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Lac de nuit

 

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photo de Sara

 

 

Lac de nuit, sur ta rive herbeuse je dansais

Loin des villes lumière où tout s'éberluait

C'était l'été naissant, mon père était parti

Et la voix des amants m'ensorcelait l'esprit

Entre deux crépuscules il fallait que j'ordonne

Aux bateaux condamnés dans les Sables d'Olonne

De naviguer encore et toujours sur le flot

De l'enfance oubliée où gisent les héros.

Sur twitter, le mardi, l'on peut écrire des alexandrins. Ensuite, on écrit #tat et ça rejoint le grand jardin twitterien des alexandrins du mardi. Il y en a dans beaucoup de langues, mais le français, n'est-ce pas la langue de l'alexandrin ?

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mercredi, 30 juin 2010 | Lien permanent

L'individu immobile rattrapé par les temps qui courent

C'est un fait que ce soir là, aux Sables d'Olonne, tu dînais d'une mousse de mogettes à la menthe, accompagnée d'un verre de muscadet, rompant avec ta tradition plus hivernale de la soupe aux mogettes, oignons et raisins secs servie avec un Armagnac. C'est un fait que tu te rendis compte soudainement que depuis deux jours tu ne recevais plus de textos de personne. Soudain tu te demandas pourquoi ce silence. C'est un fait que tu voulus te connecter aux sites internet habituels, mais qu'ils fonctionnaient mal, ou qu'une partie de leur contenu avait disparu. Ainsi commença ta solitude, d'abord lente et floue, puis totale et palpable. Dehors, dans la rue, et cela t'apparut subitement, les voitures ne passaient plus sans cesse devant tes fenêtres. Les rares passants entraient et sortaient furtivement des magasins. C'était comme si, tout d'un coup l'homme réel que tu étais se trouvait projeté dans un monde de fantasmes et d'absences. Ou bien, comme si l'homme irréel que tu avais toujours été rencontrait brutalement la réalité.

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mardi, 01 décembre 2015 | Lien permanent | Commentaires (2)

L'ombre d'une foi

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Between the bars, le verre d'alcool s'exprime à travers la voix d'Elliott Smith, ce matin je vois le monde en noir et blanc. Le Christ s'est arrêté aux Sables d'Olonne, probablement à cause de la brume poussiéreuse qui balaye les plages et les vagues. Mousse d'écume, musique douce, silhouettes passantes, ordinateurs statiques. Moi intérieur stoïque, sans frontière précise, sans identité définie. Quelque chose de soluble nous mélange ce matin, le monde et moi. Le manque de café, l'amour du rien, l'appel du vide, la voix lointaine des êtres aimés, perdus, s'efface. Comme sont complexes les inextricables liens de la famille et du compagnonnage amical, professionnel. Chaque mouvement du moindre être serre les cordes et blesse les encordés. Au fond des salles de shoot, d'ailleurs, somnolent les souffrances des étouffés. Dans la nuit noire et glaciale de la ville, sous les ponts, demeurent ceux dont les liens ont été tranchés. Délivrés, et, par la même occasion, assassinés. La lenteur de nos morts contraste avec celle de ceux que le destin a frappé plus clairement. Sachons toutefois, sachons-le sans l'ombre d'un doute, qu'à l'intérieur de l'âme, inextinguible, brille une joie.

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samedi, 23 novembre 2019 | Lien permanent | Commentaires (4)

Sables d'Eau lonesome cowboy

Sables d'Olonne

 

Je te parlerai donc des Sables d'Olonne, une ville banale, dont la lumière est étrange, blanche, poussiéreuse, enivrante, où les serments intérieurs se prononcent au banc secret de Cayola.

Sables d'Olonne

 C'est la ville de la joie et de la douleur pour une fratrie que je connais et qui célébra, en l'église de Notre-Dame de Bon Port, la messe de requiem d'un frère de quatorze ans emporté par une leucémie, celle d'une sœur de dix-neuf ans trouvée pendue à un arbre.

 C'est la ville où j'ai couru sur le remblai qui semblait immense à quatre, cinq, six ans. Vingt ans plus tard, quand j'y suis retournée, tout m'a paru si petit. J'ai compris alors à quel point les regards d'enfants sont généreux.

Sables d'Olonne

 C'est la ville où j'ai décidé de m'exiler, quand partout où je me tournais le paradoxe me faisait face, tirant sa langue cruelle.

J'y suis partie en quête de moi-même, et je ne m'y suis pas trouvée. Je dois être (si j'existe vraiment) bien cachée. J'y ai rencontré en revanche le silence et la solitude, et je les ai apprivoisés. Désormais, ils ne me font plus peur. Ils peuvent venir s'asseoir à côté de moi, m'entourer de leurs bras, étendre leurs ailes sur mon périmètre et même pénétrer comme le vent à l'intérieur de mon corps, de mon cœur, de mon âme : ils ne me dérangent plus.

Sables d'Olonne

 Comme toute la côte vendéenne, qui était si belle antan, la ville des Sables d'Olonne achève de troquer ses murets de pierre contre des parapets de béton, ses dunes et ses landes contre des immeubles qui rivalisent de laideur, ses jolis casinos qui ressemblaient à des chalets contre des CENTRE DE CONGRES sans accent grave, dans la lumière nocturne desquels, parfois, depuis la piscine d'en face, on croit apercevoir un congre exilé qui nage, désolé, à travers les colonnes plastifiées de son palais triste.

Mais la piscine fume esthétiquement sa chaleur artificielle, figée au pied d'un bar entre la plage et la promenade, appréciant les nageurs courageux qui la parcourent et les buveurs langoureux qui la contemplent. Elle a de la chance, car aucun toit ne la sépare de la lune.

Sables d'Olonne

 Les jours d'été, tous ces bateaux blancs et ces jolis noms de rue ont émerveillé des générations de « congés payés », comme les Sablais les appelaient.

Mais les soirs d'hiver, la ville s'éteint tôt. Le vent souffle. Les bateaux n'osent plus rentrer par le chenal traitre. Au fond du studio, allongée sur son lit dans le noir, une rêveuse en apnée envoie des textos mystérieux en écoutant les hurlements des mouettes.

Sables d'Olonne

 

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mardi, 30 avril 2013 | Lien permanent

Cockpit

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L'avion qui devait se poser sur Nantes à 00h07 survole la baie des Sables d'Olonne. Il est 23h57. Les 80 passagers qui ont embarqué à Innsbruck il y a une heure quarante minutes croient qu'ils vont bientôt devoir attacher la ceinture pour la descente. Ils ignorent que l'avion a dévié de sa trajectoire depuis presque quinze minutes. Rien n'a été annoncé. Une traînée dans le ciel nocturne et pluvieux étonne les passagers placés près des hublots. Un flottement des idées et des sens baigne l'avion.

Dans le cockpit, trois hommes et une femme froncent les sourcils. D'où vient la perte de contrôle ? Aucun exercice au sol, aucune simulation n'avait préparé les membres de l'équipage à une telle situation. Aucune des situations longuement anticipées et préparées n'y ressemble. Le contact semble coupé, l'avion n'obéit plus. Il dévie en dépit des manœuvres...

- Atterrissez, dit un steward, terrifié.

- Atterrissez, répètent l'hôtesse et le second pilote.

- J'essaie d'atterrir, répond le commandant.

L'avion s'engouffre dans la zone basse. Dans les quelques secondes qui suivent, la baie de Cayola s'offre aux yeux exorbités des membres de l'équipage de l'Airbus Moyen Courrier Magnum Léopard 407. Le pilote vise la route, certes ; mais l'avion vise la falaise.

215 personnes sont en train de vivre leurs derniers instants ; 215 personnes sont en train d'expérimenter leurs dernières pensées. Quelles sont-elles ?

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jeudi, 19 juin 2014 | Lien permanent | Commentaires (1)

L'homme des villes de sable en librairie

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Edith de CL et Sara ont le plaisir de vous annoncer la parution, le 9 mai 2014, de L'homme des villes de sables, édité par Chandeigne.

L'histoire d'un marin des Sables d'Olonne parti pour pêcher la morue dans les mers froides. Capturé par les corsaires du Maroc, il devient l'esclave du pacha de Marrakech.

C'est lui qui aidera à conduire la caravane du pacha dans le désert africain, jusqu'à la majestueuse, la mystérieuse, la somptueuse Tombouctou.

Au cours de sa vie d'aventure et de douleur, Paul Imbert croisera le destin de personnages qui vécurent réellement dans ce fantastique XVII°siècle, tels Jean Armand Mustapha, sujet ottoman devenu le premier professeur de langues orientales de Paris.

Dans cette époque où christianisme et islam se faisaient fièrement face, si ressemblants dans leur opposition que chacun priait du lever au coucher et traitait l'autre d'infidèle ; dans ce siècle où le Nord et le Sud guerroyaient et se réconciliaient dans une égalité diplomatique que nous avons oubliée ; dans ces villes de sable où la vie se partageait entre l'immuable tradition et la folie des voyages, tel fut le destin tragique du marin vendéen Paul Imbert : l'esclave bien-aimé de son maître, le fils perdu, l'homme de l'exil.

Amer savoir celui qu'on tire du voyage...

 

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jeudi, 08 mai 2014 | Lien permanent | Commentaires (2)

Deux amants

Capitaine Morhange, Hanno Buddenbrook, Jean-Christophe Krafft, Sables d'Olonne

Capitaine Morhange et Hanno Buddenbrook, je vous ai aimés tous les deux, chacun d'une manière différente. On médisait de moi pour cela, mais vous, vous me compreniez si bien ! Et c'était ma façon aussi de vous aimer que de chanter nos amours sur la harpe celtique du Grec Alexis, cette harpe qu'il avait oubliée au fond d'un bar des Sables d'Olonne, un soir, après la pluie, avant la lune, pas loin des vagues.
Et toi, Anthony M-C, tu étais là aussi, ignorant peut-être nos vagissements intérieurs, au milieu des bières et des nuages de fumée - il n'était pas encore interdit de fumer - et tu priais, tu priais ce Dieu que tu rencontrais chaque jour un peu plus et dont nous nous éloignions chaque aube un peu plus. 

Il y avait d'autres êtres qui sévissaient et chantaient au fond de la pièce tamisée. Jean-Christophe Krafft, l'ami revenu de si loin, Vincent S et Vincent P-Sterne (et nous tentions de savoir lequel était du pôle Nord, lequel venait du pôle Sud). Il fallait jouer de cette harpe oubliée et Dominique LB cherchait à décrypter le sens du mythique phare de la mer des noyés.
Et puis il y avait l'heure, l'heure qui tournait, et il y avait l'amour des chants silencieux. 
Capitaine Morhange, nous consumâmes cet amour ; depuis, on m'a accusée d'être la cause de ta déchéance. Hanno Buddenbrook, nous restâmes chastes ; souvent, on m'a accusée d'être la cause de ta décadence. 
Et personne n'a jamais accusé personne d'être la cause de ma déshérence. Mais ceci est une autre histoire. Une histoire qui pourrait bien tourner autour de ce nom : Alix Durand-Boucher.
 
E CL

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vendredi, 28 septembre 2012 | Lien permanent | Commentaires (1)

Lumières dans la ville morte

 Sables d'Olonne, Lac de Nuit, Edith de CL
Phot. Mavra
Nicolaïevna Novogrochneïeva

 

Lac de nuit, sur ta rive herbeuse je dansais,

Loin des villes lumière où tout s'éberluait.

C'était l'été naissant, mon père était parti,

Et la voix des amants m'ensorcelait l'esprit.

Entre deux crépuscules, il fallait que j'ordonne

Aux bateaux condamnés dans les Sables d'Olonne,

De naviguer encore et toujours sur le flot

De l'enfance oubliée où gisent les héros.

Lac de nuit, sur ta peau boueuse je dansais,

Loin des villes mystère où tout se mélangeait.

C'était l'hiver naissant, ma mère rentrait tard

Et les cris des voisins jaillissaient dans le noir.

Au milieu de la nuit il fallait que j'annone

La prière des fées, l'hymne de Perséphone,

Quand la faucheuse hantait les immeubles d'en face,

son ombre dessinant des gestes qui terrassent.

Lac de nuit, sur ton onde immense je dansais,

Loin des villes colère où tout s’ébouriffait.

C'était la saison sèche où les larmes tarissent

Et la peur des échecs alourdissait mon vice.

Entre deux solitudes, il fallait que j'invente

Un avenir radieux, un rêve qui m'enfante.

Pourtant le temps passé a déposé des rides

Sans jamais modifier le visage du vide.

 

 

EdeCL quelque part en 2012

 

 

 

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lundi, 18 février 2013 | Lien permanent

Sara et les trésors livresques

Il est 22h34 et je reviens des Sables d'Olonne. La mer était bleue, si sage que la tempête récente paraissait impossible. Pourtant, les rochers et la jetée défoncés témoignaient. 
Retrouver Paris est toujours difficile : la grande ville fait peur, elle rappelle que le monde tourne comme un bal fou. Sur le site de Livres au trésor, la revue de Bobigny,  on peut lire une entrevue avec Sara en regardant certaines de ses images.

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Comment est né votre 1 er album, À travers la ville ?



À la réflexion, je crois que À travers la ville est né de ma fascination pour les films muets, pour Huston, Fellini et pour certains auteurs ou films dont les images m'ont éblouie. Le jour où j'ai commencé ces images, je n'avais ni l'intention ni l'idée de faire un album pour la jeunesse. Seulement la nécessité de créer des images. Ce jour-là, il me manquait du matériel pour peindre. J'ai pris ce que j'avais : du papier C anson , du papier recyclé, du papier journal et je les ai déchirés. J'avais besoin de me montrer que les images portent leur sens en elles-mêmes, sans que des mots les accompagnent. Bien sûr, ce sens de l'image est au-delà de sa représentation : l'arrangement des formes, des couleurs, le trait sur la feuille, la façon de déplacer le pinceau parlent. Déchirer, c'est créer une forme aléatoire, un trait incertain, que l'œil termine, finit d'imaginer, se décide à interpréter. C'est comme une écriture.
Un souvenir a guidé cette histoire : celui d'un clochard enchanté par la présence de son chat sur un banc du boulevard Sébastopol, à Paris. J'ai imaginé la rencontre de cet homme avec ce chat. J'ai fait là une sorte de petit film sur papier.

 

On peut lire la suite ici

 

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jeudi, 25 mars 2010 | Lien permanent

Guibert de Nogent et la dépravation des femmes

Nous sommes vers l'an 1100 (excusez mon inexactitude : à l'époque, je mangeais à la table des anges). 
 

Guibert de Nogent, désabusé, profondément inquiet, écrit sur les nouvelles manières des femmes. C'était environ 800 ans avant Hollywood.

 

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phot. "Une dépravée aux Sables d'Olonne", par Sara

 

 

"Hélas, la modestie et l'honneur virginaux ont été misérablement délaissés, et l'autorité maternelle affaiblie à la fois en apparence et en fait, si bien que toute leur conduite ne révèle qu'une gaieté indécente, qui ne fait entendre que des moqueries, accompagnées de clins d'yeux et des langues qui caquettent, une démarche sans retenue, et des façons tout à fait ridicules. La qualité de leurs vêtements les éloigne tant de la réserve d'autrefois que dans l'élargissement de leurs manches, le resserrement de leurs corsages, leurs souliers en maroquin de Cordoue à pointe retroussée - bref, toute leur personne ignore la honte. Chacune croit avoir atteint le plus bas échelon de l'infortune si elle est privée d'hommages amoureux et mesure la splendeur de sa noblesse ou de son élégance au nombre croissant de tels prétendants... C'est de cette façon que nos temps modernes se corrompent."
 

Cité ( et traduit de l'ancien français) par Joan Evans, in La civilisation en France au Moyen Âge, Payot, Paris, 1930. 80 gravures. 

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mercredi, 14 octobre 2009 | Lien permanent | Commentaires (3)

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