beauté et nous aident à comprendre certaines notions de grammaire. Ce court texte se présentera sous la forme de quatre devinettes traduites littéralement du néerlandais. Les réponses se trouvent à la fin.

Woordenschat van de spraakkunst

Trésor (schat) des mots (woorden) de l’art (kunst) de la parole (spraak)

 

1. Wat is  een zelfstandig naamwoord?

Qu’est-ce qu’(wat is) un (een) mot (woord)-nom (naam) indépendant (zelfstandig)?

 

2. Wat is een werkwoord?

Qu’est-ce qu’un mot qui travaille (werk)?

 

3. Wat is een lijdend voorwerp ?

Qu’est-ce qu’un objet (voorwerp) qui souffre (lijdend)?

 

4. Wat is een meewerkend voorwerp?

Qu’est-ce qu’un objet qui collabore (mee : avec, werkend : qui travaille)? Autrement dit, qu’est-ce qui soutiendra l’objet qui souffre?

 

 

Réponses:

Vocabulaire grammatical

1. un nom

2.        un verbe

3. un complément d’objet direct

4. un complément d’objet indirect

 

 

PS : En voilà deux autres pour le plaisir !

 

5. Wat is een schildpad ?

Qu’est-ce qu’un crapaud (pad) à carapace (schild)?

 

6. Wat is een handschoen ?

Qu’est-ce qu’une chaussure (schoen) pour la main (hand)?

 

Réponses :

5. une tortue

6. un gant

 

Manuel Gerber, Bruxelles

manuelgerber@gmail.com

Photo de Sara

 

mardi, 23 mars 2010

à Venise après Giorgione Édith et les pigeons

Il fait nuit à l'heure où j'écris et je repense à ce séjour vénitien, dont la photo est issue. Nous avions claqué tout notre argent pour un aller-retour à Venise dans la journée, car il y avait pour la première fois depuis très longtemps tous les tableaux de Giorgione rassemblés. Venise était belle et depuis ce fameux saut de puce de 2003, mon oreille "déconne". Merci, Venise ! Et j'ai ri jaune en lisant la Mort à Venise, de Thomas Mann. Pourtant, je crois que la "maladie" passera un jour, quand je n'aurai plus besoin d'elle - ou, peut-être, quand elle n'aura plus besoin de moi.

 

edith et rue d'eau.jpg
Édith & des pigeons à Venise, par Sara

 

 


 

mardi, 16 mars 2010

SATUMAA Tango finlandais

 

 

Lennä laulu sinne missä siintää satumaa

Sinne missä mua oma armain odottaa

Vole, ma chanson, là où brille le pays imaginaire

Là où mon chéri m’attend

 

 

Trouville sur le quai .jpg
Gare de Trouville, par Sara

 

 

Aujourd’hui, je me souviens du voyage en Finlande, pour retrouver Manuel. Il vivait dans un foyer étudiant à la périphérie d'Helsinki et il était le seul parmi les centaines d'étudiants du foyer à apprendre et parler le finnois au quotidien. Il adorait ce pays qu'il découvrait. Toutefois, certaines choses le gênaient, et parmi elles le fait que les Finlandais ne mettent pas de parfum. Manuel, jeune homme élégant qui avait hanté les hauts lieux du Paris nocturne, se mettait trois fois plus de parfum en Finlande qu'à Paris, pour conjurer le sort. Il n'en détonnait que plus.

Un jour, avec un autre ami, nous prîmes le bateau pour aller à Tallin, la très jolie capitale estonienne, qui ressemble à une ville de poupées. Dans le bateau, les Finlandais si sombres et silencieux le jour se mirent à danser. C'était une danse valsante, différente de toutes les valses que j'avais connues. Et Manuel m'expliqua que c'était le tango finlandais. Un tango volé par la Finlande à l'Argentine, un tango devenu nordique. Cette soirée à glisser sur la mer glacée en observant les Finlandais s'ajoute à tous mes autres souvenirs de bateau. J'en parlerai à d'autres moments - pour le moment, voici, proposées par Manuel, les paroles d'un tango finlandais :


"je vous propose de découvrir l’un des tangos finlandais les plus célèbres. Imaginez que l’on y danse sur un rythme lent et avec des pas simples. Les couples s’enlacent sans se regarder. Il faut se laisser envahir par la mélodie et les paroles et oublier qu’il fait froid et sombre l’hiver. Les relations humaines sont difficiles à cette période-là. Le sentiment d’être « prisonnier de la terre » et de porter un lourd fardeau est assez répandu chez nos amis finlandais. Comment peut-on être léger quand le climat est si hostile ? Comment peut-on être de bonne humeur quand il fait nuit toute la journée pendant presque deux mois ?

 

Je vous laisse donc découvrir cette chanson que j’ai traduite pour vous".

Aavan meren tuolla puolen jossakin on maa

Missä onnen kaukorantaan laine liplattaa

Missä kukat kauneimmat luo aina loistettaan

Siellä huolet huomisen saa jäädä unholaan

 

 

Oi jospa kerran sinne satumaahan käydä vois

Niin sieltä koskaan lähtisi en linnun lailla pois

Vanki olen maan

Vain aatoksin mi kauas entää

Sinne käydä saan

 

 

Lennä laulu sinne missä siintää satumaa

Sinne missä mua oma armain odottaa

Lennä laulu sinne lailla linnun liitävän

Kerro että aatoksissain on vain yksin hän

 

 

Le pays imaginaire

 

Au large, il existe un pays

Où une vague caresse la lointaine rive du bonheur

Où les plus belles fleurs toujoursgardent leur éclat

Où les soucis du lendemain peuvent rester dans l’oubli

 

 

Oh si seulement un jour quelqu’un pouvait aller dans ce pays imaginaire

Alors je ne le quitterais jamais comme un oiseau

Mais sans ailes, je ne peux pas voler

Je suis prisonnier de la terre

C’est à l’aide de mes pensées voyageuses

Que je peux y accéder

 

 

Vole, ma chanson, là où brille le pays imaginaire

Là où mon chéri m’attend

Vole, ma chanson, comme un oiseau glissant

Dis-lui qu’il est le seul dans mes pensées

 

 

 

Traduction et présentation de Manuel Gerber

Bruxelles

manuelgerber@gmail.com

 

dimanche, 14 mars 2010

Rappel : Le début du voyage

 

Je classe et j'archive, je range et je taxinome tout ce qui concerne AlmaSoror. Je fais ça assise, face à l'ordinateur, sans bouger, le dos voûté et les heures harassantes passent sans que je voie le bout de cette longue cyberépreuve. Voici en tout cas le premier texte que Manuel Gerber nous avait proposé, pour annoncer sa série de petits cours sur les langues, qu'il donnait dans le journal d'AlmaSoror alors que celui-ci n'était pas encore un blog, mais un journal en ligne mensuel. Il les écrivait le matin à sa table près de sa fenêtre bruxelloise, le samedi, après avoir donné des cours toute la semaine aux fonctionnaires de l'Union européenne.

 

Louvre VsSamothrace.jpg
Louvre par Sara

 

 

Le début du voyage

Cher lecteur, chère lectrice,

 

L’homme doit communiquer pour vivre, pour exprimer des besoins essentiels, transmettre ses pensées et comprendre celles des autres. Nous appelons langue le système qui permet qu'une communication écrite et orale soit efficace entre plusieurs personnes.

 

Une langue est donc un ensemble de signes organisés selon une logique  commune à tous ses locuteurs, cette logique s’appelle « la grammaire ». C'est elle qui rend compréhensible un message car ses règles organisent les mots entre eux. Le signe ou « le signifiant » constitue la manière dont la personne désigne une réalité « le signifié ». Nous appellerons réalité tout ce qu'une personne désire nommer. Apprendre une langue étrangère, c’est par conséquent apprendre une nouvelle grammaire, d’autres signes et parfois aussi d’autres réalités.

 

Prenons l'exemple de« lit ». "Lit" est une réalité qui existe presque partout, il est en général plat et utilisé pour dormir. Il sera le signifié. Pour en parler, nous utiliserons des signifiants tels que « lit» en français, « bed » en anglais, « letto » en  italien, « sänky » en finnois…

 

Les langues sont des univers dans lesquels tout un monde grammatical vit et cohabite. Dans la grammaire française, huit sortes de mots se suivent, se remplacent, se déplacent et s’effacent. Ce sont les noms, les verbes, les adjectifs, les pronoms, les articles, les adverbes, les prépositions et les conjonctions

 

L’objectif de cette rubrique sera de vous montrer la beauté des langues en en comprenant leur fonctionnement. Vous ne saurez certes pas les parler, car les apprendre prend du temps mais vous connaîtrez certains aspects qui leur sont inhérents. Si vous ne trouvez pas ces langues belles, vous les considérerez, nous l’espérons, ludiques.

 

Les textes que nous vous proposerons seront écrits dans une langue dont nous étudierons la logique. Nous changerons fréquemment de langue et de thème. Les textes seront parfois poétiques, parfois très techniques, parfois aussi tout simplement banals. Ils seront courts et toujours accompagnés d’un lexique et d’un mémento grammatical. En espérant que vous aimerez cette rubrique, nous vous donnons rendez-vous le mois prochain pour cette nouvelle aventure linguistique!

 

Manuel Gerber, Bruxelles

On peut trouver les minicours de langue de Manuel Gerber en explorant la catégorie "Langues", qui se trouve dans la colonne de gauche de ce blog.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

lundi, 25 janvier 2010

Plongez dans la langue italienne et traduisez une lettre

 

Langue magique ! Langue d’une douceur incroyable et tellement accessible pour nous francophones ! Nous devrions tous la parler car elle offre la possibilité d’un voyage linguistique facile et d’une grande beauté. Je crois que vous pourriez la lire sans lexique. Peut-être vous faudra-t-il cependant deviner certains mots.

par Manuel Gerber

 

Malthilde.jpg
la belle Mathilde

 

 

Laura cara,

 

Sono così triste.

 

I miei amici sono partiti e la bellezza invernale di questo paesaggio toscano rende la mia solitudine ancora più grande.

 

Tra qualche giorno, partirò a Roma dove Giancomo mi attenderà.

 

Questo figlio è così dolce con me.

 

Dalla morte di Ricardo, egli è il mio solo sostegno.

 

Baci,

 

Paula

 

 

 

Notons :

 

La construction article + adjectif possessif :

I miei amici (les mes amis)

La mia solitudine (la ma solitude)

Il mio figlio (le mon fils)

 

L’absence des pronoms personnels sujet:

Sono : suis –« io sono » (je suis) existe mais est rarement utilisé

Partirò : partirai - et non « io partirò »

 

Egli :

En italien, il y a différentes manières de dire « il » ou elle. Même si « lui » (il) et « lei » (elle) existent, « egli » et « ella » sont des formes littéraires qui se réfèrent aux humains. « Essi » et « essa » ne concernent, quant à eux, que les choses et les animaux.

 

Remarquons la volonté linguistique de souvent vouloir distinguer l’homme de l’animal que ce soit en italien, anglais, finnois, néerlandais etc…

 

Manuel Gerber

Bruxelles

manuelgerber@gmail.com