dimanche, 05 octobre 2014
La roseraie d'Aztlan
Mathieu Simonet était le maître de cérémonie de la Nuit Blanche à la Pitié Salpétrière, dans l'espace ténébreux qui séparait le samedi 4 du dimanche 5 octobre.
Il avait demandé à plusieurs personnes d'écrire un texte sur une couleur, qui serait lu au cours de la nuit dans le Parc de la Hauteur de l'hôpital. M'avait proposé le rose.
Je lui avais envoyé La roseraie d'Aztlan :
Sous un ciel du soir parsemé de déchirures roses, Klaus Nomi et Nina Hagen marchent en se donnant la main. Il chante la chanson froide de Purcell et elle chante la nature en larmes. La route soudain s'efface ; surgit une allée de roses trémières.
Roses sont les roses et les pastèques, rose le ciel qui s’affaisse sur la vallée ; roses pâles les lèvres des deux amis.
On dirait un concert de guitares dans le lointain... La rumeur s'approche. Non, ce ne sont pas des guitares que l'on entend, mais les voix des Aztèques qui incantent en langue nahuatl :
Amoxcalco pehua cuica, yeyecohua Yehuaya, quimoyahua xochitl, on ahuia cuicatl.
Ils retournent à Aztlan, la terre rose où leurs pères étaient heureux.
Nos deux héros se saisissent de masques et se glissent dans la procession. Elle oublie l'égalité de Berlin-Est, il oublie la liberté de Berlin-Ouest, ils dansent avec le peuple nahua dans l'amour mystique du serpent. Les rouges tambours du désir et les flûtes blanches des morts rythment la fête dans la roseraie en impulsion.
Édith de Cornulier-Lucinière
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jeudi, 04 octobre 2012
Algues séchées
Les algues sèchent à la frontière du jardin et de la mer, à quelques mètres du fauteuil de paille. Ti punch, tu m'infuses ta sagesse.
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mardi, 01 décembre 2009
Music Airbags
Music Air bags, vous me sauverez la vie en atténuant l’impact du réel.
Music Air Bags, vous me projeterez loin des routes balisées, vous éclabousserez mon aura de poussière, vous ferez planer nos vies, en mélangeant les arias de la haute musique classique européenne aux électro-batteries des scènes musicales underground des villes américaines des années 90 et 2000.
Mais les portes de la ville tiède sont closes à qui n’a point la carte magnétique demandée par les Kapos.
Les bars n’ont plus de bière à vendre ; on n’y peut plus fumer. Qui peut dire par où sort la grande dictature du monde ?
Les méxicains sont éreintés. Leur yeux sont pleins de larmes. Où est Aztlan ? Où est Aztlan ?
Qui reviendra les emmener ?
Loin de nos côtes sur l’île de Pâques de grands visages gardent les secrets des sacrifices passés, qui faisaient trop mal pour durer. Les grands visages attendent le dieu qui les a inspirés.
Et moi ? J’erre dans Paris la belle, j’erre dans Paris la vieille et dans Paris la jeune. Mes yeux sont trop salés ; j’attends le guide, j’attends le signe.
Je veux rentrer à Occismor.
édith de Cornulier Lucinière
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